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EAN : 9782213654515
602 pages
Fayard (03/03/2010)
3.98/5   21 notes
Résumé :

Sa vie ressemble à un roman d’aventures écrit par un scénariste. Germaine de Staël a connu les ors de Versailles quand son père, Necker, était principal ministre de Louis XVI ; à Paris comme à Coppet, elle a régné sur ce que les Lumières ont produit de plus talentueux ; son roman Corinne a été un immense succès et ses livres politiques, lus de Weimar à Pétersbourg,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Cette biographie est un beau pavé mais, croyez-moi, on ne s'ennuie pas un instant ! Madame de Staël a eu une vie très remplie, d'ailleurs je me demande même si elle n'en a pas eu plusieurs tellement elle paraît infatigable !

On se prend d'affection pour cette grande dame, on côtoie avec elle les grands personnages de la fin du XVIIIe et XIXe siècle. On se balade dans les hautes sphères de l'État, on assiste à des conversations de la plus haute importance. Michel Winock nous entraine dans les entrailles de la France révolutionnaire puis napoléonienne de façon palpitante et presque haletante.

Femme forte que la vie n'a pas épargnée, on assiste aux désillusions, aux déceptions amoureuses et/ou amicales de Madame de Staël. Michel Winock met en lumière absolument toute la vie de cette femme, sans nous épargner aucun détail. J'ai trouvé ça puissant et on ne peut que se retrouver en totale immersion dans cette biographie aux allures de film.

Un nom illustre, un destin atypique, une femme qui a exaspérée Napoléon à cause de sa lucidité politique, je ne doute pas que Madame de Staël saura vous conquérir !

Michel Winock nous offre ici une biographie passionnante. L'épaisseur de l'ouvrage peut paraître inquiétante, mais n'ayez crainte, vous allez être embarqué(e) et vous ne voudrez plus refermer cet ouvrage ! Un must-have pour vos vacances d'été !

Lien : https://ogrimoire.com/2021/0..
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En lisant cet ouvrage, j'ai découvert qu'il existait un prix Goncourt de la biographie. Hélas, il ne récompense que les biographies d'hommes de lettre plutôt que celles de n'importe quel personnage historique, et c'est bien dommage. En revanche, je pense que Madame de Staël a amplement mérité cette récompense.

L'ouvrage est très bien écrit, surtout pour un livre d'histoire. J'ai été agréablement surpris par la richesse de la vie de Germaine de Staël, qu'on résume trop souvent à sa liaison avec Benjamin Constant et ses écrits littéraires. Elle a participé à la révolution française en ouvrant un salon libéral : l'auteur dit même qu'elle a permis de faire choisir un de ses amants comme ministre...

Quant a sa vie privée, elle est... rocambolesque. Ses amants sont nombreux, ceux qui aimeraient avoir ce privilège aussi. Elle les réunit à Coppet en Suisse et les entraîne dans ses aventures aux quatre coins de l'Europe. Comme j'aurai aimé assister à leurs conversation. On ne cesse de voir écrit que Germaine y excellait, mais finalement on n'aura jamais une restitution entière des échanges qui étaient prononcés au sein de ses salons. On peut toujours les imaginer.

Le seul bémol est, pour moi, la longueur de ce livre. Entre le premier et le deuxième tiers on s'ennuie à cause du peu de rebondissements politiques. Ses histoires amoureuses et ses voyages, sensés nous maintenir en haleine, sont très répétitif, d'autant plus que les citations se multiplient (il faut dire que la matière historique, sa correspondance, est gigantesque) sans que cela soit toujours très pertinent. Heureusement que la plume de Michel Winock arrive nous faire continuer. Mais je dois admettre que lu en diagonale quelques passages. L'intérêt revient lors de l'ultime voyage de Germaine qui souhaite rejoindre l'Angleterre en passant par la Russie : elle l'entreprend, sans le savoir, au moment où Napoléon déclenche son offensive.

C'est donc un livre que je recommande si on n'a pas peur des longues biographies et qu'on apprécie la beauté des formulations de l'auteur.
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Très bonne biographie, qui a le mérite de ne pas couper en deux Madame de Staël que je voyais jusqu'à aujourd'hui comme une icône de la cérébralité.

Cette femme intelligente et précurseuse n'était pas sans défauts, sans excès, et cela rassure.

Elle a dominé son siècle qui lui a rendu hommage (sauf Napoléon, bien sûr) : Chateaubriand, Benjamin Constant, les frères Schiller, Joseph Bonaparte, Madame Récamier, Goethe. Exilée les deux tiers de sa vie, elle a reçu l'intelligentsia européenne dans son château de Coppet, rénové le roman et fondé la modernité politique avec d'autres grands noms (Montesquieu, Rousseau...). On lui doit notamment la notion de "libéral", bien galvaudée aujourd'hui, mais qui lors de sa naissance constituait un progrès énorme en faisant éclater la hiérarchie sociale et en l'ouvrant au mérite individuel.
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Biographie de Madame de Staël née en 1766 et morte en 1818. Fille de Necker, père adoré, elle vit à la fin de l'Ancien Régime, sous la Révolution, l'Empire et les débuts de la Restauration donc sous une période tourmentée.
Intellectuelle, écrivain, "salonnière" esprit perspicace et pénétrant et femme passionnée, exaltée aux nombreux amants (le plus célèbre étant Benjamin Constant), partagée entre raison et passion, elle incarne l'esprit des Lumières et le Romantisme.
Elle se méfie du fanatisme, appelle de ses voeux une République modérée, croit en la perfectibilité de l'esprit humain, idée chère au XVIIIème siècle.
Loyale en amitié, fidèle à ses idées, elle refuse les compromissions et le paie d'un exil à Coppet en Suisse sous Napoléon qui se méfie d'elle. Dans les années 1805-1806, elle réunit à Coppet une société cosmopolite et les plus grands intellectuels de l'époque.
A son époque, les femmes étaient exclues du pouvoir et elle a souffert de préjugés misogynes. Cependant, le pouvoir oblige souvent à la prudence et aux compromissions, ce qui n'a pas été le fait de la courageuse Madame de Staël.
Biographie très intéressante sur un personnage méconnu dans une période plus qu'agitée.
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C'est une excellente biographie qui mérite amplement le prix Goncourt des biographies.
On se prend de passion, comme se fut le cas pour beaucoup de ses contemporains qu'elle a côtoyés. Cette femme intelligente, brillante est un aimant dont on ne peut se séparer grâce au talent de Michel WINOCK. de plus, c'est grande leçon d'histoire.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Mais il y avait dans sa gaieté, un certain charme indéfinissable, une sorte d'enfance et de bonhomie qui captivait le coeur en établissant momentanément entre elle et ceux qui l'écoutaient une intimité complète, et qui suspendait toute réserve, toute défiance, toutes ces restrictions secrètes, barrières invisibles que la nature a mises entre tous les hommes et que l'amitié elle-même ne fait point disparaître tout à fait.
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Madame de Staël (de l'Allemagne)

