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EAN : 9782714460561
286 pages
Belfond (15/09/2016)
  Existe en édition audio
3.64/5   292 notes
Résumé :
Mathieu tient une librairie à qui il voue tout son temps jusqu'au burn-out. Il va alors se réfugier dans la maison de son ami César qu'il a acheté en viager. Tous ses proches se succèdent pour le ramener à la raison, mais c'est encore dans l'adversité qu'il est le meilleur et trouve comment redonner un sens à sa vie.
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sur 292 notes
Face à la mer de Françoise Bourdin - lu en avril 2018.
L'histoire se déroule au Havre, Mathieu est une bête de travail, il crée la plus grande librairie du Havre, se donnant sans compter à cette entreprise, il en perd sa femme qui demande le divorce, elle ne supporte plus ce temps qu'il n'a pas pour elle et leur fille Angélique.
Mathieu est aussi le mal-aimé de la famille, 4ème garçon d'une fratrie, sa mère ne l'a jamais accepté, elle rêvait tellement d'une fille. Pour sa mère, il était transparent et ses rapports avec ses frères étaient quasi nuls. le temps passe, les affaires marchent très bien, il a une nouvelle compagne Tess, il rachète la vieille maison de son fidèle ami César en viager, bref, tout va pour le mieux.
Un beau matin, c'est le drame, Mathieu n'en peut plus, il ne sait plus où il va, il est crevé, il n'a plus goût à rien, c'est le noir complet. On appelle ça le burn-out. Il laisse tout tomber et se réfugie dans la vieille maison rachetée à César. Il tente de se reconstruire, de se réapproprier cette volonté qui semble l'avoir complètement fui. Un jour, on s'attaque à sa librairie, et là, le déclic se fait, il relève la tête et reprend sa vie en main.
Ce livre se lit facilement, ce n'est pas un grand roman, F. Bourdin nous parle de notre fragilité, des dégâts que peuvent avoir sur quelqu'un le rejet d'un parent, l'indifférence. Dégâts qui peuvent survenir bien tard dans la vie.
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J'ai davantage apprécié ce roman de Françoise Bourdin que le précédent, "Gran Paradiso" qui était également ma première rencontre avec l'autrice.

Ma mère appréciait beaucoup son oeuvre et je me suis promis de lire sa collection après son décès précoce, une forme d'hommage pour faire perdurer ce qu'elle aimait au-delà de sa mort. J'essaie aussi d'imaginer ce qu'ont dû être ses ressentis lors de sa propre lecture.

"Face à la mer" se déroule au Havre, ville que je ne connais pas du tout et dont je me faisais jusque là une idée plutôt tristounette. Françoise Bourdin - premier bon point - m'a fait apprécier cette ville par ses descriptions attachantes et m'a réellement donné envie de m'y rendre.

Deuxième bon point, l'action se déroule pour une grande partie dans une librairie fondée par le personnage principal, Mathieu. Il y aura toujours au fond de mon coeur l'envie de devenir moi-même libraire, rêve que je ne me risquerai pas à réaliser dans le contexte économique actuel. Ce fut donc bien agréable de m'y projeter par cette fiction.

Troisième bon point, Mathieu souffre d'une dépression. Pour avoir moi-même accompagné cette année un proche dans cette terrifiante épreuve, je dois admettre que j'ai salué la justesse du propos de l'autrice. J'ai retrouvé très exactement les attitudes, les symptômes et les dégâts émotionnels et psychologiques de la dépression, cela a rendu le récit très crédible à mes yeux.

Dans "Face à la mer", les personnages sont moins caricaturaux que dans "Gran Paradiso", ce qui m'a redonné un peu confiante au spectacle du linéaire des cinquante romans de Françoise Bourdin qui m'attendent patiemment...


