L'Ile au trésor, Tome 1 (BD)

Bon an mal an, le jeune Jim Hawkins de l’auberge de l’Amiral Benbow se rapproche du vieux loup de mer Billy Bones qui meurt d’apoplexie quand ses anciens frère de la côté se rappellent à son souvenir. Il échappe aux manigances de Chien Noir et Pew pour confier le secret du trésor du Capitaine Flint au docteur Livesey et au chevalier Trelawney. Ces derniers organisent une expédition pour mettre la main sur le magot, et se reposent sur la capitaine Smolett et sur le dénommé Long John Silver. Mais au cours de la traversée Jim Hawkins surprend une conversation qui lui apprend que ce dernier n’est celui qu’il prétend être…

Rien à redire sur le scénario de Robert Louis Stevenson qui plus que l’archétype du récit de pirates a rédigé le parangon des récits de pirates qui a marqué à jamais l’imaginaire collectif. Rien à redire non plus sur le script adapté par David Chauvel, vieux routard de la bande dessinée qui ici signe un récit soigné très fidèle à l’original… Non, le problème pour moi vient des graphismes trop souvent anecdotiques de Fred Simon assisté aux couleurs de Jean-Luc Simon (dois-je supposer qu’ils sont de la même famille ?)
J’ai lu les phylactères mais j’ai rarement jeté un coup aux cases aux dessins datés et désuets (un comble pour une œuvre relevant de l’art séquentiel !). On dessinait comme cela dans les magazines jeunesse fin années 1980, débuts années 1990 genre Astrapi ou Gullivore… Et dire que l’adaptation animée réalisée par Osamu Dezaki en 1978 était vachement plus fraîche et vachement plus classe que cette bande dessinée éditée entre 2007 et 2009 !
https://www.youtube.com/watch?v=OKwmP-REAbY
Le chef-d’œuvre des histoires de pirates a été adapté sous divers formats de multiples fois, et j’ai peur que toutes m’aient davantage plues que celle-ci… car dans le même ordre d’idée la comparaison avec le "Long John Silver" de Xavier Dorison et Mathieu Lauffray fait très mal.

Qui n'a pas entendu parlé de ce roman-ci, l'île au trésor?

Tout le monde sait qu'il s'agit d'un classique, mais il est aussi des classiques qui nous échappent.

Bon nombre connaissent sa renommée mais soyons honnêtes, combien en connaissent l'histoire?

Nous allons rendre justice à ce classique et, nous l'espérons, renvoyer les jeunes lecteurs qui ne le connaissent pas encore vers cette adaptation avec plaisir, voire peut-être vers l'oeuvre originale de Stevenson le moment venu.



Aventure, pirates, trésors, les mots-clé à retenir de l'aventure du jeune Jim.

Voici qui ferait rêver les jeunes lecteurs, évidement mais Stevenson nous embarque vers une chasse au trésor qui sera une affaire d'adultes dangereuse et périlleuse.

Oui, notez bien, les histoires de pirates se sont pas en réalité qu'une affaire pour les enfants et Jim;le héros, le comprendra.

Si par mégarde il croise le mauvais chemin d'un pirate, il sera jugé comme un homme, au supplice de la planche ou la tête raccourcie au fil du sabre.



Qui est Jim Hawkins?

C'est le fils d'un aubergiste qui rêve d'aventure.

Il sera servi.

Billy Bone, un pirate viendra finir ses jours à l'auberge sans régler sa note.

Afin de solder sa dette, la mère d'Hawkins se saisira de ses affaires personnelles et ils y trouveront une carte aux trésors menant à la fortune cachée de feu le Capitaine Flint, le chef De Bone.

C'est le point de départ d'une quête initiatique pour Jim qui, grâce au concours du Docteur Livesey et du Chevalier Trelawney, va pouvoir embarquer avec un équipage sur un bateau et donc voyager.

Stevenson épicera l'affaire de trahisons et de course contre la montre à gousset.



Le ver sera dans le fruit, le loup dans la bergerie, l'équipage comprendra le méchant de l'histoire.

Long John Silver est un personnage intéressant, charismatique, amputé d'une jambe, rusé et riche d'interprétations pour les lecteurs.

Il s'attachera à Jim, représentera une figure paternelle qui lui manque, ce qui ne l'empêchera pas pour autant de le trahir, lui et ses employeurs, et de réunir sa propre équipe pour trouver le trésor le premier.

Silver est prêt à tuer pour y arriver, ainsi notre Jim se sentira divisé lorsqu'il se trouvera à l'affronter du côté du docteur et du chevalier.

Il nous donnera l'impression de défier sa figure de père qu'il n'a plus à ses côtés.

Cet attachement sincère à Jim rend le personnage de Silver plus humain, moins caricaturalement malfaisant.



Et cette version BD?



Les raccourcis sont judicieux, David Chauvel concentre l'intrigue sur les points essentiels.



"une pièce d'argent, le premier de chaque mois, si tu veux bien veiller au grain et m'avertir immédiatement si d'aventure un marin unijambiste se montrait dans les parages..".

Jim venait en une seconde de grandir et de toucher son premier argent de poche d'ados.

Qui peut bien être cet fameux unijambiste? ( rire sous cape)



Le texte ménage bien tout le mystère de l'affaire qui va nous occuper sur quelques volumes, nous avons presque cet impression d'un récit palpitant et peut-être fantasque, exhumé de la mémoire d'un vieil aieul.