"Rien n'est moins applicable à la vie qu'un raisonnement mathématique. Une proposition en fait de chiffres est décidément fausse ou vraie ; sous tous les rapports le vrai se mêle avec le faux d'une telle manière que seul l'instinct peut nous décider entre les motifs divers, quelquefois aussi puissants d'un côté que de l'autre. L'étude des mathématiques, habituant à la certitude, irrite contre toutes les opinions opposées à la nôtre ; tandis que ce qu'il y a de plus important pour la conduite de ce monde, c'est d'apprendre les autres, c'est-à-dire de concevoir tout ce qui les porte à penser et sentir autrement que nous. Les mathématiques induisent à ne tenir compte que de ce qui est prouvé ; tandis que les vérités primitives, celles que le sentiment et le génie saisissent, ne sont pas susceptibles de démonstration."
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J'ai écrit pour me retrouver, à travers tant de peines, pour dégager mes facultés de l'esclavage des sentiments, pour m'élever jusqu'à une sorte d'abstraction qui me permit d'observer la douleur en mon âme, d'examiner en mes propres impressions les mouvements de la nature morale, et de généraliser ce que la pensée me donnait d'expérience.
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Croyez-moi, pour une fille, comme pour une femme, la gloire sera toujours d'enfermer dans la sphère des convenances les plus serrées ses ardents caprices. Si j'avais une fille qui dût être Mme de Staël, je lui souhaiterais la mort à quinze ans. Supposez-vous votre fille exposée sur les tréteaux de la gloire, et paradant pour obtenir les hommages de la foule, sans éprouver mille cuisants regrets ? A quelque hauteur qu'une femme se soit élevée par la poésie secrète de ses rêves, elle doit sacrifier ses supériorités sur l'autel de la famille. Ses élans, son génie, ses aspirations vers le bien, vers le sublime, tout le poème de la jeune fille appartient à l'homme qu'elle accepte, aux enfants qu'elle aura.
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Toutes les fois qu'on se laisse conduire dans la vie par les calculs de l'ambition et de la fortune, que signifie l'amitié ?
Considère-t-on l'amitié comme un ornement de fête qu'il faille abandonner dans le malheur ? Si mon ami est en prison, je n'irai pas le voir de peur de me compromettre, s'il est malade, je craindrai de gagner sa maladie, s'il est pauvre, j'aurai peur qu'il ne m'emprunte de l'argent ? Enfin on ne finirait plus par avoir d'amis que ceux qui nous sont utiles.
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Videos de Michel Winock (31) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Michel Winock
Par Annette WIEVIORKA, directrice de recherche émérite au CNRS
Tout historien, et même préhistorien, établit un lien avec "ses" morts dont il tente de restituer l'histoire, de la Lucy d'Yves Coppens aux morts qui sont ses contemporains. L'opération historiographique a souvent été décrite, de Jules Michelet à Michel de Certeau, comme opération de résurrection des morts et oeuvre de sépulture de ces morts qui hantent notre présent. Il y a aussi d'autres morts. Ceux des siens qui sont autant de dibbouk pour l'historien parce qu'ils ont orienté sa vie. Ce sont des morts fauchés avant d'avoir été au bout de leur vie, des morts scandaleuses. "Je suis le fils de la morte". Ce sont les premiers mots de l'essai d'égo-histoire de Pierre Chaunu. Ces morts nourrissent les récits familiaux, devenu un nouveau genre historique, de Jeanne et les siens de Michel Winock (2003)("La mort était chez nous comme chez elle") à mes Tombeaux (2023). Les morts de la Shoah occupent une place tout à la fois semblable et autre. C'est la tentative d'éradiquer un peuple, la disparition du monde yiddish dont ceux qui en furent victimes prirent conscience alors même que le génocide était mis en oeuvre. Ecrits des ghettos, archives des ghettos, rédaction de livres du souvenir, ces mémoriaux juifs de Pologne écrits collectivement pour décrire la vie d'avant, recherche des noms des morts, plaques, murs des noms, bases de données.... Toute une construction mémorielle. Vint ensuite le temps du "je"(qui n'est pas spécifique à cette histoire) , celui des descendants des victimes, deuxième, troisième génération, restituant l'histoire des leurs. Chaque année, plusieurs récits paraissent, oeuvres d'historiens ou d'écrivains, qui usent désormais des mêmes sources, témoignages et archives, causant un trouble dans les genres.
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