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EAN : 9782916266534
48 pages
Editions Sillage (08/10/2009)
3.79/5   7 notes
Résumé :
Iakov Ivanonov gagne sa vie tant bien que mal en fabriquant des cercueils dans une petite bourgade où l’on ne meurt pas assez à son goût. Âgé de soixante-dix ans, il vit obsédé par les petits aléas de son commerce, sans considération pour ce qui l’entoure. Il faut que sa discrète épouse passe de vie à trépas et que lui-même tombe malade pour qu’il réapprenne à observer le monde.

Le Violon de Rothschild est la chronique d’une rédemption in articulo mor... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Iakov Ivanov, dit « le Bronze» fabrique des cercueils
Son coeur est dur
Sa femme, Marfa, il n'en a cure
Jusqu'à son deuil
A présent il est seul
Petite vie, à quoi bon tout ça !
Le Violon, sa seule richesse
Une lueur dans sa détresse
A quoi bon tout ça !
Iakov HAIT ce petit flûtiste…
…ROTHSCHILD
Pourquoi ?
Son NOM…c'est comme ça !
Et Pourtant… de son Violon
Sa seule richesse dans son isba
Iakov lui fera don
Pour implorer son Pardon
Peut-être
Coup de tête
Rédemption
Désespoir
Allez savoir !
A quoi bon tout ça !
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Alors qu'elles constituent la majeure partie de son oeuvre et lui ont valu la célébrité à part égale avec son théâtre, j'avoue que je connais assez mal les nouvelles de Tchekhov.
Je me rattrape avec cette histoire triste mais d'une grande sensibilité « le Violon de Rothschild » publié en 1894 dans le recueil « Les Nouvelles russes ».

Le vieux fabricant de cercueils, Iakov Ivanov, au sobriquet populaire de Bronze, est aussi violoniste. Il joue parfois avec les musiciens juifs de l'orchestre de Chakhkès dont Rothschild, le flutiste. Ils jouent une musique plaintive même quand elle est joyeuse, dit Tchekhov.
Mais Iakov ne voit que par sa situation sociale et l'argent qui lui manque. C'est un misanthrope qui va pourtant connaitre la bienveillance et s'éveiller aux autres à la mort de sa femme Marfa, qu'il n'a jamais vraiment regardée.
Mourant, il va léguer son instrument à Rothschild le flutiste qu'il ne portait pourtant pas dans son coeur. Et quand Rothschild devenu violoniste reproduit ce que Iakov lui joua avant de mourir «cela donne quelque chose de si triste que les auditeurs se mettent à pleurer».

C'est un très beau texte sur l'amitié mais aussi sur la Russie de la fin du 19ème siècle, le conformisme social, la place des femmes ou encore l'antisémitisme.


