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EAN : 9782266249348
1024 pages
Pocket (16/10/2014)
  Existe en édition audio
4.12/5   171 notes
Résumé :
Après ses best-sellers Le Moine et le Philosophe, Plaidoyer pour le bonheur et L'Art de la méditation, le grand livre de Matthieu Ricard sur l'altruisme : en cette période de doutes tous azimuts, un sujet urgent, et qui nous concerne tous. Abreuvés d'images violentes, confrontés à une société en crise, on n'imagine pas la force de la bienveillance, le pouvoir de transformation positive qu'une véritable attitude altruiste peut avoir sur nos vies au plan individuel et... >Voir plus
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L'altruisme… de quoi s'agit-il exactement ? Sa définition et sa mise en oeuvre ne sont pas si simples. Mathieu Ricard tente une approche de cette notion dès le début de son essai pour essayer de le définir, s'appuyant sur quelques philosophes, sur des exemples qui montreront ce qu'est l'altruisme et ce qu'il n'est pas et sa différence avec la compassion.


Une certitude : l'altruisme n'est pas inné, il est le fruit d'un cheminement, il exclut toute partialité, et pour pouvoir s'épanouir, il ne nécessite pas obligatoirement de sacrifice. On comprendra alors qu'il n'est pas facile à mettre en oeuvre dans notre société de consommation où l'individualisme semble aller croissant car il demande réflexion, méditation, travail sur soi.


Puis Mathieu Ricard montre que l'altruisme existe à travers des expériences et des études qui le montrent, il tente de lui faire une place dans le milieu scolaire, dans les gouvernements, incitant le public à la coopération tout en exposant le bien fondé de cette coopération entre individus, n'hésitant pas à citer en exemple, le monde animal qui n'est pas exempt d'action pouvant faire penser à l'altruisme.


Un livre difficile à lire parce qu'on se demande bien comment y arriver à cet altruisme quand on cite les gouvernements, les collectivités et les groupements humain, que pouvons-nous faire ? L'altruisme ne commencerait-il pas par une prise de conscience de la fragilité de notre planète (l'auteur en parle), et l'altruisme, je l'ai cherché et je l'ai trouvé parfois, principalement durant le confinement durant lequel de belles actions ont été constatée, mais où on a tous pu constater avec effroi, que l'altruisme est une notion qui semble étrangère aux pollueurs, aux bruyants, aux semeurs de gants, de masque et de lingettes, aux réquisitionneurs de papier toilette et de nouilles peu soucieux du bien commun.

Faudra-t-il souhaiter l'effondrement annoncés par les spécialistes de collapsologie pour repartir sur des bases nouvelles et changer les esprits ?

Voilà, je viens sans doute d'écrire l'expression de mon ras-le-bol, mais rassurez-vous, je ne suis pas si pessimiste, et je sens bien une évolution globale et une volonté des populations de respecter l'environnement qui sera celui de leurs enfants dans un avenir proche. et l'altruisme ne se concerne pas uniquement la sauvegarde de notre planète.


En lisant entre les lignes, j'ai envie d'affirmer que ce livre, intéressant par certains aspects et amenant à une réflexion sur soir, mériterait également le titre de plaidoyer pour le bouddhisme, ce qui semble logique si on connaît l'auteur.


Je me félicite d'avoir terminé cet essai, parce que les essais ne font pas partie de mes lectures préférées, et parce que celui-ci fut long, très long à lire et que j'ai failli lâcher plusieurs fois. Par son intermédiaire, l'auteur aura sans aucun doute réussi à semer quelques graines qui ne demande qu'à germer.

Lien : https://1001ptitgateau.blogs..
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Le prêt-à-penser se donne des lettres de noblesse en passant du volume du post-it au volume du grimoire. Si on peut facilement accuser un ouvrage court de médiocrité, il faut nécessairement se montrer plus circonspect dans le cas d'un ouvrage qui frôle le millier de pages : la quantité peut rapidement être assimilée à la qualité lorsque le doute empêche de cibler précisément les intentions d'un auteur. On ne reparlera pas de celles, très louables, qui donnent leur titre au livre, quoiqu'on puisse s'interroger sur les dispositions préalables d'un être humain qui pense qu'il est nécessaire de nous assommer pour nous convaincre des bénéfices (comme on tiendrait un livre de comptes) de l'altruisme. Est-ce à dire que Matthieu Ricard s'épanche en mots, proportionnellement à l'ardeur du parcours qu'il a dû mener lui-même pour passer d'un égoïsme forcené à cet altruisme divinisé ? Ou est-ce à dire que Matthieu Ricard se fait une bien faible opinion de la masse à laquelle il destine son livre, et qu'il juge d'emblée incapable de bon sens ?


