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EAN : 9782747308946
111 pages
Editions Hatier International (16/10/2002)
3.5/5   28 notes
Résumé :
Trente jours après la mort du roi, son écuyer, son cheval et son chien doivent être sacrifiés afin qu'ils guident le souverain au royaume des morts. Ce sacrifice assurera la continuité entre le monde des vivants et celui des morts.

L'histoire, tirée d'un fait réel, se déroule en 1946 au Nigéria, sous domination britannique. Le pouvoir colonial est décidé à s'opposer à la mort d'Elesin, l'écuyer. Celui-ci devient alors l'enjeu de deux communautés qui... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Après 4 pièces de Soyinka que j'ai aimées, voire adorées, c'est la douche froide. "Cette pièce a pour origine des événements qui se déroulèrent à Oyo, ancienne cité Yoruba du Nigéria, en 1946. Cette année-là, les vies d'Elesin (Olori Elesin), de son fils et de l'administrateur régional des Colonies se sont étroitement mêlées ; les conséquences désastreuses de cette rencontre sont exposées dans la pièce." écrit Soyinka dans son avertissement de la pièce, probablement en 1986 (année de son prix Nobel). Puis de s'agacer : "L'inconvénient de ce genre de thèmes est qu'à peine sont-ils employés qu'ils sont classés comme «conflits de cultures», étiquette préjudiciable qui, outre le fait qu'elle est souvent employée à mauvais escient, présuppose une égalité potentielle pour chaque situation donnée de la culture étrangère et de l'autochtone, sur le sol de cette dernière." Et plus loin : "Parmi les lectures possibles de la pièce, l'une des plus évidentes consisterait à faire de l'Administrateur régional la victime d'un cruel dilemme. Ce n'est pas de mon goût[...]." Bon, ben si c'est du goût de Soyinka, pourquoi donc en parler ? Et de finir par : "Le facteur colonial n'est qu'un incident, un simple catalyseur. La confrontation dans la pièce est dans une large mesure métaphysique, contenue dans le véhicule qu'est Elesin et l'univers de l'esprit Yoruba : le monde des vivants, des morts et de ceux qui sont à naître ; et dans le passage sacré qui relie tout : la transition."


Je résume l'histoire pour mieux relancer cette histoire de métaphysique et de lecture mal digérée : un roi yoruba est mort, et la coutume veut qu'on tue son chien (on s'en fout qu'il ait envie de mourir ou pas, c'est qu'un chien), son cheval (pareil que pour le chien), et enfin que son écuyer se suicide, le tout travers un rituel sacrificiel. Or, l'Administrateur régional, britannique, va empêcher la mort d'Elesin, l'écuyer, pour des raisons politiques. Et là, j'ai envie de dire directement que c'est pas forcément la faute des lecteurs si la pièce n'est pas perçue comme métaphysique. Que c'est peut-être bien dû à l'auteur. Que les lecteurs ne devraient pas trop se fustiger de ne pas avoir saisi la profondeur métaphysique de la Mort et l'écuyer du roi et d'avoir été gênés dans leur compréhension par leur méconnaissance de la culture yoruba, car on y explique par A+B en quoi consiste la coutume yoruba que souhaite suivre Elesin, et ce qu'elle signifie - on reviendra dessus. Ajoutons que La Danse de la forêt, du même auteur mais écrite 15 ans plus tôt, proposait un univers yoruba qui avait bien plus valeur de frein à la lecture, et pourtant, cela n'empêchait pas de saisir au moins en grande partie les réflexions et questionnements que la pièce abordait.


