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EAN : 9782072964428
352 pages
Gallimard (09/11/2023)
4.03/5   49 notes
Résumé :
J’appelle des visages, des souvenirs, et ce ne sont pas toujours ceux que j’appelle qui se présentent. Et comme s’ils n’attendaient que ça, ils affluent, en vrac, se donnant la main. Je les accueille sans savoir où ils vont me conduire, ni ce qu’ils vont produire. Répartis dans des dossiers étiquetés, descendus de leurs étagères, sortis de leurs tiroirs, les souvenirs sont là, déposés sur mon bureau, attendant avec impatience ? espoir ? que je prenne le temps de m’y... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Un trésor de livre, qui rend heureux…illumine de tous les feux de l'amitié…une rencontre unique qui a transformé l'existence de Robert Bober…qui rend cette « grâce » par une Lettre inoubliale à l'Ami…disparu…

Juif ashkénaze d'origine polonaise , Robert Bober, autodidacte, nous raconte ses racines, sa famille , son peuple, L Histoire, la guerre, la persécution des juifs, mais avant tout ses rencontres, les êtres qui l'ont fait progresser, l'ont nourri intellectuellement, humainement . Et tous ces souvenirs, toutes ces évocations il les offre, les adresse à l'Ami, parti avant lui : L'homme du Livre…aux débuts de la télévision : Pierre Dumayet !

Pierre Dumayet, rencontre déterminante…. Robert Bober n'a pu faire d'études, et comme tant d'enfants en méfiance vis-à-vis de l'Ecole , pensait à tort que la lecture n'est faite que pour ceux ayant fait des études,alors ses rapports à la la lecture était « bien mal partie »…Pierre Dumayet bouleversera tout cela et sera comme une sorte de « mentor »…

Mais à partir de cette très belle rencontre et bouleversante complicité, quel parcours et quels talents développés par Robert Bober…au fil des années. Il nous décrit très simplement tous ses projets dont ses idées de cinéaste, de documentariste : projets concrétisés comme ceux auxquels il tenait, qui ont été refusés !

Quel beau texte, et à plus d'un titre : d'abord une lettre bienveillante, pleine de chaleur de Robert Bober, reconnaissante , admirative de l'Ami, le complice de tant d'années : Pierre Dumayet…Une ode flamboyante à ce trésor qu'est l'Amitié, mais aussi le parcours d'un homme peu banal, autodidacte , aux mille talents, et l'évocation pour nous de toute une époque incroyable, et parmi tout cela, les premiers pas de la télévision, et les initiatives originales, ingénieuses pour offrir les premières émissions culturelles, sur les Livres, entre autres, au plus grand nombre…dont celles , des plus marquantes de Pierre Dumayet…bien des années avant « la Messe du Vendredi soir » , comme on surnommait ensuite, nous autres,libraires, l'émission de B. Pivot, « Apostrophes »

« Et puis un jour- nous sommes alors en 1959-vous êtes là tous les deux, sur le petit écran comme on disait alors. Vous êtes là, assis l'un en face de l'autre parce que toi, Pierre, tu animais avec Pierre Desgraupes "Lectures pour tous", cette émission, la toute première dans laquelle on pouvait voir en gros plan les visages de ceux qui écrivaient des livres, et parce qu'André en avait écrit un : - le dernier des Justes-
Je ne vais pas raconter ici l'importance de ce livre, dire en quoi il était fondateur, inaugural. D'autres l'ont fait et, j'en suis persuadé, on continuera longtemps encore à le faire. Mais je voudrais essayer de te dire ce que j'ai appris ce soir-là en vous regardant, en vous écoutant.
C'est ce soir-là, j'en suis sûr maintenant, que j'ai appris à écouter les silences. Ceux d'André" étaient impressionnants. Comme s'ils permettaient aux mots de ne pas s'égarer. » (p. 37)