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Un idée plus qu'intéressante sur le papier. J'adore les propositions de Françoise Bourdin. Pas toutes c'est vrai. Mais j'aime particulièrement quand elle va au bout de ses idées. Et ici, j'en ressors loin d'être convaincue par ses choix.
Parlons de son héros principal Mathieu qui fait un burn out à 46 ans. Trame qui me touche personnellement car je l'ai vécu dans mon entourage. Et malheureusement avec ce que j'ai vu et vécu, Mathieu est loin de représenter cette maladie encore tabou et inconnue en France. Sa manière de guérir aussi vite à mon gout peut entrainer encore des médisances sur les personnes qui ignorent tout de ces maladies psychiques. le burn out ou la dépression sont vus comme des maladies de fainéant pour une grande majorité de mauvaises langues. Et puis cette guérison soudaine alors que le fond du problème est tout autre me laisse perplexe.
Françoise Bourdin nous rajoute une vie autour de Mathieu et donc du suspense. L'histoire du psy m'a dérangé, elle nous met mal à l'aise dans les choix chaotiques de Tess pour aider l'homme qu'elle dit aimer. D'ailleurs cette partie là du roman a provoqué une vivre réaction chez moi. le métier de psychologue faut pas trop égratigner (mémé si le cas Benoit doit exister) car il peut sauver des vies. La partie famille de César j'ai trouvé certes réaliste mais la raison dans la trame principale du roman je cherche encore. ET puis nous avons la romance d'Angélique qui au final n'a pas été traité jusqu'au bout.
J'ai eu une sensation de non abouti et je déteste ça. Une impression que Françoise Bourdin a lâché son histoire en route. Elle est partie dans différentes pistes pour ne pas les exploiter jusqu'au bout.
La base du roman est très bonne. La maladie de Mathieu et les conséquences sur son entourage, leurs réactions. Même l'idée concernant Benoit aurait pu être intéressante. Alors pourquoi ne pas rester dessus. Tess, la famille de Mathieu sauf Angélique sont des caricatures de ce que rencontrent les malades malheureusement. Ce je m'en foutisme, ce jugement facile, leurs préjugés, cette manière de dénigrer la maladie. Il y avait un fort potentiel mais je ne comprends pas certaines directions de l'auteure. le personnage de Tess est celui qui m'a fait criser. Ce qui est une bonne chose en soi mais on rentre dans un débat personnel.
Avec ce roman, je pensais que l'auteure nous offrait un roman qui enlevait les tabous sur la dépression nerveuse. Elle dépeint un aspect qui peut sembler réaliste mais moi me laisse perplexe car elle ne va pas au bout de ses idées. Donc le message ne passe pas très bien.
De plus j'ai un gros bémol, la couverture ne correspond en rien au livre. C'est Mathieu le héros pas Tess.
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Avec ce très beau roman, Françoise Bourdin nous entraîne dans la ville du Havre, dont elle restitue très bien l'atmosphère, ville d'architecture moderne avec ses lignes droites et entièrement reconstruite après la guerre autour du célèbre architecte Auguste Perret. Il va d'ailleurs s'agir de reconstruction ici puisque le héros, Matthieu, libraire passionné par son métier et à la tête d'une très grosse librairie, va subir ce que l'on appelle un "burn-out", sorte de panne d'autant plus grave qu'elle va intervenir à la mi-vie et au moment où son entreprise décolle. Personne n'arrive à le sortir de cette panne psychique, ni sa fille Angélique, âgée d'une vingtaine d'années et ingénieur en logistique en formation, si sa compagne Tess avec laquelle il vit une belle histoire, ni son ex-femme Charlotte, ni même son psy très compétent mais qui présente l'inconvénient (discutable du point de vue déontologique d'ailleurs) d'être l'ancien ami de sa compagne.
L'épuisement professionnel a fait ressortir chez lui des blessures d'enfance, notamment le fait de s'être senti rejeté par sa mère, qui aurait préféré avoir une fille après quatre premiers garçons. La passion des livres a été pour lui un rempart derrière lequel il s'est abrité.
Au plus profond de sa crise, Matthieu va même donner "congé" à sa chère compagne, qui va reprendre ses liens avec Benoît, le psychologue. L'arrivée de cousins de son ami décédé César, dont il a repris la librairie et la maison, va encore compliquer les choses. Ceux-ci, tout droit revenus d'Afrique du Sud où ils étaient installés depuis longtemps vont donner maille à partir à Matthieu.
C'est un très beau roman avec de beaux dialogues qui sonnent juste. Françoise Bourdin montre encore ici tout son talent pour évoquer des problèmes de société et des relations familiales parfois difficiles. Une lecture bien agréable et qui fait du bien.
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J'ai passé un bon moment avec Face à la Mer, mais je n'en ressors pas aussi enthousiaste que lors de ma première lecture sans doute parce que le style m'a paru un peu trop "élémentaire" et j'ai parfois eu l'impression de lire des notices pour vanter des maisons de retraite, le métier d'expert-comptable… Malgré cela, l'histoire m'a bien plu.

