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Commissaire Maigret - Romans et ... tome 11 sur 103
EAN : 9782253143116
192 pages
Le Livre de Poche (01/04/2005)
3.45/5   95 notes
Résumé :

Une fin d'après-midi radieuse. Un soleil presque sirupeux dans les rues paisibles de la Rive Gauche. Et partout, sur les visages, dans les mille bruits familiers de la rue, de la joie de vivre. Il y a des jours ainsi, où l'existence est moins quotidienne et où les passants, sur les trottoirs, les tramways et les autos semblent jouer leur rôle dans une féerie. C'était le 27 juin. Quand Maigret arriva à la poterne de la Sa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (22) Voir plus Ajouter une critique
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Certes le début de cette enquête est tiré par les cheveux. Certes avec un commissaire qui a tout pouvoir, il n'était pas besoin d'user d'une coïncidence à deux sous pour lancer Maigret sur la piste de la guinguette idoine.
Mais bien sûr avec Simenon l'essentiel est ailleurs, dans cette atmosphère unique, lourde d'humanité et de faiblesses humaines qu'il sait installer comme nul autre.

Et puis ce titre vaut aussi parce l'air de rien Simenon nous explique par la voix même de Maigret la construction en deux temps de ces romans. Un premier temps qui est celui de l'imprégnation de l'ambiance, où Maigret prend toute sa place, et qui fait mon bonheur de lecteur, un second temps plus mécanique, où l'enquête se résout presque par elle même, une avancée en entraînant une autre.

Probablement pas le meilleur Maigret donc, en aucun cas le dernier.
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Ce 27 juin à Paris il fait beau et l'humeur est joyeuse ...Maigret rend visite à Lenoir, un jeune "bandit" de 26 ans emprisonné à la prison de la Santé . le président de la République a refusé de le gracier, il sera exécuté demain matin à l'aube .. Lenoir n'a jamais rien lâché mais devant Maigret il évoque un assassinat et une petite guinguette au bord de l'eau, la Guinguette à deux sous...
Mme Maigret a rejoint sa soeur en Alsace, Maigret est resté , il fait beau, chaud et le hasard, l'achat d'un nouveau chapeau, un client , une noce pour rire dans une guinguette au bord de l'eau ..Alors le hasard , encore et toujours le hasard ..Maigret décide de suivre ce client ... Ici commence ce roman pour le moins surprenant. Bien sûr il y a enquête, bien sûr il y a mort d'homme, mais il y a surtout un je ne sais quoi de différent. Une ambiance, des gens désabusés qui s'ennuient et se retrouvent depuis des années chaque dimanche pour rire, faire la fête, danser, flirter, boire un peu trop. Et il y a James, cet homme au flegme britannique toujours un verre d'alcool à la main mais jamais vraiment ivre. D'étranges liens se tissent entre lui et Maigret. Les masques finiront par tomber...
Un dénouement au ton doux-amer où la tristesse se teinte de désespoir, où le personnage d'un Maigret sincère et emphatique gagne une fois de plus le respect et l'affection de la lectrice que je suis.
Publié en décembre 1931, la guinguette à deux sous est l'un des tout premiers Maigret. A découvrir!
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"La Guinguette A Deux Sous" débute à la Santé où Maigret vient rendre une dernière visite à Jean Lenoir, vingt-six ans, jeune chef d'un gang de Belleville, condamné à mort pour assassinat. Bien qu'il l'ait arrêté et le sache coupable des pieds à la tête (si l'on nous permet ce jeu de mots de mauvais goût ), Maigret n'en conserve pas moins une sorte d'estime pour le jeune homme. Et puis, c'est tout de même une vie gâchée bien jeune ... Lenoir acquiesce mais se montre fataliste : il a pris des risques, il assume. Et puis, rêveur, le voilà qui laisse tomber qu'il en connaît au moins un qui devrait, lui aussi, monter à l'échafaud mais qui ne le fera sans doute pas parce que la Chance l'accompagne. Il évoque aussi une sibylline "guinguette à deux sous" où le commissaire, s'il voulait s'en donner la peine, serait susceptible de retrouver cet assassin heureux ...

