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Inspecteur Laidlaw tome 3 sur 4

Freddy Michalski (Traducteur)
EAN : 9782869305885
393 pages
Payot et Rivages (01/10/1992)
3.82/5   17 notes
Résumé :

Dan Scoular, Big Man", est parti un matin et n'est jamais revenu. Un chauffard l'a écrasé sur la route. Sa veuve n'a pas besoin d'un "pleureur", mais d'un champion, quelqu'un qui fera justice pour son mari. Jack Laidlaw relève le gant. Lui-même est au-delà des larmes. Son frère est mort et il cherche à comprendre pourquoi : suicide, accident ou meurtre ? Au cours de sa quête, Laidlaw croise les fantômes de son ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
William McIlvanney et son détective Jack Laidlaw faisaient partie de mes projets de lecture depuis longtemps. Allez savoir pourquoi, je différais sans arrêt cette lecture, les couvertures de la collection Rivages/Noir, leur graphisme éteint, le parti pris de tout écrire en capitales d'imprimerie, le papier des livres avec son apparence «plus recyclé que loi tu meurs», les format des livres, trop petit, la fonte des caractères minuscules, des tas de raison à chier qui m'ont servi d'alibi pendant des mois, jusqu'à ce que ce mois d'août, la pénurie de livres à lire me mettent face à Etranges Loyautés. Ce n'est peut-être pas celui par lequel il faut commencer, mais c'est le seul que j'avais sous la main à ce moment là.
Ecrit en 1991, il y a donc 24 ans, le livre date un peu. Dans le genre on a eu l'occasion de lire des choses assez sublimes dans ces 24 dernières années, mais j'étais lancé, je ne pouvais plus reculer.
Jack Laidlaw est flic. A Glasgow. Un bon détective. Catalogué «Franc tireur» par sa hiérarchie. Classique. Il hait les juges et les autres flics. Il éprouve une compassion certaine pour les délinquants qu'il est obligé de déférer devant la justice. Il dénie la capacité des magistrats à comprendre les êtres humains que lui arrête et que eux doivent punir.
«Sous ces perruques, quelles cervelles étranges se confisaient dans le Porto, quels crânes se conservaient au vinaigre de leurs préjugés ?»
D'ailleurs précise-t-il ces gens-là ne connaissent pas le formulaire UB-40 :
«Un formulaire pour les allocations de chômage ? Et qu'est-ce donc que cela ?» (Page 17)
(Je rappelle, à toutes fins utiles que UB-40 est le nom d'un groupe de reggae célèbre fondé en 1978 http://ub40.global/)
l'entrée dans le roman n'est pas évidente, mais l'écriture, les formules de MCilvanney et la curiosité pousse le lecteur à continuer.
Celui-ci comprend vite que Jack se laisse aller. Il a divorcé de Ena qui a la garde de leurs trois filles, Moya, Sandra et Jackie.
Son frère cadet, Scott est mort dans un accident de voiture. Il a une compagne occasionnelle, Jan, avec laquelle il pourrait se marier :
«Les femmes me sidèrent toujours par leur clairvoyance. Elles sont capables de faire un futur du présent, d'un simple baiser, une relation, d'un enlacement, un avenir. Jan voyait en nous deux un avenir, elle persistait à voir cet avenir malgré tout, même si j'en étais incapable.» (Page 40)
Son collègue Brain Harckness et sa femme Morag sont toujours là pour lui remonter le moral.
Profil classique donc, de flic irascible et torturé, mais bon professionnel, à l'image d'un Harry Hole, d'un Wallander, d'un Montalbano, d'un Carvalho, ou d'un Mario Conde, sauf qu'ici, le contexte a un arrière goût de tourbe et de vieux whisky, de l'Antiquary, d'eau des lochs, et de pubs où des gens chantent, de ciel gris mais complice.
« Elle offre donc comme presque tout ce qui est écossais, une nature double. Elle est à la fois rugueuse et lisse, dure et gentille. Il est possible que les visiteurs soient obligés de découvrir ses côtés durs. Sa gentillesse sera toujours plus directement accessible. Au point qu'on pourrait pardonner au touriste de passage de se demander si on n'y a pas appris aux mouettes à faire dans le pot.» (Page 76)
Jack souffre de la mort de son frère Scott. Il en endosse la responsabilité, et en assume une culpabilité (qui l'amène, contre l'avis de ses proches, à ouvrir une enquête privée pour laquelle il prend une semaine de congés :
«C'était une mort qu'il me fallait sonder, fouiller, mais non pour des raisons de police, bien que par le biais éventuel de méthodes de police.» (Page 21)
Bien entendu, on comprend vite que Jack a raison. Même si au fonds la mort de Scott reste un banal accident, Jack veut remonte la chaîne des événements qui ont précédé cet accident, et dont la motivation remonte loin dans le passé du petit frère...
La dernière fois qu'ils se sont vus, Jack préférant entrainer son frère cadet dans une mémorable tournée de pubs, n'a pas prêté attention à la seule phrase importante prononcée par Scott : «Je quitte Anna psalmodia-t-il avant de s'étendre à nouveau et de s'endormir.»
Ce souvenir lancinant le hante, et c'est à partir de ce petit rien, et c'est peu, qu'il a entendu mais n'a pas écouté, que Jack va lancer son enquête.
« Ce fut là mon dernier véritable souvenir de lui vivant, un souvenir à vrai dire pas si mauvais. Libre à ceux qui croient que le vie se mesure à ces convenances de souhaiter de derniers souvenirs plus gentillets que ceux qu'ils aiment.» (Page 47)