La deuxième hypothèse semble malheureusement être la plus probable. Il suffit de lire les arguments déployés dans la première partie du livre pour en être convaincu. Je relève quelques titres de chapitre qui illustrent la portée des interrogations soulevées par Matthieu Ricard : « L'altruisme n'exige pas de « sacrifice » », « Est-il nécessaire de ressentir ce qu'autrui ressent pour manifester de l'altruisme à son égard ? », « Les bienfaits de l'empathie ». L'altruisme, certes, mais après s'être rassuré quant à son innocuité pour notre confort.


Matthieu Ricard fait encore plus fort dans la seconde partie. Il n'hésite pas à se servir d'arguments à portée scientifique et à détourner les observations et résultats de certaines expériences dites scientifiques pour aboutir à cette illusion que la science corrobore l'idée selon laquelle l'altruisme ne doit pas se limiter aux individus les plus proches. On peut lire ci-dessous un exemple montrant sans aucune pudeur qu'un des intérêts de la science est de pouvoir lui faire dire n'importe quoi -et surtout ce dont on est généralement soi-même persuadé :


« La nécessité de cette nouvelle formulation [de la théorie d'Hamilton de sélection de parentèle] était double : disposer d'une théorie qui transcende les limitations de celles d'Hamilton en ce qui concerne l' « altruisme étendu » et prendre en compte le nombre croissant d'exceptions à la théorie de la sélection de parentèle. »


Matthieu Ricard ne s'embarrasse pas toujours de ces références scientifiques. Il est parfois plus facile d'affirmer péremptoirement des croyances personnelles en les faisant passer pour des vérités d'ordre général :


« La tendance à être bienveillants envers nos enfants et nos proches aurait non seulement joué un rôle majeur dans la préservation de notre espèce, mais serait également à l'origine de l'altruisme étendu. »


A en croire Matthieu Ricard, nous devrions donc tous être naturellement altruistes : c'est bon pour la santé, pour la longévité et pour la communauté. le serpent risque de se mordre la queue : à quoi bon écrire un livre poussant à la conversion altruiste si tout le monde devrait déjà l'être naturellement ? C'est qu'il existe de monstrueuses aberrations qui feront l'objet de la suite de l'argumentation de Matthieu Ricard. Ici, il s'ingéniera à démontrer que les non-altruistes sont soit fous, soit psychopathes, soit arriérés. Puisqu'il faut bien dénoncer des coupables de manière non-exhaustive, Matthieu Ricard désignera les psychanalystes, Ayn Rand et ce bon vieux Nietzsche, dont il fout en l'air tout le génie en extirpant une phrase du philosophe en dehors de son contexte (« La morale, cette Circé de l'humanité, a faussé, a envahi de son essence, tout ce qui est psychologie, jusqu'à formuler ce non-sens que l'amour est quelque chose d' « altruiste ») et en précisant qu'elle a été écrite « peu avant que [Nietzsche] perde définitivement la raison ». Voilà qui est rassurant : nous pouvons haïr pacifiquement les chantres malheureux désignés aléatoirement par ce fichage anti-égoïsme.


