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EAN : 9782234090491
120 pages
Stock (23/09/2020)
  Existe en édition audio
3.45/5   193 notes
Résumé :
Philippe Claudel cite en exergue le si réaliste Thomas Bernhardt : « L’Allemagne a une haleine de gouffre. » Terrible formule qui trouve sa réalisation dans ce roman décomposé où les personnages reviennent, comme dans une ronde que même la mort ne peut interrompre. Un soldat (un déserteur ? un rescapé ?) croit trouver refuge et trouve la fin. Un homme âgé ressasse un passé qui n’en finit pas, et l’on apprend qu’il est le père de Viktor. Qui est Viktor ? Un soldat ou... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
3,45

sur 193 notes
♫Pour une longue dame brune
J'ai inventé
Une chanson au clair de la lune
Quelques couplets
Si jamais, elle l'entend, un jour
Elle saura
Que c'est une chanson d'amour
Pour elle et moi♫
-Barbara / Moustaki- 1967-
---♪---♫---SS...---...SOS...---...SS---♫---♪---
D'Allemagne
Variations sur le thème d'un cavalier bleu
Incohérence de l'Histoire, tu et moi , les enjeux
Le romantisme est plus violent
Les violons jouent toujours plus lent
Nous, nous avons nos matins blêmes
Et l'âme grise de CLAUDEL,
Eux c'est la mélancolie même,
Tout l'écrit, les SOS ou le rappel à l'Haydn.
O faites que jamais ne revienne
Le temps du sang et de la haine
les guerres sont des bétises
Un manque de matière grise
Faut-il-y voir que les aigles en noir ?
Une armée brune, Viktor, une lueur d'espoir
Victoire ou simple revanche
Tout biographe a le droit de réinventer la vie sur laquelle il se penche...
Bonnes Nouvelles
que celles de Monsieur Claudel 😀






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Dans son dernier opus Philippe Claudel nous revient avec cinq nouvelles qui se passent dans une Allemagne de fin de guerre et suite, d'où son titre, et semble avoir comme fil rouge commun, Viktor. Un Viktor, bourreau SS de la seconde guerre mondiale , un Viktor employé d'hôpital psychiatrique.....

La première histoire, où Viktor est seulement évoqué, m'a plue avec sa chute.
Mais déjà avec la deuxième je suis en froid avec le texte dû au contexte et détails d'une première expérience sexuelle farfelue ( grâce à Viktor) dont se rappelle un vieillard légèrement sénile. Au troisième où débarque un autre vieillard là tout à fait sénile, qui est un Viktor même, je suis carrément en froid. Stationné dans une maison de retraite, c'est le père du maire de la ville. Une gamine en pleine crise d'adolescence est mise à sa disposition pour s'occuper de lui. Claudel réussit a y insérer aussi le cliché d'un cuisinier turc qui farfouille les fesses de la gamine ( L'Allemagne fait automatiquement penser à des turcs, Dieu sait pourquoi, pourtant y vivent d'autres nationalités à forte majorité ), détail qui accentue mon amertume. Je suis à la moitié du livre avec une forte envie d'abandonner, mais la quatriéme histoire avec le peintre Franz Marc, chef de file du mouvement expressionniste allemand « Die Blaue Reiter » me relance. Ici réapparaît un Viktor, dont l'identité fait perdre le fil rouge, et l'histoire inventée de Franz Marc se basant sur l'idéologie des nazis concernant l'Art, manque de substance. Avec la dernière histoire l'errance désespérée d'une petite fille juive orpheline, en fin de la deuxième guerre mondiale Claudel ferme la boucle, mais moi j'ai déjà perdu tout enthousiasme pour une fantaisie qui n'en ai pas une.

Note de l'éditeur:
“C'est un livre virtuose, une oeuvre de fiction autour des thématiques chères à Philippe Claudel : tout d'abord celle de l'incohérence de l'Histoire et des rôles que les hommes y jouent mais aussi celles de la culpabilité et de la mémoire. Il faut entendre le terme fantaisie présent dans le titre, dans son acception musicale et poétique" .

