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Jacques Guicharnaud (Traducteur)Michel Arnaud (Traducteur)
EAN : 9782264021908
251 pages
10-18 (26/09/1995)
4.03/5   17 notes
Résumé :
Comme le battement de l'horloge qui l'obsède toujours, reviennent chez Williams la fuite du temps qui menace l'innocence et la tradition chevaleresque, l'errance et le rêve androgyne.
Ce temps qui passe, c'est l'agonie des belles qui se fanent et s'étiolent, toujours frustrées, toujours déçues, c'est l'attente des malades face à la mort qui vient, c'est la folie qui guette et devient plus pressante. D'où cette animalité si forte, ces instincts à découvert, le... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Je ne suis pas un spécialiste de Tennessee Williams, mais je retrouve ici les mêmes traits observés pour La Chatte sur un Toit brûlant et La Descente d'Orphée. Les dialogues percutants (parfois même imbriqués les uns dans les autres), le poids du temps qu passe (qui est un acteur invisible, finalement), les Traditions et le milieu globalement aisé financièrement (ou plutôt le rapport à l'argent et comment il conditionne les rapports humains).

Soudain l'été dernier est une courte pièce, moins d'une centaine de pages, où l'on assiste à un duel (encore quelque chose que j'ai observé chez Tennessee Williams) entre une mère et l'amie d'un homme mort. Les circonstances de la mort se dénouent pendant la pièce. le but de la mère n'étant pas vraiment de faire la lumière sur la mort de son fils, mais plutôt d'effacer ce souvenir de la mémoire de l'amie en question.

C'est très puissant et intense. La tension monte graduellement. Et les éclairages de Williams montrent tour à tour les vrais visages des protagonistes. de telle sorte que le lecteur est déboussolé. Ce qu'il tenait pour vrai au départ vacille et cède la place à d'autres certitudes, de nouveau démontées.

Ainsi, l'amie qui paraissait coupable finit par se parer de l'apparence de la victime et la mère éplorée devient un monstre enclin à cacher un sombre secret, auquel elle a pris part. Et si sacrifice il y a (cf. 4è de couverture), c'est tout autant celui qui procède du meurtre que celui perpétré par la mère qui entend garder au yeux du monde la réputation de son fils intacte. le thème de la virilité, que l'on trouve dans d'autres pièces de l'auteur, est abordé de biais, avec un parfum de scandale certain.

De nouveau, Tennessee Williams nous entraîne dans les méandres de l'âme humaine, et ce que l'on y trouve n'est pas glorieux.

La seconde pièce m'a paru moins en phase et la compilation des deux au sein d'un même volume me semble moins cohérente. le seule thème commun est la folie, ou les velléités d'une dame/veuve solitaire et d'âge avancé à qui on passe tous ses caprices, mais c'est très ténu.

Le Train de l'Aube ne s'arrête plus ici nous raconte l'exil doré d'une "vamp", riche et acariâtre, très portée sur la "chose". Arrive un homme (de nouveau, virilité et séduction, comme souvent) qui porte la réputation d'annoncer la mort de ses hôtes par sa seule venue. La veuve à qui il rend visite, occupée à dicter ses mémoires, est fort malade et convie une amie tout aussi barrée afin de discuter de ce visiteur. S'ensuit un jeu de séduction (on n'en est pas à un mariage/veuvage près). J'ai pas mal pensé à Sunset Boulevard, même si le contexte n'est pas tout à fait le même.

Le ton m'a paru décalé. Les rapports aux domestiques italiens, le duo de vamps, les dialogues ironiques et décalés... apportent une touche d'humour. Parfois même un comique de situation, quasi burlesque à certains moments. le recours aux Valets de scène, qui déplacent les objets, décors, paravents, et interviennent à part entière, cela génère aussi des effets comiques. On se surprend à sourire ou même à rire. Chose rare chez Williams, me semble-t-il (mais je manque de connaissance sur l'ensemble de son oeuvre).
Au final, la première pièce m'a semblé trop courte, tant je l'ai appréciée (ou alors je l'ai appréciée parce qu'elle était courte...). Et la seconde m'a paru trop longue, le propos se diluant et les dialogues faisant moins souvent mouche.
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Même si je suis un inconditionnel de T.Williams, le train de l'aube ne s'arrête plus ici, nouvelle fort peu connue, est comme un chef d'oeuvre en soi.
Concise et exhaustive, comme toujours chez l'auteur, dans sa présentation de l'ange de la mort.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Nous sommes tous des enfants, dans une immense école maternelle, où nous essayons d'épeler le nom de Dieu avec des cubes marqués d'un alphabet qui ne convient pas!


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La maison, de style victorien, se fond avec le jardin -un jardin fantastique, sorte de jungle ou de forêt tropicale, évocateur de l'âge préhistorique des fougères arborescentes, d'un temps où chez les bêtes s'opérait la transformation des nageoires en pattes, des carapaces d'écailles en peau. (p. 9)
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MRS. GOFORTH. J'ai horreur de tout ce qui est faux. Même mes calculs rénaux, si j'en avais, seraient d'authentiques diamants dignes d'une couronne de reine. (p.142)
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MRS. GOFORTH. Quand m'est-il jamais arrivé d'avoir peur? Peur de quoi, du reste? Même le poignard que tu as en guise de langue ne peut pas me faire peur. (p.152)
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MADAME VENABLE. Ce n'était pas la folie des grandeurs, c'était la grandeur elle-même. (p.23)
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