AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782258145337
Presses de la Cité (11/10/2018)
2.85/5   17 notes
Résumé :
Est-ce le hasard ou le diable qui les a fait se rencontrer ? Pourquoi le jeune séminariste enquête-t-il sur cette femme cachée au fond des bois ? Pour lui pardonner ce qu'elle lui a fait ? Il y a pourtant des vérités qu'il vaut mieux laisser aux ténèbres... La veine noire de Daniel Cario.En 1958. Dans une maison isolée au plus profond de la forêt, une femme tient captif un jeune homme d'une vingtaine d'années. Démence, vengeance... Que lui veut-elle ? Elle va jusqu'... >Voir plus
Que lire après Les Bâtards du diableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Si ce livre ne m'avait pas été offert par Babelio et les Editions Presses de la Cité que je remercie, il est certain que je ne l'aurais ni lu ni critiqué.
Que dire de ce roman qui n'est absolument pas pour moi ?
Je l'ai ingurgité à dose homéopathique tant je l'ai trouvé indigeste.
Dix pages par-ci, dix pages par-là en partant me ressourcer dans une lecture plus en rapport avec mes goûts. Il m'a fallu 10 jours pour venir au bout d'une
histoire abracadabrante qui débute par le viol d'un prêtre attaché sur un lit par une femme à demi-folle.
Lorsqu'il retrouve libre, le pauvre séminariste tente d'en savoir plus sur sa geolière.
Même si j'ai eu du mal avec cette histoire, j'en ai malgré tout apprécié l'écriture.
Daniel Cario réussit parfaitement à décrire la folie d'une femme blessée et la culpabilité d'un jeune garçon brusquement plongé dans le péché.


Commenter  J’apprécie          373
Nous sommes en 1958 et dans quelques semaines, Silvère Lavarec va prononcer ses voeux pour être consacré prêtre. Pour l'heure il est encore séminariste et passe ses vacances chez ses parents. Pour ceux-ci, c'est la concrétisation de leur rêve, voir leur fils entrer dans les ordres.

Silvère est un amoureux de la nature et il se rend souvent en forêt à la recherche de pierres, des petits trésors comme la staurolite qu'il vient de dénicher. Mais la rencontre inopinée avec une laie désirant probablement protéger ses marcassins lui est défavorable. Elle le blesse à la cuisse et n'a même pas le courage de le prendre en charge. Silvère s'évanouit et lorsqu'il reprend ses sens, il se demande bien ce qu'il lui arrive.

Il ne peut plus bouger. Il est sanglé sur un lit par le torse et ses mains ne peuvent qu'esquisser que quelques mouvements. Une femme vêtue de noir, à l'âge indéfinissable, lui apporte un bol de bouillon. Elle ne répond pas à ses questions. Elle est muette, du moins c'est ce que Silvère en déduit. Puis elle le soigne, une piqûre, de l'alcool sur sa plaie, une couture sans anesthésie, un autre bol de bouillon, et elle repart comme elle est venue, en silence. Toutefois les soins qu'elle lui a prodigués, si ce n'est l'oeuvre d'une professionnelle, démontrent qu'elle possède des notions certaines d'infirmière.

La situation évolue, tout doucement. Elle lui apporte à manger, un bassin pour se soulager, ses traits sont moins durs, elle consent même à sourire de coin lorsqu'il lui parle. Silvère est gêné car elle n'hésite par en déboutonner sa soutane pour le laver, lui ôter sa culotte, lui frotter le torse et l'entre-jambe. Il dissimule une cuiller avec laquelle pense-t-il il va couper ses sangler, mais peine perdue. Son hôtesse perd son austérité, se parfume, se vêt d'habits moins austères, et un jour elle se juche sur lui et entame une espèce de rodéo dont apparemment elle ne tire aucun plaisir. Comme si elle se conformait à un rite depuis longtemps nourri spirituellement. Pour le séminariste c'est l'abîme.

Il vient de plonger à son corps défendant dans la luxure, lui qui, quelques années auparavant, avait subi un traumatisme sexuel, ce qui l'avait, mais ce n'était pas la seule raison, conduit vers le séminaire. Elle lui parle, à mots couverts, par énigmes et enfin il parvient à s'échapper, alors qu'elle est absente. Débute alors une double errance.