Vous commencez à en savoir pas mal sur le commissaire Maigret : dans la canicule d'un Paris estival "où l'asphalte devient mou sous les pas" et bien qu'il ait promis-juré à son épouse de la rejoindre en Alsace, la "guinguette à deux sous" lui tourne dans la tête, comme l'un de ces airs lancinants et pas toujours très malins qui vous font oublier absolument tout le reste. D'abord où ça, une guinguette ? Sur la Marne ? Sur la Seine ? Et pourquoi "à deux sous" ? Est-ce une expression qui désigne vaguement un établissement semblable à tant d'autres sur les rives de la banlieue parisienne ou bien est-ce une enseigne en bonne et due forme ? Maigret se tâte, Maigret peste, Maigret allume et éteint sa pipe ... et finalement, le Hasard, comme si souvent chez ce limier qui fonctionne plus à l'instinct qu'au raisonnement holmesien, lui fait une fleur. Venu s'acheter un nouveau chapeau melon, le commissaire croise dans le magasin où il est entré un joyeux luron qui, lui, est en quête d'un haut-de-forme d'un genre bien spécial car il va participer à la parodie d'une noce villageoise, avec ses amis, dans une guinguette, là-bas, au bord de l'eau ...

... Ca y est : nous voilà partis. C'est lent pourtant ou alors, plus exactement, décalé. Un peu comme ces scènes où, dans certains films, pour marquer l'hébétude ou le flou qui s'empare de la cervelle du héros, victime par exemple d'un coup sur la tête ou d'une drogue lâchement administrée par le méchant de service, l'image se décompose à la manière du "Nu descendant un escalier" de Marcel Duchamp tandis que la bande-son ralentit elle aussi et se désolidarise de l'action. L'étrangeté culmine, le spectateur ne sait plus très bien qui est qui - et même qui il est, lui, et s'il est bien là, devant l'écran. Dans le roman de Simenon, la fameuse noce villageoise, qui ne dure en tout et pour tout qu'un week-end, le temps pour l'un des participants de se retrouver à son tour tué d'un coup de revolver, roule et déroule ses anneaux de serpent déguisé et encotillonné, avec des maquillages au fard gras et au bouchon noirci, des hommes déguisés en belles-mères possessives et des femmes qui jouent le rôle de mariniers. A peine ses remous se sont-ils éteints depuis longtemps, qu'elle hante toujours le lecteur, désormais incapable de désunir l'assassinat d'aujourd'hui de celui évoqué par Lenoir avant sa rencontre avec la Veuve.

Et Maigret trône au milieu de tout ça. A sa manière si massive, si bourrue et si "vraie" qu'on lui demande de tenir dans la noce le rôle du notaire de province ! Jusqu'au moment où l'on comprend qu'il est fonctionnaire de police et que la gêne s'installe avant de se libérer (?) par le coup de feu tiré le lendemain dimanche.

Apparus pour la première fois grimés dans l'ouvrage, l'intégrale des personnages conservent jusqu'au bout des allures de scène théâtrale. Il y a le charmant, drôle, pétillant Marcel Basso, gros importateur de charbons, qui s'offre un bel appartement à Paris et une villa au bord de la Marne avec une femme aimante et un petit garçon qui l'admire. Il y a Mado Feinstein, sa maîtresse, épouse du chemisier que Basso va tuer pour ainsi dire devant témoins. Et plus encore le passé de Feinstein, un drôle de mari qui faisait chanter les amants successifs de sa femme, un passé appeler à peser lourdement sur l'intrigue. Mais le personnage le plus attachant de l'histoire, s'appelle James. Tout simplement. Je ne me rappelle pas son nom de famille - je ne me rappelle même pas si l'auteur lui en a donné un. Nonchalant, blasé, tel un héros maître dans l'art du spleen et sorti tout droit d'un poème de Baudelaire , James vague entre son bureau - où il se montre bon employé - et le minuscule appartement où il vit avec la femme qu'il a épousée. Entre les deux, il se réserve une sorte de jardin secret, "La Taverne Royale", où Maigret finit par le rejoindre plus ou moins régulièrement, lui aussi comme envoûté par ce personnage insolite, qui ne cherche pas plus à se faire comprendre d'autrui qu'il ne tient à se faire comprendre des autres. James, dont on retiendra qu'il boit comme une outre mais n'est jamais ivre. Ou plutôt qu'il l'est à la manière de ces hommes qui, jouissant d'un métabolisme particulier et ayant atteint un certain niveau dans l'ivresse, ne le dépassent plus bien qu'ils continuent à boire.

