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EAN : 9782259311762
416 pages
Plon (05/05/2022)
4.16/5   225 notes
Résumé :
Après un séjour en prison, Eddy Alune, 31 ans, est devenu veilleur de nuit, un métier qui lui permet d'échapper aux gens et aux ennuis. Il vient de perdre son père. En vidant l'appartement de son enfance, il retrouve des effets personnels qu'il a volés, vingt ans plus tôt, à proximité d'une SDF morte dans la rue. Poussé par la culpabilité, il décide de rendre à cette femme l'histoire qui lui a été confisquée.

Une enquête commence, dans laquelle Eddy s... >Voir plus
Que lire après Il faut beaucoup aimer les gensVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (90) Voir plus Ajouter une critique
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Eddy Alune est un homme taciturne et solitaire, voire même limite antisocial. Gardien de nuit, il passe ses nuits en compagnie de la voix de Luciole, une animatrice radio qui accompagne les âmes solitaires de 1h à 5h du matin. À la mort de son père, Eddy se souvient d'un autre cadavre, celui d'une SDF dont il a découvert le corps dans la rue en se rendant au collège vingt ans plus tôt. Alors âgé de onze ans, il lui avait dérobé ses effets personnels avant l'arrivée de la police… et les retrouve en vidant l'appartement de son père. Poussé par la culpabilité, il décide de restituer l'histoire de cette femme morte dans l'indifférence générale et enterrée sous X…

Armé d'un magnétophone, il part d'abord à la recherche de personnes qui auraient pu la connaître, puis décide d'envoyer les cassettes des interviews à cette animatrice radio qu'il écoute chaque nuit, en espérant pouvoir combler les blancs…

Au fil de cette enquête, Solène BakowskiRue du Rendez-vous », « Une bonne intention », « Sans elle / Avec elle ») tisse des liens entre les personnages qui ont côtoyé cette inconnue, tout en la sortant progressivement de l'anonymat. Invisible au moment de sa mort, cette vieille dame sort doucement de l'ombre, reçoit un nom et prend de l'épaisseur à travers les souvenirs de ceux qui ont croisé son chemin… pour finalement constater qu'avoir une vie riche, n'empêche pas forcément de mourir seule et sans rien.

Ce que j'aime chez Solène Bakowski, c'est rencontrer les personnages qu'elle met sur ma route et, à ce titre, ce nouveau roman offre à nouveau une galerie de portraits foncièrement humains et attachants, avec une petite préférence pour ces deux jumeaux qu'Eddy croise tout au long de son enquête. Au niveau de la forme, je trouve par contre que le fait de narrer une grande partie des rencontres à travers des cassettes enregistrées par Eddy et diffusées via une émission radio ajoute une distance inutile entre le lecteur et les personnages. Même si je préfère quand l'autrice reste au plus près de ses protagonistes, sa plume sensible et délicate est de nouveau parvenue à me séduire, tout comme ses personnages.
Lien : https://brusselsboy.wordpres..
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Solène Bakowski a une faculté deconcertante a parler des gens "atypiques".
Ici elle se pense sur les invisibles, c'est personnes que l'on croise tous les jours mais que nous ne voyons pas ( ou plus).
Cette femme Rosa, SDF, qui meurt seule dans la rue, en tenant dans sa main un photo qui lui est chère.
Mais cette femme est une personne et une personnalité a part entière.

Le pouvoir d'empathie de l'auteure est incroyable.

Mais si j'ai adoré Rosa, j'ai moins accroché aux autres personnages. Je n'ai pas eu le déclic pour apprécier ce roman a sa juste valeur, sans doute.

Le scénario est très intéressant, car l'auteure montre avec brio les interactions que nous pouvons avoir, sans le vouloir, avec d'autres personnes, même sans réellement les connaître.

Ce que je trouve formidable chez Solène Bakowski c'est sa façon de raconter la vie. Souvent je me suis dit " Mais ce personnage ça pourrait être moi, ça pourrait être le voisin, ça pourrait être...."

Ses personnages ne sont pas des supers héros, ni des supers flics, ni des supers trucs... juste des être humains comme le commun des mortels.
Et je crois que c'est ce qui fait la force de ses récits.
C'est aussi de montrer les faiblesses et qualités sans exagération. Tout est absolument dosé a la perfection.

