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EAN : 9782266306973
192 pages
Pocket (10/06/2021)
3.62/5   104 notes
Résumé :
Aux belles heures de sa bibliothèque, le Mont-Saint-Michel était connu comme la Cité des livres. C’est là, entre les murs gris de l’abbaye, que trouva refuge, au quinzième siècle, un peintre hanté par le souvenir de celle qu’il aimait. C’est là, entre ciel et mer, que le retrouvera cinq cents ans plus tard une romancière qui cherche toujours le pays des livres. Ils se rencontreront sur les pages d’un calepin oublié sous la pluie.
Avec ferveur et intelligence,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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Le Mont-Saint-Michel est au coeur de ce roman.
Véritable trait d'union entre deux histoires, deux histoires séparées par cinq cents ans ... et pourtant ... un lien subtil les unit ...

Ainsi s'alternent, avec brillance, l'histoire d'Eloi, jeune peintre portraitiste du XVème siècle et l'histoire contemporaine d'une romancière, jeune maman.

Deux âmes écorchées vives, l'une anéantie par la perte récente du grand amour de sa vie et l'autre en manque cruel d'inspiration, une jeune mère chamboulée ...


Et ... au milieu .... le Mont ! Majestueux, qui accueille à bras ouverts, de toute sa bienveillance, ces deux âmes perdues, leur ouvrant ses portes pour panser leur peine.


C'est un roman, certes, atypique dans sa construction narrative : alternance entre la fiction, l'histoire d'Eloi et le carnet d'écriture de la romancière. Déstabilisante parfois cette construction car il est difficile, au début de certains chapitres, de discerner quelle histoire est contée, celle d'Éloi ou celle de la romancière ?

Mais voilà, je pense que c'est justement, là, que repose tout le génie de l'auteure ! Je m'explique : dans cette confusion habilement maîtrisée, j'ai ressenti la rencontre, hors du temps de deux âmes, leurs histoires se rejoignent, se confondent même et cette belle union donne vie et grâce au Mont-Saint-Michel.

De surcroît la « connexion » entre ces deux êtres est sublimée par la plume très poétique de l'auteure, rythmée par l'alternance des histoires, en parfaite symbiose avec le rythme régulier des marées.


Mais ce n'est pas tout ! L'un des attraits majeurs de ce roman/carnet d'écriture réside, également, dans le travail préalable de documentations de l'auteure. Il fait partie de ces ouvrage où l'on ressent l'investissement profond de l'auteure à partager, à transmettre à ses lecteurs. En résulte, la découverte très intéressante de multiples anecdotes et légendes des origines du Mont-Saint-Michel et l'histoire extraordinaire de la construction de l'abbaye, siècle après siècle.



Enfin, un roman très riche ! Et surtout la rencontre salvatrice de deux âmes ... Deux âmes qui se retrouvent aussi dans leur amour commun de l'écrit, des « mots » ... au coeur du Mont-Saint-Michel, jadis nommé la Cité des livres.

Un beau voyage, aux multiples facettes .. voyage dans le temps, voyage au coeur des émotions, voyage dans le monde des « Mots » ... qui m'a donné une irrésistible envie d'un voyage en Normandie ...
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Au Mont-Saint-Michel, un roman d'histoire et de livres.

L'autrice raconte son émerveillement lorsqu'elle a visité pour la première fois le Mont-Saint-Michel. Elle raconte aussi l'histoire du lieu, tout en y insérant son vécu. Ces digressions ponctuent le récit et créent une complicité avec les personnes qui lisent son texte, en ajoutant les émotions et les informations supplémentaires qui ont soutenu l'écriture.

Bien sûr, il ne saurait être question d'un tel lieu sans évoquer la religion. Mais on suivra aussi une histoire d'amours malheureuses, on pénètrera dans la bibliothèque où on garde les livres ainsi que dans le scriptorium où on dessine des copies. On aura même une nouveauté : un livre imprimé par Gutenberg…

Un roman bien agréable, plein d'Histoire et de lumière poétique.
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Je suis très indécis quant à ce petit bouquin qu'est « Au péril de la mer ». Il est charmant, oui, mais décevant. Pourtant, l'idée de départ est intéressante : l'auteur Dominique Fortier part de sa passion pour le Mont-Saint-Michel, un lieu qu'elle a visité dans sa jeunesse, qui a marqué son imaginaire, et qu'elle revisite une fois adulte. Cette redécouverte est l'occasion pour elle de partager son histoire d'amour avec ce lieu exceptionnel.

Là commence une nouvelle aventure : l'écriture d'une histoire s'y déroulant. Au XVe siècle, Éloi est un jeune homme tourmenté. Après la mort d'une jeune bourgeoise des environs dont il était tombé amoureux, il délaisse la peinture et se retire au Mont-Saint-Michel mais sans prononcer ses voeux. Sous la protection du frère Robert, il vit quelques péripéties mais, surtout, il est convaincu de recopier de certains manuscrits. Décrite aussi brièvement et grossièrement, il est un peu difficile d'apprécier à sa juste valeur cette histoire, j'en conviens, mais il est difficile de la décrire davantage sans devoir entrer dans de longues explications.