Dans la partie suivante, Matthieu Ricard nous montre comment l'altruisme pourrait être utilisé à profit dans le cadre de la sauvegarde environnementale et écologique. Cette partie et la suivante, qui s'efforce de montrer ensuite comment l'altruisme pourrait permettre aux sociétés politiques et économiques de s'améliorer, sont louables, même si elles s'embarrassent de raccourcis et d'hallucinations qui nous portent parfois à croire que Matthieu Ricard vit dans un monde parallèle au nôtre (« Les leaders des pays démocratiques qui peuvent être démis de leurs fonctions par le vote populaire sont moins enclins à s'engager dans des guerres absurdes et nuisibles »), allant parfois jusqu'à faire l'éloge de la mondialisation. Sa vue semble un peu courte puisque, dans une partie intitulée : « Les défis qu'il reste à surmonter », la conclusion la plus brillante qu'il ne parvient pas à dépasser est la suivante : « En résumé, les guerres causent plus de souffrance chez les victimes d'une agression qu'elles n'apportent de bien-être aux agresseurs ». Il fallait bien se taper 800 pages pour en arriver là. Entre ces affirmations détonantes, on pourra toutefois trouver à profit des références qui permettront d'approfondir la question d'une refonte des sociétés par la mise en place de systèmes laissant une plus grande place à la bienveillance, à la coopération et à la mutualité.


Maintenant que je suis devenue altruiste, je peux vous faire une recommandation : ne perdez pas votre temps avec ce livre. Passez directement à la liste bibliographique si le sujet vous intéresse, ou fiez-vous à votre intuition qui devrait vous porter spontanément vers des auteurs qui ne se sentent pas obligés de se constituer en figure de l'altruisme pour donner de l'autorité à leur discours.


Quelques autres petits extraits succulents pour vous dissuader de cette lecture -et surtout pour prendre conscience de l'utilitarisme qui ne se reconnaît pas et qui sous-tend pourtant toute l'argumentation du livre :

Citation :
« Lorsque je m'engageai dans la méditation sur l'amour altruiste et la compassion, Tania constata que les réseaux cérébraux activés étaient très différents. En particulier, le réseau lié aux émotions négatives et à la détresse n'était pas activé lors de la méditation sur la compassion […]. »


Citation :
« Les données scientifiques collectées au cours des deux dernières décennies ont montré comment l'amour, ou son absence, modifie fondamentalement notre physiologie et la régulation d'un ensemble de substances biochimiques, substances qui peuvent même influencer la façon dont nos gènes s'expriment au sein de nos cellules. »

D'autres passages nous laissent quant à eux deviner le potentiel d'extrême violence que peut contenir l'idée d'amour pour son prochain. Une des premières étapes de l'affirmation de cette violence, ne serait-ce pas la catégorisation des individus afin de légitimer le bouc-émissariat, éventuellement aussi de se déresponsabiliser ?

Citation :
« Une étude de Swank et Marchand, toujours concernant la Seconde Guerre mondiale, a révélé que les quelque 2% de soldats capables d'endurer des combats ininterrompus pendant de longues périodes de temps présentaient des profils de psychopathes agressifs. »


Lisons plutôt Emil Cioran : plus bref, laissant plus de place à l'humaine ambivalence et ne commettant pas l'erreur de confondre altruisme et morale :

« La générosité est incompatible avec la morale, cette rationalité des habitudes de la conscience, cette mécanisation de la vie. Tout acte généreux est insensé, témoignant d'un renoncement impensable chez l'individu ordinaire, qui se drape dans la morale pour cacher sa vulgaire nullité. Tout ce qui est réellement moral commence après que la morale a été évacuée. »

Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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Mathieu Ricard est le fils du célèbre philosophe Jean-François Revel.
Il est moine bouddhiste depuis de nombreuses années après avoir exercé une brillante carrière de biologiste.
Il nous présente ici les bienfaits et l'importance d'une vertu délaissée depuis longtemps dans nos sociétés occidentales individualistes. il s'agit de l'altruisme.
L'altruisme est devenu à ses yeux une urgence qui nous permettra d'éviter bien des écueils (spéculation, écart grandissant entre les pauvres et les riches..)
A cet égard il est intéressant de constater que le terme "altruisme", dérivé du latin "alter" (autre) a été utilisé pour la première fois au 19ème siècle par Auguste Comte, l'un des pères de la sociologie et le fondateur du positivisme.
C'est une belle analyse que nous propose le moine-biologiste ici et la lecture de ce livre nous permet de rêver à un monde meilleur où il y aurait justement plus d'altruisme.
On ne peut qu'espérer que ces préceptes seront mis en application.
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Écrit par un homme d'exception, Matthieu Ricard, scientifique, bouddhiste, interprète et confident du Dalaï-lama, ce livre fait partie des oeuvres qui vous marquent à vie et que l'on conserve près de soi comme un talisman ou, plus prosaïquement, comme un référentiel.
Démonstrations à l'appui, oui, l'altruisme existe et, contrairement aux apparences, existe congénitalement chez l'homme. MAIS les forces contraires sont puissantes, néanmoins pas invincibles.Ces forces contraires, compilation des maux de notre société, sont analysées avec rigueur et précision. Certaines, le mépris et l'exploitation irresponsable de notre planète, nécessitent même très vite une réaction musclée. Mais le chemin du bonheur, dont on s'éloigne de jour en jour, peut être retrouvé si l'on ose croire en l'altruisme et en favoriser l'expansion. Si l'on ose remettre l'économie sur la voie de la raison et de l'intérêt général, sur la voie d'une économie rationnelle. Si l'on ose prendre en compte le sort des générations futures et modifier notre exploitation de la planère qui sera la leur demain. Ce livre aborde tous les aspects de notre monde, sans jugement arbitraire, sans déclaration docte et ambitieuse, sans solution pseudo religieuse. Mais il ne chante pas non plus le refrain “Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil”. Conforté par les plus grands cerveaux du siècle, il nous rend conscient de la formidable richesse intérieure de l'être humain et de son aptitude à savoir tourner avant d'arriver au ravin. Un livre dense, pédagogique, synthétique malgré ses 900 pages, qui a surtout le mérite inestimable de vous faire croire en vous, homo sapiens, et de vous rendre meilleur et plus intelligent quand on le referme.
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Matthieu Ricard est le moine bouddhiste le plus connu en France, il est le fils du philosophe Jean-François Revel et présente la particularité d'avoir acquis une solide formation scientifique avant de se consacrer au bouddhisme et de vivre une vie d'ascète tibétain. Il est titulaire d'un doctorat en génétique, ce qui donne, en plus de l'exemple qu'il donne par son mode de vie, un crédit supplémentaire à sa parole. Il a publié en 2014 un remarquable essai de près de 1000 pages consacré à la notion d'altruisme qui pourrait selon lui, être l'une des meilleures réponses à tous nos maux. Il ne s'agit pas d'un livre feel good comportant de belles citations, recommandations, pensées positives destinées à un public en quête de recettes pour évacuer le stress de la vie quotidienne. Ce livre est beaucoup plus profond, il va plus loin et aborde les problèmes de nos sociétés de façon très large et d'une manière à la fois scientifique et philosophique. L'auteur à travaillé plus de quatre ans à la rédaction de cet ouvrage qui présente de manière très détaillée des solutions pour faire face aux problèmes de l'humanité aussi bien dans ses relations sociales que dans ses interactions avec la nature. Il s'appuie sur les principes du Bouddhisme qui définit la compassion comme le souhait que tous les êtres soient libérés de la souffrance et de ses causes. Nombre de nos souffrances prennent leurs racines dans la haine, l'avidité, l'égoïsme, l'orgueil, la jalousie et autres états mentaux que le bouddhisme regroupe sous l'appellation de « toxines mentales ». D'après le Bouddha, l'origine de ces perturbations mentales est l'ignorance, pas d'un simple manque d'information, mais d'une vision distordue de la réalité (Page 46).

Matthieu Ricard s'efforce de démontrer que l'entraide, le secours et la sécurité sont des comportements plus courants que l'indifférence, l'égoïsme et la violence. Pendant deux siècles nous avons subi un lavage de cerveau par des philosophes qui ont mis l'accent sur l'aspect détestable de l'homme, soulignant sa disposition égoïste et malveillante au détriment de ses autres qualités. Consciemment ou non, avec Hobbes et Freud, nous acceptons la proposition selon laquelle l'homme est essentiellement un être agressif, enclin à la destruction [Page 154]. Il est vrai qu'il est parfois facile de céder à cette vision des choses lorsqu'on regarde les actualités à la télévision qui se font l'écho des violences et des comportements nuisibles de certains de nos contemporains. Mais l'auteur nous démontre qu'il ne s'agit que d'un reflet partiel de la réalité.

