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EAN : 9782344005606
136 pages
Glénat (09/09/2015)
3.83/5   35 notes
Résumé :
Paris, le 23 juillet 1945. Au beau milieu de l'été, un an après la libération de la capitale par les troupes du Général Leclerc, c'est sous une chaleur harassante que la foule s'agglutine devant les portes du Palais de Justice. Et pour cause, c'est aujourd'hui qu'à lieu le procès du maréchal Pétain. Le procès d'un vieux monsieur de 89 ans, que l'on dit sénile et dont on a du mal à croire qu'il fut tour à tour sauveur de la République puis meneur de l'ignoble Collabo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Il m'a fallu deux jours et une seconde lecture pour réussir à formaliser - sans doute encore trop approximativement - le sentiment de malaise que m'a inspiré ce livre.
En deux mots : bien que la défense de Pétain et de la politique de collaboration nationale ne soit sans doute pas un objectif (même inconscient) de ce livre, c'est bien une forme de plaidoyer pour le maréchal (ou ci-devant maréchal, j'y reviendrai) qui en ressort.
Réalisé, explique la notice, en parallèle d'un documentaire télévisé (que je n'ai pas vu) sur le procès Pétain, le livre s'abstient d'une apparente historiographie (je me doute que des historiens ont été consultés) et privilégie un récit du procès, jour par jour, tel qu'il s'est déroulé, en faisant donc défiler successivement les témoins à charge (résistants, dirigeants de la IIIe République...) et à décharge (essentiellement ministres et fonctionnaires de Vichy). Ce choix reprend les biais de l'époque : Pétain est au fond bien plus accusé pour son attitude de juin-juillet 40, c'est à dire sa contribution à la chute du gouvernement Reynaud, au choix de l'armistice plutôt que de la capitulation (qui aurait engagé l'armée mais pas le gouvernement), et finalement à l'assassinat de la IIIe République que pour sa politique collaborationiste ultérieure, dont les aspects les plus répugnants (les statuts des Juifs puis la participation des autorités françaises à leur déportation) sont à peine évoqués.
Outre ce choix narratif qui force, sans même un post-scriptum de discussion, le lecteur du 21e siècle à réfléchir "comme en 1945", plusieurs additions aux minutes du procès confortent l'hypothèse d'une vision "pétainiste" de cet album. Par ordre croissant de gêne pour le lecteur, il s'agit d'abord du "cherry-picking" des prestigieux chroniqueurs du procès, conduisant à donner d'abord la parole aux journalistes résistants, hostiles par principe à Pétain (Kessel...) et en fin de procès, à certains de leurs collègues beaucoup plus compréhensifs - le dernier mot revenant à Mauriac. Il s'agit ensuite des biographies assez compréhensives des pires collaborationnistes, Darnand et Brinon, expliquant leurs parcours par le traumatisme de la première guerre mondiale (presque tous les hommes de leur génération l'avaient vécu, et certains furent de grands résistants !) et soulignant, contre toute morale, les éventuels avantages pour la population de leur participation à la politique d'occupation allemande. Ce dernier point de vue revient, de façon encore plus choquante, dans un très artificiel (mais présenté comme authentique au lecteur naïf) journal intime de Pétain, expliquant que la lutte avec l'Allemagne est la garnde affaire de sa vie, et qu'il a essayé de protéger la France au mieux. Les pires pages de l'album, enfin, sont pour moi celles, peu contextualisées, du témoignage de Pierre Laval, présenté au fond comme un politicien de talent, et le brillant danseur d'une "valse avec le diable" - le diable étant évidemment l'occupant, et non Laval lui-même. Les trahisons de Pétain et Laval sont ainsi relativisées, leur soif de gloire et de pouvoir oubliées, leur pseudo-sens du sacrifice magnifié. Les auteurs mentionnent que Laval s'est enfui en Espagne plutôt que de rester pour s'expliquer avec les autorités françaises, mais ne tirent aucune conclusion de cette attitude. La première page de l'album montre le vieux maréchal revenant de Suisse, sans préciser que ce pays neutre ne fut qu'une étape dans son retour de Sigmaringen, le château où il s'était laissé traîner par les Allemands à la fin de la guerre. Churchill est ridiculisé dans quelques cases rédigées en mauvais anglais. le général De Gaulle apparaît exclusivement comme le marionnettiste de l'ombre du procès - ce qu'il fut sans doute, mais enfin il ne fut pas que cela ! La thèse du glaive gaulliste et du bouclier pétainiste est plusieurs fois citée et jamais discutée. Rien n'est dit sur la dégradation de Pétain et la perte du titre de maréchal de France - et on sait que ses soutiens firent ensuite comme si ce titre lui appartenait encore. Enfin, les deux derniers mots restent à Pétain, sous la forme d'abord d'une ultime déclaration pseudo-christique au directeur de l'administration pénitentiaire, puis sous celle d'un bref épitaphe où il est décrit comme "le plus vieux prisonnier du monde".
Malgré ses qualités graphiques, cette bande dessinée me semble donc souffrir d'un manque de recul assez honteux, qu'il soit le fait de l'idéologie ou de l'ignorance. On pourrait presque la considérer comme un avatar tardif du Syndrome de Vichy, cet amour ex post de la droite française et d'une partie de la société pour le gouvernement de la France occupée, dont parle l'historien Henry Rousso. Il ne s'agit pas de dire que Pétain fut exclusivement un salaud (Laval, en revanche...). Il s'agit au moins de reconnaître qu'il a fait les mauvais choix, alors que d'autres autour de lui (Reynaud, Blum, De Gaulle, et même Loustaunau-Lacau pour ne citer que ceux qui apparaissent dans le livre) agissaient honorablement, voire héroïquement. Il ne s'agit pas non plus de nier l'hypothèse de bénéfices pour la population française d'avoir été sous le gouvernement de collaborateurs comme Laval, plutôt que sous celui d'un gauleiter allemand, mais comme l'a souligné l'historien Jacques Sémélin, ces avantages se sont trouvés en quelque sorte collatéraux, justifiés par la capacité de résistance de la société française, et ne prouvent absolument pas un double jeu des principaux responsables de la collaboration.
Bref cette bande dessinée abusera probablement des lecteurs mal informés, et c'est bien regrettable.



