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EAN : 9782262030711
512 pages
Perrin (08/10/2009)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Dans notre mémoire collective, Catherine de Médicis a très mauvaise réputation. La ruse et le machiavélisme auraient inspiré sa politique. Le poison et l'assassinat auraient été ses moyens de gouvernement. Femme et étrangère, elle était toute désignée à la vindicte.

La veuve vêtue de noir, dominant et manipulant ses fils, responsable de la Saint-Barthélemy, aurait été la plus maléfique des reines de France.

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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Une biographie de Catherine de Médicis a au moins un avantage : elle permet de balayer le gouvernement de quatre rois (cinq en comptant François 1er) et sept, presque huit, guerres de religions à travers le portrait d'une seule et opiniâtre personne.

Jean-François Solnon part en croisade. Il s'agit de participer à la réhabilitation de cette femme et mère de rois si peu épargnée par le 19ème siècle, en particulier Alexandre Dumas qui a toujours besoin de méchants charismatiques pour ses récits. Son épée, c'est sa plume ou son ordi, son bouclier, ce sont les connaissances historiques recueillies jusqu'à aujourd'hui. Dans un récit fluide, très peu interrompu par les notes de fin d'ouvrage, et avec une belle verve que je rapprocherais de celle d'Alessandro Barbero, il nous conte l'histoire de cette femme qui aimait le pouvoir et l'autorité de l'État, et a dû se battre toute sa vie pour éviter l'éclatement de la France sous l'effet de forces religieuses contraires.

On trépigne avec Catherine alors qu'elle ronge son frein, obligée de supporter la domination de Diane de Poitiers à la Cour. On l'admire alors qu'elle donne de sa personne, fait oeuvre de ruse et de séduction pour négocier avec des intraitables tels Montmorency, Guise ou Navarre et tente de rester sereine face à la superpuissance espagnole. Et évidemment, on se demande quelle est sa responsabilité dans ce noeud gordien que constitue la Saint-Barthélemy.

Car si Solnon est sûr de son fait – parfois sur la défensive - sur l'attitude modérée et tolérante générale de Catherine, on le voit un peu plus hésitant quand il s'agit d'aborder le massacre. On l'entendrait presque tousser. Oh les intentions de la reine-mère ne sont pas aussi noires que la légende qui règne encore de nos jours, mais elle a certainement accepté, voire incité Charles IX à ordonner le meurtre des chefs huguenots. Même si c'était sous une certaine contrainte, elle l'a probablement fait. Comme tout le monde, elle a sous-estimé l'impact que cela aurait sur la foule de catholiques du territoire dont la soif de sang jusqu'ici jugulée trouvait une justification royale. Les foules sont capables du pire ; c'est toujours vrai de nos jours.

Comme Nicolas le Roux dans son « Guerres et paix de religion », Solnon teinte de gris les camps catholiques et huguenots. Les ambitions politiques des uns et des autres interfèrent toujours avec l'extrémisme religieux. Parfois l'union se fait au-delà de la religion comme dans le cas des malcontents, ces modérés qui refusent le pouvoir qu'Henri III aurait aimé rendre absolu. La haine de l'étranger est toujours là ; contre l'Anglais comme toujours, contre les Guise lorrains aussi, mais de plus en plus contre ces Italiens qui ont l'oreille du roi. Il est d'ailleurs amusant que, par un curieux effet feedback, ce soient des Italiens qui aient pris les rênes de la France alors que les rois de France ont tant fait en vain pour se tailler des royaumes en Italie.

Ce livre réhabilite donc Catherine de Médicis. Mais je me dis que cela ne m'empêche pas d'aller voir du côté des romanciers qui ont participé à forger sa légende noire. Ce serait même salutaire. Je prévois donc d'attaquer « la Reine Margot » d'ici bientôt.
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Jean-François Solnon s'attache dans ce livre, dit-il, à rétablir une vérité historique : Catherine de Médicis ne fut pas une empoisonneuse machiavélique, mais une femme de pouvoir, dévouée à la France.
Aurait-elle payé le fait d'être une femme intelligente et volontaire dans une époque où les hommes exclusivement menaient le monde ? C'est fort possible.
Un bouquin très intéressant à lire.

#JeanFrancoisSolnon #CatherineDeMedicis #biographie #histoire #Tempus

Le quatrième de couverture :

