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Gabriel Ringlet (Autre)
EAN : 9782266316347
192 pages
Pocket (23/02/2023)
4.08/5   122 notes
Résumé :
Sur le point de rentrer chez elle, Marie sent ce poids qui lui pèse sur la poitrine depuis quelques temps. Derrière la porte, sa mère, régente dépassée, ignore Léna, la petite dernière, qui s'époumone à l'étage tandis que les deux aînés, Jean et Tom, ont transformé le salon en cabane et son père en Davy Crockett résigné. Et son mari qui est encore aux abonnés absents... Marie rêverait de tout envoyer valser, là, d'un coup.
Mais le lendemain, le père de Marie ... >Voir plus
Que lire après Pour quand tu seras grandeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Véronique Gallo, agrégée en littérature, réputée pour ses spectacles humoristiques est une écrivaine de haute voltige.
Voici ma seconde lecture de cette auteure belge (coup de coeur pour L'entropie des sentiments) et me voila une fois de plus, sous le charme.

Véronique Gallo trace ici le parcours d'une jeune femme trentenaire, Marie en proie à la fatigue et aux doutes. Mère de trois enfants, enseignante, elle est épuisée par cette vie qui file à vitesse vv prime, cloisonnée dans cet engrenage d'une vie métro-boulot-dodo où il y a encore les enfants qui veulent jouer, et sa mère qui ne cesse de la critiquer, et son mari qui rentre de plus en plus tard. Lorsqu'elle apprend que son père vient de se suicider, c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase. Sa mère ne se complait que dans des discussions stériles et superficielles, Marie perd pied. Son mari Antoine ne la comprend plus, Marie s'effrite et ne tient plus debout.

Pour quand tu seras grande est un roman très authentique sur ces vies bien remplies et qui pourtant ne tiennent qu'à un fil. Il soulève aussi des questions sur le fil qui nous relie à nos parents, à leurs ratés, leurs absences, leurs imperfections. Pour en arriver entre douleurs et douceurs à se réapproprier le meilleur de nos parents, à nous laisser une chance d'être quelqu'un de bien ici et maintenant.

Je retrouve avec plaisir cette justesse dans les mots de Véronique Gallo, ces images au coeur de la vraie vie qui nous ressemblent, qui nous amènent au plus près de l'humanité, de l'empathie, de la rédemption aussi. C'est une auteure qui n'a pas besoin d'inventer mille visages fictifs, elle voit et observe le monde qui l'entoure et parvient à nous parler de ces petites et grandes souffrances qui sont les nôtres. Une auteure que je vous recommande parce que c'est du vrai sans filtre, parce que c'est belge (un peu de chauvinisme), parce que ses histoires parlent de nous ou de ceux qui nous sont proches sans en faire des tonnes et toujours dans l'authenticité avec une émotion tremblante.
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Marie, une petite trentaine, a déjà deux garçons turbulents, bruyants comme le sont des jeunes enfants. Elle a aussi une petite fille Léna, née depuis quatre mois. Marie est mal dans ses chaussettes, fatiguée, à peine remise de son accouchement. Elle croule sous son travail de prof, de maman, de dame qui doit tenir un ménage. Vu de loin, c'est trop tout ça.
En plus, elle voudrait écrire, jouer au théâtre.
Où est-elle ? Qui est-elle?
Elle formait un couple bien harmonieux il y a quelques mois avec son mari Antoine mais aucun des deux n'a de disponibilité.
Les parents de Marie se dévouent pour venir garder les enfants quand ceux-ci n'ont personne mais, je le sais, c'est pénible parfois quand les enfants sont petits. Les parents ont déjà vécu une vie de travail et ils aspirent à autre chose. Bon, je prends des libertés avec ma lecture, je fais rentrer mon personnage à l'intérieur.
Marie a de mauvais contacts avec sa mère qui est on peut le dire, très psycho-rigide. Cherchez l'humour et la fantaisie. C'est bien loin tout ça. En réalité, c'est une femme qui a beaucoup souffert.
Le père va bien apparemment, Marie L aime beaucoup. On sent qu'il voudrait que sa fille soit heureuse, s'épanouisse. Mais, bam, la nuit qui suit la garde des enfants, il se pend et c'était prémédité car il avait acheté la corde depuis un petit temps.
Quelle histoire et l'auteure nous raconte si bien son malaise de jeune femme embarquée dans un engrenage infernal.
Elle nous le raconte avec de très beaux mots, très profonds.
C'est aussi l'histoire d'une famille : les mensonges lourds entre les parents.
Marie et Antoine doivent eux apprendre à mieux s'accepter se connaître.
Ce qui est étonnant, c'est ce poids sur la poitrine qui accompagne Marie tout au long du livre.
Marie a vraiment existé tout au long du livre et en le refermant, je n'avais qu'un espoir! Que cette mise au point, que cette connaissance des secrets lui permette de construire une vie heureuse.
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Il y a un bon bout de temps que je n'ai pas lu un ouvrage si émouvant et tant poignant que celui de ma compatriote, Véronique Gallo.
Comme la journaliste de "7 sur 7" je l'ai lu "d'une traite, la gorge serrée". Et cela en dépit d'un week-end merveilleusement ensoleillé sur notre côte de la mer du Nord.

Je dois dire que le résumé en quatrième page de couverture (de l'édition "Pocket") du récit pourtant beaucoup trop explicite ne m'a pour une fois nullement gêné. Ce que et comment Véronique Gallo raconte son histoire dramatique fait que "Pour quand tu seras grande" appartient à cette catégorie rare de livres qu'on n'arrive pas à poser avant le dernier mot, en l'occurrence des 190 pages.