Il y aurait mille choses à dire, souligner dans ce livre fabuleux… Toutefois, comme tous les « accrocs » du Livre, de la Littérature et de la lecture, et comme Libraire de carrière , de coeur, je souligne plus exclusivement ce qui touche à la personnalité de Dumayet, ayant tant fait pour rendre La lecture pour le plus grand nombre, aussi simple et vital que …de « respirer » ou « manger »…
Personnellement , je me souviens, entre autres d'une émission qui m'a frappée, axée sur la lecture de « Poil de Carotte » de Jules Renard, où Dumayet avait invité un jeune lecteur, rouquin, pour avoir au plus près, les émotions du jeune garçon , ayant déjà quelque communauté de situation avec le « personnage » de Jules Renard
Pierre Dumayet parlait avec ferveur, et de façon insatiable des écrivains, des textes, de la Relecture…
" Relire est aussi naturel qu'aimer, dis-tu, Pierre. Les personnes qui n'aiment pas relire les livres qu'elles ont aimés me font penser à un fat qui dirait d'une femme : je l'ai déjà lue". (p. 238)

Une très vive reconnaissance à la sensibilité et au talent magnifique de Robert Bober [qui, je dois avouer , avec quelque gêne, je découvre bien tardivement avec ce texte !! ]
Un immense MERCI à Olivia de Lambertie qui a parlé avec tant de « feu et talent » de cette pépite de livre , et m'a offert, ainsi qu'à d'autres auditeurs (j'imagine !) ce moment de grâce et d'humanité rare !

Un moment unique de bonheur de lire ; une (des) rencontre (s) ne pas manquer , car ce trésor de livre appartient à ceux que je préfère : ceux qui amènent à d'autres livres, d'autres rencontres, d'autres « nouveaux amis »…que l'on est heureux de croiser sur son chemin…J'achève ce trop superficiel billet par un extrait éblouissant…qui est à l'image de cette lettre-hommage: Lumière et ouverture maximale des horizons et des curiosités !

« Ecoute ce texte, Pierre :
"Que tirerons-nous de ces questions ? Que tirerons de toutes les réponses qui nous entraîneront à poser d'autres questions, puisque toute question ne peut naître que d'une réponse insatisfaisante ?
- La promesse d'une nouvelle question. "

C'est dans- le Livre des Questions- d'Edmond Jabès.” (p. 177)

***J'ai omis un élément non négligeable de ce livre captivant... il est abondamment illustré de photos anciennes, de lettres, de tableaux, d'archives diverses, qui augmentent l'émotion de l'ensemble de ces souvenirs, réminiscences de rencontres marquantes, etc.


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Né en Allemagne le 17 novembre 1931, Robert Bober fut d'abord tailleur — il eut mention très bien en coupe — et il travailla dans un atelier de couture jusqu'à l'âge de 22 ans. Et c'est chez son employeur qu'il fit la rencontre de futurs écrivains comme André Schwarz-Bart et Jean-Claude Grumberg. Mais la rencontre qui décida de son avenir d'écrivain et d'homme de cinéma fut celle avec Pierre Dumayet (1923-2011), journaliste et écrivain, qui introduisit la littérature à la télévision avec Lectures pour tous puis Lire c'est vivre. Devenu réalisateur à la télévision, Robert Bober collabora avec lui et devint son ami.
Et c'est à Pierre Dumayet que s'adresse ce livre, Par instants, la vie n'est pas sûre, sorte de lettre-hommage-récit émaillée de souvenirs dont ceux des rencontres avec de nombreux écrivains dont l'oeuvre a marqué celle de Robert Bober.

Voici ce qu'on peut lire en quatrième de couverture :
« J'appelle des visages, des souvenirs, et ce ne sont pas toujours ceux que j'appelle qui se présentent. Et comme s'ils n'attendaient que ça, ils affluent, en vrac, se donnant la main. Je les accueille sans savoir où ils vont me conduire ni ce qu'ils vont produire. Répartis dans des dossiers étiquetés, descendus de leurs étagères, sortis de leurs tiroirs, les souvenirs sont là, déposés sur mon bureau, attendant avec impatience ? espoir ? que je prenne le temps de m'y arrêter.
Il y a des choses dont on se souvient « comme si c'était hier » et d'autres — quel plaisir ! – qui surgissent, là, soudain, que j'avais oubliées au point qu'elles m'apparaissent nouvelles. D'autres encore, dont je ne mesurais pas l'importance, mais dans quoi, comme à mon insu, le temps a déposé ce que je vais m'acharner à comprendre et essayer de traduire. Oui, les souvenirs, il faudrait pouvoir leur parler. Ils doivent tout savoir de nos regrets, de nos remords.  »