En tout cas , ce que je retiens de ce roman c'est que nous avons tous droit à une seconde chance...
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Un titre qui s'imposait en cette veille de Noël qui devrait toujours être d'abord un moment de partage, de joie et d'amour. Une recommandation à suivre même si certains sont moins aimables que d'autres …

C'est le troisième livre que je lis de l'autrice et j'ai retrouvé ici son talent pour peindre des personnages attachants, des personnages souvent un peu paumés, des personnages un peu cabossés par la vie.

Eddy, ancien taulard, est veilleur de nuit. A la mort de son père, il réécoute des bribes de bande enregistrées alors qu'il était enfant, souvent victime de la méchanceté des autres enfants. Un souvenir, en particulier revient le hanter : ce cadavre d'une SDF qu'il a découvert un matin dans la rue et auquel il avait dérobé deux photos. Cette femme est morte et enterré sous X : pas d'identité, rien pour permettre de l'identifier à l'époque, peut-être ces photos auraient suffi. Taraudé par le remords, Eddy va enquêter et rencontrer de fil en aiguille les témoins de la vie de Rosa et reconstituer le parcours de cette femme.

Ils sont nombreux ces personnages qu'Eddy va croiser, chacun livrant une part de la vie de Rosa, chacun se confrontant à ces souvenirs, chacun revivant une part de sa vie, et pour certains ce sera l'occasion de changements petits ou grands. L'autrice sait mettre en lumière ces destins ordinaires, les magnifier par la tendresse qu'elle porte à ces personnages et nous les faire aimer. Et c'est toute triste que j'ai fini par les quitter, non sans avoir versé ma petite larme ici ou là. C'était juste la lecture qu'il me fallait pour cette période de l'année, une lecture où l'amour traverse toutes les pages, même s'il se cache un peu parfois, même s'il n'est pas flamboyant, même s'il n'est que celui de gens comme vous et moi, avec une mention spéciale pour les deux petits jumeaux qu'Eddy va croiser souvent et qui m'ont fait craquer
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Eddy Alune veilleur de nuit est un homme plutôt taciturne, solitaire , peu disert , légèrement antisocial .

En vidant l'appartement de son enfance, il retrouve des effets personnels qu'il a dérobés , vingt ans plus tôt ——- il avait onze ans, près d'une SDF qu'il avait découverte ——décédée dans la rue : Rosa qui tenait dans sa main crispée, une photo qui lui était chère .

Peu après la mort de son père , tiraillé par la culpabilité , il décide de rendre à cette femme l'histoire qui lui a été confisquée .

Il passe ses nuits à écouter la voix de Luciole , animatrice radio ,qui accompagne les nuits solitaires de 1 heure à 5 heures du matin .
De rencontre en rencontre , plus que des souvenirs surgissent , des liens nouveaux se tisseront et la mémoire ravivée d'Eddy bouleversera bien des vies.
L'auteure , à sa manière ,généreuse et profondément humaine , déroule «  l'interaction » que nous pouvons avoir, sans le vouloir avec d'autres personnes , sans les connaître, des vies «  invisibles » dans l'ombre ,des personnes «  croisées » tous les jours mais que nous ne remarquons pas, des vies qui se sont percutées , ,des vies bouleversées ,des appels au secours ,des vies dévoilées se racontant sur les ondes d'une radio, la nuit.


Une sorte de jeu de piste ouvert ,altruiste , sur les vies de l'ombre , les blessures du passé et les rencontres inattendues.

Ce roman conte la vie d'un homme ordinaire qui , voulant réparer ses fautes ,se trouve réparé par les autres.

L'auteure dresse le portrait émouvant de Rosa, ni ange , ni démon, sujette aux choix discutables , cristal à mille facettes , clandestine , illettrée ,chanteuse enfermée «  dans la lumière et émancipée dans l'ombre » jusqu'à la mort, alcoolique repentie , mère amputée de son enfant, femme libre , en un mot…..

«  Elle aimait en souffrant et souffrait en aimant …. »
Eddy Alune, Luciole ,Ahmed, Lili, Alexandre ,Robert, Annie ,Mimo ,,Jojo le pigeon ,Rosa , secrète, une farandole d'énergumènes aussi réels que farfelus ..
«  À quoi tient la vie ?
À nos liens invisibles.
Nous , inconnus , sommes raccordés sans le savoir .
Nos existences se percutent en silence. » .

