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EAN : 9782848053028
122 pages
Sabine Wespieser (03/05/2018)
3.51/5   69 notes
Résumé :
En remplaçant au pied levé Pogorelich dans une salle de concert londonienne, celle qui allait devenir la grande pianiste Viviane Craig ne se doutait pas qu’un défi bien plus difficile l’attendait.
Concertiste célébrée, elle vit depuis des années une passion secrète avec James Fletcher, critique musical charismatique – et boxeur à ses heures –, quand un appel lui apprend le décès brutal de son amant. Au bout du fil, l’exécuteur testamentaire, sans mesurer la p... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
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Viviane Craig, pianiste concertiste renommée, se retrouve à jouer pour la messe de funérailles de James Fletcher, critique musical, qui autrefois fut son amant, passion secrète et fulgurante.

Un dernier rendez-vous secret… «(…) ultime étreinte, quelques notes de musique pour lui plaire une dernière fois, puis rien ».

Un long trajet dans Londres pour un monologue intérieur, exploration des sentiments complexes d'une liaison amoureuse passionnelle dans la clandestinité, puissance du pouvoir de la musique, violence du chagrin, et angoisse émotionnelle.

Sous forme de confidences de souvenirs charnels et explicites, Viviane se perd dans un enchevêtrement de pensées, traversée par les réminiscences de désir et d'extase sans pudeur aucune qui qualifiaient sa relation et sublimaient son interprétation.
« Fragile édifice de notre relation secrète tout autant que la vie elle-même ».

Deuil caché dans un chagrin anglais.

Spirale passionnelle – Férocité du manque – Arrachement d'une part de soi - à l'approche de l'église Ste Cécile St Anselme, Viviane est dévastée et son esprit s'embrume.

