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EAN : 9782246169147
190 pages
Grasset (09/03/2005)
  Existe en édition audio
4.01/5   118 notes
Résumé :
Une enfance de bergère orpheline, en Sologne, au début de la IIIe République... Le petit peuple prend la parole, servi par la sincérité, la simplicité de l'auteur. Une émotion inoubliable.
Francis Jourdain, un soir, me confia la vie douloureuse d’une femme dont il était le grand ami.
Couturière, toujours malade, très pauvre,quelquefois sans pain, elle s’appelait Marguerite Audoux. Malgré tout son courage, ne pouvant plus travailler, ni lire, car elle s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (34) Voir plus Ajouter une critique
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Soyons fous! Si je vous dis Marguerite Audoux , vous me répondrez unanimes je ne connais pas ! Si je vous dis prix Fémina 1910 Marie-Claire, en choeur je persiste et je signe je vous entends me clamer mais je n'étais pas né! Si je vous dis moi non plus, sur vous me croirez , si je vous dis que c'est un roman que j'ai dévoré un peu moins , si je vous dis que c'est un petit bijou vous demanderez à réfléchir ... je persiste et je signe si vous appréciez la littérature
Je me contenterai de céder la plume à Octave Mirbeau qui préfaça ce livre à sa parution chez Fasquelle après s'être battu pour cela:"Il m'est doux de parler de ce livre admirable,et je voudrais, dans la foi de mon âme, y intéresser tous ceux qui aiment encore la lecture. Comme moi-même, ils y goûteront des joies rares, ils y sentiront une émotion nouvelle et très forte."
Publiée en 1910, cette autobiographie , ce roman d'apprentissage nous parle vrai, l'écriture est fluide et simple mais nous parle avec le coeur d'un monde de petits de la campagne , des vicissitudes d'être orphelin, de la dureté de la vie à cette époque sans falbalas, ni esbroufes . Coup de coeur sans aucun doute
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Ce roman de Marguerite Audoux, qui a obtenu le prix Femina en 1910, est tombé dans l'oubli. Il a pourtant rencontré un grand succès et donné son nom au magazine féminin éponyme.
Ce roman autobiographique, nous raconte l'enfance de Marie-Claire, petite orpheline de cinq ans. le père est un ivrogne et, à la mort de la mère, elle est séparée de sa soeur et confiée aux religieuses. Là elle se prend d'affection pour soeur Marie-Aimée au prénom prédestiné et qui sera comme une mère pour elle.
Marie-Claire quittera les murs protecteurs du couvent pour être placée comme bergère chez des fermiers. Elle découvre alors la vie de la campagne - nous sommes en Sologne- et les travaux de la ferme suivant les saisons.
A travers ce témoignage naïf, on palpite au gré des amours enfantines, des frayeurs lorsque le loup rôde, et on s'émeut lorsque la jeune fille fugue pour retrouver sa chère soeur Marie-Aimée.
Le style, d'une grande simplicité, est tout en suggestions, ce qui le rend si émouvant. La petite Marie-Claire sait observer et nous découvrons la vie à travers ses yeux d'enfant. Même si l'existence n'est pas toujours facile, tout est pur, innocent et plein de vitalité, ce qui donne un charme indéniable à ce petit roman.
Cette description de la vie paysanne fait songer à Georges Sand, mais l'écriture de Marguerite Audoux a cette simplicité, cette sincérité qu'on ne retrouve pas chez la grande romancière du XIX e siècle.
Ne nous y trompons pas : derrière la simplicité du texte, il y a une densité littéraire.
Un bon moment de lecture
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La vie de la petite Marie-Claire bascule dès l'âge de cinq ans à la mort de sa mère. Son père, dans l'impossibilité de prendre soin d'elle ainsi que de sa soeur, les confie au couvent pour qu'elles grandissent avec un minimum d'éducation et de religion et trouvent une place "dans le monde" avec l'aide de la mère supérieure. le destin de Marie-Claire sera-t-il de devenir demoiselle de mode, nonne ou paysanne ?