Pourquoi voit-on ici une pièce sur le choc des cultures ? Mais parce que c'est justement ce que cette pièce met en avant, et d'abord par sa construction : elle est scindée en cinq scènes/actes, dont quatre se déroulent alternativement dans ce que nous appellerons l'espace yoruba et l'espace colonial, les personnages de ces deux espaces étant amenés à se confronter dans un finale, tiens donc. Et que voit-on d'Elesin, qui clame à tout va qu'il suit la coutume yoruba, qui clame sa foi en des traditions culturelles, de façon parfois horriblement lyrique (déjà que j'ai dû supporter le lyrisme de Partage de midi, j'en ai un peu ma claque des dialogues lyriques) ? Un homme qui ne se pose pas de questions avant la toute fin de l'acte V, et dont on ne sait jamais si les traditions ont seulement un sens pour lui. Souhaite-t-il réellement se sacrifier à la suite de la mort de son roi parce qu'il est habité par l'ontologie proprement yoruba, ou parce qu'il est juste soumis à une élite qui l'a embobiné, comme il est d'ailleurs persuadé de faire partie d'une élite héritée par le sang ? (Le fait est que non, il ne veut pas mourir, et il finira par l'avouer.) Les mêmes réflexions peuvent d'ailleurs tout aussi bien s'appliquer aux colonisateurs britanniques, en la personne de l'Administrateur régional Pilkings, soumis à d'autres croyances, à d'autres élites, à d'autres instances, à une autre ontologie, mais qui ne se posent aucune question, et dont les soumissions et croyances peuvent bien être vides de sens. Et pour ce qui est des traditions vides de sens, Soyinka ne s'était pas gêné pour les dénoncer dans Les Gens des marais, Un Sang fort, Frère Jero ou La Danse de la forêt, aussi qu'est-ce qui peut bien nous faire penser qu'Elesin, et avec lui les deux sociétés mises face à face, ne sont pas atteints du même mal ? Pendant 9/10èmes de la pièce, nous n'aurons que des paroles, des images et métaphores verbeuses, à nous mettre sous la dent, et qui ne nous permettront pas d'esquisse la moindre réflexion d'ordre métaphysique.


Alors oui, la métaphysique est tout de même présente, par le truchement d'Olunde, le fils d'Elesin, et vaguement par la transe d'Elesin, qui ne rend rien à la lecture - et qui ne m'a pas convaincue. C'est bien Olunde qui va chercher à rétablir l'ordre du monde détruit par Pilkings. Mais enfin, question métaphysique, tout ça manque de profondeur ; car au fond, tout le monde, dans toutes les cultures, connaît le principe de la transition yoruba sous une forme ou une autre. Sans en appeler à la religion, la science a démontré avec la théorie du Big Bang, dont découle la théorie de l'origine de la vie terrestre, que toute vie sur Terre est, selon l'expression consacrée de Carl Sagan, "poussière d'étoiles". le cycle de la nature, la mort qui nourrit la vie, c'est un concept qui nous... nourrit, justement, et depuis des temps immémoriaux. Or, Soyinka a choisi, pour représenter ce sujet d'ordre métaphysique, un personnage, Elesin, qui n'engage quasiment pas le lecteur à se poser de questions et qui ignore tout questionnement métaphysique. Elesin profère juste des paroles, très répétitives, répétées par d'autres et qu'il répète après d'autres. Pire, Elesin se préoccupe d'être richement habillé pour la nuit de sa mort, par tradition, ainsi que de dépuceler une très belle jeune fille - accessoirement la fiancée de son propre fils - sous prétexte de répandre sa semence et perpétrer le cycle de la vie ; dépuceler une jeune fille qui n'a rien demandé, même si elle a l'air consentante (forcément, hein), précisons en passant que c'est du viol (mais bon, c'est qu'une femme après tout, et les Européens n'ont pas été en reste sur ce point). Elesin est donc bien plus absorbé par les plaisirs terrestres qu'il ne le clame, excepté dans son aveu final.


C'est dommage. le personnage d'Olunde plus développé, on aurait pu avoir une pièce qui confronte deux ontologies, et qui dit ontologie suppose effectivement une part de métaphysique (je précise tout de même qu'Olunde reproche aux Anglais d'envoyer des milliers de soldats à la boucherie - la pièce se déroulant en 1943-1944 -, ce qui n'a rien de très glorieux, certes, excepté qu'il passe complètement sous silence la menace... nazie, rien que ça. Alors la métaphysique d'Olunde, avec ça, elle en prend un petit coup dans l'aile, quand même.) Or, le sujet métaphysique restant assez superficiel, que nous reste-t-il ? Une pièce sur le conflit des cultures, ben oui. Mais comme l'auteur ne supporte pas cette lecture de sa pièce, pourquoi nous fatiguer à analyser cet aspect ? Par conséquent, d'une pièce un peu agaçante avec ses métaphores pénibles qui reviennent régulièrement, nous sommes réduits à ne pas retenir grand-chose, sous peine de fâcher Wole Soyinka ou de nous flageller, persuadés que nous n'avons rien compris à son oeuvre. J'appelle ça s'appelle du gâchis, et ce d'autant qu'on pourrait tirer de la Mort et l'écuyer du roi pas mal de choses intéressantes. Tant pis ! Après tout, j'ai toujours sous la main 2001 de Kubrick si j'ai envie d'une bonne dose de métaphysique.