A Graithnock il recherche les traces de son frère, auprès de ses collègues, de sa veuve et de ses amis.
Là, il découvre une image de Scott peu conforme à celle du petit frère cadet, l'artiste brillant, qui lui était familière.
Autour d'un tableau peint par son frère, La cène des cinq, et retrouvé dans le garage de la maison vide, abandonnée et mise en vente par Anna, il recompose ce qu'avait été la vie et le passé étudiant de Scott.

Etranges loyautés interroge la capacité que nous avons à oublier ou à nous souvenir. Sommes nous comptables de ce que les autres ont été ou ont représentés pour nous à un moment donné de leur vie, et avons-nous le droit de surgir du passé en leur demandant de rendre des comptes.

Le sujet est passionnant. Tout au long des 460 pages du roman, Jack Laidlaw se débat dans ce questionnement qui pour lui signifie beaucoup et se traduit par un marché de dupes qu'il veut passer avec lui même : suis-je dans le passé de mon frère ou dans mon présent avec ceux que j'aime ?

Jack Laidlaw est un torturé, il ne comprendra jamais pourquoi sa compagne Jan et son collègue Brian le dissuadent de se lancer dans cette enquête qui laissera des traces. Lui pense qu'il est toujours préférable de ne pas se voiler la face et d'affronter la vie.
Eux pensent que le courage est de vivre dans le présent avec toutes les lacunes, les renoncements et les lâchetés, selon l'éthique de Jack, que cela sous-entend.

Accessoirement, l'enquête sur Scott permet à Jack de résoudre une affaire criminelle qui implique des personnes appartenant au passé de Scott.

Un roman dont la lecture s'avère difficile au début, mais qui entraîne le lecteur, avec Jack, dans une recherche désespérée de la vérité.

La force de l'écriture de McIlvanney est de faire monter en puissance la pugnacité obsessionnelle de Jack et et l'incompréhension qu'elle suscite chez ses proches.

J'avoue, en fermant ce livre, sur la phrase « Je regrettai de ne plus avoir de whisky.» ne pas avoir regretté de l'avoir ouvert un jour.

A lire absolument
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« Cette pensée fut les funérailles que je lui offris dans l'instant. »

Quel plaisir de retrouver Jack Laidlaw. J'aime ce personnage, flic malheureux et amateur de philosophie « Unamuno dit quelque chose comme : lorsqu'un homme perd la perception de sa propre continuité, c'est fichu pour lui. Il a le cul qui pend à la fenêtre. Désolé, Miguel, si je ne te cite pas très exactement. ».

Dans ce roman, son frère Scott est décédé dans un accident, passé sous les roues d'un véhicule. Laidlaw sombre, sans pour autant perdre son sens de l'humour et son collègue pour le soutenir.

« - Seigneur, je me fais de la bile pour toi. (...)
- Brian, dis-je. Pourquoi n'as-tu pas revêtu une belle robe ample et fleurie ?
- Quoi ?
- Si tu veux jouer à ma mère au moins, habille-toi pour le rôle.
- Va te faire voir, et pour une fois dans ta vie, écoute, tu veux bien ?
- Ma mam-mam, elle a jamais parlé comme ça. »

« Vers la fin Scott était passé maître dans l'art du mépris de soi. » Laidlaw ne comprend pas. Il sombre jusqu'à ce qu'il se décide à savoir ce qui s'est passé dans la tête de son frère. Il se décide à rencontrer toutes les personnes qui ont pu côtoyer Scott dans les derniers temps. Une femme, une bagarre dans un bar, de l'alcool, des peintures... Il découvre des pans de vie et un autre accident, un homme que Scott connaissait, a été écrasé par une voiture voici quelques temps. Étrange... Laidlaw remontera le fil pour découvrir la vérité et un morceau de lui, aussi. Étranges loyautés.

