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EAN : 9782246823483
256 pages
Grasset (31/08/2022)
3.47/5   32 notes
Résumé :
« La province fournit Paris en combustibles : je décidai donc de m’y brûler, et pas simplement les ailes. Je n’avais pas d’ailes de toute façon. Je n’avais rien, à part cent francs en poche et la chance, grâce à un gardien de nuit complaisant, de pouvoir dormir dans les travées de la bibliothèque du centre Beaubourg, parmi les livres. Du coup j’ai lu. A l’aube, je quittais les lieux, allant traîner mes drôles de guêtres dans les rues. Je n’avais aucune connaissance,... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (12) Voir plus Ajouter une critique
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Je ne comprends pas.
Vraiment.
Pourquoi Yann Moix est aussi détesté ?
Pourquoi on ne l'aime pas ?
Alors oui, le personnage public est honni, certes il peut être odieux, prétentieux, en un mot imbu de lui-même.
Mais ce n'est qu'un masque que porte ce cher Moix. Un masque pétri de névroses (Merci Maman, merci Papa), J'y reviendrai.
Oui, j'aime Moix, infiniment, complètement, sans retour.
Alors que l'on aime ou pas le personnage (car il y a deux Yann Moix ; celui des plateaux de télé, provocateur insupportable, tel un gamin blessé qu'il est, mais également, et cela il le cache, un vieux gamin désabusé, malheureux, dépressif), il est indéniable que son écriture est extraordinaire, lumineuse, sublime. Cela on ne peut pas lui retirer.
Il utilise à loisir une conjugaison désuète, certes, mais savoureuse.
J ai rarement lu un style aussi beau, juste, précis.
Dans cette galerie de personnages, certains sont truculents et si bien décrits.
Je pense à Delphin Brach dont les tirades sur les femmes feraient bondir les #meetoo.
Un vrai moment de bonheur littéraire que ces portraits de femmes faciles, dont Brach honore tout à loisir. Cet homme à femmes, dont le style est savoureux, pourrait avoir sa place parmi la gouaille d'un Audiard.
Dans ce livre, Paris, Moix est un Rastignac arrivé de sa province.
C'est le quatrième opus et le dernier visiblement. J'ai adoré Orléans, le premier tome, et Paris vient en second dans mes préférences.
Yann Moix nous narre par le menu la difficulté d'écrire son premier ouvrage, Jubilations vers le ciel, premier livre, prix Goncourt du premier roman tout de même.
Mais Yann est dépressif, doute de lui tout le temps, est rattrapé par son passé de maltraitances parentales.
J'ai adoré le passage sur la boîte de nuit Les Bains où j ai eu mes entrées il y a cela de nombreuses années, avec le portrait extraordinaire de la physio de la boîte mythique, Marilyne, que j'ai bien connue.
Il y a des fulgurances dans ce livre-là.
Un talent époustouflant, un regard sur soi sans indulgence, toujours à se dénigrer, à se détester, à se maudire.
Il n'aura pas toutes les femmes qu'il veut, il est trop triste et trop maladroit.
Il explique, et c'est très touchant, les sévices multiples de ses géniteurs, qui l'handicapent et le freinent dans sa recherche d'un bonheur imparfait, certes, mais un bonheur tout de même.
Yann Moix est dépressif, doute de lui, est imparfait à ses yeux.
Ce que l'on prend pour de l'arrogance n'est autre que les séquelles de son enfance massacrée.
J ai également beaucoup aimé sa théorie sur ses échecs ; enfant maltraité à outrance (Je n'y reviendrai pas, lisez Orléans), il'a une toute petite image de soi, il est timide à outrance, il est maladroit, parfois insupportable, certes, mais si malheureux finalement. Son regard est triste, ce qui fait fuir les dames et la copulation. C'est bien connu, les enfants maltraités sont tristes à l'âge adulte. Et on les fuit.
La double peine.
Il a été mis au banc des accusés pour avoir été franc.
Et c'est tout à son honneur.
Il publiera son premier livre et l'apportera chez Grasset.
La suite, on la connaît.
Ah, j'allais oublier l'essentiel ; j'ai ri à gorge déployée, lors de ma lecture, car oui, Moix est drôle.
C'est cela que j'affectionne particulièrement ; la schizophrénie de Moix ; on rit, et l'on pourrait pleurer. Un roman complet finalement.
J'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce dernier opus, en espérant que son auteur soit mieux compris, et que l'on lui pardonne ses éclats télévisés.
Et oui, j'aime Yann Moix.
Mais cela, vous l'aurez compris.



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Paris (2022), chez Grasset.
Yann Moix (1968..)

