Editions Allia - Traduction d'
Olivier Kachler
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De la poésie à scander en haut d'un rocher, ou sur les épaules d'une statue, même si l'on est pas révolutionnaire pour un sou.
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La traduction semble cette fois à la hauteur, bien que l'ombre d'
André Markowicz plane encore au-dessus d'elle, telle une menace récente et implacable, présente à chaque fois que l'on parle de littérature classique russe… Et ce n'est pas prêt de s'arrêter, alors que l'on évoquera bientôt
Pouchkine et
Boulgakov… Les pro- et les anti- pourront fourbir leurs armes... ici, on préfère ne pas choisir son camp… en tout cas pour le moment…
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Blok va jusqu'à nier le caractère politique de ces vers dans une note postérieure complétant cette édition, démontrant le caractère submersible par son environnement de l'intention d'auteur, voire qu'il puisse carrément se méprendre sur son oeuvre, (
les) Douze étant bel et bien l'un des
poèmes les plus représentatifs de cette littérature en pleine prise avec son Histoire, ou quand une oeuvre acquière une dimension à son corps défendant… rimes de barricades… vers de guerre civile…
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On remarquera, en passant, que la précieuse(*) critique et auteure « colimasson »
— (*) dans le sens de sa valeur pour nous tous, n'ayant pas la chance d'en apprécier le reste, si vous m'autorisez cette délicate muflerie —
n'aime pas vraiment la poésie, et son principe de sens créé par trop de chemins détournés ( elle met
Houellebecq à part… dont j'ignorai jusqu'alors la fibre poétique… ça ne doit pas être triste… ou bien si, en fait… ), alors qu'elle omet les nuages soufrés produits par
Ezra Pound…
Alexandra, si tu passes par hasard par là…
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Pour le reste, une magnifique petite édition incluant astucieusement les dessins originaux d'Annenkov… en version plastifiée, « retiré des collections » de la bibliothèque municipale de Vanves, c'est encore mieux… portée en poche alors que l'on part irriguer…