« Oh ! Que de mensonges nous nous disons à la lumière du jour sur ce que nous sommes dans l'obscurité. »
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Etranges loyautés.

Cette fois c’est Laidlow qui prend la parole et nous entraîne dans sa lugubre folie. Son frère est mort. Renversé par une voiture. Un soir de beuverie. Jack, Jack Laidlow, n’accepte pas cette disparition et va tenter d’en comprendre le sens et la raison. Il part dans la ville où vivait Scott, son frère, pour interroger les gens et découvrir « la » vérité.


Bien entendu Brian Harkness, maintenant marié et Bobie un nouveau collègue, assurent l’incontournable contradiction .L’odieux inspecteur Milligan est curieusement mis en quarantaine par McIlvanney.

On est au début des années 80, Jack a « dans les quarante » et la main de fer de Maggie n’étreint toujours pas son cœur d’artichaut. Glasgow est inerte. Seuls les malfrats s’agitent un peu et faute de personnages récurrents chez les gentils constituent finalement l’unique corps social écossais manipulé par l’économie libérale. Triste réduction. Incroyable aveuglement…

Loin de sa femme Laidlow s’évertue à décevoir sa maîtresse. (On a du mal à comprendre d’ailleurs pourquoi ces femmes choisissent de vivre avec un flic alors même qu’elles connaissent les implications, soit par expérience soit pour avoir lu n’importe quel polar à deux balles.)

En tout cas, Jack se retrouve seul dans un appartement sans charme et sans provisions, à « enfiler des caleçons propres » (sic) à défaut de perles. Pur masochisme qu’entretient, fiévreusement et sans humour, tout son entourage.

Allez ! Mieux vaut aller enquêter et harceler les gens, compris la veuve au comportement hautement improbable plutôt que d’écouter les conseils d’apaisement de ses collègues. Le narrateur est un policier mais le roman ne l’est plus. Et c’est le policier qui est la victime…de ses fantasmes obsessionnels.

Il est clair que le train a déraillé, même si l’énigme du frère se transforme en conspiration, même si la case « Hôtellerie » du jeu de l’oie (de lois...) métaphorique reprend du galon entre deux stations dans les bars. (Seule concession à la loi qu’il fustige, Jack s’est mis au soda citron à la place du Whisky à l’eau lorsqu’il doit conduire une voiture : bravo !), on sent parfaitement arriver avec la conclusion la fin du personnage lui-même. Case 63, au plus loin des marges au plus près du trou noir.

Pas d’enterrement pour Jack qui poursuit son chemin sans nous… et revient vingt ans plus tard trainer son ombre dans les rivages noirs des librairies.

A lire les uns après les autres avec pugnacité.




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Jack Laidlaw est un homme intranquille, dont l'esprit, jamais ne trouve le repos. Dans son travail de flic, il a appris que le bien et le mal ne sont pas deux états séparés, qu'entre eux, il n'existe pas de frontière précise et stable. Dans sa vie sentimentale, rongé par ses culpabilités, ses doutes existentiels, et la conscience de ses faiblesses, il ne parvient pas à pérenniser sa récente liaison amoureuse avec Jan, dont la patience s'émousse face à cet homme indécis et torturé : «Pourquoi les ténèbres te fascinent-elles à ce point ? », lui demande-t-elle.


La mort accidentelle de son frère Scott plonge davantage encore Jack dans l'obscurité. Incapable d'accepter cet accident fortuit causé par une voiture aléatoire, il prend des congés, pour retracer, sans plan précis, le cours de la vie de Scott jusqu'à son issue tragique. Une voiture aléatoire ? Il veut savoir quand cet accident a commencé : au milieu de la rue ? Dans le pub avant qu'il sorte ? Dans le fait qu'il buvait trop ? Dans les raisons qui faisaient qu'il buvait trop ? Pourquoi Scott a-t-il changé brusquement avant sa mort ? Encombré par ces questions, auxquelles il n'est pas sûr de trouver des réponses, Jack entame un pèlerinage écossais, à la rencontre de ceux qui ont côtoyé Scott et qui vont l'aider à tamiser les cendres froides de son défunt frère, pour expliquer, ou accepter sa disparition.