Après avoir fait le tour des philosophies et doctrines d'inversion des valeurs prônées notamment par des philosophes tel qu'Ayn Rand qui considère que l'altruisme est immoral, car il exige de nous des sacrifices intolérables et représente une contrainte inacceptable imposée à notre désir de vivre heureux, l'auteur nous montre, expérimentation scientifique à l'appui, que l'altruisme véritable existe vraiment et qu'il est nécessaire de le développer pour assurer le développement harmonieux de l'humanité. « L'altruisme peut être cultivé sur le plan personnel et encouragé au niveau sociétal ; qu'à l'école il n'est pas vain de mettre davantage l'accent sur la coopération, les comportements prosociaux, la solidarité, la fraternité, la non-discrimination et toutes les attitudes qui procèdent de l'altruisme. Et que ce n'est pas faire preuve d'un idéalisme naïf que d'envisager le développement d'une économie qui intègre dans son fonctionnement le souci de l'autre » [Page 175].

Cet essai est remarquable par la densité des informations qu'il contient et par son approche pluridisciplinaire, véritable bible du bon sens qui analyse de nombreux faits historiques, de théories scientifiques, de doctrines philosophiques. Il présente une vision optimiste de l'avenir à condition que chacun prenne conscience des changements qu'il doit personnellement mettre en oeuvre pour soulager les souffrances dont il est le témoin, aussi bien les souffrances humaines que les souffrances animales. Il ne se contente pas d'énumérer les problèmes, mais propose aussi des solutions simples à la portée de tous comme par exemple la diminution de notre consommation de viande. Pour produire 1 kg de viande il faut la même surface que pour produire 160 kg de pomme de terre [page 603], sans compter qu'il est démontré qu'une trop grande consommation de viande est responsable du cancer du côlon ou de l'estomac. L'auteur aborde aussi la question de l'éducation et propose des méthodes d'apprentissage collaboratif, l'interaction avec la nature, etc. Les questions économiques sont également étudiées avec rigueur, il dénonce le fléau des inégalités et cite Plutarque « Le déséquilibre entre les riches et les pauvres est la plus fatale et la plus ancienne des maladies des républiques » [Page 704] et Piketty qui a démontré dans son livre « Le capitale au XXIe siècle » que l'accumulation des richesses au sommet de l'échelle sociale ne ruisselle pas jusqu'aux classes les plus pauvres. Il met en avant la nécessité de développer le commerce équitable. Plusieurs graphiques pertinents et notes bibliographiques accompagnent les textes. Il dénonce les faiblesses du modèle économique actuel et les défaillances systémiques du capitalisme ainsi que les méfaits de la publicité (400 milliards de dollars sont dépensés chaque année dans le monde pour la publicité (Page 81).

Il propose d'autres indicateurs économiques que le PIB ou le PNB, il faut garder à l'esprit la distinction entre quantité et qualité de la croissance et cite l'exemple du Bouthan qui utilise et met en pratique l'indicateur du BNB (Bonheur National Brut) au lieu et place du PNB (Produit National Brut).

Vous l'aurez compris ce livre est d'une richesse extrême, car il aborde tous les problèmes que l'humanité rencontre aujourd'hui et propose comme remède contre le règne de l'égoïsme, la compassion et l'altruisme pour redonner du sens à nos vies et soigner les maux contemporains. Ce livre est de nature à redonner de l'espoir et de l'optimisme à ceux qui en manque.

Un livre que devraient lire tous ces froids technocrates qui nous gouverne ne serait-ce que pour les inciter à se poser de simples questions avant de prendre chacune de leur décision : ma décision permettra-t-elle de réduire les inégalités, les souffrances et les injustices ? en quoi elle va améliorer le sort des plus défavorisés et quel est son impact à long terme sur l'environnement et la biodiversité ?

Il faut un certain souffle pour aller au bout de ce livre (1000 pages) à une époque ou tout nous formate pour le zapping, mais cela en vaut vraiment la peine.