Toutefois, même si elles ne sont pas des plus palpitantes, les aventures d'Éloi su me captiver. de plus, étant un amateur d'art et d'histoire, j'ai appris plusieurs informations précieuses. Malheureusement, elles sont entrecoupées de brefs chapitre dans lesquels Fortier livre ses réflexions sur un tas de sujets, allant du Mont-Saint-Michel lui-même à sa maternité en passant par la langue française. Les aléas de la vie de famille de l'auteure, sa relation (ses espoirs, ses craintes) avec sa fille, l'origine du mot enceinte, ne sont pas sans intérêts mais n'avaient peut-être pas leur place ici. C'est comme si l'auteure avait intégré dans un seul volume un roman et un essai. À mon avis, le résultat n'est pas très concluant.

Bref, j'ai l'impression que Fortier n'a écrit ce livre que pour elle (ou son entourage, pour lequel il constitue une sorte de leg) et pas vraiment pour un large public. Malgré tout, j'ai continué ma lecture. Il faut admettre que l'auteure a une belle plume, presque poétique. La narration est empreinte d'un lyrisme fort apprécié, assez différent des romans crus et réalistes populaires qui sont publiés ces derniers temps.
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Premier roman qu'on lit de la romancière québécoise Dominique Fortier, ce beau " au péril de la mer " se veut avant tout comme une ode à une des merveilles patrimoniales françaises incontestables, le Mont-Saint-Michel, et au pouvoir de la littérature, à travers un dialogue croisé entre deux personnages à des siècles .
L'histoire du mont Saint-Michel est joliment décrite ici à travers celle d'un peintre du Moyen Âge, réfugié à la célèbre abbaye pour épancher une peine d'amour.

Tous deux, l'auteure qui traduit le monde en mots et le peintre qui trace ce qu'il voit sur la toile, se posent ainsi les mêmes questions sur l'humanité, mais sur des époques différentes.

Dominique Fortier nous faire découvrir ce mont St-Michel, qui devient un objet de fascination autant pour le lecteur que pour elle, en compagnie de son singulier et attachant personnage, Éloi, portraitiste ayant trouvé refuge au Mont, entre les murs de la citadelle à cause d'un chagrin d'amour.

À la fois roman et carnet d'écriture, Au péril de la mer est un fabuleux hommage aux livres et également sans doute à ceux qui les font. Un récit sensible et ambitieux
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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"Au péril de la mer" est le premier livre de Dominique Fortier que je lis et je sors de cette lecture toute envoûtée.

Nous suivons deux personnages à deux époques différentes. Tout d'abord, nous sommes projetés au XVème siècle en France. Eloi est un peintre portraitiste, amoureux d'Anna, une jeune femme promise pourtant à un autre. Ce qui ne les empêche pas de se retrouver tous les jours et d'entamer une relation amoureuse et charnelle secrète. Cependant, la belle Anna va mourir. Eloi n'arrive pas à l'admettre. Alors, pour faire son deuil, il accepte d'accompagner son cousin au Mont. Ce voyage sera le moment d'une grande réflexion.

Aujourd'hui, une écrivaine qui connaît depuis peu les joies de la maternité, décide de retourner visiter le Mont-Saint-Michel, dans ce lieu même où, plus jeune, elle avait commencé à prendre ses premières notes, celles qui lui ont servi de support pour écrire. Nouvellement maman, elle manque cruellement de temps pour lire et écrire. Les idées viennent à manquer. Alors, pourquoi ne pas revenir dans ce haut-lieu qui l'avait tant inspiré auparavant ?

Au travers ces deux récits, nous découvrons toute la vie Du Mont, celui qui changera plusieurs fois de nom au gré des époques. Y sont décrites les toutes premières occupations, le début de sa construction, les destructions successives, les incendies et les reconstructions au fil des siècles. En passant par son aménagement, son architecture, la vie des moines, la création de ses jardins botaniques et herboristes, et surtout de sa grande bibliothèque majestueuse abritant les écritures saintes et le savoir universel.

J'ai beaucoup aimé les éléments historiques entourant l'histoire Du Mont. Connaissant les lieux pour l'avoir déjà visité, de belles images me sont revenues tout au long de cette lecture. Les descriptions sont le fruit d'un sérieux travail de recherches, le tout avec des références sur certains personnages tels que Plutarque, Donatus et Gutenberg.

