AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Gérard Mordillat (Autre)Jérôme Prieur (Autre)Denise Colomb (Autre)Georges Pastier (Autre)
EAN : 9782868536334
155 pages
Le Temps qu'il fait (20/11/2020)
5/5   2 notes
Résumé :
Pour préparer un film de fiction (En compagnie d’Antonin Artaud), adapté du journal de Jacques Prevel, Gérard Mordillat et Jérôme Prieur ont rendu visite aux amis d’Antonin Artaud (1896-1948), ont retrouvé un à un ceux qui, jusqu’alors, s’étaient abstenus de parler de lui. De ces visites, et de façon tout-à-fait inattendue, est né un film documentaire : La véritable histoire d’Artaud le Mômo (1993). Ce document fait revivre Antonin Artaud dans les paroles de Paule T... >Voir plus
Que lire après La véritable histoire d'Artaud le MômoVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
A travers les témoignages des proches qui l'accompagnèrent à la fin de sa vie, Artaud prend ici une figure mythique. Il me semble qu'il serait assez satisfait du résultat, encore qu'avec ce grognon, on ne sache jamais...

Parfois les points de vue se contredisent, selon les intérêts, les rivalités multiples. Pourtant un même amour pour l'homme-poème, une entité à part dans le monde des arts et de la littérature, les unit.

Artaud est un homme révolte, un homme cri, un homme palimpseste, un homme douleur.

Artaud se sent le Christ et il détrône l'autre, l'imposteur, qui n'a pas su sauver les hommes.

Artaud est un mystique délirant qui a les pieds sur terre et qui sait qu'il est en train de mourir.

C'est pourquoi il exerce cette fascination : qui, de ses amis, à part Colette Thomas, est parvenu à accueillir la souffrance jusqu'à risquer la folie ?

Gérard Mordillat et Jérôme Prieur , dans leur livre paru en 2020 et accompagné du DVD du documentaire "La véritable histoire d'Artaud le Momo", nous font rencontrer ceux qui étaient encore vivants en 1992.

Parmi eux :

- Anie Besnard, la petite amoureuse d'Artaud ;

- Marthe Robert, spécialiste de Kafka ;

- Paule Thevenin, qui passa 40 ans de sa vie à reconstituer ses cahiers et à les éditer (chez Gallimard) ;

- Henri Thomas, écrivain ;

- Henri Pichette, poète ;

- Denise Colomb, sa photographe préférée ;

- Jacqueline Adamov, psychanalyste, épouse d'Arthur Adamov,

et bien d'autres.

Sont aussi évoquées les figures de plusieurs peintres ( Pierre Courtens, Gustav Bolin...) ainsi que le souvenir du poète maudit mort en 1951 Jacques Prével, auteur du journal "En compagnie d'Antonin Artaud" également mis en scène par Gérard Mordillat en 1993 ;

Et, évoquant Jacques Prével, nous rencontrons, en chair et en os cette fois, Rolande Prével, son épouse, et Jany de Ruy, sa seconde compagne (liaison hautement désapprouvée par Artaud, qui, au sujet des moeurs, avait des considérations très peu permissives : la sexualité et la génération étant à l'origine de l'enfermement de l'homme dans la chair, dans la souffrance et dans la grande escroquerie chrétienne d'un Dieu fornicateur par personne interposée, il faut les bannir, absolument).

On ne lui connut, du reste, de relations charnelles certaines qu'avec une seule femme, Génica Athanasiou, jeune actrice roumaine, avant son internement en 1937 (et peut-être avec Cécile Schramme durant leurs brèves fiançailles, puisqu'ils vécurent ensemble, mais on sait que vivre avec Artaud n'était pas synonyme de coucher avec lui).

En tous cas, de l'avis de tous, ses autres liaisons furent platoniques, dont celles avec Anie Besnard et Colette Thomas. A cela plusieurs raisons, son système métaphysique d'abord, très tôt élaboré, et probablement aussi, la mise à distance de ses pulsions par le laudanum.