— « Plaidoyer pour l'altruisme, La force de la bienveillance », Matthieu Ricard, k Pocket (2014), 1022 pages.
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critiques presse (1)
LeJournaldeQuebec
08 juin 2015
Une œuvre très profonde et très détaillée qui mérite que l’on y consacre du temps.
Lire la critique sur le site : LeJournaldeQuebec
Citations et extraits (51) Voir plus Ajouter une citation
Dans la bulle de l'ego, la moindre contrariété prend des proportions démesurées. L'étroitesse de notre monde intérieur fait qu'en rebondissant sans cesse sur les parois de cette bulle, nos états d'esprit et nos émotions s'amplifient de manière disproportionnée et envahissante. La moindre joie devient euphorie, le succès nourrit la vanité, l'affection se fige en attachement, l'échec nous plonge dans la dépression, le déplaisir nous irrite et nous rend agressifs. Nous manquons des ressources intérieures nécessaires pour gérer les hauts et les bas de l'existence. Ce monde de l'ego est comme un petit verre d'eau : quelques pincées de sel suffisent à le rendre imbuvable. A l'inverse, celui qui a fait éclater la bulle de l'ego est comparable à un grand lac : une poignée de sel ne change rien à sa saveur.
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Nous sommes tous un mélange de qualités et de défauts, d'ombre et de lumière. Sous l'emprise d'une paresse malveillante, il est sans doute plus facile de renoncer à devenir meilleur que de reconnaître l'existence de la bonté humaine et de faire des efforts pour la cultiver. C'est pourquoi, quand on est témoin de cette beauté, mieux vaut s'en inspirer que la dénigrer et faire de son mieux pour lui donner une plus grande place dans notre existence
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Les télomères sont des segments d’ADN situés à l’extrémité des chromosomes. Ils assurent la stabilité des gènes lors de la division cellulaire, mais sont raccourcis chaque fois que la cellule se divise. Lorsque la longueur du télomère diminue au-dessous d’un seuil critique, la cellule cesse de se diviser et entre graduellement dans un état de sénescence. Les télomères sont toutefois protégés par une enzyme appelée télomérase. Ainsi, le vieillissement des cellules de notre corps, notre santé et notre longévité sont affectés par le taux d’activité de télomérase.
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La psychanalyse se décrit souvent comme un moyen de connaissance de soi plutôt qu'une thérapie. Elle s'oppose à tout forme d'évaluation globale de l'efficacité de ses méthodes, jugeant cette approche trop simpliste. Mais, comme le montre un rapport de l'Inserm, lorsque cette efficacité a été évaluée en prenant en compte un nombre suffisant de cas, les bienfaits thérapeutiques ont été jugés quasi-inexistants en comparaison avec les thérapies comportementales et cognitives qui, elles, ont prouvé leur efficacité pour un nombre important de troubles.
Il semble même que le fait de suivre une thérapie psychanalytique entraîne fréquemment une augmentation de l'égocentrisme et une diminution de l'empathie.
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« Les données scientifiques collectées au cours des deux dernières décennies ont montré comment l’amour, ou son absence, modifie fondamentalement notre physiologie et la régulation d’un ensemble de substances biochimiques, substances qui peuvent même influencer la façon dont nos gènes s’expriment au sein de nos cellules.
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Vidéo de Matthieu Ricard
Augustin Trapenard recevait Matthieu Ricard sur le plateau de la Grande Librairie pour la publication de son livre "Plaidoyer pour le vivant", à paraître aux éditions Bouquins le 9 mars 2023. Ce volume rassemble deux livres majeurs de l'auteur à savoir “Plaidoyer pour l'altruisme" et “Plaidoyer pour les animaux”.  Il ouvre son ouvrage avec une préface inédite dans laquelle il pose la question de l'avenir de la société sur la capacité à être altruiste : “Nous n'imaginons pas la force de la bienveillance, le pouvoir qu'une attitude altruiste peut avoir sur nos vies et sur la société tout entière”. Pour y répondre, Matthieu Ricard, moine bouddhiste qui vit dans l'Himalaya depuis plus de 50 ans se sert de son expérience personnelle pour répondre à cette question. Il démontre avec force et passion que l'altruisme est loin d'être une utopie, mais qui peut en réalité, être la réponse a beaucoup de problématiques. C'est la raison pour laquelle avec ces pages, Matthieu Ricard invite le lecteur à étendre sa bienveillance à l'ensemble des êtres, aussi bien aux animaux, qu'aux hommes. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/?gclid=CjwKCAiAr4GgBhBFEiwAgwORrW7peUlzClObF61f0KsQsSd2-c9xlOelCvqND0piaAwn-rNW-Cf27hoCj5cQAvD_BwE#season-france-5-la-grande-librairie-la-grande-librairie-saison-15
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