Comme mes amies Magali, "Ladybirdy" sur Babelio, et jeunejane ont assuré de superbes chroniques, absolument dignes du livre, je crois que je peux tout simplement me limiter à vous recommander vivement cet exceptionnel ouvrage.

Quant à moi, sous l'effet de cette oeuvre de Véronique Gallo, je viens de me commander son "L'entropie des sentiments", paru en 2021.
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! Ce roman est un coup de coeur pour moi !

Ma vidéo : https://youtu.be/mGHa1MI8G_g

C'est le premier roman de cette auteure que je découvre. Je ne la connais pas non plus comme humoriste.

C'est une très belle découverte pour moi.

J'ai trouvé ce roman réaliste et pas larmoyant. Il pose la question de savoir si nous connaissons vraiment nos parents. Nous nous en faisons une représentation. Mais que se passe-t-il quand leurs actes ne correspondent pas à la représentation que nous en avons et que nous n'avons plus la possibilité d'en conférer avec eux ?

De même, je trouve qu'au début du roman, l'héroîne, Marie, semble au bord du burn out parental... Son couple lui aussi semble prendre l'eau... Marie s'est dévouée pour chacun mais s'est perdue en chemin. Elle ne sait plus ce dont elle a envie, ce qui la rend heureuse. Elle va devoir rechercher tout cela.

Je vous recommande cette lecture.


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Burnout familial de Marie, qui aime enseigner mais les élèves ne sont pas motivés, qui n'arrive pas à écrire son livre, fatiguée par ses deux garçons excités, sa troisième de quatre mois qui ne passe pas ses nuits, son mari Antoine absent, qui rentre tard, les remarques acerbes de sa mère, Liliane dont le mari, Jacky déprime. Heureusement qu'il y a la copine Manon mais peu disponible depuis son nouveau grand amour. Et quand Marie fait un effort avec Antoine, c'est lui qui démolit tout et quand lui fait le premier pas, c'est elle qui boude et se fâche.

La famille 'Tout va mal' pourra-t-elle se métamorphoser en famille 'Tout va bien' malgré le suicide incompréhensible de Jacky?

C'est pas mon genre de littérature mais ça se laisse lire.
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critiques presse (1)
LaLibreBelgique
12 octobre 2020
Un nouveau roman sombre et captivant.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
- Mais putain ! pourquoi ne m'as-tu rien dit ?
- Les enfants n'ont pas à savoir ces choses-là.
- Les enfants n'ont pas à savoir qui sont vraiment leurs parents ? M'enfin, Maman, ça fait trente-deux ans que je vis dans un mensonge ! Je ne comprends pas ! On aurait pu l'aider ! J'aurais pu l'aider ! Je ne suis plus une enfant ! J'aurais pu...
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- Tu sais, lui murmure-t-il à l'oreille discrètement, j'ai cru longtemps que tu serais médecin comme moi. Puis j'ai été ravi pour toi que tu choisisses l'enseignement. Les sciences humaines, ça te correspond. Mais je vois bien que tu as envie d'autre chose. Cherche jusqu'à ce que tu trouves ce qui t'épanouit vraiment. Crois-moi. La vie est trop courte pour renoncer aux rêves.
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Quoiqu'il en soit, elle ne voulait pas reproduire ce qu'elle avait connu enfant: une mère présente sans être là, une mère pour qui tout semblait plus important que le temps passé avec sa propre fille, une mère sans cesse débordée alors qu'elle ne travaillait pas, une mère qui disait "mais va donc jouer un peu plutôt que te pendre à mes jupes! Tu ne vois pas que je suis occupée?" une mère qui préférait feuilleter les prospectus publicitaires que de lui lire une histoire.
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Elle se rassure en songeant que la mort, tout comme la naissance, n'est qu'un autre passage et que l'on porte tant en soi ceux qu'on a aimés que l'on peut, si on y est sensible, croire que les âmes survivent aux corps, se prolongent dans un coquelicot qui s'agite au vent, dans un rêve dans lequel elles s'invitent ou dans le surgissement lumineux d'une phrase qu'elle note scrupuleusement dans son carnet. Certains soirs plus lourds que d'autres, elle retombe dans les pourquoi sans fin, dans la réalité du manque, elle lui en veut, alors elle est amère de regrets et de colère, et ce n'est quand un autre signe réapparaît, une chanson qu'il aimait qu'on entend à la radio, une silhouette dans laquelle elle croit le voir au loin dans une rue, un rire qui lui rappelle son rire à lui, qu'elle est capable de retrouver un peu d'apaisement.
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Quelque chose bloque dès qu’elle songe au désir, quelque chose qui refuse de lâcher prise. Peut-être est-ce trop prévisible parce qu’elle anticipe tous les gestes d’Antoine, peut-être est-ce l’épuisement qui rend le corps d’Antoine si étranger au sien. Elle ne sait pas, mais elle y réfléchit beaucoup, et plus elle y pense, plus son envie s’amenuise.Cette nuit-là, Marie cherchera sa place près d’Antoine sans la trouver. Mais, à 00 h 46, le sommeil l’emportera sur le reste quand elle se rendra compte qu’elle est en train de se prendre la tête pour un homme, le sien, profondément endormi à ses côtés et qui n’a même pas eu la délicatesse de lui demander comment sa journée s’était passée.
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Véronique Gallo - Vie de mère : Le rangement
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