Mon dégoût et désintérêt pour ce livre sont allés en crescendo. Malheureusement je n'ai décelé aucune virtuosité dans cette fantaisie allemande. Il ne m'est restée qu'un fort sentiment de malaise pour une nation qui n'est pas pire qu'une autre. Claudel à la fin de son livre s'adressant à nous lectrices et lecteurs, en donne une explication claire et sincère mais qui malheureusement ne m'a pas convaincue , vu que c'est un pays que je connais aussi très bien et que j'y ai vécu.
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« …Le terme fantaisie, présent dans le titre, est à entendre dans son acception musicale et poétique qui désigne, comme on sait, une oeuvre où la subjectivité de l'auteur domine et qui s'affranchit du respect de règles strictes de composition ou d'harmonie. » C'est par ces mots que Philippe Claudel conclut son recueil d'histoires et il fait bien d'apporter cette précision car il n'est pas question de bluettes. Cinq nouvelles qui ont pour lien la partie de l'histoire de l'Allemagne la plus odieuse : la montée du nazisme jusqu'à la seconde guerre mondiale. Ce lien s'appelle Viktor, personnage qui traverse les époques, représentant de ce que l'homme a de plus vil en lui. Il est en pleine débâcle ce soldat honteux et apeuré qui a effacé de son uniforme toute trace dénonçant son appartenance à une idéologie monstrueuse, mais aussi ce vieillard qui se souvient de son premier amour alors qu'il n'avait que quinze ans, ce père sénile enfermé dans un hospice livré à l'insouciance impatiente et impitoyable de sa jeune aide-soignante, il est ce psychiatre cruel qui annonce la mort de son patient schizophrène à son épouse, omettant de lui préciser qu'il a été « liquidé » comme tant d'autres malades mentaux par le programme Aktion T4 d'Hitler. L'esprit machiavélique de Viktor habite ces gens sans scrupule, inhumains, qui ont commis l'indescriptible. de toute cette horreur il ne reste que cette petite fille sauvée de l'holocauste, seule tâche de lumière au milieu de toute cette noirceur, qui s'est enfermée dans sa forteresse, muette et sourde à son environnement, et qui repasse les rares souvenirs heureux qui lui restent de ses parents, les rangeant précautionneusement dans un chiffon virtuel dont elle noue les quatre coins pour qu'ils ne lui échappent pas.
Effectivement, Philippe Claudel ne respecte aucune règle stylistique dans son patchwork de destinées mais il nous offre le plaisir immense d'un ouvrage d'une grande sensibilité, où les émotions nous inondent.
Editions Stock, 170 pages.
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D'abord, ce titre qui claque comme un oxymore, même si l'auteur précise en postface que cette fantaisie se rapporte davantage à sa liberté d'écrivain qui s'affranchit des règles et de la réalité, qu'à une improbable joyeuseté d'Outre-Rhin.
Ensuite, ce roman qui assemble plusieurs histoires disparates mais toutes traversées par un certain Viktor, et qui toutes se passent en Allemagne, sans que l'on sache exactement où ni quand. Livre étrange, donc, où Philippe Claudel dépeint de façon impressionniste des paysages et des personnages troubles, sans que jamais l'image soit nette, en laissant des sensations à la fois vives et diffuses, comme des lambeaux de rêves.