Lien : https://musardises-en-depit-..
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Ecrite en 1975, alors que l'auteur était en exil, fellow de l'université de Cambridge, elle est considérée comme une des pièces les plus importantes de Soyinka, même si elle a été peu jouée, mais en revanche beaucoup étudiée.

La pièce, en cinq actes, s'inspire de faits réels qui se sont produit en 1940, et qui avaient déjà donné lieu à une pièce en yoruba. Wole Soyinka déplace les événements en 1944, pour faire le parallèle avec la violence meurtrière de la guerre qui se déroule en Europe.

Après la mort du roi d'Oyo, la coutume exigeait que son chien et son cheval soit immolés, et que son écuyer se suicide, pour l'accompagner au pays des morts, pour assurer la transition entre les morts et les vivants. L'écuyer Elesin s'apprête à suivre la tradition, mais il demande avant son sacrifice, de se marier avec une toute jeune fille, promise à un autre. Cela lui est accordé, même si Iyaloja, la « mère » du marché le met en garde contre la tentation. Simon Pilkings, l'administrateur général au nom de la monarchie britannique, est averti du projet de suicide d'Elesin, et décide de l'empêcher. Il emprisonne Elesin. Mais le fils de celui-ci, revenu de l'Angleterre où il faisait des études de médecine, décide de prendre sa place.

Une pièce très complexe, qui permet des lectures différentes. Il y a bien sûr la question coloniale, la domination d'une culture par une autre, qu'elle ne comprend pas vraiment, restant en dehors de sa logique propre et sa fonction sociale, ce qui provoque un désastre. L'impossibilité de saisir une autre culture, surtout dans une situation coloniale, une forme d'arrogance et de cécité, peut être mise en avant.

Mais l'auteur, dans un avertissement au début de sa pièce met en garde le lecteur, et les metteurs en scène potentiels. Il précise que le facteur colonial n'est « qu'un incident, un simple catalyseur ». L'affrontement dans la pièce est selon lui une confrontation métaphysique, entre le monde des morts, le monde des vivants, et de ceux qui sont à naître, ainsi que dans le passage sacré qui relie tout, la transition. La pièce prend ainsi une dimension de tragédie cosmique. Elesin grippe la machine, certes parce qu'il est arrêté, mais au final parce qu'au fond il ne désirait pas mourir, et qu'il s'est laissé arrêté. Il meurt au moment où il s'y est enfin résolu, remettant le monde en marche. Wole Soyinka semble suggérer que ce type de sacrifice de l'individu au profit de la communauté est universel (il donne des exemples dans le contexte britannique de la guerre) et qu'il est inévitable. C'est très différent de ses autres pièces que j'ai pu lire, dans lesquelles, la religion et ceux qui en vivent, sont traités de manière ironique. Ici nous sommes dans quelque chose qui semble se rapprocher des premières tragédies grecques, qui place une forme de sacré au centre de la représentation. La pièce s'accompagne d'ailleurs de musique, et de passages qui ressemblent à des morceaux de chants sacrés.

Ce n'est pas forcément facile à pénétrer, car Soyinka se réfère visiblement aux traditions et à l'univers sacré yoruba, pas très connue en dehors de son aire géographique. La partie, assez ironique et cinglante dépeignant le monde des colonisateurs est plus immédiatement saisissable, ce qui fait sans doute que beaucoup de commentaires s'arrêtent à ce niveau de lecture, et qu'elle est souvent mise en avant.

