J'ai bien aimé «
tout un monde lointain » de
Célia Houdart, alors quand elle est venue en parler à la bibliothèque, j'ai acheté «
Gil » pour connaître une autre facette de l'auteure et comme la musique est omniprésente dans mon existence, je n'ai pas hésité.
Gil étudie le piano depuis l'enfance, et travaille d'arrache-pied pour préparer le concours d'entrée au Conservatoire qu'il réussit brillamment, ce qui lui permet d'accéder aux cours du prestigieux Vlado Blasko. Et un jour, il prend conscience de la qualité de sa voix, et se tourne vers le chant.
Il n'est pas né dans une famille de musiciens ; il habitait, jusque-là, avec son père, d'origine portugaise, qui travaille à la Poste, alors que sa mère, après un épisode délirant est hospitalisée dans un établissement psychiatrique en Suisse. Il règne une atmosphère particulière dans cet appartement, où depuis l'enfance
Gil écoute un disque particulier, un vieux trente-trois tours de fado sur la pochette duquel « on voyait Manuel de Almeida, le chanteur, en costume, cravate noire sur chemise blanche, posant devant la tour de Belem. » P 20
Ce disque, cadeau de son oncle, qu'il écoute quasiment en boucle va avoir une importance très importante dans sa vie :
«
Gil ignorait pourquoi ce disque avait produit tant d'effet sur lui. Dès les premiers accords de guitare – quel âge avait-il ? cinq ou six ans ? – il avait senti monter en lui une étrange chaleur, un brusque afflux de sang. » P 20
Il va réussir dans le chant, comme il aurait pu le faire avec le piano, tant le don est puissant, se produisant sur toutes les grandes scènes internationales.
Célia Houdart décrit bien l'importance du travail, des répétitions, l'échauffement ; apprendre à respirer, à relâcher la mâchoire, car le don ne suffit pas, il faut aussi la discipline. Elle nous entraîne dans le monde de la musique, à travers un répertoire que je connaissais mal, voire pas du tout, comme par exemple « Toloméa » de Francesco Amati, ou « Deucalion » en vogue au XVIIe siècle : on croise aussi Benjamin Lumley, Daubray…
En fait, je me suis sentie un peu perdue, pourtant la musique baroque me plaît…
On note au passage des éléments étranges dans ce roman, tels des coups tambourinés à la porte de
Gil, alors que personne d'autre les entend, ou des rencontres bizarres, dont l'auteure ne nous donnera pas d'explication, alors flirte-on avec le domaine psy ? on s'interroge parfois.
Un roman qui se lit avec plaisir, dans un style très musical, rythmé comme une partition et qui laisse une sensation étrange, car on a du mal à percevoir les émotions de
Gil, si tant est qu'il en éprouve.
Donc, un peu déçue car je m'attendais à retrouver les sensations éprouvées à la lecture de «
Tout un monde lointain »… et cela va certainement se ressentir dans ma critique… La couverture de l'édition poche est splendide!
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