Enième volet de la vie de Yann Moix, plutôt intéressant, confortable au niveau de la pensée et de l'écriture qu'on peut lire séparément même s'il vient s'adosser aux précédents, car l'écrivain séquence bien. Et à la limite, je me fiche ici du tohubohu suscité par les premiers tomes : "qu'importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse

Certes, j'ai dû dire ici que tant qu'il en sera ainsi avec Yann Moix, en gros l'étalage de ses règlements de compte familiaux, de ses outrances personnelles, je ne le relirai pas, même si j'ai toujours pensé qu'il avait un talent indéniable au plan littéraire qu'il gâchait, voilà. Et je pense dans le fond que son enfance martyre éventée ramenée à la littérature, immanquable, était un vrai sujet et valait autre chose que les branlées médiatiques qui lui furent infligées. On avait même l'impression qu'il n'en finirait jamais avec ses salades fussent-elles bien fondées qui revenaient sans cesse à la surface avec une odeur d'écurie, toujours activées par une affaire nouvelle. Oui l'affaire Yann Moix lui a un peu trop monté à la tête et il en a pâti. Il ne suffit pas d'afficher une mine patibulaire pour faire l'écrivain maudit, la littérature c'est bien autre chose que ça !

Hors de question pour moi de remettre une couche sur un sujet sur lequel la société française a trop déblatéré, plus à vrai dire celle des bien pensants ! Seule m'importe ici d'entendre la voix de la littérature et ses bienfaits, sans justification aucune, qui s'élève, "loin du bruit du monde".

Donc du Yann Moix, j'en vomis, j'en redemande finalement.. En cela, rien de personnel ! il atteint un âge canonique où il devrait mûrir son comportement, à la fois en tant qu'acteur médiatique et écrivain.

J'apprends qu'il se commet à commenter un livre chaque lundi sur CNews : sur de bons rails, ainsi, il ne peut que repartir. C'est un ruisseau certes, mais c'est une eau salutaire, salvatrice.. Ainsi l'écrivain qui rayonne en lui pourra extrapoler valablement ..
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Le meilleur de la tétralogie, comme une évidence. Il doit être tordu quand même ce Y. Moix dans la vie pour avoir des pensées pareil. Et en même temps, tant de pensées déconstruites qu'on doit pas s'ennuyer. Ce n'est pas ici qu'il va régler son affaire de misogynie, de porno presque, ni son politiquement correct : comme c'est jubilatoire sur le mode des idées. C'est étrange ces personnes qui refusent le bonheur, la joie, la simplicité, qui pensent que c'est pour les autres ! En tout cas, la posture prise. Et ses amis : qui se ressemble s'assemble.
Et puis cette phrase, qui, pour lire beaucoup (faut l'avouer), correspond beaucoup (trop), je trouve, à la littérature actuelle : "Je plains les écrivains qui, n'ayant rien à dire, sont obligés de raconter". Ce monologue sur le génie littéraire est juste superbe.
Commenter  J’apprécie          2012
Après le déchirant « Orléans », l'insipide « Reims », l'original « Verdun », Yann Moix revient avec le quatrième et ultime épisode de son autobiographie « Au pays de l'enfance immobile ».

Il débarque enfin à Paris, porté par ses ambitions littéraires. Tout au long de cette première expérience adulte, on assiste à la genèse de son premier roman. Mais pour arriver à ce résultat, sans connaissance, sans un sou, il a dû passer par de moments difficiles.

Il n'aime pas Paris mais aime les personnes qui y vivent. Son arrivée dans la capitale coïncide donc avec de nouvelles rencontres. Ces protagonistes rythment son quotidien et l'entraînent dans des situations impossibles. Il faut dire qu'ils ont la particularité d'être tous aussi farfelus les uns que les autres. La médaille d'or revient à son copain Drach, jeune homme sûr de lui, qui n'hésite pas à profiter de la faiblesse des femmes pour satisfaire ses désirs. Toutes ces frasques d'un autre siècle font de ce volume le plus drôle de la série. le lecteur assiste à des scènes cocasses où l'insouciance cohabite avec la bassesse masculine.

Même si sur le fond, on peut blâmer l'auteur de se regarder constamment le nombril, sur la forme, on ne peut pas lui reprocher d'avoir du style. Il utilise une langue classique, un peu surannée, afin de nous raconter sa passion de la littérature, à travers ses aventures. Son talent s'exprime grâce à cette plume exigeante qui, pour tout amoureux des mots, rend la lecture délicieuse.