Revenir chez ses parents, les rassurer sans pour autant expliquer son absence, ce qu'il a vécu durant des jours, puis retrouver les origines de cette femme dont il connait le nom grâce à une photographie découverte lors de sa fuite dans un tiroir. Photographie qui la représentait enfant et portant le nom de Blandine de Quincy. Elle le gardait en otage, pour quelle raison il n'en sait rien. Et c'est bien ce qui le taraude, le passé de cette femme et les raisons qui l'ont amenée à la séquestrer.



Remonter le passé, sans vouloir inquiéter ses parents, sans désirer leur confier ses affres lors de sa séquestration, séquestration qu'il passe sous silence naturellement, narrer une partie de ces quelques jours au cours desquels il a subi l'humiliation charnelle à son confesseur et responsable du séminaire, retrouver la trace de cette masure enfouie dans une fondrière, retrouver l'origine de Blanche, sa parentèle, ce qu'elle a vécu, subi elle aussi, et découvrir l'horreur, telle va être la mission que Silvère s'impose, non seulement pour la sauver mais aussi pour se sauver lui-même. Une auto-flagellation spirituelle.



Sans prosélytisme, mais tout en gardant dans l'esprit que Silvère est un futur prêtre, conditionné pour le devenir, Daniel Cario nous livre un roman fort, dans la veine des feuilletonistes et des romanciers du 19e et début 20e siècle pour qui le misérabilisme, le social, la misère morale et physique étaient un terreau fertile pour les romans qu'ils rédigeaient.

Alors on pense à Eugène Sue, Xavier de Montépin, Pierre Decourcelle, Charles Mérouvel, Marcel Priollet, Hector Malot, qui décrivaient une société n'acceptant aucune dérive. La famille devait être composée d'un père, d'une mère et d'enfants issus pendant le mariage. Mais l'on sait que de tous temps, des gamins sont nés sans réelle identité, que les maîtres se conduisaient en seigneurs, que les servantes devaient subir les assauts et que les filles de bonne maison ne devaient pas coucher avant la nuit de noce programmée avec un mari choisi par convenance.

Mais Daniel Cario va plus loin encore, l'époque étant favorable à bon nombre de dérives malgré une certaine tolérance affichée. Les magazines spécialisés dans la relation d'articles spécifiques liés à l'horreur des drames familiaux, auxquels on ne songerait pas si l'on n'était pas confronté de visu aux titres raccrocheurs, qui ne sont pas tous issus de l'imagination de journalistes en mal de sensationnel, font florès dans les kiosques. L'on se moque des romans naturalistes et misérabilistes des auteurs précités mais ces publications hebdomadaires pullulent sur les étals des revendeurs de journaux, photos ou dessins à l'appui.

L'épilogue est conforme à ce que j'avais imaginé et donc il me convient parfaitement même si cela heurtera quelques âmes sensibles à une époque où les tabous reviennent en force.



Lien : http://leslecturesdelonclepa..
Commenter  J’apprécie          20
La France rurale de la fin des années 50. Un séminariste qui va bientôt prononcer ses voeux. Ses parents envahissants (on comprendra pourquoi en fin d'ouvrage). le lecteur est plongé dans les doutes du jeune séminariste. 20 ans et une vie consacrée à Dieu. On pourrait presque penser aux Ames Grises par certains aspects de la narration.

Blessé par un sanglier, il perd connaissance et se réveille lié, ficelé, à un lit avec une femme qui le soigne. On pense à Misery. Il est violé, puis réussit à s'échapper. Il va alors chercher à savoir qui est cette femme. Et les doutes l'assaillent de plus en plus fortement.

Le lecteur est mené dans une sorte de thriller rural doublé d'une quête personnelle quasi mystique. Dieu est-il fait pour lui, et vice versa? le séminariste poursuivra sa quête, avec une fascination morbide, malgré l'accumulation de découvertes à saper le moral d'un éternel optimiste.

