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EAN : 9782866425050
94 pages
Cahiers du cinéma (28/02/2008)
3.93/5   7 notes
Résumé :


Billy Wilder est sans conteste un maître de la comédie américaine, poussant comme personne le comique de situation aux limites de l'absurde. Qui a oublié les quiproquos hilarants subis par deux musiciens travestis en femmes dans Certains l'aiment chaud ? Ce cinéaste là sait faire rire ! Mais pas seulement.

Il a tourné aussi des mélodrames pessimistes comme Boulevard du Crépuscule, où Gloria Swanson campe une bouleversante star déchue ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Les Cahiers du cinéma (collection grands cinéastes n°23) proposent une biographie illustrée du réalisateur Billy Wilder. Récemment, j'ai visionné Sabrina et Ariane, deux films dans lesquels on peut admirer la délicate Audrey Hepburn. le premier film ne m'a pas tant convaincue, mais le second avait une petite touche de "modernité" qui a su me plaire. Cela m'a donné envie d'en apprendre davantage sur le parcours du réalisateur et sur les messages véhiculés par ses oeuvres.

Au début de cette biographie, la vie du réalisateur est replacée dans un contexte plus général avec un rappel des événements politiques majeurs et quelques clés sur l'activité artistique et intellectuelle de l'époque. (Il y a par ailleurs beaucoup de noms que je ne connais pas). C'est clair, concis, efficace pour l'usage qui m'intéressait. Samuel Wilder voit le jour en 1906 dans une famille juive autrichienne. Dès son plus jeune âge, sa mère le surnomme Billy en référence à Buffalo Bill. Cela restera. Billy Wilder grandit à Vienne et emprunte la voie du journalisme. À vingt ans, il s'installe en Allemagne où il devient scénariste pour plusieurs films. En 1933, après l'incendie du Reichstag, il sent la situation du pays s'envenimer et décide de partir pour Paris. «Wilder découvre Paris et se plaît dans cette ville qui deviendra le décor de plusieurs de ses films.» Il y réalise son premier film Mauvaise graine (1934) avec la jeune Danielle Darrieux.

Par la suite, Billy Wilder s'expatrie à Hollywood. Il est rapidement engagé à la Paramount où il travaille en tandem avec Charles Brackett sur les scénarios de plusieurs films. Wilder réalise son second film Uniformes et jupons courts (1942) ayant pour vedette Ginger Rogers. « Personne ne réalise la subversion de son scénario : une femme se déguise en gamine de douze ans et séduit ainsi un homme. La métaphore pédophile échappe à la censure qui ne saisit pas davantage que Wilder égratigne des travers de la société américaine et présente les hommes, jeunes ou vieux, comme des êtres immatures. » Il enchaîne avec la réalisation de Les Cinq secrets du désert (1943) et d'Assurance sur la mort (1944). Ce dernier, un film noir avec Barbara Stanwyck, ne passe pas inaperçu, et est nommé dans plusieurs catégories aux Oscars. À la fin de la guerre, Wilder apprend que sa famille a été exterminée dans les camps de concentration.

En 1946, le poison, un film sur l'alcoolisme, est récompensé par plusieurs oscars. Mais Wilder ne veut pas s'enfermer dans une catégorie de films. Il vire complètement de registre avec la comédie musicale La valse de l'empereur (1948). La même année, il réalise La scandaleuse de Berlin, une « satire au vitriol » de l'occupation de l'Allemagne après-guerre. Dans Boulevard du crépuscule (1950), il s'intéresse au sort des stars du cinéma muet. Quant au film le gouffre aux chimères, avec Kirk Douglas, c'est « une parabole virulente sur l'attirance du public pour le morbide et la manière dont les journalistes l'exploitent.»

Billy Wilder adapte ensuite des pièces au cinéma telles que Sabrina (1954) et le fameux Sept ans de réflexion (1955). Parmi ses films restés célèbres : Certains l'aiment chaud (1959),
La garçonnière (1960), Un, deux, trois (1961), Irma la douce (1963) ou encore Embrasse-moi idiot (1964)...