Une pièce intrigante et riche, même si elle n'est pas forcément facile à saisir.
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Oyo, ancienne cité Yoruba du Nigéria en 1946. Cette pièce, librement adaptée d'un fait réel nous donne une sacrée leçon de morale, de tolérance et de respect envers l'inconnu. Ce fameux inconnu qui a toujours effrayé l'être humain, qu'il ne comprend pas et qui, par conséquent l'effraie.
Ici, toute l'intrigue et le drame tournent autour du personnage d'Elesin, écuyer du roi, enfin pour être exacte du défunt roi. En effet, ce dernier ayant rejoint le royaume des morts il y a un mois, son cheval, son chin ainsi que son écuyer sont sensés, selon la tradition, le rejoindre dans le pays de l'au-delà où un festin autour de leur roi bien aimé les attend. Cependant, bien que le cheval et le chien ont déjà franchi cette frontière, l'administrateur régional Pilkings, d'origine britannique, va tout faire pour empêcher Elesin de passer à l'acte. Ce n'est pas par méchanceté, au contraire, il croit bien faire en préservant la vie d'un être humain, ne se rendant pas comte de la disgrâce qu'il lui inflige, non seulement à lui, mais également à tout son peuple. Voulant éviter un sacrifice qu'il juge inutile en raison de cette tradition qu'il juge barbare puisqu'il ne la connait pas, il va se montrer maladroit envers un peuple tout entier.

Une pièce de théâtre extrêmement touchante, remplie d'allégories, de mythologie et surtout, en dépit de ce que l'on pourrait croire, d'une profonde sagesse. J'avais rencontré l'auteur il y a quelques années de cela lorsque je faisais mes études et cet ouvrage m'était complètement sorti de l'esprit. Heureusement, beau coup de hasard puisque je l'ai retrouvé il y a peu et que, par conséquent, je ne peux que vous recommander cette lecture. Attention, bien lire l'avertissement de l'auteur avant de vous plonger dans la pièce en elle-même !
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L'auteur, prix Nobel de littérature est surtout un homme de théâtre. J'avais l'occasion de lire un de ses romans autobiographique, Ake, mais j'attendais de découvrir son talent théâtral et je n'ai pas été déçu.
Basé sur un fait divers de 1946, la pièce se déroule au Ghana en temps de guerre (un peu de liberté de l'auteur). A la mort du Roi indigène un mois plus tôt doit répondre la mort de son cheval préféré, de son chien et de son écuyer, son bras droit. L'écuyer passe ici sa dernière journée, sa dernière nuit et s'accouple avant de mourir. Mais l'autorité colonial ne peut accepter ce suicide délibéré et fait tout pour l'empêcher. Tout l'enjeu de la pièce est ici et cette tragédie est remarquable.
J'en ai retenu quatre choses.
D'abord le conflit de civilisations, le choc de culture. A l'approche occidentale sur le refus de mourir pour cela, le fils de l'écuyer souligne l'injustice de la guerre en Europe et les morts par millions.
Ensuite, les chants des griots, les conteurs. Je les rencontre partout dans la littérature africaine, mais là j'en vois un en action.
Il y aussi tout le symbolisme de la transmission. L'écuyer veut se donner la mort pour ne pas laisser seul son roi dans l'au-delà. Dans le même temps, le fils du roi succède à son père et le fils de l'écuyer succède à ce dernier. Ainsi la chaîne de continuité est assurée et le monde peut continuer à tourner. Mais si la chaine est basée par la non-mort de l'écuyer, alors le chaos arrive. C'est tout le débat.
J'ai aussi noté la fragilité des couches religieuses : qu'ils soient musulmans ou chrétiens, les Africains n'osent pas affronter leur passé animiste. On sent le poids des traditions quand le sergent de police, Amusa, veut bien arrêter des meneurs, mais de là à toucher aux masques rituels...
On sent, dans cette pièce, l'éclatement de l'auteur entre deux mondes : celui de l'Europe et le sien originel.
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Wole Soyinka est un écrivain nigérian né à Abeokuta le 13 juillet 1934.

Soyinka s'est essayé à toutes les formes d'écriture. Il a voulu rendre compte de la complexité du continent africain dont il restitue, sur le plan littéraire, la grandeur ancestrale et « l'âme noire ».