Mais je suis restée sur ma faim. Ces 150 pages de fantaisie ne m'ont pas comblée ; sans doute sont-elles trop légères pour mon grossier appétit. Malgré les thématiques lourdes qui sont évoquées, l'ensemble m'a semblé manquer de profondeur. J'ai regretté que l'auteur ne fasse qu'effleurer ses histoires de manière onirique. Et pourtant, j'ai aimé son écriture et sa poésie, mais elles n'ont pas suffi à me faire adhérer à ce roman.
Mais ça reste quand même mieux qu'une joyeuseté teutonne.
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Une série de nouvelles, mais il ne faut pas croire que fantaisie rime avec légèreté joyeuse, il s'agit de personnages tragiques, certains torturés et d'autres indifférents aux malheurs qu'ils infligent…

Par exemple, la première nouvelle met en scène un jeune Allemand en fuite à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il s'est débarrassé de ses insignes et de tout ce qui pourrait l'identifier, même le tatouage de groupe sanguin sur son bras. Il a faim, il est épuisé, il erre en se demandant s'il a bien agi, s'il a bien fait de suivre les ordres. Il n'était pas comme son ami Victor que la torture semblait réjouir. Mais l'inattendu mettra fin à sa quête…

Il a aussi cette petite fille rescapée d'une pile de cadavres fusillés et qui garde ses souvenirs comme des trésors dans un mouchoir…

Et cette femme, engagée dans une maison de personnes âgées, qui doit s'occuper d'un vieillard impotent…

Un livre court qui, par petites touche, s explore différentes dimensions de l'émotion humaine.

Un petit plus, à la fin on indique les droits d'auteurs sont reversés à une association d'aide aux libraires…
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critiques presse (2)
LeFigaro
20 novembre 2020
L'histoire, la Deuxième Guerre et la perte à travers une polyphonie de personnages.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeJournaldeQuebec
17 novembre 2020
Philippe Claudel entraîne ses lecteurs dans une grande danse entre la grande Histoire et les histoires intimes avec son nouveau roman.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
La vase séchait sur sa peau en formant une croûte noire. Au fil des heures, la carapace se craquelait et la métamorphosait en une créature échappée des temps balbutiants du monde. Quand elle se reniflait, ainsi qu'elle voyait faire les chiens, cela sentait fort : le salin, le terreux, l'antique limon des profondeurs. Puis le soleil changeait la boue en poussière que les doigts faisaient alors aller dans le vent.
p152
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Le concert va commencer. Seul l’intérieur du kiosque est désormais éclairé. Les lumières laissent choir sur les visages des musiciens un pollen doré. (p.48)

Les notes s’élèvent dans le ciel de la nuit de mai. Le public est tendu vers l’écoute. Je respire un peu mieux. Personne ne fait attention à moi. Je ferme les yeux. J’écoute la symphonie. Je la connais sans la connaître. Ma sœur depuis des semaines répète sa partie. Je sais donc la mélodie, le rythme, la progression. Mais à ce moment, c’est comme si on avait habillé de chair un squelette. Ce ne sont plus simplement des os savamment assemblés que je retrouve, mais un corps entier, dans sa merveilleuse complexité, augmenté de sa chair, habillé de sa peau, de sa chevelure, et qui vit. (p.48)
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Sous le sapin, pour la première fois depuis longtemps il avait cessé de se tenir sur ses gardes. Dès qu'il était parvenu à se glisser sous les branches de l'arbre, il avait compris qu'il était impossible qu'on devine sa présence. Même un homme passant à deux mètres ne l'aurait pas remarqué. ll s'était effondré dans le sommeil.
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…la mémoire — consubstantielle aux gestes d’écriture et de lecture — qu’il s’agisse de la mémoire individuelle, dont le fonctionnement reste pour moi un des plus grands mystères humains, comme de la mémoire collective qui parfois pèse d’un poids insoutenable sur la vie du groupe qui la fabrique et la subit, ou bien au contraire paraît évide de sa matière douloureuse et gênante, au point d’agir à la fois comme un écran de brouillard et un confortable narcotique.

(Au lecteur, p.168)
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La plupart du temps, il avait dormi dans des bois, des fossés, des granges abandonnées, contre un muret de pierres. En périphérie de ce qui avait été des villes et dont on ne reconnaissait rien. Au loin, les immeubles d’habitation ressemblaient à des molaires gâtées. Dans leurs caries profondes, des cages d’escalier montaient vers le vide. Tout cela fumait un peu.
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