La dédicace viendra à la page 337 :
«  Si j'ai choisi de t'écrire, Pierre, c'est que j'ai préféré te parler plutôt que parler de toi. Il m'a semblé ainsi réduire, effacer même par instants, la distance qui sépare la vie de la mort.
Longtemps, il m'a suffi que je te sente présent, lisant ou écoutant, pour qu'aussitôt affluent les souvenirs. Oui, c'est vrai, il me reste encore un peu de temps. Mais est-ce que j'aurai encore celui de tout dire ? Je ne crois pas. »

Et l'auteur offre à l'ami disparu avant lui un écrit qui transcende l'amitié, avec pudeur, avec sensibilité. Au fil des souvenirs, il raconte sa famille, ses origines, la guerre, la Shoah, la religion, mais surtout toutes ces belles rencontres dont il s'est nourri et qui l'ont enrichi et transformé aussi bien humainement qu'intellectuellement.

Car ce sont bien toutes ces rencontres qui l'ont transformé, lui qui ne se comptait pas parmi les intellectuels ! « Ayant quitté l'école dès le certificat d'études primaires obtenu, j'ai passé des années à ne pas lire. Pas par refus. Par ignorance. Je croyais que les livres étaient destinés à ceux qui poursuivaient leurs études. Et lorsque des amis qui étaient dans le secondaire parlaient entre eux de Racine, de Marivaux, De Balzac, De Stendhal ou de Flaubert, il me semblait que c'était uniquement à des fins scolaires. » écrit-il page 24.
Et son travail auprès de Pierre va l'amener à lire, à se cultiver, à faire de nouvelles découvertes. Il écrit page 110 « Pour quelqu'un qui allait travailler avec toi, j'avais peu lu. Toi, par générosité, tu as fait comme si j'avais lu les auteurs dont il allait être question. Les morts comme les vivants. Aussi je n'en menais pas large. Mais comme je n'imaginais pas qu'on puisse filmer un auteur sans l'avoir lu, je le lisais. »

Dans ce livre, les souvenirs apparaissent au fil des mots, des émotions et non pas dans l'ordre chronologique. On peut lire page 275 : « Aussi, ce désordre je ne vais pas y toucher. Il est là, lié à l'ordre des souvenirs qui, contrairement aux livres, ne sont pas rangés dans les rayonnages d'une bibliothèque. Ils ont leur propre classement et choisissent seuls leur ordre d'arrivée. Ce sont parfois les mêmes qui reviennent, avec insistance. C'est qu'ils ne racontent pas chaque fois la même chose. »

Je vous invite vraiment à lire ce très beau livre, sensible et bienveillant.
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Il était bien bon de finir 2020 et de commencer 2021 avec Robert Bober. Son dernier livre qui se présente sous la forme d'une longue lettre hommage à son ami disparu Pierre Dumayet est saisissant. Je connaissais à peine Bober et pas du tout Dumayet et j'ai été bouleversé par la simplicité, la profondeur et la sincérité du récit. Les souvenirs de Robert Bober s'y tiennent par la main, les anecdotes s'enchainent avec délicatesse et justesse, les citations accompagnent le récit sans jamais le noyer, les rencontres baignent dans un esprit amical et fraternel. Robert Bober écrit qu'un livre accomplit un miracle lorsqu'il permet « de penser à son auteur comme on pense à un ami. » C'est exactement ce que j'ai ressenti à propos de l'auteur de "Par instants, la vie n'est pas sûre". Sa façon si intime de s'adresser à son ami Pierre Dumayet ou de raconter ses souvenirs me l'a rendu immédiatement sympathique et proche au point de vouloir boire un verre avec lui comme on en boit un avec un copain. C'est un livre d'une infinie douceur, un récit d'amitié et de fraternité qui nous prouve si besoin est que le livre est un bien essentiel. le récit est accompagné de nombreuses photos qui éclairent intelligemment le texte. Même si ce recueil de souvenirs peut paraître parfois joliment désordonné avec de nombreuses parenthèses, digressions ou allers-retours, Robert Bober réussit à tisser un assemblage cohérent et passionnant. Les chapitres se succèdent qui avec une rencontre, qui avec un livre, qui avec une anecdote, mais toujours avec un respect des gens quels qu'ils soient célèbres ou parfaitement inconnus. C'est un livre à la gloire du livre dont la justesse et la simplicité en font toute la beauté, où l'on comprend l'importance d'être à l'écoute des autres, disponible aux rencontres et aux surprises, où l'on se rend compte que chaque mot même chuchoté par Bober sonne plus fort que n'importe quel hurlement stérile.
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Dans la vie de Robert Bober, de nombreuses rencontres ont marqué de grands tournants : celles avec Georges Perec, avec André Schwartz-Bart, auteur du Dernier des justes, ou avec Paul Otchakovsky-Laurens, qui fut son éditeur, en font partie. Mais aucune ne compta autant que sa rencontre avec Pierre Dumayet, pilier de la télévision française dans les années 50 à 70. La dette de Robert Bober, apprenti tailleur devenu grâce à ses encouragements réalisateur puis écrivain, est énorme à son égard. C'est à la fois pour lui rendre hommage et pour retrouver la complicité d'autrefois qu'il lui écrit la longue lettre qu'est Par instants, la vie n'est pas sûre.