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Il y a des lectures qui peuvent vous permettre de changer d'avis sur le jugement d'un fait historique. le régime de Vichy est décrit encore aujourd'hui à juste titre comme le pire que la France ait pu rencontrer dans son histoire si l'on excepte la Terreur. Ce régime était commandé par un homme au passé assez illustre et qui était vénéré à savoir Philippe Pétain. Ce dernier était le héros de la bataille de Verdun lors de la première Guerre Mondiale. Il est également devenu celui qui a trahi la France et a fait preuve de crime d'intelligence avec l'ennemi.

Quand le président Mitterrand fleurissait sa tombe, il voulait surtout le faire au titre de la mémoire du héros sauveur à Verdun. le Général de Gaulle s'est également empressé de commuer sa peine de mort en réclusion à perpétuité après l'avoir jeté en pâture auprès de ses jurés comme pour tourner une page de l'Histoire de France. Ce sont toujours les vainqueurs qui écrivent les pages de l'Histoire officielle. Jamais les perdants.

De nos jours, lorsque des responsables politiques font référence au régime de Vichy pour contrer une loi que le premier ministre de gauche souhaite imposer au nom de la sécurité nationale, cela provoque un tollé. Bref, il ne fait pas bon être taxé de sympathisant à ce régime à tout jamais marqué par le sceau de l'infamie. Encore une fois, sans doute à juste titre quand on se remémore par exemple la rafle du Vel d'Hiv dans le cadre de la collaboration.

On peut avoir une lecture orientée de l'Histoire également. J'avoue que j'ai toujours pensé que le Général de Gaulle était le sauveur et que Pétain était l'infâme traite à la Nation. Est-ce réellement la réalité ? La lecture de ce procès fait douter de ces réalités ou du moins jette un peu de complexité en étalant les faits de manière assez rigoureuses. Lorsqu'on sait que la plupart des fonctionnaires sous Vichy sont restés après la Libération tout en tournant leur veste, il y a de quoi se poser des questions légitimes.