Un trésor, une carte?

Nous sommes tout ouie.



La version du roman sera respectée, on nous réservera la fausse malédiction qui terrassera Billy Bone de maladie comme d'un mauvais oeil.

Billy Bones finira ses vieux jours à l'auberge d'une manière pleine de panache et dramatique.

Avec son trépas, les requins pirates sentiront l'argent et l'odeur du sang à 10 000 lieues à la ronde, Billy Bone marquera la porte de l'auberge d'une terrible croix symbolique, mettant les innocents Jim et sa mère en grand danger.



C'est la tradition du pirate qui veut ça, les aveugles et autres unijambistes prendront des rôles d'aventuriers redoutables. Nous en connaissons d'ailleurs un sur une autre histoire avec un bras en moins et un crochet, n'est ce pas?



Nous verrons les événements par les yeux du petit Jim, un tempérament courageux, dégourdi mais aussi, ne l'oublions pas, un esprit impressionnable nourri des histoires épouvantables du vieux Bone.

De ses confidences dépendront en partie la réussite de l'expédition.

On ne s'ennuiera pas avec cette adaptation illustrée par Fred Simon, sa plume et son encre sont fines en détails.

L'absence de surlignage épais des contours apporte de l'aridité qui servira le propos.

Le choix terne des couleurs donnera aussi une bonne patine, suggérant l'action du temps, de la lumière et des vents, dirait-on ( l'oeuvre du coloriste, Jean-Luc Simon). Nous sommes indirectement dans un charme d'aquarelle qui tranchera avec les eaux noires.



Grâce à cette proposition, on ne sentira pas trop grand pour les histoires de pirates, bien au contraire.

Quand d'honnêtes gens bien sous tous rapports rêvent d'aventures et de s'engager en pleine mer pour s'encanailler sur le business des pirates, cela donne ça.

Ça aura un goût de sable, de sabres et de potence.

C'est à s'en mordre les doigts.

On aime.

Un bon premier tome fidèle à l'oeuvre de Rober Louis Stevenson.
Même si j'avais des représentations plus sombres à la lecture du roman, mais ça c'est la magie de la lecture : on peut se représenter les choses comme on veut, alors qu'avec une bande dessinée on a la représentation de son auteur - c'est comme avec les films en fait !

Enfin, pour revenir à cette adaptation de l'île au trésor, la tension et les ressentis des personnages ainsi que la narration d'un Jim Hawkins adulte contant l'aventure venue à lui (plus ou moins) malgré lui ne peut qu'encourager le lecteur curieux à aller lire les deux tomes suivants.

J'aime le roman de Stevenson qui me rappelle l'une des plus fabuleuses histoires de mon enfance : la recherche d'un trésor de pirate sur fond de quête initiatique.

Nous avons droit à une adaptation de plus en bandes dessinées du chef d'oeuvre de Stevenson. Je n'ai pas vu l'intérêt de celle-ci sur le coup mais visiblement elle s'inscrit dans une collection qui reprend les classiques de la littérature mondiale : Les trois mousquetaires, Robinson Crusoé, Oliver Twist, les aventures de Tom Sawyer...

Long John Silver publié récemment apporte un éclairage totalement différent puisqu'il s'agit d'une suite et j'ai préféré nettement cette démarche originale.

Je ne dis pas que cette adapatation de Chauvel n'est pas réussie car la lecture a été plutôt plaisante. Cependant, il manque un aspect épique et surtout de rythme. Par ailleurs, le graphisme semble un peu imprécis. On peut admirer toutefois une belle couverture. L'émotion a du mal à passer car les personnages ne sont pas assez fouillés psychologiquement. On ne s'attache ni à Jim, ni à l'unijambiste.

Bref, on ne sent pas le souffle de la grande aventure. C'est tout juste honnête.

Tout le monde connait l'histoire. Lorsqu'il voit débarquer dans l'auberge de son père un vieux pirate se faisant appeler le Capitaine, le jeune Jim Hawkins ne se doute pas que la grande aventure vient de commencer. Poursuivi par ses anciens « camarades », le Capitaine cache dans sa malle une carte au trésor. A sa mort, Jim quitte l'auberge avec la carte sous le bras et se réfugie chez le chevalier Trelawney. Ce dernier, persuadé que la carte va le mener à un immense trésor, affrète un navire et engage Jim comme mousse. Mais parmi les membres d'équipage recrutés sur le port de Bristol figurent d'anciens pirates dont le but est de récupérer pour eux seuls le précieux butin. Ce premier tome se termine au moment où le jeune garçon, caché dans un tonneau, apprend qu'une mutinerie se prépare…

Une adaptation fidèle, même si certains termes et certaines expressions du texte de Stevenson ont été reformulées pour faciliter la compréhension. Comme toujours, la difficulté d'une telle entreprise réside dans le fait que l'adaptation en BD implique de condenser le récit. Ici, aucun épisode important n'est éludé et, comme dans le roman c'est le point de vue interne (celui de Jim) qui est utilisé. de son coté le dessin, simple et efficace, est surtout très lisible.

Au final, cette île au trésor en bande dessinée constitue une première approche de qualité qui permettra peut-être à nombre de petits lecteurs de s'orienter par la suite vers le texte d'origine. Ceux qui n'iront pas plus loin que la BD auront au moins découvert grâce à ce média un classique incontournable de la littérature jeunesse, ce qui est déjà pas si mal !
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