Après les premières pages légèrement déroutantes où le personnage principal, Matthieu, apparaît complètement amorphe et renfermé sur lui-même, je me suis prise de sympathie pour ce héros, ou plutôt cet anti-héros qui souhaite seulement qu'on lui fiche la paix. Bien conscient que ça ne va pas, il est cependant tout à fait incapable de réagir, même lorsque son entourage intervient, le plus souvent avec maladresse, tentant un peu tout et n'importe quoi pour le sortir de son apathie. En vain. J'ai trouvé très intéressant cette façon de mettre la maladie qui reste énigmatique au centre du roman et si finalement le rétablissement de Matthieu semble presque miraculeux, c'est un plaisir de le voir retrouver goût à la vie et faire des projets même s'il n'a pas encore retrouvé toute son assurance.

Outre la dépression de Matthieu, Françoise Bourdin nous dépeint une famille dont les liens sont distendus et qui ne partagent plus rien que quelques obligations. Cela donne des situations assez tristes où l'indifférence et l'exaspération prennent le pas sur l'inquiétude et la compassion qui devraient prévaloir lorsqu'un membre de la famille a des problèmes.

J'ai également apprécié de découvrir Le Havre à travers les yeux de personnages qui adorent leur ville ; et aussi le métier de libraire qui apparaît autant comme un commerçant inquiet de ses chiffres que comme un passionné soucieux de partager ses trouvailles.

Face à la Mer donc reste une lecture bien agréable.
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Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
J'avais envie d'exister à leurs yeux.
Comme à ceux de ma mère, je l'avoue.
Mais elle était pire qu'eux, elle me rejetait, alors qu'ils (ses frères)
se contentaient de ne pas me voir.
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Il ne comprenait plus son époque, la jugeait faite de fausses valeurs et de faux-semblants. Une certaine bien-pensance neutralisait le libre arbitre, la culpabilisation était le nouveau credo. Pendant ce temps-là, la planète était de nouveau à feu et à sang pour d'éternelles guerres de religion, la terre entière se détruisait tout en le niant, les yeux obstinément fermés. Mathieu ne voyait nulle raison d'espérer.
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Se sentait-il sur la voie de la guérison ? Sauf qu'il n'était pas malade, seulement épuisé par toutes ces années d'hyperactivité qu'il s'était imposées. L'envie de réussir, de prouver que sa passion le ferait vivre et que son énergie triompherait de toutes les difficultés l'avait mené au bord du gouffre.
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La soirée à venir lui apparaissait comme une épreuve. Faire la conversation, mimer la gaieté ou même un simple bien-être allait lui demander des efforts considérables, et il s'en voulait d'être dans un tel état de rejet. Bon sang, il aimait Tess, il adorait sa fille, pourtant il aurait donné n'importe quoi pour qu'elles s'en aillent ! Il faillit le dire, parvint de justesse à s'en empêcher, mais cette petite victoire sur lui-même ne lui apporta aucune satisfaction.
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Se sentait-il sur la voie de la guérison? Sauf qu'il n'était pas malade, seulement épuisé par toutes ces années d'hyperactivité qu'il s'était imposées. L'envie de réussir, de prouver que sa passion le ferait vivre et que son énergie triompherait de toutes les difficultés, l'avait mené au bord du gouffre. Comprenant qu'il risquait d'être consumé par le fameux burn-out - pudique synonyme de la dépression - il avait tout arrêté. Depuis, il refusait de songer à ce qui pouvait bien se passer en son absence. Privé de capitaine, son navire était peut-être en train de sombrer, néanmoins il ne voulait pas se poser la question.
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