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EAN : 9782226312327
288 pages
Albin Michel (29/10/2014)
3.11/5   83 notes
Résumé :
Mélusine, Jeanne, Irène... Aucune n est ressortie vivante de l arrière de cette camionnette qui sillonnait les côtes françaises. Pourtant, l assassin n a jamais été inquiété. Jusqu à ce que sa route croise celle d Isabelle, seize ans et un sang-froid à déstabiliser le pire des monstres.
Elle seule sait ce qui se dissimule derrière ce gros type solitaire, jugé aujourd hui pour attouchement sur mineure. Lui ne comprend pas pourquoi elle tait la vérité. La vict... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (27) Voir plus Ajouter une critique
3,11

sur 83 notes
Dans la famille "Court mais efficace", je demande Personne n'en saura rien! Bonne pioche!

2009: le procès sur plusieurs jours de Jean Chardin s'ouvre. Il est accusé de viols sur la jeune Isabelle, seize ans. D'autres crimes pèsent sur lui: autres viols sur mineures suivis de meurtre. Circonstance aggravante : il a déjà purgé une peine de prison pour acte pédophile.
Passant du présent au passé en de continuels allers-retours, Sylvie Granotier retrace la vie et le parcours de Chardin. Elle mélange si bien les cartes que les conditions dans lesquelles il a grandi me l'auraient presque fait prendre en pitié.

Quant au personnage d'Isabelle, la jeune plaignante, on ne voit pendant longtemps d'elle que le rideau de ses longs cheveux ramenés devant elle. Qu'y a-t-il sous cette barrière protectrice?

Sylvie Granotier met beaucoup d'efficacité et de suspense dans son récit. Nombre de passages m'ont mise mal à l'aise. L'humour du beau-frère de Jean Chardin a de quoi dégoûter du comique. Et j'ai attendu que les pauvres gamines violées et assassinées reçoivent enfin justice. L'intrigue réserve des surprises... jusqu'au bout. En tant que lectrice, j'adore, même si je me réfrène pour ne pas me ronger les ongles page après page.

Je ne connaissais pas du tout cette auteure. Je lirai volontiers d'autres de ces titres.
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Exercice intéressant que celui auquel s'astreint l'auteure. le polar ou le thriller sont des genres bien codifiés et il est difficile de sortir vraiment des sentiers battus de leur construction. C'est pourtant bien le cas ici et certains éléments simples peuvent le montrer: on ne sait jamais du début à la fin du livre comment sont mortes les victimes, il n'y a aucun détective, aucun policier qui mène l'enquête, les chapitres se suivent et se mêlent entre le passé des deux principaux protagonistes, le procès, le présent-passé proche d'une victime qui ne se veut pas passive, les réactions des familles et proches des victimes.

Bref, de nombreux éléments qui devraient me pousser à réellement apprécier l'aventure car je n'aime rien tant que la recherche d'originalité en littérature. Ce qui m'a gêné c'est que toute cette construction amène un résultat plutôt voyeuriste. Il offre au lecteur un tableau que ne renierait pas des tabloïds du type détective, avec heureusement le style en plus.

L'intérêt sociologique du tout est indéniable puisqu'on ne se limite pas à l'enquête, à la recherche de preuve, mais bien à la psychologie des personnages à ce qui fait qu'on endosse le costume du criminel ou celui de sa proie.

Tous les éléments étaient présents pour que ce livre me plaise beaucoup. C'est une vraie réussite d'écriture mais l'impression reste pourtant mitigée, peut-être que la confrontation directe avec l'abject et avec le fait qu'il naît de la banalité est finalement trop difficile à supporter.
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Trois jours de procès aux assises de Jean Chardin, accusé de viol sur mineure. Flash-back sur les agressions sexuelles perpétrées par ce sinistre bonhomme. Depuis sa puberté, Jean aime un peu trop regarder les filles qui repartent de la plage à vélo. Il ne se contente pas de les mater discrètement, hélas pour elles. C'est un brave gars, pourtant, le genre de voisin sans histoire, toujours prêt à rendre service et à blaguer, tout le monde vous le dira.
Sylvie Granotier brosse le portrait de ce criminel avec talent. La preuve : j'arrivais à le plaindre, de loin en loin, ce type pitoyable, tout en me disant qu'il était sûrement moins victime et bonasse qu'il essaie de le faire croire. Mais le plus souvent je lui souhaitais le pire.
J'ai parfois été perdue parmi les protagonistes et dans la chronologie, j'ai douté de la crédibilité de la fin. J'ai trouvé des ressemblances avec des romans de Jacques Expert que je n'ai pas aimés - la caricature de la famille beauf, notamment. Mais qu'importe, j'ai apprécié la plume sèche et grinçante, l'atmosphère du procès qui m'a rappelé celle du roman 'L'Audience' (ici l'on s'acharne à montrer la responsabilité parentale) et toutes les réflexions suscitées. Ce roman interpelle, comme tous les bons ouvrages évoquant les serial killers et les auteurs de crimes sexuels : quid de leur responsabilité ? de leur passé ? de leur propre souffrance ? de leurs tentatives pour ne pas passer à l'acte ? de leur santé mentale ? de leur sens moral ? de la justice ? des récidives ?
Si les autres romans de Sylvie Granotier sont de cette étoffe, j'y reviendrai bien volontiers.
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Mi-figue, mi-raisin.
Voilà mon ressenti en fin de lecture.
11 juillet 2009 : nous assistons au procès d'Assises de Jean Chardin, mécanicien d'une quarantaine d'années, accusé de viol sur la jeune Isabelle Delcourt durant l'été 2005.
Avec une précision d'orfèvre, Sylvie GRANOTIER, nous dépeint les faits mais également les différents visages de l'accusé et de la victime. Jean côté pile : « le gros bébé » à sa maman, le frère attentionné, le copain serviable, l'employé modèle. Jean côté face : un géant obèse et flasque, un homme complexé et solitaire, frustré affectivement et sexuellement, prédateur, tueur. « Un ogre en papier ».
Isabelle possède, elle aussi, une personnalité nuancée. C'est une jeune fille brisée de l'intérieur qui donne l'image de quelqu'un de froid, fort, qui ne pleure jamais.
Le destin de ces deux personnages se joue sous les yeux de simples citoyens et de magistrats professionnels, dans une confrontation hyper tendue.
L'auteur est brut de décoffrage dans sa manière de présenter les choses mais l'écriture est belle, fine et sonne juste. C'est une petite compensation, une bouffée d'oxygène entre deux atrocités.
Ce fait divers est à la fois banal et odieux, il fascine et dégoûte… un peu à l'image de l'être humain.
Toutefois, le récit est fouillis et la chute décevante.
Je m'explique : l'amas de détails, l'alternance de points de vue, les trop nombreux retours en arrière font qu'on perd le fil. Concernant la fin du roman, je l'ai trouvé vite expédiée et peu crédible. J'en attendais peut être trop… dommage.
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Condamné pour agression sexuelle à l'âge de vingt ans, Jean Chardin a vingt-deux ans quand il ressort. Pendant les vingt années suivantes, on n'entendra plus parler de lui. Pour autant, des jeunes femmes sont violées et tuées sans que l'auteur de ne soit inquiété. Un jour, c'est Isabelle Delecourt qui tombe dans les griffes de l'assassin. Par miracle, elle réussit à lui échapper et le conduit au procès. Etrangement, la relation victime / bourreau n'est pas celle que l'on croit. Isabelle tient Chardin...
Avec méthode et froideur, elle va mettre en place un terrible stratège pour anéantir cet homme. A l'issue des délibérations, après trois jours de procès, Chardin est condamné. Isabelle fait alors une intervention explosive, une véritable mise à mort qui va définitivement mettre Chardin hors de nuire.

