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Shaïne Cassim (Traducteur)
EAN : 9782916136172
Les éditions du Sonneur (09/03/2009)
3.38/5   47 notes
Résumé :
"Peu de vices sont plus difficiles à éradiquer que ceux qui sont généralement considérés comme des vertus. Le premier d'entre eux est celui de la lecture."

Dans ce texte paru en 1903 dans une revue littéraire américaine, la romancière Edith Wharton (1862-1937) dénonce l'obligation sociale de la lecture, nuisible à la littérature et fatale à l'écrivain.
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Pour paraphraser, l'auteur :"je n'ai trouvé aucun défaut à ce livre excepté qu'il ne s'y passe rien". Non, c'est une blague. En vingt-sept pages Edith Wharton aura réussi à m'ennuyer un nombre peu calculable de fois. Mais c'est peut-être parce que je ne sais pas "lire" ou pour reprendre sa dénomination, sa nomenclature : je ne suis pas un lecteur "né". Comprendre que je ne suis pas né avec la faculté - innée donc - d'apprécier la qualité transcendante des oeuvres de cette dame. Conclusion : désolé, miss, mais je crois bien que je vais snober toute votre littérature élitiste et assommante et pour le moment je vais relire ma citation préférée de Rimbaud :
"J'aimais les peintures idiotes, dessus de portes, décors, toiles de saltimbanques, enseignes, enluminures populaires ; la littérature démodée, latin d'église, livres érotiques sans orthographe, romans de nos aïeules, contes de fées, petits livres de l'enfance, opéras vieux, refrains niais, rythmes naïfs.
Je rêvais croisades, voyages de découvertes dont on n'a pas de relations, républiques sans histoires, guerres de religion étouffées, révolutions de moeurs, déplacements de races et de continents : je croyais à tous les enchantements."
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Je n'ai jamais rien lu d'Edith Wharton. Je ne pense pas lire un de ses romans un jour.

Ce texte a été publié en 1903, c'est une réflexion sur « le vice de la lecture » et une critique du « lecteur mécanique ».

Extraits choisis :

« Les meilleurs livres sont ceux desquels les meilleurs lecteurs ont su extraire la plus grande somme de pensée de la plus haute qualité ; mais c'est généralement de ces livres-là que les piètres lecteurs recueillent le moins. »

Là, j'ai les yeux qui piquent.

« Un lecteur qui s'avoue dévoreur de fiction futile cause peu de dommages. »

Mais encore ?

« Lire n'est pas une vertu, mais bien lire est un art, et un art que seul le lecteur-né peut acquérir. »

De quoi je me mêle ?

Lire est un droit. Le choix de ses lectures aussi.

« Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es. » Oui, mais prétendre que certaines personnes ne méritent pas de lire… c'est choquant.




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La Petite Collection des Editions du Sonneur a été créée pour que puissent exister des textes trop courts pour être publiés dans un grand format, mais trop grands pour ne pas être édités, nous prévient l'éditeur. Car effectivement il s'agit non pas d'un « livre » (une trentaine de pages) mais d'un article paru en 1903 dans la North American Review pour la première fois et aujourd'hui exhumé de l'oubli.
Edith Wharton (1862-1938) vient de la haute bourgeoisie New Yorkaise, voyage en Franceet en Angleterre où elle rencontre Gide, Cocteau, Henry James et d'autres artistes. En 1920 elle est la première femme à obtenir le prix Pulitzer avec le Temps de l'Innocence. Son oeuvre s'étale sur une quarantaine de romans, des poèmes, des critiques et des ouvrages sur la décoration des jardins.
En ce temps de rentrée littéraire, selon la formule consacrée à l'avalanche de livres qui déboulent sur les étals des librairies, la lecture de ce Vice de la lecture ne pouvait pas mieux tomber. Il s'agit donc comme je l'ai dit, d'un article critique consacré à la lecture et surtout aux lecteurs. Edith Wharton estime qu'il y a deux sortes de lecteurs, le « lecteur mécanique » et le « lecteur né ». le premier lit ce que nous nommerions aujourd'hui les best-sellers, les livres dont on parle, bref les livres qu'il faut avoir lus pour ensuite pouvoir en parler en société, alors que le second serait un vrai lecteur, réellement intéressé par le texte et seul à même de le comprendre. de cette catégorisation il en découle selon elle, que le « lecteur mécanique » est une des causes de la mauvaise littérature, puisque c'est lui qui lit les écrivains médiocres ; les lire c'est les faire vivre, les faire vivre c'est les pousser à « commettre » de nouveaux livres de piètre qualité que le « lecteur mécanique » s'empressera de lire, etc. la boucle est bouclée.
On voit que l'auteur a une vision assez élitiste de la lecture et qu'elle ne manque pas de l'écrire « Lire n'est pas une vertu, mais bien lire est un art que seul le lecteur-né peut acquérir ». Un texte qui fait grincer des dents, qui peut lancer un débat mais qui ne s'engage pas sur de bonnes voies.
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C'est Chantal qui m'a offert le vice de la lecture, une plaquette qui compte un peu moins de 40 pages et dont vous pourrez trouver un extrait en allant ici (il faut cliquer sur le livre puis tourner les pages en maintenant votre doigt sur la souris).