Ce court roman de Marguerite Audoux a été récompensé du prix Fémina 1910. Récit d'une enfance puis d'une adolescence esseulées au début du XXème siècle, alors qu'un destin sans éclat se dessine pour une héroïne touchante quoiqu'assez ordinaire. Toutefois Marie-Claire est vive et a du tempérament, ce qui lui permettra de traverser les écueils de sa jeune existence dont les rênes sont tenues par d'autres mains que les siennes.

Ce roman ne me laissera pas un grand souvenir. Bien qu'Octave Mirbeau explique au lecteur en préface qu'il ne pourra pas trouver plus belle oeuvre littéraire, j'émets plus de réserve. J'ai pas mal pensé à George Sand pendant ma lecture. Il se dégage une douceur, une rusticité et une authenticité qui lui donne l'accent de la réalité et le relief des beaux sentiments.


Challenge MULTI-DEFIS 2023
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Marguerite Audoux (1863-1937) eut une vie difficile. Orpheline, elle passa neuf ans à l'orphelinat chez les soeurs , c'est là, qu'elle apprit à lire . Ce roman autobiographique se compose de trois parties  : sa prime enfance, la mort de sa mère, le père qui part, et son entrée à l'orphelinat de Bourges, son morne quotidien. La deuxième partie se situe à la ferme de Villevieille, Maître Sylvain et son épouse Pauline, entourent la petite bergère d'une sincère affection . Durant les soirées, elle s'adonne avec passion à la lecture. le fermier meurt et de nouvelles péripéties s'annoncent dans la troisième partie . La ferme est reprise par M. et Mme Alphonse la jeune fille tombe amoureuse d'Henri Deslois, le frère de la fermière . Cet amour est inconcevable et la mère du jeune homme interdit à Marie-Claire de revoir son amoureux. Celle-ci retourne alors au couvent, où elle revoit soeur Marie-Aimée, celle qui lui a tant manqué durant toutes ces années, avant de partir pour la capitale.
C'est un récit émouvant, sincère, plein de grâce. (Prix Renaudot en 1910), une écriture concise, une lecture agréable, un moment de détente appréciable.
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Une écriture sobre, naïve et vivante! Il y a de quoi s'attacher à la narratrice et à l'histoire, on suit la vie modeste de Marie Claire qui connait une enfance et une adolescence instables. Ce qui est intéressant n'est vraiment cette vie de martyr que vit Marie Claire tout en sachant que bien des enfances ont connu ces terribles moments en début du XXe siècle que cela a beaucoup influencé la littérature de l'époque mais qui est fascinant dans Marie Claire est son récit...tout naturel...dommage qu'il n'y est pas de suite...
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critiques presse (1)
Actualitte
14 août 2017
Le génie d'Audoux est de nous rendre passionnantes ses aventures d'enfant : les loups, les fêtes, un amour naissant (ah, superbe!)... Comment expliquer un tel talent?
Lire la critique sur le site : Actualitte
Citations et extraits (32) Voir plus Ajouter une citation
il me chantait la chanson de l’Eau et du Vin.

C’était une chanson qui avait au moins vingt couplets. L’eau et le vin s’accusaient réciproquement de faire le malheur du genre humain, tout en s’adressant à eux-mêmes les plus grands éloges.
Moi, je trouvais que c’était l’eau qui avait raison, mais le vacher disait que le vin n’avait pas tort non plus. Nous restions de longues heures ensemble. Il me parlait de son pays qui était très éloigné de la Sologne.
Il me raconta qu’il avait toujours été vacher, et qu’un taureau l’avait roulé et blessé quand il était encore enfant. Il en était resté longtemps malade, avec des douleurs qui le faisaient crier ; puis les douleurs avaient fini par s’en aller, mais il était devenu tout tordu comme je le voyais.
Il se souvenait du nom de toutes les fermes où il avait été vacher. Les gens étaient méchants ou bons, mais jamais il n’avait trouvé de si bons maîtres qu’à Villevieille.
Il trouvait aussi que les vaches de maître Sylvain ne ressemblaient pas à celles de son pays, qui étaient petites, avec des cornes pointues comme des fuseaux. Celles-ci étaient grandes et fortes, avec des cornes rugueuses et sans finesse. Il les aimait et leur parlait en les nommant par leur nom. Sa préférée était une belle vache blanche que maître Sylvain avait achetée au printemps.
À tout instant elle levait la tête et regardait au loin, et tout d’un coup elle partait, le mufle tendu. Le vacher criait à pleine voix :