Cependant, le simple fait de remettre en cause ce dogme est une offense à la mémoire de tous ceux qui sont tombés pour la France durant cette période. La défense de Pétain était axée sur le fait qu'il était le seul capitaine au milieu de la tempête. En effet, il est facile de commander depuis Londres et de ne jamais se salir les mains. Et puis, tant qu'on y est, on n'a jamais posé plus de questions mis à part le procès de Riom quant à ceux qui ont permis qu'une telle débâcle militaire soit possible pour la 4ème puissance mondiale.

J'ai un grand-père qui avait 14 ans lorsqu'un soldat au service du nazisme lui a tiré sur la jambe alors qu'il tentait de voler du pain pour se nourrir. J'ai exposé ce fait lors d'un repas avec des collègues un peu conservateurs dans une région également conservatrice pour ne pas dire sympathisante des théories de l'extrême droite. Réponse : il n'avait qu'à pas voler ! Sic ! Je livre cette anecdote personnelle juste pour situer les choses car je ne suis pas du tout un adepte ou un nostalgique de ce régime et pour tout vous dire, je ne les aime pas. Cependant, je m'interroge sur les manipulations politiques de l'Histoire. Tout n'est jamais noir ou blanc. Cela me fait d'ailleurs penser à la fin de la saga Hunger Games sur la même problématique entre un pouvoir autoritaire et la Résistance. Pardon pour la référence mais les plus jeunes comprendront aisément où je veux en venir…

En effet, il y avait les communistes qui avaient un grand poids dans le gouvernement provisoire du Général de Gaulle. Il y avait également le rôle incontestable de Pierre Laval face à un vieillard de 80 ans qui aurait mieux fait de prendre sa retraite. Bref, la défense de Pétain a livré des arguments dont je ne suis pas ressorti insensible. Je pense que cet homme aimait véritablement son pays plus que son ambition personnelle et qu'il a voulu le protéger mais qu'il l'a mal fait car mal entouré. L'enfer est souvent pavé de bonnes intentions.