Compilant des fragments de souvenirs épars, piochés dans les coulisses des émissions tournées avec Duras ou Dubillard aussi bien que dans les souvenirs d'enfance, Robert Bober esquisse une autobiographie émaillée de citations de tous les livres qui l'ont construit. On suit ses pas avec délectation, gambadant des traductions du yiddish d'Erri de Luca vers les poèmes de Pierre Reverdy en passant par ses souvenirs de Perec, dont la bienveillance curieuse illumine tout le livre. Ce faisant, Robert Bober rend le plus bel hommage à Pierre Dumayet, lui-même auteur d'une « Autobiographie d'un lecteur » et de la série d'émissions Lectures pour tous, qui se donnait pour but de porter l'écriture littéraire auprès de chacun, quelle que soit sa condition. Il signe ainsi, avec cette adresse à l'ami disparu qui sonne comme un dialogue ininterrompu, un livre gai et émouvant qui, comme le Talmud, est « le départ d'une bibliothèque » et, comme le Henri Matisse d'Aragon, « ne ressemble à rien qu'à son propre désordre ».
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« Par instant la vie n'est pas sure » est une magnifique lettre-récit posthume de Robert BOBER adressée à son ami disparu Pierre Dumayet, scénariste et écrivain qui l'initia à la littérature, à la lecture qui bouleversa sa vie, lui qui dû cesser d'étudier au certificat d'études et devint tailleur comme tant d'autres juifs débutèrent dans la vie. Dans ce livre de souvenirs, il
revisite son existence depuis son enfance de juif ashkénaze d'origine polonaise à Paris où ses parents réfugiés se pensaient en lieu sûr, durent le cacher en pension sous un faux nom. Il se souvient des rencontres qui ont influencé sa vie et ont fait de lui ce qu'il est devenu : un réalisateur qui commença sa carrière aux côtés de François Truffaut, écrivain révélé par Paul Otchakovsky-laurens, complice des émissions télévisées de Pierre Dumayet sur la lecture.
« On devient mieux ce qu'on est dans la relation à l'autre » écrit-il.
Il revient aussi sur le Yiddish, cette langue vernaculaire que le nazisme a assassiné et sur ce qu'elle a pu lui apporter en lui permettant de s'insérer dans la tradition juive de ses ancêtres de ses parents et de la transmettre à son tour, analysant le rapport de l'Homme à ses racines en lien avec sa rencontre avec Georges PEREC dont les parents furent exterminés dans les camps et avec lequel réalisa un film « Récits sur Ellis Island histoires d'errances et d'espoir ».
Il aborde dans ce texte magnifique autant de sujets autant de rencontres incroyables qui ont façonné l'homme qu'il est devenu : Bon, Sensible, Riche d'expériences de vie extraordinaires qu'il partage avec nous dans ce récit que je n'avais pas hâte de terminer tant je l'ai aimé et pour sûr je le relirai avec bonheur. Si besoin était de convaincre encore sur l'intérêt de la lecture alors c'est un livre à ne manquer sous aucun prétexte, c'est sublime 😍!!!
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critiques presse (1)
Liberation
19 octobre 2020
Ce livre-ci n’est pas un roman, mais ce n’est pas non plus une autobiographie. Bober ouvre son album, ses tiroirs, sa mémoire. Le livre est illustré. On y entre comme on se plante devant sa propre bibliothèque. Il y a des cartes postales et des photos devant les livres.
Lire la critique sur le site : Liberation
Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
Et puis un jour- nous sommes alors en 1959-vous êtes là tous les deux, sur le petit écran comme on disait alors. Vous êtes là, assis l'un en face de l'autre parce que toi, Pierre, tu animais avec Pierre Desgraupes "Lectures pour tous", cette émission, la toute première dans laquelle on pouvait voir en gros plan les visages de ceux qui écrivaient des livres, et parce qu'André en avait écrit un : - Le dernier des Justes-
Je ne vais pas raconter ici l'importance de ce livre, dire en quoi il était fondateur, inaugural. D'autres l'ont fait et, j'en suis persuadé, on continuera longtemps encore à le faire. Mais je voudrais essayer de te dire ce que j'ai appris ce soir-là en vous regardant, en vous écoutant.
C'est ce soir-là, j'en suis sûr maintenant, que j'ai appris à écouter les silences. Ceux d'André" étaient impressionnants. Comme s'ils permettaient aux mots de ne pas s'égarer. (p. 37)
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J'aimais bien ces repas. Des repas partagés. Ce partage, tu en parles dans - Des goûts et des Dégoûts-, ce petit livre qui a été publié par "L'Echoppe" en 1996 et que Pierre Alechinsky a accompagné de dessins.
Comme ce texte a eu une sortie discrète, cette fois encore, je te cite : "Déjeuner ensemble n'est pas forcément partager un repas. On ne partage un repas que si chacun mange la même chose. Au restaurant, chacun vit sa vie alimentaire, c'est le régime de la séparation. Au fond, un repas est réussi lorsque tout le monde mange la même chose et lorsque la même chose aime également tous les convives ( imaginairement bien entendu). " (p. 40)
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- lire c'est vivre-