Antonin Artaud cependant, préférait incontestablement les femmes aux hommes, jeunes, intelligentes et jolies si possible. Il était souvent amoureux : "Seuls l'homme et la femme qui peuvent se rejoindre au-dessus de toute sexualité sont forts", disait-il, et "L'obsession des femmes est vitale, elle correspond à un besoin de vertu". L'amour chaste, comme aiguillon de la création ?

Ce document a été élaboré avec passion. On y sent vivre Artaud, ce phénomène qui fut en lui-même une oeuvre d'art, une "performance" ambulante. C'est pourquoi il est nécessaire, comme le sont les choses vraiment nécessaires : quand on l'a goûté, on a l'impression qu'on n'aurait rien compris sans son éclairage.


Commenter  J’apprécie          110
"Artaud est un détonateur" nous confie Gérard Mordillat dans ce beau livre accompagné de l'incroyable documentaire du même nom réalisé dans les années 90 et qui donne la parole aux proches témoins, dont Paule Thévenin, mal à l'aise qui pense que "tous les témoins sont des faux témoins", ou Dominine Milliex, qui a connu, enfant, Antonin Artaud résidant à Ivry.

Un livre bouleversant, un film essentiel.
Commenter  J’apprécie          20

Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Ce jour de printemps 1946, on attend Artaud qui revient de Rodez, il est en retard, évidemment. Enfin le totem se montre. C'est une apparition, un mort-vivant, un revenant (...) C'est Lazare au Flore sortant du tombeau.

Jérôme Prieur (page 117)
Commenter  J’apprécie          10
Avec le XXe siècle, deux grandes navires s'éloignent : le navire Joyce et le navire Proust.
(...) Face à ce vide (...) Deux montagnes magiques, deux monts analogues : la montagne Ezra Pound et le mon Antonin Artaud. Deux œuvres qui pèsent sur notre présent d'un poids insoupçonné.

Gérard Mordillat (page 149)
Commenter  J’apprécie          00

Videos de Gérard Mordillat (61) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Gérard Mordillat
Chaque mois, un grand nom de la littérature contemporaine est invité par la BnF, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. L'écrivain Serge Joncour est à l'honneur de cette nouvelle séance.
Entretien animé par Nicolas Herbeaux, France Culture.
Serge Joncour, né en 1961, a mené toutes sortes d'activités en parallèle, dont maître-nageur et publicitaire, avant de se lancer dans l'écriture de poèmes, de nouvelles et enfin de romans. En 1998, il publie son premier roman Vu aux éditions du Dilettante. Il a alors 37 ans. Depuis il a publié plus d'une quinzaine de livres, dont U.V. (2003) qui a obtenu le prix France-Télévision, L'Idole (2004) récompensé par le prix de l'Humour noir, L'écrivain national (2014), prix des Deux Magots 2015, Repose-toi sur moi (2016), prix Interallié et élu Meilleur roman français 2016 du Magazine LIRE, Chien-Loup qui a obtenu le prix Landerneau 2018… Tous ont fait l'objet de nombreuses adaptations. Ses récits mettent en scène des personnages en quête d'identité et décrivent les épreuves de la vie contemporaine. En 2020, Nature humaine reçoit le prix Fémina. Il est aussi, avec Jacques Jouet, Hervé le Tellier, Gérard Mordillat et bien d'autres artistes et écrivains, l'un des protagonistes de l'émission de radio « Des Papous dans la tête » de France Culture.
En savoir plus : https://www.bnf.fr/fr/agenda/serge-joncour
+ Lire la suite
autres livres classés : drogueVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (6) Voir plus



Quiz Voir plus

QUIZ LIBRE (titres à compléter)

John Irving : "Liberté pour les ......................"

ours
buveurs d'eau

12 questions
288 lecteurs ont répondu
Thèmes : roman , littérature , témoignageCréer un quiz sur ce livre

{* *}