Son « pays de l'enfance immobile » est finalement une ode à l'écriture qui permet de comprendre mais aussi d'oublier. Yann Moix a tout fait dans les médias pour se faire détester de la majorité. Il y est en partie parvenu. Dommage parce que c'est un sacré écrivain !
Lien : https://leslivresdek79.wordp..
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Toujours Moix, fidèle à son style riche au point d'en paraître un peu désuet, mais j'aime ça.
Des temps de galère à Paris dans les années 90 avec des rencontres hautes en couleur, les souvenirs du passé qui ressurgissent de l'enfance comme de rances dégueulis, toujours à point pour expliquer (justifier ?) la complaisance dans l'alcool, la fréquentation des marginaux, les échecs sentimentaux, un roman qui n'avance pas ; Inquiet, paumé au point de supporter les conseils de n'importe qui (le pathétique et immonde Delphin Drach) et de ne jamais les suivre (heureusement, qui sait si, dans la vraie vie ...?) ; mais sa foi en sa vocation d'écrivain, son attachement à Péguy, Gide, des pères pour lui, mieux : des mères, rien à voir avec des géniteurs ; des pères et mères par l'esprit.
Bien sûr on dira que Moix fait du Moix, ne sait faire que ça, et que sous une apparente humilité, son ego reste coincé dans les portes.
C'est vrai.
Que Moix est si sûr de son intelligence qu'il n'hésite pas à se reconnaître toutes les formes de bêtises possibles.
C'est encore vrai.
Mais ne parlons-nous pas tous de nous, avançant masqués sous divers discours où il n'est question que de nous et de notre sagacité, unique entre toutes, quand bien même nous semblons nous intéresser à la voûte du ciel ou aux mérites comparés de marques de Whisky ?
J'aime Moix parce qu'il n'est pas aimable : c'est bizarre de le dire ainsi, mais c'est ce que je ressens.
J'aime Moix parce que sa souffrance aurait pu en faire un mort, et qu'elle en a fait un vivant dont les cris rauques ressemblent à ceux d'un chat fuyant l'eau bouillante.
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critiques presse (2)
LeFigaro
21 novembre 2022
Il est impossible de séparer l’œuvre de l’artiste: Paris de Yann Moix en est la preuve.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
Marianne_
06 septembre 2022
"Paris", de Yann Moix, le plus exaltant des récits avec une matière ingrate
Lire la critique sur le site : Marianne_
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Je pensais à cela quand Valérie Darule entra, pour m’y rejoindre, dans le plus miteux bistro qui fût. J’avais adoré la demi-heure de retard qu’elle eut ; cela m’avait permis d’être ni tout à fait seul avec moi-même, puisque la perspective de la voir servait d’imminence joyeuse à mon existence, ni tout à fait en sa compagnie – compagnie que je redoutais une fois établie, consacrée, réalisée. Tant que Valérie Darule n’était point arrivée, je me trouvais en sa présence ; or, la présence m’a toujours mieux convenu que la compagnie. La présence est une compagnie d’où l’autre est absent. La femme attendue plane, qui jamais ne nous interrompt ; elle réside dans l’air que nous respirons. Aussitôt qu’elle arrive en chair, plantée devant nous dans son vrai corps, elle interrompt ce dialogue entre elle et nous ; nous lui en voulons d’exister à ce point.
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Je pourrais vivre dans un monde sans musique, sans cinéma, sans littérature, sans musée, sans mer et sans montagne, du moment que je puisse coïter. Toi, ton cerveau est bizarrement bâti. On dirait que tu ne penses pas qu'à ça. Tu es construit à l'envers.
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"Le réel" n'était pas ce que j'étais en train de vivre, mais la douce assurance de sa prochaine irruption.Le réel n'était rien d'autre que l'excitation, reléguée à l'instant ultérieur, d'une visite en bonne et due forme.
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Je ne dirai pas que je suis un homme hésitant : l’hésitation est la forme même de mon existence ; chaque choix fait, loin chez moi d’opérer une coupure, d’œuvrer comme une délivrance, se charge de l’hésitation qui perdure, intacte, comme si sa tête n’avait point été tranchée. Si bien qu’une fois entré dans l’univers que telle option ouvre et propose, l’univers concurrent me poursuit en imagination, me hante, me nargue, me lamine de regrets jusqu’à devenir lumineusement le choix qu’il fallait faire et que je n’ai pas fait.
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Mon soucis restait mon sourire : vingt ans de coups de pied, de poing, de gifles, de rallonge électrique et d'ébouillantements causés par mon géniteur (...) avaient aboli en moi toute propension à afficher un air joyeux. Je n'étais pas "avenant". (...) . Mon visage, d'une tristesse endémique, ne voulait jamais correspondre à la joie de mon corps. Sous le cou, la frénésie vitale ; au-dessus, une morbidité d'acte funéraire.
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