Bref, une excellente bd pour mieux comprendre un pan peu glorieux de notre Histoire. Si les rôles avaient été inversés, aurait-il fait mieux ? Je me pose désormais cette question. Néanmoins, je garde à l'esprit que ce sont nos choix qui déterminent qui nous sommes...
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Reconstitution du procès de Pétain en Juillet-août 1945. Bande dessinée très instructive, très documentée centrée sur le procès, les enjeux de l'époque, les plaidoiries. Elle peut donner parfois une certaine complaisance mais c'est normal puisque la parole est donnée aussi aux avocats de la défense. Isorni, l'un des avocats de Pétain plaide la pleine responsabilité assumée, la stratégie du "bouclier" (protection de la France et des Français) et du glaive (double jeu). Il défend cette politique assumée y compris lorsqu'en novembre 1942, tournant de Vichy, les Américains débarquent en Afrique du Nord, l'armée française fait tirer sur eux, que Darlan change de camp et que la zone libre est envahie. Pétain privé d'Empire et de zone libre reste pourtant à Vichy.
Le procès met en avant les liens de Pétain avec l'extrême droite et la Cagoule avant guerre, son rôle d'ambassadeur sous Franco.
Biographies, présentation de personnalités (Laval, Darnand et la Cagoule, de Brinon, Daladier, Blum), retours en arrière pour des mises en situation. Rivalités : Reynaud/Weygand, Daladier, PCF.
Pétain est condamné à mort mais si un deuxième vote confirme cette condamnation, elle précise qu'elle ne sera pas appliquée, officiellement eu égard au grand âge et au passé militaire du condamné ce que confirme De Gaulle, chef du gouvernement provisoire. (Laval sera lui condamné à mort à l'issue d'un procès beaucoup plus rapide). Cette condamnation à mort symbolique, commuée en détention perpétuelle arrange De Gaulle et la plupart des Résistants (sauf les communistes) pour favoriser la reconstruction du pays et la réconciliation nationale.
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Un ouvrage qui retranscrit le procès de Pétain à l'été 1945. C'est extrêmement instructif car ce procès est, non seulement celui d'un homme, mais aussi celui de la capitulation de la France face à l'ennemi et son chemin vers la collaboration.
Grâce à ce procès, on découvre dans quelles circonstances la décision de demander l'armistice aux allemands s'est faite et comment s'est justifiée la collaboration pour le gouvernement de Vichy.
La BD retranscrit fidèlement ce procès mais se permet aussi quelques légèretés pour compenser les longues plaidoiries (quelques pages d'un faux journal intime de Pétain pendant la guerre ou encore quelques vignettes mettant en scène Churchill).
Comme je le disais, c'est très instructif et très facile à lire et notamment très limpide et sans longueurs ; que l'on aurait pu craindre avec le sujet traité. Au contraire, on est face à un très bon résumé de cet événement de l'histoire finalement très peu développé, mais Ô combien important dans l'histoire de France.
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Il s'agit d'un documentaire graphique accompagnant l'émission de TV du même nom diffusée sur France 5 en novembre 2015. (4 actes de 50 minutes disponibles en DVD ou sur Youtube).
En juillet 1945, à peine 2 mois après la fin de la 2nd Guerre Mondiale, débute à Paris le procès de Philippe Pétain, chef de l'Etat français entre 1940 et 1944. De Gaulle accepte que, durant les 3 semaines du procès, des caméras filment certains débats à condition qu'elles restent muettes. En revanche, des greffiers notent tous les débats et ces archives sont à la disposition des historiens. Philippe Saada entreprend un travail gigantesque. Il reprend les pellicules, colorise les images et par un procédé complexe, parvient à faire parler les acteurs du procès.
La BD permet de retrouver les moments clés du procès et de profiter de « respirations » que l'émission de TV ne permet pas. Régulièrement, des intermèdes plus légers ponctuent le déroulement du procès « A cup of tea with Churchill » ou « Ma vie avec les Boches » un faux journal intime du Maréchal.
La mise en page est originale (ex p 112 pour présenter la Shoah). Bien sûr, les couleurs noir/Gris choisies ne sont pas gaies mais s'accordent bien à la gravité du sujet traité.
J'ai beaucoup apprécié cette BD, précise et captivante, qui m'a incité à découvrir le DVD.
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critiques presse (5)
BulledEncre
09 novembre 2015
Cette BD, que l’on peut qualifier de BD-reportage, ne cherche pas à aller dans un quelconque parti pris idéologique. Un beau travail d’écriture et de narration.
Lire la critique sur le site : BulledEncre
BoDoi
22 octobre 2015
Documenté, fluide et porté par un trait vif qui a su laisser place aux personnages, Juger Pétain est une bande dessinée assez rare dont la pertinence doit être saluée.
Lire la critique sur le site : BoDoi
Sceneario
06 octobre 2015
Une lecture-document intéressante qui montre une fois de plus que la BD, toute légère qu’elle sait être, sait parfois aussi se montrer très sérieuse, vecteur de connaissances et promoteur de culture.
Lire la critique sur le site : Sceneario
BDGest
25 septembre 2015
Juger Pétain montre admirablement toute la complexité de ce cas unique dans les annales.
Lire la critique sur le site : BDGest
ActuaBD
14 septembre 2015
Un album très intéressant, au rythme trépidant grâce à l’humour et à d’utiles digressions.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Voilà, tout le monde est à sa place. L’acte d’accusation a été prononcé… Le grand théâtre du procès du maréchal Pétain peut commencer.
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J'ai vu là pendant deux jours des hommes s'altérer, se corrompre comme à vue d’œil, comme si on les avait plongés dans un bain toxique. C'était vraiment un marécage humain dans lequel on voyait se dissoudre, se corroder, disparaître tout ce qu'on avait connu à certains hommes de courage et de droiture.
Blum évoque les jours de juillet 1940 où les pleins pouvoirs ont été votés à Pétain
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Jamais un peuple ne s’est aussi entièrement trompé sur un homme que le peuple français sur le Maréchal Pétain. Et que jamais un homme n’a fait autant de mal à un peuple que le Maréchal Pétain au peuple français.
(Paul Reynaud)
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Je crois que l'on peut se méprendre très longtemps sur la réalité d'un homme et je pense aussi qu'il arrive que des hommes changent ; que, chez des hommes, l'équilibre des mobiles et des passions se déplace et je pense aussi que les hommes peuvent changer lorsque, au sortir d'une vie de devoir au quotidien d'astreinte et de discipline, ils se trouvent engagés dans des activités et des préoccupations nouvelles. Mais je vous donne cette consultation bien volontiers.
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Je fais à la France le don de ma personne pour atténuer son malheur.
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