"La Guinguette A Deux Sous" a cette atmosphère à la fois désenchantée, onirique et bizarrement intemporelle quoique profondément typée de certains films français des années trente - je pense à ceux de René Clair mais surtout à ceux de Jean Vigo. Car le premier obéit à un rythme toujours vif et allègre tandis que Vigo est plus lent, pour ainsi dire flâneur. Vigo rêvasse ... tout à fait comme James et comme Maigret à "La Taverne Royale."

Le réveil, bien sûr, sera pénible. Pour Maigret, pour Basso et pour le lecteur. Pour l'assassin que faisait jadis chanter Lenoir, ce sera différent : depuis longtemps, c'est la vie qui lui est pénible. Alors, tous comptes faits ...

Un Maigret un peu hors-norme mais qui, en dépit de ses différences, séduira et deviendra peut-être, qui sait ? l'un de vos préférés. ;o)
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C'est l'été, les vacances, il fait beau....On pourrait dire que l'atmosphère est légère et pourtant le livre commence pas gai et finit un peu triste.
Cela fait quelques temps que madame Maigret est partie en Alsace chez sa soeur mais son mari est tenu par une enquête difficile sur une escroquerie.
Et cet après midi une sorte de corvée : il doit rendre visite à un de ses anciens clients qui sera exécuté le lendemain matin. On souhaite qu'il parle un peu plus de ses "complices" qui paraissent finalement plus coupables que lui. Mais il n'en dira rien. Au contraire il raconte qu'il y a quelques années -il était presque un gamin- un soir avec son copain Arthur qui avait les poumons malades, il a vu un type qui semblait aider un ami ivre à monter dans sa voiture. Curieux, ils l'ont suivi et...Hop, l'ami "ivre" dans le canal Du Temple. Ils l'ont fait chanter quelques années jusqu'à ce qu'il déménage. Et il ne dira rien de plus, ni nom, ni adresse, il fait juste allusion à une Guingette à deux sous...
Des guinguettes il y en a tout autour de Paris...Et dans le canal Du Temple, rien que sept cadavres cette année là !
Maigret va pouvoir partir en Alsace, mais il faut qu'il s'achète un chapeau neuf. Dans le magasin on le fait attendre. le client à coté de lui cherche un haut de forme, mais plutôt un qui soit démodé : c'est pour un déguisement, il vont organiser un mariage de campagne, à la guinguette à deux sous !
Maigret ne prendra pas le train : il suit son client au haut de forme. C'est un certain Marcel Basso, un négociant en charbon qui trompe sa femme dans une maison de rendez vous.
Le samedi, Maigret suit l'organisation du cortège du mariage. Un des participants l'interpelle : "Viens avez nous, tu feras le notaire !" Et le voila dans un des chars à bancs, puis à la guinguette pour le repas. Maigret ne danse pas. James, celui qui l'a invité non plus. Il lui explique qu'ils sont tout un groupe depuis plusieurs années à se retrouver là chaque dimanche. Les uns ont une maison, d'autres sont à l'auberge. du reste, il y a une chambre pour Maigret s'il le souhaite.
Le lendemain on nage, on pêche, on fait du canot....L'après midi, un bridge....Mais voila qu'il y a un mort ! Et celui qui à ses pieds tient un petit revolver en nacre a l'air tout ahuri...Alors, accident, suicide, meurtre...?
Maigret, bien entendu est chargé de l'enquête qui traîne, le coupable supposé s'étant enfui...
Et voila qu' à la guinguette arrive un certain Arthur, un jeune vagabond qui n'a plus qu'un poumon, et bientôt plus que la moitié d'un : c'est la tuberculose.
Et pendant ce temps, madame Maigret, en Alsace, commence à faire des confitures d'abricots...
Maigret va-t-il trouver les deux assassins : celui du canal Du Temple et celui de la guinguette ? Oui, mais on le sait il ne saute pas toujours de joie quand il peut associer un nom et un crime...
Enfin, il va pouvoir partir en vacances....
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Comment Maigret s'est-il retrouvé en ce week-end ensoleillé de la fin juin en compagnie des clients de la guinguette à deux sous ?
Quelque temps auparavant, il avait rendu une dernière visite à un jeune chef de bande, Jean Lenoir, incarcéré à la prison de la Santé. Se sachant condamné, ce dernier s'était confié au commissaire sur une affaire de meurtre dont il avait été le témoin et retrouvé le coupable dans le fameux musette au bord de l'eau.
Alors, lorsque Maigret surprend quelques semaines plus tard, au détour d'un essayage de chapeau, une conversation mentionnant un week-end festif à la guinguette à deux sous, décision est prise : il en sera ! Mais la fête ne sera peut-être pas au rendez-vous…