Au départ, je n'étais pas du tout d'accord avec l'exposé d'Edith Wharton, puis je me suis laissée gagner par cette idée qu'il existe bien deux sortes de lecteurs, le lecteur-né et le lecteur mécanique. Si le second lit ce qui est à la mode, ce qu'il est bon ton de lire et qui ne possède aucune curiosité naturelle, il n'en est pas de même du lecteur-né, qui fait de la lecture un art, voire même un art de vivre.

Ce court essai, alimenté d'exemples et de citations, ne peut laisser un véritable lecteur indifférent.
Lien : http://lalitoutsimplement.co..
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La Petite Collection des éditions du Sonneur propose « des textes trop courts pour être publiés dans un grand format mais trop grands pour ne pas être édités ». C'est totalement adapté à ces quelques pages d'Edith Wharton dans lesquelles elle dénonce l'obligation sociale de la lecture, l'obligation de lire les livres à la mode, et comment cela est préjudiciable à la littérature voire fatal à l'écrivain. Écrit en 1903 mais tellement d'actualité, tellement raccord avec notre génération Babelio, blog et bookstagram. Je ne suis sûrement pas d'accord avec tout son propos mais ça remet quand même les idées en place notamment sur notre consommation de livres et notre prétention à rédiger des avis.

Traduit par Shaïne Cassim
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Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Il est évident que le lecteur mécanique, tenant chaque livre isolément pour une entité suspendue dans les limbes, manque tous les chemins parallèles et les raccourcis. Il est comme un touriste qui passe d’un «site» à l’autre sans rien regarder qui ne soit recommandé dans le Baedeker. Des délices du vagabondage intellectuel, de la poursuite improvisée qprès une fugace allusion, suggérée parfois par la tournure d’une phrase ou par la simple essence d’un mot, il n’a pas la moindre conscience. Avec lui, le livre suffit: l’idée d’en user comme la clé d’harmonies non préméditées, comme d’une fuite dans quelque paysage choisi, dépasse son entendement.
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Enfin, le lecteur mécanique, avec sa demande de littérature prémâchée et son incapacité à distinguer les moyens de la fin, a fourvoyé la critique,ou plutôt, a produit une créature à sa propre image-le critique mécanique. Le correspondant londonien d'un journal new-yorkais a récemment cité "un critique anglais reconnu"qui aurait affirmé que les gens n'ont plus le temps de lire des analyses critiques de livres-que ce qu'ils veulent est un résumé de l'histoire. Il s'agit bien entendu d'une question qui reste ouverte que de savoir combien la littérature gagne à être critiquée.
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Il est tout à fait naturel que le lecteur qui conçoit la lecture comme une obligation morale confonde la morale et le jugement intellectuel. Voici un livre dont tout le monde parle; le nombre de ses éditions est une preuve quasi incontestable de sa valeur; mais pour le lecteur mécanique, voilà qui est énigmatique et il se réfugie dans la désapprobation. Il reconnait l'intelligence de l'ouvrage, certes, mais l'un des personnages "n'est pas sympathique": par conséquent, le livre n'est pas sympathique; il est surpris que vous ayez pris la peine de le lire.
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Il est impossible de donner une idée de la valeur d'un livre par le résumé de son contenu, excepté peut-être pour un roman policier ; et même les qualités qui différencient le bon roman policier du mauvais ne résident pas dans le classement des péripéties mais bien dans le maniement du sujet et du choix des moyens employés pour produire tel ou tel effet.
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C’est lorsque le lecteur mécanique, armé de la haute idée de son devoir, envahit le domaine des lettres – discussions, critiques, condamnations ou, pire encore, éloges – que le vice de la lecture devient une menace pour la littérature. Alors même qu’il pourrait sembler d’un goût douteux de s’offusquer de cette intrusion motivée par de si respectables motifs, n’eût été cette incorrigible suffisance de lecteur mécanique qui fait de lui une cible légitime. L’homme qui joue un air sur u orgue de Barbarie ne cherche pas à soutenir la comparaison avec Paderewski ; le lecteur mécanique, lui, ne doute jamais de sa compétence intellectuelle. Tout comme la grâce mène à la foi, tant de zèle investi pour progresser est supposé conférer une cervelle.
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Videos de Edith Wharton (33) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edith Wharton
https://www.laprocure.com/product/1525906/chevaillier-louis-les-jeux-olympiques-de-litterature-paris-1924
Les Jeux olympiques de littérature Louis Chevaillier Éditions Grasset
« Certains d'entre vous apprendrez que dans les années 1912 à 1948, il y avait aux Jeux olympiques des épreuves d'art et de littérature. C'était Pierre de Coubertin qui tenait beaucoup à ces épreuves et on y avait comme jury, à l'époque, des gens comme Paul Claudel, Jean Giraudoux, Paul Valéry et Edith Wharton. Il y avait aussi des prix Nobel, Selma Lagerlof, Maeterlinck (...). C'était ça à l'époque. C'était ça les années 20. Et c'est raconté dans ce livre qui est vraiment érudit, brillant et un vrai plaisir de lecture que je vous recommande. » Marie-Joseph, libraire à La Procure de Paris
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