Au fil de ma lecture, j'ai eu envie de découvrir tous ces films variés qui me sont (pour la plupart) inconnus ! On y retrouve souvent les éléments suivants : critique sociétale, mensonge et dissimulation, jeux de dupes, classes sociales différentes... L'ouvrage est fin et comporte de nombreuses illustrations. Il est idéal pour avoir un aperçu global et complet de l'oeuvre du réalisateur. Il me plaira de revenir sur certains passages quand je decouvrirai les films à l'écran.
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Né de parents juifs en Autriche-Hongrie en 1906, Billy Wilder passera sa jeunesse à Vienne puis Berlin puis a la grande lucidité de quitter l'Allemagne nazie au lendemain de l'incendie du Reichstag. Puis, à Hollywood l'auteur d'"Assurance sur la mort" fera tourner Marilyn Monroe dans "Sept ans de réflexion". Bien conçu, documenté et illustré ce mémento propose une analyse de la vie et de l'oeuvre cinématographique du metteur en scène.
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Billy Wilder, qui a toujours considéré que Lubitsch était maître dans la manière de passer avec ironie du drame à la comédie, a fait de cette fondamentale ambiguïté le coeur de son cinéma. Limiter sa carrière aux éblouissantes comédies dans lesquelles il dirigea Jack Lemmon, son acteur d'élection, serait une erreur. Il s'est aussi attaché au monde du journalisme à sensation (Le Gouffre aux chimères), à la guerre (Stalag 17, Les Cinq Secrets du désert), à l'univers hollywodien (Sunset Boulevard) et au film noir (Assurance sur la mort), dirigeant au passage certains des comédiens les plus célèbres de l'époque : Marlène Dietrich, Erich von Stroheim, William Holden, Barbara Stanwyck, Edward G. Robinson, Bing Crosby, Anne Baxter, Gary Cooper et Gloria Swanson. On lui doit une Audrey Hepburn plus séduisante que jamais dans Sabrina et Ariane et deux des plus beaux rôles de Marilyn Monroe, Sept ans de réflexion et Certains l'aiment chaud.
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Courte monographie consacrée par un historien du cinéma à un des rois de la comédie américaine (inoubliable « Certains l'aiment chaud » !) mais aussi de films d'une noirceur terrible (« Boulevard du crépuscule » ou « Fédora » ) . Des éléments biographiques importants ( les origines , sa famille disparue en camps de concentration) mais l'essai est surtout axé sur la carrière cinématographique avec une analyse de chaque film et pas mal d'illustrations -photogrammes et photos de tournage. du coup on a envie de revoir ou de voir les oeuvres commentées.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Ariane est une apologie du mensonge. Une jeune fille vierge d'origine modeste fait croire à un Casanova moderne qu'elle pratique la liberté sexuelle. Ce mensonge excite le libertin qui, ayant découvert la supercherie, pense que la jeune fille changera sa vie, pas forcément par sa douceur, mais par son côté Schéhérazade qui invente des aventures érotiques susceptibles de l'exciter en le rendant jaloux. Le happy end dans la gare se fait au bord des larmes de détresse puisqu'il est le résultat d'un jeu de dupes. Ni le veule séducteur ni l'innocente menteuse n'ont échappé au vice conséquent de leurs idées fixes respectives. Ils sont devenus l'un et l'autre prisonniers d'un rêve qui peut se transformer en cauchemar quotidien.
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Wilder a encore souffert des caprices de Marilyn Monroe sur le tournage de Certains l'aiment chaud. Il exclut toute nouvelle collaboration avec elle par une boutade : « Mon médecin et mon banquier m'ont fait comprendre que j'étais trop vieux et trop riche pour diriger à nouveau Marilyn Monroe. »
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Chacun de ses films est une fable où la méchanceté n'est qu'une fausse piste demandée par la pudeur. L'humour y est une politesse provocante afin de pointer le sordide. La critique sociale et idéologique y devient révélatrice de tendresses masquées ou trahies. L'obscénité survient en ressac nécessaire du réalisme. Car Billy Wilder est d'abord un moraliste.
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Chaque cinéaste a ses couleurs, comme un peintre. Certains peignent comme Dufy, d'autres font plus sombre, comme Soutine, si l'on veut, mais jamais je n'ai réfléchi pour savoir si j'étais amer ou cruel ou pessimiste, ou quoi que ce soit. Une histoire me plaît, c'est tout, je raconte ce que j'aime.

(Billy Wilder, 1962)
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Wilder retrouve son acteur fétiche Jack Lemmon et refuse de confier le rôle d'Irma à Brigitte Bardot qui le convoite. Il lui préfère Shirley MacLaine qu'il a déjà dirigée avec bonheur dans La Garçonnière.
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Dans le 128e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente Le petit frère, album que l’on doit à Jean-Louis Tripp, édité chez Casterman. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec : - La sortie de l'album Carnets de campagne que l'on doit à Mathieu Sapin, Kokopello, Morgan Navarro, Louison, Dorothée de Monfreid et Lara et c'est co-édité chez Dargaud et au Seuil - La sortie de l'album Chroniques décalées d'une famille ordinaire et vice-versa que l'on doit à Séverine Tales et aux éditions Payot Graphic - La sortie de l'album Année zéro que l'on doit au scénario d'Ana Roy, au dessin de Mademoiselle Caroline et c'est édité chez Delcourt - La sortie de Gertrude Stein et la génération perdue que l'on doit au scénario de Valentina Grande, au dessin d'Eva Rossetti et c'est édité au Seuil - La sortie de l'album Orson Welles, l'inventeur de rêves scénarisé que l'on doit au scénario de Noël Simsolo, au dessin d'Alberto Locatelli et c'est édité chez Glénat - La sortie en intégrale d'Une semaine sur deux, un album que l'on doit à Pacco et aux éditions Fluide glacial
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