J'ai toujours plaisir à retrouver mon commissaire préféré, même s'il n'est pas au meilleur de sa forme sur cette enquête. Peut-être est-ce la chaleur de l'été, une forme d'engourdissement liée au bord de seine et l'ingurgitation de pernod(s), mais Jules Maigret a toujours un petit temps de décalage qui ne lui est pas habituel. Il subit et madame Maigret se trouvant en Alsace avec sa soeur, il se retrouve seul avec sa langueur.
Un roman lent donc, sans grande intrigue, mais qui s'attache à dépeindre avec talent une ambiance, un décor unique, celui des bords de seine ; mais aussi une frange de la société et les rapports humains intrinsèques qui l'anime.
Simenon, terriblement humain.
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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
[...] ... La première personne [que rencontra Maigret] fut une femme tout en blanc qui courait et qui faillit lui tomber dans les bras. Elle portait des fleurs d'oranger sur la tête. Un jeune homme en costume de bain la poursuivait. Tous deux riaient.

D'autres assistaient à la scène, du perron de l'auberge.

- "N'abîme pas la mariée ! ..." criait quelqu'un

- Attends au moins la noce !"

La mariée s'arrêtait, essoufflée, et Maigret reconnaissait la dame de l'avenue Niel, celle qui, deux fois par semaine, pénétrait avec M. Basso dans la maison meublée.

Dans un bachot peint en vert, un homme rangeait des engins de pêche, le front plissé, comme s'il se fût livré à un travail délicat et pénible.

- "Cinq Pernod, cinq !"

Un jeune homme sortait de l'auberge, du blanc gras et des fards sur le visage. Il s'était fait la tête d'un paysan boutonneux et hilare.

- "Est-ce réussi ?

- Tu aurais dû avoir des cheveux roux !"

Une auto arrivait. Des gens en descendaient, qui étaient déjà habillés pour la noce villageoise. Une femme portait une robe en soie puce qui traînait par terre. Son mari avait mis la chaîne d'un bachot en guise de chaîne de montre sur son abdomen arrondi par un coussin glissé sous le gilet.

Les rayons du soleil devenaient rouges. C'est à peine si le feuillage des arbres frémissait. Un canoë coulait au fil de l'eau et son passager, demi-nu, couché à l'arrière, se contentait de le diriger d'une pagaie nonchalante.

- "A quelle heure viennent les chars à bancs ?"

Maigret ne savait trop où se mettre.

- "Les Basso sont arrivés ?

- Ils nous ont doublé sur la route !"

Soudain un homme vint se camper devant Maigret, un homme d'une trentaine d'années, déjà presque chauve, au visage de clown. Une flamme malicieuse pétillait dans ses yeux. Et il lança avec un accent anglais prononcé :

- "Voilà un copain pour faire le notaire !"

Il n'était pas tout à fait ivre. Il n'était pas tout à fait sain non plus. Les rayons du soleil couchant empourpraient son visage dont les prunelles étaient plus bleues que la rivière.

- "Tu fais le notaire, pas vrai ?" reprit-il avec une familiarité d'ivrogne. "Mais si, mon vieux, on rigolera !"