Entre comédie humaine et roman généreux ,pétri d'émotions,condensé d'humanité : «  Les gens font au mieux , tu sais … » .
À quoi tient la vie ? .
L'écriture est délicate , bienveillante, une plongée étonnante ,surprenante au coeur des oubliés, des invisibles de notre société, non pas des super- héros seulement des êtres humains avec leur histoire, leurs fragilités ,leurs vies de débrouille, des gens «  atypiques » au fond .

J'ai eu des difficultés avec la construction de ce roman, surtout au début.
Je ne connais pas cette auteure .
Emprunté par hasard à la médiathèque, intriguée par le titre .
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Il y a... ce mendiant dans le métro parisien qui déclamait son malheur et nous assurait que ce n'était pas de gaieté de coeur qu'il venait nous importuner et quémander aux passagers une petite pièce.Comme à chaque fois dans ces circonstances, chacun a fait mine de rester absorbé par ses pensées, son livre, son téléphone. Y compris moi. La seule exception fut celle d'un monsieur âgé qui a pris son portefeuille pour rassembler quelques pièces jaunes ou cuivrées. L'homme l'a d'abord remercié et en découvrant le montant de l'aumône a balancé avec une insulte ces fonds de tiroir aux pieds de ce brave homme.
Sans doute souhaitait-il la grande rivière sans passer par les petits ruisseaux.
Il y a... ma chère maman, qui en faisant le marché rencontre parfois des hommes qui, assis sur leur bout de trottoir, hèlent les passants à la recherche de monnaie ou attendent simplement l'éventuelle obole dans le récipient face à eux. Elle ne les ignore pas mais leur propose systématiquement de leur acheter à manger, comme pour être sûre que son argent ne servira à acheter ni alcool ni drogue. Certains refusent, ils n'ont peut-être pas si faim après tout. D'autres acceptent de bon coeur et ma mère se rend à la supérette ou à la boulangerie la plus proche et leur rapporte un sandwiche, un croissant, une canette de soda. Et elle revient toujours même si ça lui fait faire un détour.
Il y a... les personnes comme moi. Rien de très glorieux. J'ai parfois donné de bon coeur, j'ai parfois perdu patience, par exemple quand pour la cinquième fois en une heure quelqu'un venait me solliciter gare du nord comme si j'étais un distributeur automatique. Je trace quelquefois ma route sans même un regard pour le SDF qui m'interpelle. Mais souvent je fais un sourire en les regardant et en les saluant. C'est dérisoire mais toujours mieux, je crois, que de faire semblant de ne pas les voir.

Il y a... la nouvelle de Karine Giébel intitulée Dans les bras des étoiles. Avec ce mendiant qui s'éteint près de son chien, la nuit glaciale de noël.
"Mais je ne suis rien.
Un SDF qui végète sous un pont."
Il y a... le nouveau roman de Solène Bakowski, Il faut beaucoup aimer les gens. L'un des principaux personnages, d'abord anonyme, a rendu l'âme en novembre 2000. Ce sera le premier cadavre que verra un jeune adolescent. Qui dérobera les photomatons de la victime, en un inexplicable réflexe.
"Rien, c'est juste une clocharde."
"R. était morte avec la considération qu'on accorde à un insecte écrasé."
Du vécu de ces deux personnes sans domicile fixe, il ne reste pas l'ombre d'une trace. Aucune émotion, aucun souvenir pour ces êtres de papier qui seront enterrés sous X. Comme dans la réalité.

Il y a... Eddy, ce jeune adolescent, qui va s'efforcer de redonner une identité à cette inconnue. Vingt ans après sa macabre découverte.
Eddy est un homme désormais. Particulièrement solitaire et pourtant peu porté vers autrui.
"La compagnie, , très peu pour Edddy. Ni maintenant ni jamais."
"Un homme mutique assurément, et imperméable à la douleur des autres."
C'est la mort de son père qui sera le déclic pour se lancer dans cette quête en apparence insensée. Eddy vit avec la culpabilité d'avoir volé cette photo, condamnant peut-être à l'époque la mendiante morte à l'anonymat.
Il vit également aujourd'hui avec la honte d'avoir déçu son père.
"Eddy n'avait pas été un bon fils. Un bon fils ne va pas en prison."
Il éprouve le besoin de se lancer dans cette mission désespérée pour faire cette fois ce qui est bien, ce qui est juste.
"Il devait réparer, rendre à cette femme son nom et sa vie, faire reculer ce néant auquel son larcin l'avait condamnée."
Il travaille de nuit, il est gardien de parking. du crépuscule à l'aube, il écoute la même voix rassurante à la radio.