Son oeuvre, à la forme occidentale, est essentiellement rédigée en anglais et s'inspire des mythes et du folklore yoruba dont il est issu.

L'auteur a souvent recours à l'analepse (ou flashback) et recherche dans sa prose un certain symbolisme.

Son style est souvent enrichi par des intrigues habiles.

D'un pessimisme historique profond, ses textes tournent essentiellement autour du thème de la liberté bafouée et du concept de « viol des nations ».

Parmi ses pièces de théâtre les plus célèbres, on compte :
- La Danse de la forêt (1960) écrite en l'honneur de l'indépendance nigériane,
- la satire politique La Récolte de Kongi (1965)
- et L'Ecuyer de la mort du roi (1975).

Il est aussi l'auteur de nombreux recueils de poésie et de romans comme :
- Les Interprètes (1965)
- et La Saison d'anomie (1973).

On lui doit également un récit autobiographique:
- Aké (1982)
- et quelques études critiques telles que Mythes, littérature et le monde africain (1976).

Wole Soyinka a été le premier auteur africain et le premier auteur noir à recevoir le prix Nobel de littérature en 1986.

L'Académie suédoise a ainsi voulu saluer un « écrivain qui met en scène, dans une vaste perspective culturelle enrichie de résonances poétiques, une représentation dramatique de l'existence. »

À propos de cette récompense, il déclare : « Il y a des gens qui pensent que le prix Nobel vous rend insensible aux balles, pour ma part, je ne l'ai jamais cru ». - wikipédia
Lien : http://mazel-livres.blogspot..
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
Il n'y a qu'une seule demeure pour le mollusque, un seul abri pour la tortue, une seule coquille pour l'âme humaine. Il n'y a qu'un seul monde pour l'esprit de notre race. Si ce monde dévie de son cours et se fracasse sur les rochers du néant, quel monde nous donnera asile?
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Amis, savez-vous que le cheval est conçu pour ce destin unique, porter une charge, c'est-à-dire l'homme sur son dos. Sauf cette nuit, cette nuit seulement où l'étalon immaculé chevauchera triomphant sur le dos de l'homme. Du temps de mon père, je fus le témoin de cette étrange vision. Peut-être le verrais-je aussi ce soir pour la dernière fois.
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ELESIN. Nous ne pouvons pas voir
La matrice du monde qui est encore plus grande :
Aucun homme n'aperçoit la matrice de sa mère,
Cependant, qui nie qu'elle ne soit là ? Autour
Du nombril du monde est lovée cette corde
Sans fin qui nous relie tous
À la grande origine. Si je m'égare,
Le lien qui m'attache me ramènera aux racines.

Acte I
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LE GRIOT - Comment dirais-je ce que mes yeux ont vu ? L'écuyer galope devant le messager, comment dirais-je ce que mes yeux ont vu ? Il dit qu'un chien peut être dérouté par les nouveaux parfums d'êtres qu'il n'a jamais imaginés, aussi doit-il précédé le chien au ciel. Il dit qu'un cheval peut trébucher sur d'étranges rochers et devenir boiteux, aussi court-il au ciel, devant le cheval. Il dit qu'il vaut mieux ne faire confiance à aucun messager qui peut défaillir à la porte extérieure ; oh ! comment dirais-je ce que mes oreilles ont entendu ?
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ELESIN - Tu n'as pas échoué devant la chose la plus importante, être fantomatique. Nous savons que le toit couvre les chevrons, que les tissus couvrent les souillures ; qui aurait cru que la peau blanche couvrait notre futur, nous empêchant de voir la mort que nos ennemis nous avaient préparée ? Le monde est à la dérive et ses habitants sont perdus. Autour d'eux, il n'y a rien, que le néant.
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Vidéo de Wole Soyinka
Wole Soyinka – Un siècle d'écrivains (France 3, 1996) L'émission « Un siècle d'écrivains », numéro 60, diffusée sur France 3, le 21 février 1996, et réalisée par Abdelkrim Djaad et Ahmed Rachedi.
>Littérature (Belles-lettres)>Littérature anglaise et anglo-saxonne>Littérature dramatique anglaise (128)
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