Et il ajouta, en prenant Maigret sous le bras :

- "Viens boire un Pernod."

Tout le monde riait. Une femme dit à mi-voix :

- "Il va fort, James ! ..."

Mais l'autre, imperturbable, entraînait Maigret vers Le Vieux Garçon, commandait :

- "Deux grands' Per' ! ..."

Et il rit lui-même de cette boutade hebdomadaire, pendant qu'on leur servait deux verres pleins jusqu'au bord. ... [...]
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Il avait quelques centaines d'enquêtes à son actif. Il savait que presque toutes se font en deux temps, comportent deux phases différentes.
D'abord la prise de contact du policier avec un atmosphère nouvelle, avec des gens dont il n'avait jamais entendu parler la veille, avec un petit monde qu'un drame vient agiter.
On entre là-dedans en étranger, en ennemi. On se heurte à des être hostiles, rusés ou hermétiques.
La période la plus passionnante, d'ailleurs aux yeux de Maigret. On renifle, on tatônne. On n'a aucun point de départ.
On regarde des gens s'agiter et chacun peut être le coupable ou un complice.
Brusquement, on saisit un bout de fil et voilà la seconde période qui commence. L'enquête est en train. L'engrenage est en mouvement. Chaque pas, chaque démarche apporte une révélation nouvelle et presque toujours le rythme s'accélère pour finir par une révélation brutale.
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[...] ... Il suffisait de suivre les gens qu'on voyait s'arrêter derrière le hangar servant de salle de danse. Le hangar contourné, on apercevait un homme qui regardait la foule de ses gros yeux troubles et qui bégayait obstinément :

- "Ce n'est pas moi ! ..."

L'homme, c'était Basso. Il tenait à la main un petit revolver à crosse de nacre dont il semblait oublier l'existence.

- "Où est ma femme ? ..." questionna-t-il en regardant les assistants comme s'il ne les reconnaissait pas.

Les autres la cherchaient. Quelqu'un dit :

- "Elle est restée là-bas pour préparer le dîner ..."

Maigret dut atteindre le premier rang pour distinguer une forme étendue dans les hautes herbes, un complet gris, un chapeau de paille.

Ce n'était pas tragique du tout. C'était ridicule, de par la faute des spectateurs qui ne savaient pas ce qu'ils devaient faire. Ils restaient là, ahuris, hésitants, à regarder un Basso aussi ahuri et hésitant qu'eux.

Mieux : un des membres de la bande, qui était médecin, était tout près du corps étendu et n'osait pas se pencher. Il regardait les autres comme pour leur demander conseil.

De tragique, il y eut pourtant une toute petite chose. A certain moment, le corps bougea. Les jambes parurent chercher à s'arc-bouter. Les épaules esquissèrent un mouvement tournant. On aperçut une partie du visage de M. Feinstein.

Puis, toujours comme dans un grand effort, il se raidit et retomba lentement, inerte.

Il venait seulement de mourir. ... [...]
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Un monde un peu flou, un grouillement de fourmilière, d’ombres inconsistantes où rien n’avait d’importance, où rien ne servait de rien, et où l’on marchait sans but, sans effort, sans joie, sans tristesse, dans un brouillard cotonneux.
Un monde où, sans en avoir l’air, James avec sa tête de clown et sa voix indifférente avait fait peu à peu pénétrer Maigret.
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— Mais… comment étiez-vous justement là ?… Vous ne pouviez pourtant pas savoir…
Il semblait s’efforcer de comprendre, de nouer ensemble des lambeaux d’idées. Il grimaçait.
— On dirait un piège qui…
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"L'Homme de Londres", Georges Simenon, aux éditions le libre de poche
Mila Boursier, libraire à La Grande Ourse à Dieppe, nous parle du roman "L'homme de Londres" de Georges Simenon. Dans ce polar, l'auteur ne nous parle pas de Maigret, mais d'un homme qui prend une mauvaise décision un soir à Dieppe. de fil en aiguille, le lecteur parcourt les rues de la ville dans une haletante chasse à l'homme.
Un entretien mené à Dieppe, à la librairie La Grande Ourse.
Vidéo réalisée par Paris Normandie.
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