Viviane Craig, que la critique a surnommé « ardente amante de Brahms » va interpréter un intermezzo parmi ceux de Brahms qui les considéraient comme des « confidences », « berceuses de ma souffrance » ; comme un reflet du ressenti de la narratrice – fragile reflet dans lequel se noyer, comme dans l'immensité bleue du lac si cher à James.
*
Mode mineur pour un amour majeur, court roman dans lequel on plonge dans un flot de révélations intimes à la tonalité triste et mélancolique qui m'a laissé un goût amer.
*
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Que dire de ce livre?
Qu'il est original: il s'agit du flot continu des pensées d'une musicienne célèbre se rendant en métro à l'enterrement de son amant car elle y a été conviée pour jouer un morceau de Brahms sur un piano.
Qu'il est parfois long: certaines phrases couvrent la moitié d'une page.
Qu'il est lancinant: la pauvre femme est mélancolique car elle se rend compte que la petite étincelle de joie et de plaisir s'éteint avec son amant secret. Cela revient en boucle, comme un leitmotiv.
Qu'il est sensible: émotions et sentiments sont relatés avec toutes leurs nuances.
Qu'il est étonnant: on ne s'attend pas du tout à la fin!
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Attention, voici un texte qui va vite ! du THOMAS BERNHARD revisité. Là où l'auteur autrichien nous enfonce dans son pessimisme jusqu'à l'envoûtement, ici JEAN MATTERN nous plonge dans les pensées intarissables d'une grande pianiste interprète à la retraite qui mouline sa vie au plus profond d'une rame de métro dans ce voyage « obligé » qu'elle subit vers la messe d'enterrement de son amant pour laquelle elle a accepté, à la demande de l'exécuteur testamentaire, sans trop savoir si c'était un acte sensé de sa part, d'interpréter, à cette funeste occasion, une oeuvre de Brahms au piano, l'oeuvre préférée de l'amant, l'oeuvre de leur rencontre, étincelle de leur histoire intense et secrète. Mais que se passera-t-il après, comment pourra-t-elle encore vivre, que faire d'une histoire secrète qui s'arrête et qu'elle ne pourra pas continuer à faire exister. Faut-il vraiment jouer ce morceau, clore leur histoire ? Une des nombreuses questions qui taraudent l'héroïne perdue au milieu de ce déplacement en métro qui la mène à la perte inexorable de son âme.
Ce beau roman LE BLEU DU LAC est un hommage cru à l'amour fou et à la liberté porté par un style marquant, qui nous laisse avec l'impression de n'avoir lu qu'une seule phrase, celle d'un voyage infini dans le flux des pensées incessantes et par là même enivrantes de l'héroïne.
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Encore sous le coup de l'émotion, je ne peux attendre pour évoquer ce court roman si vite, trop vite terminé, que j'ai lu dans un souffle. Un souffle retenu qui vous porte, vous transporte. L'amour, la musique, tout résonne, fait écho ou murmure. Un long monologue intérieur que l'on ne peut interrompre, que l'on partage saisi par l'éblouissement, la compassion, l'envie aussi.
Viviane, "la grande prophétesse", "la sauvageonne"", la Greta Garbo du piano", se rend à l'enterrement de son amant pour répondre à son appel posthume lui demandant d'y jouer l'intermezzo en si bémol de Brahms. Impossible de résister, pour nous aussi et c'est en musique que nous poursuivons la lecture.
Pendant le trajet qui la mène de sa résidence familiale à l'église, elle se remémore tous ces moments, ces sensations, intensément vécus depuis qu'elle fut interpellée par James de façon très surprenante, à la sortie d'un de ses concerts.
D'une grande sensibilité, sensualité également, les mots glissent sans discontinuer le long des pages, sans rupture de paragraphes ou de chapitres. Avec simplicité et aisance ils touchent par leur justesse. Un réel plaisir.
Plongez sans hésiter dans le bleu du lac.
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Un roman court et tres beau autour de l'amour. Viviane Craig, concertiste célébrée, vit depuis des années une passion secrète avec James Fletcher, très grand critique musical. Un coup de fil et c'est l'annonce du décès brutal de son amant. L'exécuteur testamentaire lui demande de jouer lors de la messe de funérailles, le deuxième Intermezzo de Brahms. Ce livre nous décrit les pensées de cette femme terassée par la douleur pendant le long trajet en métro qui va la conduire à l'église choisie par James.
Question : "Est ce que toute cette théorie sur l'amour qu'on engrange et sur lequel on peut s'appuyer n'est pas une belle invention pour consoler les endeuillés", avec comme circonstance aggravante pour Viviane Craig, d'être condamnée à un deuil clandestin
Petit bémol, l'auteur, pour véritablement nous faire entrer dans les pensées de son héroïne, n'utilise quasiment jamais le point mais simplement des virgules. La lecture supporte difficilement de ne pas se faire d'une traite. (114 pages)
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
Au prix d'un effort considérable, j'avais réussi à ne pas me retourner vers lui à la fin des applaudissements, mais c'était sans compter son impudence : il m'attendait à la sortie, au bout de ce petit couloir qui relie la salle à la rue, et ne me laissait aucune possibilité de lui échapper, et lui de me dire avec le plus grand naturel qu'il avait ruiné deux pantalons en deux sorties à cause de moi - je ne comprenais par alors qu'il faisait allusion au concert qui m'avait lancée quelques mois plus tôt - et que je lui devais bien un déjeuner pour ça. Il ajouta "Au moins", en souriant très légèrement, et j'ai su cet instant que je ne trouverais peu voire aucune résistance à opposer à celui qui se présentait comme James Fletcher quelques instants plus tard.
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(...) le temps que nous passions ensemble coïncidait avec l'espace de son appartement, peut-être est-ce cela un voyage immobile, et même s'il m'est arrivé de me révolter contre cette réclusion volontaire je me dis maintenant qu'elle nous a protégés, aucun ami à intégrer à notre relation, aucun conflit potentiel introduit par des tiers, juste la musique, nos conversations et nos corps dont il fallait parfois maîtriser l'impatience, quelques notes de musique, nos caresses et nos confidences chuchotées, voilà la quintessence de ma vie, ce qu'il en reste maintenant qu'il est parti et que je n'en saurai jamais plus sur son enfance dans le Nord, ses études de musique et cette découverte de la félicité à s'immerger dans une eau claire au milieu d'un lac dans les Alpes, il était plutôt avare de mots, même si nos conclaves lui ont donné le goût de la parole malgré tout, et à chaque bribe de sa vie d'avant qu'il me confiait je l'aimais un peu plus, c'est sans doute idiot mais c'est ainsi.
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(...)je me suis demandé parfois si j'aurais encore pu inverser le cours des choses ensuite, s'il était encore possible de -résister- mais résister à quoi, au juste ? Dire que notre vie se joue ainsi en quelques secondes, mourir, tomber amoureux, faire un pas de côté, tout cela en quelques instants, si on veut les additionner, ces rares moments à vraiment infléchir le cours de nos existences, cela ne fait pas grand-chose au bout du compte, comparé à toutes ces heures dans une vie où l'on se laisse seulement porter par le flot, à toutes ces semaines, ces mois où l'on ne fait qu'emprunter la route toute tracée, sans jamais en dévier, sans jamais chercher à s'en écarter. (p. 40)
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De la même manière cet amour invisible était devenu l'essence même de mon existence.... ou peut être serait il plus juste de reconnaître que tout n'était pas que passion et intensité entre nous, ma mémoire serait elle deja en train de distiller les moments les plus riches de tout ce temps passé ensemble, comme on extrait la quintessence en pélevant son huile,
Oh que je déteste le travail du temps et la lente transformation de nos souvenirs qu'il accomplit, rien n'est faux, rien n'est vraiment juste non plus quand on se souvient, on trie, on élimine, on retient ce qu'on veut, et il faut croire que je suis déjà en train d'évacuer les moments ou James et moi étions un couple ordinaire
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Je voulais à la fois tenter ma chance et croire que tout serait terminé le lendemain, que cette carrière de concertiste jamais osée serait finie avant d'avoir commencé, tout le monde n'est pas Anthony Hopkins, qui a connu sa prelière ovation au théâtre suite au forfait d'un soir de Laurence Olivier, parti à l'hôpital pour une appendicite aiguë, ou Pavarotti qui triomphe en remplaçant au pied levé Giuseppe Di Stefano dans La Bohème, j'ai connu des musiciens qui en parlaient encore trente ans plus tard, j'étais persiadée que cela n'arrive qu'aux autres, et cela me convenait bien.
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Vidéo de Jean Mattern
Jean Mattern vous présente son ouvrage "Suite en do mineur" aux éditions Sabine Wespieser.
Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2505570/jean-mattern-suite-en-do-mineur
Note de musique : © mollat
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