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Un fabriquant de cercueils acariâtre et blasé que même la mort n'adoucit pas jusqu'à ce que lui-même soit touché de près et qu'il commence à voir la vie autrement, mais trop tard.
Une fable qui reprend les faiblesses cachées derrière l'égoïsme et les regrets face à la mort qui semblent nous toucher tous. Une histoire somme toutes assez simple mais très humaine où l'écriture et le sentiment qui s'en dégage nous touchent profondément; une excellente porte d'entrée pour découvrir l'auteur, voire la littérature russe qui fait toujours un peu peur de par son "épaisseur". Ici, aucun risque, à part peut-être celui de ne pas s'arrêter là.
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Ce petit livre contient deux histoires assez courtes mais profondes.
La maison d'édition a un nom poétique "sillage ", ce qui est ici bien nommé. Ces deux contes laissent un sillage dans la mémoire, quelque chose de beau.
J'y ai été menée par mon défi de lecture: numéro 9, un livre en rapport avec la musique. C'est un thème que j'explore rarement. Ce défi me permet donc de sortir de ma zone de confort.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
[…]. Mais rien de cela n’avait eu lieu, même en rêve. La vie avait passé sans profit, sans plaisir ; en vain, pour moins qu’une prise de tabac. Devant lui, il n’y avait rien et, si loin qu’il regardât en arrière, il n’y avait eu que des pertes…si effrayantes qu’on en avait le frisson.
Pourquoi l’homme ne peut-il pas vivre de manière à éviter pertes et dommages ?
Page 24
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Iakov ne comprenait pas comment il se faisait que, pendant les quarante ou cinquante dernières années de sa vie il n’était jamais venu au bord de la rivière, ou, s’il y était venu, il n’y avait pas prêté attention. C’était pourtant une rivière honorable, pas un ruisseau; on aurait pu y créer des pêcheries, vendre le poisson aux bourgeois, aux fonctionnaires et au buffet de la gare, et puis mettre l’argent à la banque; on aurait pu circuler en bateau de propriété en propriété en jouant du violon, et faire payer des gens de toute condition; on aurait pu essayer d’armer de nouveau des péniches, ce qui aurait mieux valu que fabriquer des cercueils; enfin on aurait pu élever des oies, les abattre et, en hiver, les envoyer à Moscou; en duvet seulement, cela aurait bien rapporté dix roubles par an. Et lui, il avait tout manqué, il n’avait rien fait de tout cela. Quelles pertes! Ah! quelles pertes! Et si on avait tout fait à la fois, si on avait pêché le poisson, joué du violon, armé des péniches et abattu des oies, quel capital on aurait obtenu!
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Mais quand il revint du cimetière, une grande tristesse le prit. Il se sentait mal à l’aise, son haleine était brûlante et rude, ses jambes faiblissaient ; il avait soif. Et toutes sortes d’idées se mirent à lui passer par la tête.
Il se souvint que, de toute sa vie, il n’avait pas plaint sa femme une seule fois et n’avait jamais eu pour elle un geste tendre. Les cinquante-deux années qu’ils avaient vécues ensemble dans la même isba avaient été longues, très longues, et il n’y avait pas pensé une seule fois, ni fait plus attention à elle que si elle eût été un chat ou un chien. Pourtant elle chauffait le poêle chaque jour ; elle préparait et rôtissait les aliments ; elle portait l’eau ; elle cassait le bois ; elle dormait sur le même lit que lui et, lorsqu’il rentrait saoul d’une noce, elle suspendait religieusement son violon au mur et mettait son mari au lit, tout cela en silence, avec une expression soumise, affectueuse.
Page 19
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La bourgade était petite, pire qu’un village, et il n’y vivait guère que des vieillards qui mouraient si rarement que c’en était vexant. L’hôpital et la prison utilisaient fort peu de cercueils. En un mot, les affaires marchaient mal. Si Iakov Ivanov avait été fabricant de cercueils dans un chef-lieu de département, il aurait sûrement eu pignon sur rue et on l’aurait appelé Iakov Matvéïtch; mais ici, dans cette sale petite bourgade, on l’appelait simplement Iakov, son sobriquet populaire était, Dieu sait pourquoi, Bronze, et il vivait pauvrement, comme un simple paysan, dans une vieille petite isba d’une seule pièce où ils s’entassaient lui, Marfa, le poêle, le lit à deux places, les cercueils, l’établi et tout le ménage.
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Pourquoi les gens, en général, s'empêchent-ils de vivre les uns les autres ?
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Videos de Anton Tchekhov (48) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Anton Tchekhov
Benoît Jacquot avait réuni Isabelle Huppert et Fabrice Luchini pour un long métrage de fiction, Pas de scandale, en 1998. le cinéaste les a retrouvés au Festival d'Avignon, en juillet 2021, mais séparément cette fois, pour les besoins de son nouveau film, Par coeurs. Un documentaire passionnant sur le travail d'une comédienne et d'un comédien tous deux hors normes, suivis la veille et le jour de la première représentation de leur spectacle respectif : La Cerisaie, de Tchekhov, monté par Tiago Rodrigues dans la vaste cour d'honneur du palais des Papes, pour elle ; un seul-en-scène autour de Nietzsche dans le cadre plus intimiste de l'Hôtel Calvet, pour lui . Avec un scoop : Isabelle Huppert, la perfection faite actrice, est capable de « bugs » comme tout le monde - à savoir, buter inexorablement sur une longue réplique de sa pièce il est vrai assez complexe à mémoriser !
Par coeurs sortira en salles le 28 décembre 2022. En attendant, découvrez sa bande-annonce en exclusivité sur Telerama.fr. le film sera par ailleurs présenté en avant-première à Paris au cinéma L'Arlequin lors d'une séance spéciale le lundi 12 décembre à 20h15. La projection sera suivie d'une rencontre avec Isabelle Huppert, Fabrice Luchini et Benoît Jacquot animée par Fabienne Pascaud, directrice de la rédaction de Télérama - les places sont en vente ici : http://dulaccinemas.com/cinema/2625/l-arlequin/article/138713/avant-premiere-par-coeurs-en-presence-de-benoit-jacquot-isabelle-huppert-et-fabrice-luchini
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Je m'appelle .............?..........." je suis un jeune homme de dix-sept ans, laid, maladif et timide", je passe mes étés dans la "maison de campagne des Choumikhine", et je m'y ennuie.

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