Un livre que j'ai adoré, une écriture poétique, précise et passionnée. Magnifique !
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critiques presse (1)
LaPresse
29 septembre 2015
Dominique Fortier plonge dans les tréfonds du paradoxe humain et en émerge avec cet amour des livres qu'elle partage avec grâce et générosité.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (71) Voir plus Ajouter une citation
Ce que je sais des mots, c’est elle qui me l’a appris.
Elle les collectionnait, certains pour leur sonorité et certains pour leur signification, comme on ramasse des cailloux tantôt pour leur couleurs et tantôt parce qu’ils sont doux dans la main.
La meilleure part des mots que je connais et grâce auxquels j’arrive tant bien que mal à nommer ce qui m’entoure, je la lui dois. On ne m’a pas envoyé à l’école, et jamais on ne m’avait jugé digne de tenir une conversation sur quelque sujet sérieux. Mais Anna en me faisant la lecture ne me racontait pas simplement une histoire avec des mots, elle racontait aussi l’histoire de ces mots, comme s’ils avaient été les personnages d’un conte : d’où ils venaient,comment ils se déclinaient, quelle était leur famille, comment ils étaient arrivés là où elle les avait trouvés. Ces mots nouveaux, je me plaisais à les répéter. Aujourd’hui encore, quand il m’en vient un aux lèvres, pendant un instant j’ai l’impression de la retrouver.
Quelquefois, elle m’a demandé si je souhaitais apprendre à lire. Je lui disais non : je suis pas assez savant, je suis trop paresseux. La vérité, c’est que je voulais que les mots restent à elle pour ne pas me priver du plaisir que j’éprouvais quand elle me les donnait.
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« Cloître », du latin « claustrum », qui signifie « enceinte ».
Depuis toujours les mots « femme enceinte » me semble étranges. Petite, j’ai longtemps entendu « femme en ceinte », comme « en voyage », « en colère », ou « en pantalon », bref un état passager qui serait, en termes grammaticaux, de l’ordre de la classification plus que de la détermination. Les choses ne se sont pas améliorées quand j’ai voulu vérifier ce que signifiait le mot. Selon le Trésor de la langue française, le verbe « enceindre » désigne le fait d’ « entourer, contenir dans certaines limites ». Or à l’évidence, la femme enceinte n’est pas entourée ni contenue, c’est en fait le contraire : elle est elle-même le contenant.
J’ai fini par résoudre la difficulté le jour où j’ai compris que le mot « enceinte » ne devait pas être entendu comme un adjectif, mais comme un substantif. Une femme-enceinte, c’est une femme qui est non pas enceinte de quelque chose, mais qui forme elle-même une enceinte. Une femme-cloître.
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« Avez-vous entendu parler de cet homme, en Allemagne , qui a trouvé le moyen de copier le même livre cent fois ? » a-t-il demandé.
Robert a souri.
« Est-il donc éternel ?
- Peut-être bien. »
Il a souri lui aussi pour contredire le sens de ses paroles.
« Si ce que vous dites est vrai, a dit Robert, alors il sera véritablement éternel, car l’on connaîtra encore son nom dans mille ans.
- Je connais son nom aujourd’hui : il s’appelle Gutenberg. C’est un simple orfèvre.
- Les gens racontent des sottises depuis toujours, a dit Robert. L’un prétend avoir mis au point une machine volante, l’autre un instrument qui permet de marcher au fond des mers. Fadaises. Pourquoi ce Gutenberg serait-il différent ?
- Parce qu’il a réussi à faire ce qu’il dit.
- Et comment pouvez-vous en être si sûr ? ai-je demandé.
- J’ai vu ses deux livres. »
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Avant le bas Moyen Âge, on n’avait pas de mot pour nommer le bleu dans les langues européennes. On considérait cette teinte comme une nuance soit de blanc, soit de noir, soit de vert, selon qu’il s’agissait d’un bleu clair, d’un bleu sombre ou d’un bleu glauque. Que l’on n’ait pas su, il y a mille ans, nommer le violet, l’orange ou le rose, cela paraît concevable : ce sont des teintes complexes qu’on ne retrouve pas si fréquemment dans la nature. Mais qu’on n’ait pas eu de nom pour l’une des trois couleurs primaires, celle qu’on associe aujourd’hui au ciel et à l’eau, à quelque chose de vertigineux. Les hommes en ce temps vivaient sous un ciel noir et pêchaient dans une mer verte des poissons blancs - ou bien ils vivaient sous un ciel vert et pêchaient dans une mer verte des poissons noirs.
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Longtemps j’ai cherché à comprendre pourquoi le Mont-Saint-Michel m’avait fait si forte impression. Bien sûr, il est majestueux, souverain, grandiose ; mais pourquoi sa découverte était-elle liée dans mon esprit au besoin, ou plus exactement, à la possibilité d’écrire ? C’est que j’étais, pour la première fois, arrivée au pays des livres, il existait. Je pouvais y vivre. (...)
Il me semble que ce lieu me hurle quelque chose que je ne comprend pas. Que j’y ai vécu dans une autre vie ou que je le ferai dans une prochaine, que j’aurais dû me faire moniale et y vivre celle-ci ; que j’ai déjà été copiste, pèlerin, cheval qui galope moins vite que la marée, ermite, pêcheur de coque, marin ensablé, archange ou taureau enchaîné à un poteau, allez savoir.
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