Le sujet traité est intéressant et les personnages de Chardin et Isabelle sont bien décrits. Lui est un homme sans envergure, penaud, étouffé par ses parents. Isabelle est une adolescente déterminée, prête à tout pour se venger. Cependant, l'auteur présente simultanément le procès de Chardin, la rétrospective du passé des différents protagonistes, allant et venant sur l'histoire et les souvenirs de chacun. Ce choix singulier altère la fluidité de lecture. On a du mal à entrer dans le roman et le suspens de l'intrigue en subit les conséquences. le style de l'auteur direct, vif et très sec contribue pour ma part à accentuer l'instabilité de la trame narrative. La fin ne m'a également pas convaincue.
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critiques presse (3)
Chatelaine
06 février 2015
On l’a aimé pour la psychologie des personnages principaux, bien développée. Pour la construction du récit, non linéaire. Pour la qualité de l’écriture, remarquable dans un genre – le thriller – où suspense et hémoglobine priment souvent le style.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
Lexpress
08 décembre 2014
En inscrivant chaque chapitre dans une temporalité différente, Sylvie Granotier navigue entre le présent du procès et le passé des crimes de Jean Chardin, sa vie minable, ses pulsions inavouables. Peu à peu se dessine le portrait complexe d'un prédateur redoutable.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeMonde
08 décembre 2014
La construction habile, avec ses nombreux flash-back et ses inversions soudaines de perspective, confère à l'ensemble une tension qui force le lecteur à tourner les pages sans s'arrêter.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Je fais comme si [ce viol] était arrivé à quelqu'un d'autre tout en sachant que c'est à moi que c'est arrivé. Mais une chose est sûre : ce type-là ne détruira pas ma vie. Même, il ne l'affectera pas. La seule idée qu'un type comme lui puisse déterminer mon destin m'est insupportable. Je dois rester à distance ! Sinon je replongerai dans son monde dégueulasse où je n'ai rien à faire. (p. 27)
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Irène détestait les églises qui lui rappelaient les bonnes soeurs du pensionnat de son enfance.
"Comment peut-on contraindre les gens à vivre avec l'image d'un supplicié ? On était des petites filles, et on devait dormir sous la représentation d'un homme cloué à deux poteaux de bois, des épines enfoncées dans le crâne, dégoulinant de sang."
(p. 150)
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j'étais une enfant peureuse. Je pensais connaître la peur, je n'en avais même pas le début du commencement de l'idée. Ce jour-là, j'ai su que c'était vraiment une sensation abjecte, avilissante, déshumanisante. Ce jour-là, je suis devenue un fétu de paille emporté par une tempête. La tempête ne considère pas le fétu, elle le broie, c'est tout. Parce que c'est sa nature.
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- Tout le monde parle de lui comme d'un blagueur.
- Ça n'empêche. Les blagueurs ne sont pas forcément des joyeux.
(p. 210)
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P97
Cécilia est une force qui non seulement va mais entraîne. Rien ne lui résiste. un ouragan est entré dans la vie d'Isabelle au bon moment. Cécilia l'aime comme elle est. Les garçons n’intéressent pas Isabelle? Et alors ? Cécilia les adore uniquement Parce qu'elle adore exercer son pouvoir sur eux.
Pour le reste, elle es t comme Isabelle, elle les trouve chiants. Et puis elle aime bien faire l'amour. Elle en parle en gourmande comme ses plats préférés.
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