(...) Pour expliquer ma surprise, il faut dire ce qu'était cette émission. Et pour le dire, le mieux, c'est de reprendre ce que tu en as dit dans-Autobiographie d'un lecteur-
"Nous donnions à lire le même livre à cinq ou six personnes. Nous leur demandons de "souligner, à la première lecture, les phrases qui, spontanément, leur avaient plu pu déplu". Le questionnement, en principe, ne concernait que les phrases soulignées. (...)
"Par leurs soulignements, les lecteurs s'approprient le livre, disais-tu." (p. 21)
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[à propos de ..]Walker Evans - Photo représentant Dora Mae Tengle

Elle a les bras le long du corps, un petit sourire timide et confiant. Et quelque chose d'enfantin. Et peut-être comme si face à l'homme qui la prend en photo elle voulait s'appliquer à être elle-même comme elle voudrait l'être, elle a mis un chapeau. Et un petit collier. Elle ne fait pas un mouvement. Elle attend le temps qu'il faut. Si cette photographie me touche autant, c'est parce que Walker Evans s'est invité dans l'image. Au bas, très présente, il y a son ombre portée. (...)
c'est beau ce désir d'un photographe de ne pas rester hors de l'image. Et c'est comme si cette photo avait quelque chose de plus à nous dire. Nous dire que maintenant ils sont ensemble. (p. 71)
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"Une histoire, il faut qu’on la raconte de telle sorte qu’elle agisse et soit un secours en elle-même.” Puis il fit ce récit : “Mon grand-père était paralysé. Comme on lui avait demandé de
raconter quelque chose de son maître, il se prit à relater
comment le Baal-Shem, lorsqu’il priait, sautillait et dansait sur place. Et pour bien montrer comment le Maître le faisait, mon grand-père, tout en racontant, se mit debout, sautillant et dansant lui-même. À dater de cette
heure, il fut guéri. Eh bien, c’est de cette manière qu’il
faut raconter.” » Cette histoire, on la retrouve à la page 201 d’Autobiographie
d’un lecteur. Histoire à laquelle tu as ajouté cette phrase qui
mérite d’être soulignée : « Sinon les histoires ne servent à rien. » Pour écrire ce livre, mon cher Pierre, s’il le devient, je vais
laisser venir les souvenirs. Le laisser mijoter. Mijoter. J’aime
beaucoup ce mot généralement utilisé en cuisine.
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Vidéo de Robert Bober
Robert Bober lit (les trois dernières pages de) "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" - éditions P.O.L -
Robert Bober lit les trois dernières pages de "Il y a quand même dans la rue des gens qui passent" à l'occasion de sa parution aux éditions P.O.L, à Paris le 10 janvier 2024
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