Il y a... Luciole. Elle est cette animatrice dont le talent consiste à rassurer et apaiser les gens. Elle est la lueur dans l'obscurité, elle est le phare dans la nuit qui permet aux voyageurs perdus de ne pas s'échouer sur les récifs.
"Toi et moi allons additionner nos solitudes et traverser le pont jusqu'à l'aurore."
Pour le dire autrement, Luciole prend régulièrement les appels d'auditeurs qui n'attendent plus rien de la vie, elle est leur dernier rempart avant un probable suicide.
Est-ce son amour des gens qui fait ainsi toute la différence ? Pas si sûr.
"A la distribution de la tendresse, Luciole est arrivée trop tard.
Résultats des courses, elle ne sait pas plus en donner qu'en recevoir."

Il y a... une multitude d'autres personnages. Colorés, uniques, émouvants, maladroits, nostalgiques , antipathiques. de toutes les classes sociales : du médecin généraliste aux sans-abris en passant par les commerçants et même une ancienne prostituée reconvertie en dame-pipi. Des nobles, des paumés, des artistes, des drogués. Fresque humaine dans sa myriade d'originalités ayant, de près ou de loin, un lien avec cette sans-abri retrouvée vingt ans plus tôt et qui, chacun à son tour, va donner à Eddy des éléments de réponses lui permettant de reconstituer une histoire, un caractère, une personnalité même si certains propos sont contradictoires et certains mystères insolubles.
"C'était la première fois qu'on lui présentait son inconnue sous un jour moins avantageux."
Il y a... ce cadavre enterré sous X que tellement de monde a connu et que les souvenirs réincarnent finalement en le racontant, lui restituant sa vie toute en couleurs.
Il y a... la mort, qui rapproche et fait évoluer les vivants.

Il y a... une auteure, Solène Bakowski, qui écrivait des romans très, très noirs.
Il y a... la nouvelle romancière parisienne qui, depuis Rue du rendez-vous, met de la lumière dans ses récits.
Il y a... ma maman ( oui, encore elle ) qui est totalement conquise par cette vision plus optimiste des écrits de Solène Bakowski.
"Nous n'avions rien à perdre à essayer d'être heureuses."
Optimisme et luminosité ne signifiant pas gnangnans. Ca a d'ailleurs du être un jeu d'équilibriste pour que ce roman soit rempli d'émotions tout en ne basculant jamais d'un côté de la corde ou de l'autre. le suicide et les sans-abri sont des sujets difficiles, il ne faut pas les appréhender. J'ai davantage eu parfois peur que l'auteure ne cède à la facilité et que la bienveillance émanant de ses pages ne prennent une tournure trop sirupeuse.
Il y a... les lecteurs de romans noirs tels que moi qui ont préféré les romans dénués d'espoir de l'ancienne Solène. Et pourtant, si j'ai parfois été dubitatif pendant ma lecture, je me suis laissé entraîner par un tourbillon d'émotions, en particulier au dernier tiers du roman.
Il y a... la vraie vie, dont souhaite parler désormais la romancière. Elle répare les cauchemars au lieu de les provoquer. Je me permettrais de nuancer en disant que si ses personnages sont plus réels, les points de départ de ses deux derniers romans me paraissent trop utopiques pour y croire tout à fait. Sans doute n'ai-je pas la même confiance en mes semblables et la haine pouvant régner sur les réseaux sociaux ( Miracle ) ou les dépressions pouvant détruire des familles ( Une bonne intention ) me paraissent-ils plus réels et moins fantasmés.

Il y a... cette écriture. Solène Bakowski a toujours eu un don et sa plume peut avoir des élans magistraux. Et moi qui suis très sensible au style travaillé des écrivains, j'ai encore été ébloui par les formulations et les métaphores choisies pour s'exprimer.
"Au bal des mauvais choix, Diane et lui seraient le roi et la reine de promo."
"Les vivants y entraient pétris de l'espoir d'une erreur, ils en ressortaient estropiés."
Ou encore cette magnfique réflexion reprise en quatrième de couverture :
"A quoi tient la vie ? A nos liens invisibles. Nous, inconnus, sommes raccordés sans le savoir. Nos existences se percutent en silence."