Daniel Cario ménage quelques effets pour une chute aussi rocambolesque que prévisible (hélas). Il mélange les genres: historique, rural, thriller, mystique. le style n'est pas des plus attrayants. Il alterne avec peu de bonheur la narration en "je" et le narrateur omniscient. Je dirais même que chaque partie est plus ou moins cohérente. Mais elles ne vont pas les unes avec les autres. Les 120 premières pages qui montrent la séquestration sont plutôt intéressantes. Mais elles ne préparent pas aux 200 pages suivante qui montrent l'enquête. de même, je n'ai pas senti les années 50. Pire, on voit poindre sur l'avortement, par exemple, ou le viol, des réflexions assez typiques des années 2010, pas des années 50. le dénouement est cousu de fil blanc, mais on sent bien que l'on s'achemine vers une telle fin. Même la ruralité me semble mal rendue, avec pour seul point d'orgue un gros chêne pour pendus. Un peu faiblard.

Bref au fur et à mesure de l'ouvrage,j'ai eu de plus en plus de questions et de détails qui me gênaient et venaient perturber mon plaisir.

Je remercie néanmoins Masse Critique et Les Presses de la Cité pour cette découverte.
Commenter  J’apprécie          40
Je n'avais jamais lu cet auteur et c'est un vrai coup de coeur : le style, l'ambiance et les personnages m'ont beaucoup plu.
L'auteur crée une ambiance teintée des légendes bretonnes et son écriture est vraiment agréable à lire. Elle est d'un niveau supérieur par rapport à beaucoup d'autres romans, ce que j'ai apprécié.
Derrière l'intrigue, Daniel Cario se met dans la peau d'un futur curé défroqué qui s'interroge sur son engagement religieux. Un thème inattendu mais très intéressant. Ce livre aborde aussi les grossesses non désirées, les secrets de famille, la bourgeoisie des années 50 et ses opinions,...
Cette lecture est donc une belle découverte pour moi et je compte bien continuer à lire les romans de cet auteur.
Commenter  J’apprécie          100
Les Bâtards du diable de Daniel Cario ,collection terres de France

"Il y a des secrets qu'il vaut mieux enterrer"

Silvère, jeune séminariste, va bientôt prononcer ses voeux. Lors d'une expédition en forêt, celui ci se fait charger par une laie. Retrouvé et soigné par une femme, le futur prêtre va vivre un drame qui va remettre en question ses voeux et sa vie. Malgré cela Silvère reviendra vers cette femme en quête de réponse. Comment cette femme en est elle arrivée à cela ? Où cette enquête mènera Silvère ?

Silvère homme de dieux en pente descendante pour l'enfer, Blandine, femme brisée au passé douteux. Daniel Cario nous ballade en 1958 dans les forêts, à la sauce misery de S.KING.
Personnages bien construits, intéressant, histoire bonne mais un peu longue.
Le final a tomber sur le cul
Commenter  J’apprécie          90

Citations et extraits (1) Ajouter une citation
- Quelqu’un ? Est-ce qu’il y a quelqu’un ?
Rien. Pas de réponse, ni le moindre bruit. Une angoisse croissante. La flamme de la bougie m’obnubile, pareil au papillon qui vient y consumer ses ailes en un vol fatal et inexorable. L’invitation irrésistible de la mort. Ma raison vacille dans l’évanescence des oscillations jaunâtres. Il m’est impossible de rester plus longtemps sans savoir. J’appelle à nouveau. Un silence sépulcral m’enserre, où mes cris résonnent en une répercussion d’échos incongrus. Je m’égosille pourtant. En vain.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Daniel Cario (10) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Daniel Cario
Daniel Cario nous propose un nouveau thriller qui peut résonner avec l'actualité récente. Il nous dit quelques mots de son propos et de ce nouveau roman au suspense absolument terrible.
autres livres classés : bretagneVoir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (34) Voir plus



Quiz Voir plus

Freud et les autres...

Combien y a-t-il de leçons sur la psychanalyse selon Freud ?

3
4
5
6

10 questions
434 lecteurs ont répondu
Thèmes : psychologie , psychanalyse , sciences humainesCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..