Bienvenue dans le monde très sombre de William McIlvanney, qui comme nul autre, avec une tendresse à fleur de peau, prête vie à des personnages déboussolés, broyés par une économie moribonde ou une vie difficile, quelquefois délinquants. Mais tous ont en commun de maintenir coûte que coûte une solidarité de classe, une fraternité, en cultivant des valeurs qui rendent leurs existences honnêtement habitables, la loyauté, la vérité, des idéaux. L'auteur est maître dans l'art de créer une atmosphère, grâce à une langue d'une grande beauté, dans laquelle la poésie affleure constamment, l'humour est pratiqué comme une seconde nature, les émotions possèdent d'infinies facettes. Il entraîne ses lecteurs au coeur de l'Ecosse qu'il célèbre à chaque page, les invite à partager avec Jack sa recherche éperdue, mélancolique, et peut-être vaine, de vérité, sur les traces nostalgiques de son passé.
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"Ceux qui aiment la vie prennent des risques, ceux qui ne l'aiment pas prennent une assurance.....Dans l'acte de vivre, on gagne en perdant gros, on perd en gagnant petit".*

Avec ce remarquable roman dit policier, on est dans la lignée de Graham Greene (Le troisième homme) ou John le Carré (La Taupe/Les gens de Smiley) autant romans policier ou d'espionnage que quête visant à donner un sens à l'absurdité de vivre...

Au départ la mort de Scott Laidlaw, copieusement ivre renversé par une voiture à la sortie d'un pub....Ensuite, à force de remuer l'eau qui dort, la mise à jour de meurtres impliquant un grand voyou et la mise à nu d'étranges loyautés aux sombres souterrains qui se parent d'une apparence respectable...

Jack Laidlaw, le frère, policier de son état, mène alors une recherche qui réveille les ténèbres qui nous assombrissent..."Et si tu regardes dans un abîme, l'abîme regarde aussi en toi". dit une citation. Elle s'applique ici totalement.

On vit autant dans l'action de l'enquête qui prend forme sous nos yeux que dans l'ensemble de ce flux de pensées permanentes cherchant à définir une règle de conduite claire dans un monde chaotique.

Cela faisait longtemps que je n'avais pas lu un roman policier de cet acabit...

*p 179
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Elle prit une cigarette dans mon paquet, l'alluma et me la tendit. J'aime cette manière dont une femme est capable de faire du moment qui passe une cérémonie. La société est peut-être une distorsion masculine de la réalité, mais la civilisation est féminine. Je me sens toujours désarmé par les petites attentions.
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Les femmes me sidèrent toujours par leur clairvoyance. Elles sont capables de faire un futur du présent, d’un simple baiser, une relation, d’un enlacement, un avenir.

La vie urbaine et les manques qu’elle entraîne, cette façon d’être tellement sophistiquée qu’elle rejette vite la nature des expériences des autres, de la plupart des autres, hors de sa propre vie, comme des déchets inutiles. Nos attitudes sont si désinvoltes, tellement sûres d’elles-mêmes, à ce point automatisées, que l’on en perd cette naïveté nécessaire qui fait l’acte de vivre. De cette manière on mange tout, on ne goûte rien.

Mais cela ne comptait guère. La vie récompense ses amoureux fervents en les laissant se dépenser tout leur saoul. Ceux qui échouent à l’aimer, elle les autorise astucieusement à accroître de façon très précautionneuse leur propre petit magot de vide. Dans l’acte de vivre, on gagne en perdant gros, on perd en gagnant petit.

Unamuno dit quelque chose comme : lorsqu’un homme perd la conception de sa propre continuité, il est fichu. Il a le cul qui pend par la fenêtre. Désolé Miguel, si je ne te cite pas très exactement.

C’est toujours quand on croit être mort que la vie vient vous chatouiller les pieds.
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Je l'ai vu vaquer à ses petites affaires trop souvent - au cours de tous ces procès où l'on peut observer la stupéfaction qui grandit chez l'accusé tandis que se poursuit le cirque des mascarades légales. L'homme dans le box a le regard qui se voile avant de paniquer pour finalement céder le pas, englué dans les sables de la reddition. Il n'est pas fichu de comprendre un mot de ce qu'ils racontent. Il n'est plus dès lors capable de reconnaître ce qu'il est censé avoir fait. Eux sont les seuls à comprendre ce dont il s'agit. C'est leur jeu et leur partie. Lui fait le ballon, c'est tout.
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Ceux qui aiment la vie prennent des risques, ceux qui ne l'aiment pas une assurance.
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J'enfilai un caleçon propre.
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