Il y a... une heure où il faut savoir conclure.
Il faut beaucoup aimer les gens n'est pas un roman mièvre comme son titre pourrait le suggérer, mais un livre au goût doux-amer, à l'image des recettes de Martine ( charlotte poire, chocolat, amandes et brie, quiche à base d'orties et de champagne et l'incontournable tarte abricots / menthe ).
C'est une histoire qui nous rappelle qu'après la mort subsistent les souvenirs, les photos, les écrits, et qu'il faut beaucoup de temps avant de disparaître tout à fait.
« J'aime bien savoir qu'il reste quelque chose de notre passage."
Le livre bouleversera le plus grand nombre de lecteurs et de lectrices.
Quant à moi, il m'a juste manqué une petite touche de noirceur pour être totalement conquis, mais j'ai passé un très agréable moment avec Eddy, Luciole et cette farandole d'énergumènes aussi farfelus que réels.

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Citations et extraits (50) Voir plus Ajouter une citation
- On ne perd rien à essayer. On peut se surprendre soi-même.
- C'est votre cas ?
- Eh bien, quand je me suis lancé dans cette enquête, je ne m'attendais à rien. Je ne m'imaginais pas faire autant de rencontres. Rosa, bien sûr, mais surtout les gens autour... En huit mois, j'en ai appris plus sur eux que sur elle finalement. Sur moi aussi.
- C'est normal, les gens parlent surtout d'eux-mêmes. C'est bien, en un sens, il vaut mieux s'attarder sur les vivants. Ceux qui nous ont quittés ne sont pas candidats à la résurrection, tandis que ceux qui restent ont toujours une chance de se relever... En tout cas, c'est bien ce que vous faites. Rosa mérite que quelque chose d'elle perdure, même si son histoire passe par le tamis des autres.
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À douze ans, Driss ne croyait pas une mot de ce qu'il racontait, mais embarquer son frère dans son imaginaire était sa manière de l'aimer. Il l'aimait avec persévérance, d'une persévérance qui confinait à l'obstination.
Eddy avait-il jamais aimé au point de se sacrifier ? Jusqu'alors, l'amour lui était apparu comme un gâteau à la crème écœurant. Au contact des jumeaux, il comprenait qu'il pouvait revêtir plusieurs visages : des bulles dans un ciel laiteux, par exemple, ou un tas de sable répandu sur le trottoir pour faire semblant d'être à la mer... Ou, encore, un fils au chevet de son père.
Planqué au fond de son grand corps, petit Eddy hurlait son besoin d'amour. Comme tout le monde, en somme.
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L'histoire retiendra les chefs de guerre, les hommes d’État et les personnalités publiques. De Rosa, il ne sera jamais question. Pourtant, son courage était têtu, sa liberté incommensurable, son honnêteté vertigineuse. Elle avait l'élégance des grands pudiques, sacrifiant tout sans jamais le dire, s'effaçant au profit des autres. Elle n'avait que faire de la reconnaissance, nulle médaille n'aurait pu la satisfaire autant que la conviction d'avoir agi pour le mieux.
[...]
Voici l'histoire d'une femme bien morte d'avoir eu le cœur trop vaste...
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Cette nuit, comme toutes les nuits, je vais t'accompagner. Toi et moi allons additionner nos solitudes et traverser le pont jusqu'à l'aurore. Tu n'es pas seul, je suis avec toi, par le truchement de la radio, pas loin, tout près. Ici, tu es chez toi, chez nous.
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À quoi tient la vie ? À nos liens invisibles ; à nous, inconnus, qui, sans le savoir, sommes raccordés. À nos existences qui se percutent en silence.
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Une femme se rend aux obsèques de celui qu'elle aimait. Un homme disparu de sa vie depuis un an, dont elle découvre la famille et une mystérieuse compagne bien plus âgée qu'elle. Finalement, on ne connaît jamais vraiment un être, même s'il partage notre vie…
Sur le thème de la destinée, de l'enfance, des secrets et des vies cachées, Solène Bakowski tricote un joli texte à l'intrigue bien menée, aux personnages forts et à la psychologie complexe. Un roman profondément humain et sensible que l'on a du mal à lâcher.
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