Après le livre « Grand Bal de Printemps »
Prévert et le photographe Izis décident de renouveler leur collaboration tout en procédant différemment. Cette fois ils se rendent ensemble à Londres où
Prévert rédige les
poèmes que lui inspirent les lieux tandis qu'Izis prend des photos. Plutôt que les lieux les plus touristiques ils ont préféré les quartiers populaires avec des scènes ou des éléments du quotidien (une voiture de laitier, un manège, les docks,...). Cette fois ils ont littéralement construit cet ouvrage « à quatre mains », les mots appellent l'image autant que l'image appelle les mots. Ici et là
Prévert a inclus des citations de textes ou de
poèmes de
Philippe Soupault,
Jonathan Swift,
Lewis Carroll, et même un dessin de chèvre de Picasso (avec un bonhomme fait par son fils Claude) en face de la photo d'une chèvre attachée dans la rue.
En parlant de cet album dans une lettre à Izis,
Charlie Chaplin a écrit : « La combinaison photographie-poème crée une émotion au delà de toute parole. » Avec le temps ces photos datées du tout début des années cinquante n'ont fait que gagner en poésie à mon avis tant certaines scènes sont devenues improbables aujourd'hui.
L'édition en poche (Folio Gallimard) où le texte n'est pas accompagné des photos est un non-sens total.