– Arrête, la Blanche, arrête.
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Elle retira ses mains pour les mêler aux miennes, et sans me quitter du regard, avec un accent plein de prière, elle me parla :
– Ma douce fille, écoute-moi : ne deviens jamais une pauvre religieuse !
Elle eut comme un long soupir de regret, et elle reprit :
– Notre habit noir et blanc annonce aux autres que nous sommes des créatures de force et de clarté, et toutes les larmes s’étalent devant nous, et toutes les souffrances veulent être consolées par nous ; mais pour nous, personne ne s’inquiète de nos souffrances, et c’est comme si nous n’avions pas de visage.
Puis elle parla d’avenir ; elle disait :
– Je m’en vais où vont les missionnaires. Je vivrai là-bas dans une maison pleine d’épouvante ; j’aurai sans cesse devant les yeux toutes les laideurs, et toutes les pourritures !
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Pendant l'heure de la sieste, je montais au grenier pour lire un peu. J'ouvrais le livre au hasard ; et à le relire ainsi, j'y découvrais toujours quelque chose de nouveau.
J'aimais ce livre, il était pour moi comme un jeune prisonnier que j'allais visiter en cachette. Je l'imaginais vêtu comme un page et m'attendant assis sur la solive noire.
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Sa préférée était une belle vache blanche que maître Sylvain avait achetée au printemps. À tout instant elle levait la tête et regardait au loin, et tout d’un coup elle partait, le mufle tendu. Le vacher criait à pleine voix :
– Arrête, la Blanche, arrête.
Le plus souvent elle s’arrêtait d’elle-même, mais il y avait des moments où il fallait lui envoyer le chien. Il lui arrivait aussi de lutter contre lui pour passer quand même, et c’était seulement quand il la mordait au mufle qu’elle rentrait dans le troupeau. Le vacher la plaignait et disait :
– On ne sait pas ce qu’elle regrette.
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- Vous serez bergère, mademoiselle !
Elle ajouta, en appuyant sur les mots :
- Vous garderez les moutons.
Je dis simplement :
- Bien, ma Mère.
Elle remonta des profondeurs de son fauteuil, et demanda :
- Vous savez ce que c’est que garder les moutons ?
Je répondis que j’avais vu des bergères dans les champs.
Elle avança vers moi sa figure jaune, et reprit :
- Il vous faudra nettoyer les étables. Cela sent très mauvais ; et les bergères sont des filles malpropres. Puis, vous aiderez aux travaux de la ferme, on vous apprendra à traire les vaches, et à soigner les porcs.
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Video de Marguerite Audoux (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Marguerite Audoux
"La diaspora juive portugaise. Nouveaux-chrétiens, crypto-juifs, marranes, les gens de la «Nation» XVe-XXIe siècle."
Présentation par Livia Parnes à l'occasion de sa présentation à la Bibliothèque Marguerite Audoux à Paris.
Exposition itinérante proposée par les éditions Chandeigne et conçue par Livia Parnes.
En 1497, la communauté juive du Portugal est baptisée de force. Pour ces «nouveaux chrétien» commence alors une longue période d'émigration, rythmée par les persécutions et les conjonctures locales.
Cette exposition propose de suivre le destin de cette diaspora juive portugaise et de montrer comment, par-delà les multiples voies qu'elle a empruntées, elle a su conserver une étonnante cohésion – dont témoigne une nouvelle notion d'appartenance collective, désignée par le terme A Nação.
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