Dans notre mémoire collective, Catherine de Médicis a très mauvaise réputation. La ruse et le machiavélisme auraient inspiré sa politique. le poison et l'assassinat auraient été ses moyens de gouvernement. Femme et étrangère, elle était toute désignée à la vindicte. La veuve vêtue de noir, dominant et manipulant ses fils, responsable de la Saint-Barthélemy, aurait été la plus maléfique des reines de France.
Le livre de Jean-François Solnon balaie la légende et brosse le portrait d'une femme courageuse. Sa grande passion fut le pouvoir : elle l'exerça trente années durant, au milieu des guerres civiles, toujours soucieuse de préserver l'unité du royaume et de rétablir l'harmonie entre les Français malgré les rivalités religieuses. "Le seul homme de la famille", a-t-on dit d'elle. On ajoutera : "Une femme qui fut un roi."
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Livre depuis très longtemps dans ma liste à lire, lié à une passion importante de la Renaissance. Et je n'ai pas été déçue : très détaillé et complet, bien écrit, on découvre une vie remplie de difficultés et de courage, celle d'une reine de France dont la postérité a gardé un souvenir noir et machiavélique. Catherine de Médicis est réhabilitée et retrouve sa juste place dans notre histoire : celle d'une femme, étrangère, qui a lutté toute sa vie pour la couronne de France dans un siècle troublé par les guerres de religion. Passionnant !
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Jean-François SOLNON a écrit là une bien belle et émouvante biographie sur une reine que l'historiographie a présenté comme un monstre sanguinaire et machiavélique.. C'est oublier que, princesse de la Renaissance nourrie de pensées humanistes, Catherine de Médicis a lutté avec une ténacité hors du commun pour maintenir la concorde dans un royaume où la fracture religieuse n'a généré que haine, violences et tueries. Prisonnière d'un contexte politico-religieux qui a mené la France au chaos des guerres de Religion , elle a accompagné trois de ses fils dans l'exercice du pouvoir, François II, Charles IX et Henri III. Elle mourra amère non pas tant de son échec à maintenir des équilibres impossibles à maintenir que du constat de la folie des hommes. Jean-François SOLNON met sa belle écriture au service de la réhabilitation de ce beau et admirable personnage de femme. Une reine, vraiment !
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Catherine de Médicis de Jean-François SOLNON aux Éditions Perrin
Nous découvrons dans ce livre le vrai visage de Catherine de Médicis, nous sommes loin de l'empoisonneuse décrite par Alexandre Dumas dans La Reine Margot.
Jean-François Solnon nous montre cette reine tant décriée sous un autre jour.
C'était avant tout une femme qui dut s'accommoder de longues années de la préférence de son mari Henri II pour sa maîtresse Diane de Poitiers. C'est une épouse qui pendant dix ans a vécu dans la peur d'être congédié faute de descendance. Puis en 1544, son destin change : elle donne naissance à un dauphin. Elle aura dix enfants dont 3 seront rois de France, François II, Charles IX, et enfin Henri III.
L'historien met en lumière le dur parcours que fut le sien partagé entre l'amour possessif qu'elle portait à ses enfants avec lesquels elle avait des relations orageuses et son envie de gouverner à travers eux. Son mot d'ordre était la médiation, sa vie durant, elle n'a cessé de vouloir la paix dans le royaume de ses enfants, alors déchiré par des guerres de religion avec le début du protestantisme.
On apprend aussi la vérité sur la Saint Barthélemy, l'appétit d'accession au trône des Bourbon et des Guise. Finalement Catherine de Médicis a eu fort à faire toute sa vie afin de préserver la paix dans notre bonne vieille France.
Vous allez passer un grand moment d'histoire avec une Catherine de Médicis humanisée.


Lien : https://veroniquemasagu.com/..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le blocus de la capitale poussa les huguenots des provinces à la révolte. L'exemple de Condé et de Coligny était devenu contagieux... A Nîmes, dans la nuit qui suivit la Saint-Michel, les réformés massacrèrent dans la cour de l’évêché des notables catholiques et jetèrent leurs cadavres dans un puits. Cette "Michelade" - sorte de saint-Barthélémy à l'envers - révulsa Catherine.
A Paris, il ne faisait pas bon être tenu pour protestant. La rumeur courait qu'ils s'apprêtaient à incendier la ville pour l'ouvrir à Condé. Les catholiques se jetaient sur les membres présumés de cette "cinquième colonne" et, sûrs de leur droit, les massacraient avec enthousiasme.

(le siège de Paris par les protestants - 2ème guerre de religion, 1567)
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Même des écrivains renommés ont contribué au dénigrement de Catherine: Michelet, Alexandre Dumas. Le premier est historien, auteur souvent passionné, acceptant volontiers de juger plutôt que de comprendre. Le second, maître du roman historique, ne cesse de marquer nos sensibilités: redoutable le Richelieu des "Trois Mousquetaires"; bien inquiétante, la Catherine de "La Dame de Monsereau" ou de "La Reine Margot". Il faut dire que, au XIXème siècle, le succès des romans-feuilletons exigeait à coup sûr un héros noir et redoutable, subtil et haïssable. Une figure repoussoir. Catherine de Médicis a trouvé là son plus beau rôle... Le romantisme l'a définitivement crucifiée.
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Henri III était bon fils. Il aimait et admirait sa mère. Elle lui était nécessaire et elle sera toujours à ses côtés. Mais désormais il était le maître, prêt à entendre ses conseils mais sans en être prisonnier. Attentif à ses recommandations, il refusait de les recevoir comme des obligations. Catherine allait s'en apercevoir sans tarder: elle aidait son fils à gouverner ; elle ne le gouvernait pas.
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La cuisine française lui doit de s'être renouvelée. Grâce à elle et aux cuisiniers, sauciers et pâtissiers amenés d'Italie dans ses bagages, la Cour puis la Ville ont découvert des légumes jusque-là inconnus (artichauts, brocolis, petit pois, tomates), et se sont régalés de sorbets aux fruits et de confiseries nouvelles. Bientôt la pasta fit la conquête des Français.
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Curiosité royale pour les questions spirituelles, réalisme politique, tolérance? L'attitude ambigüe de François Ier s'effaça brusquement lorsque, dans la nuit du 17 octobre 1534, des mains avaient placardé à Paris, Orléans, Tours, Rouen, et jusque sur la porte de la chambre du roi à Amboise, des libelles insultants contre la messe... L'affaire des Placards était née. Elle tétanisa l'opinion. Les réformés intransigeants avaient franchi un pas de trop.
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Videos de Jean-François Solnon (3) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-François Solnon
A l'occasion du salon "Rendez-vous de l'histoire" à Blois, rencontre avec Jean-François Solnon autour de son ouvrage "Histoire des favoris" aux éditions Perrin.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2365245/jean-francois-solnon-histoire-des-favoris
Note de musique : © Scott Holmes
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