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Le jeudi 8 mai 1902 à 7h52, la montagne Pelée explose, ensevelit Saint-Pierre de la Martinique sous une nuée ardente corrosive qui cimente instantanément les poumons. Elle fait 30 000 victimes en quatre-vingt-dix-secondes. Daniel Picouly, dont les racines paternelles sont martiniquaises, revient sur ce désastre volcanique par l'intermédiaire de son dernier roman, paru en août 2018. A l'issue de cette lecture, je suis partagée. Les aspects historiques et politiques de la catastrophe sont bien documentés. L'auteur relate comment le gouverneur Louis Mouttet, téléguidé par le Ministère des Colonies à Paris surexcité par de proches élections, minimise l'importance des manifestations de la montagne tueuse, relayé dans sa désinvolture par le journal le plus lu de l'île « Les Colonies ». La Commission du Volcan assure que tous les phénomènes en cours n'ont rien d'anormal et conclue qu'elle tiendra la population au courant des moindres évolutions observées. Il ne faut surtout pas affoler, car comment gérer l'exode massif des habitants par l'unique échappatoire possible, la mer ? Bilan : 30 000 morts. Par contre, je n'ai pas adhéré au choix de Daniel Picouly de personnifier la montagne Pelée et d'en faire la narratrice, qui programme la destruction de Saint-Pierre, cette «fille du port, les jambes ouvertes à tous les embruns », cette «catin aux deux parfums, de l'ail et du sucre », « qui fait tapiner son port, une sacrée gagneuse », cette «chienne consentante et haletante résignée sous la saillie ». Je n'ai pas compris l'intention de l'auteur. C'est donc la montagne Pelée qui a le mot de la fin : « 7h52. Je n'ai pas pu me retenir. J'aurais aimé résister, faire rempart. Tenir jusqu'à 8 heures. C'était mon ambition. J'avais besoin d'une heure pile. Franche. Propre à rester gravée dans les mémoires ». Ah bon ? Je pense que même avec 8 minutes d'avance sur son planning, l'éruption de la montagne Pelée a laissé un impérissable souvenir ! + Lire la suite |
Dans le cadre du concours de lecture « Si On Lisait A Voix Haute » organisé par France Télévisions et « La grande librairie », des écrivains et comédiens offrent leurs conseils aux collégiens et lycéens qu'ils rencontrent en classe.
Cette semaine, l'écrivain Daniel Picouly part à la rencontre des élèves de 5e d'du Collège Guynemer à Nancy.
« La lecture c'est une activité physique, vous lisez avec votre corps. Ne vous renfermez pas dans votre corps. C'est lui qui travaille. »
Une vidéo en partenariat avec le CNL.
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