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EAN : 9782020998994
228 pages
Seuil (20/05/2009)
3.5/5   28 notes
Résumé :

Japon, années 2000. A 45 ans, Jinwaki est un cadre surdiplômé, qui poursuit une brillante carrière dans un grand magasin japonais. Mais une restructuration économique met brutalement fin à ce parcours sans accrocs: du jour au lendemain, Jinwaki se retrouve au chômage, privé d'avenir, dans une société extrêmement hiérarchisée. Vécue comme une catastrophe, cette sortie de piste le pousse ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Cadre depuis 25 ans dans une grande entreprise, Jinwaki voit sa vie bien ordonnée voler en éclats le jour où il est brusquement licencié.
Incapable de dire la vérité à son épouse Kaori, avec qui il n'a plus aucun lien, accablé de honte, il erre dans les rues de Tokyo.
C'est alors qu'il fait la connaissance de Saya, une jeune lycéenne intelligente et cultivée avec qui il partage de nombreux points communs.
Entre eux naît un amour fusionnel qui, par un enchaînement fâcheux des circonstances, va les conduire à leur perte.

Avec ce roman à troix voix, l'auteur nous entraîne dans une histoire d'amour tragique où les protagonistes, engoncés dans le silence et les codes sociaux que leur impose la société japonaise, vont perdre pied et se trouver au bord du gouffre.
Au-delà du thème de l'amour impossible, universel et sans frontière, "Saya" est une vision du Japon moderne, codifié, hermétiquement cloisonné, où sous le libéralisme de façade, les conventions dominent.
S'il lui manque un brin d'empathie pour être totalement satisfaisant, c'est néanmoins un bon roman que propose ici Richard Collasse, qui permet d'appréhender plus justement la mentalité nippone.
Prix Culture et Bibliothèques Pour Tous 2010
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Saya est lycéenne, belle, intelligente et ….se prostitue. Au Japon, on appelle ça avoir des rapports subventionnés. Jinwaki est cadre, jouissant d'une très bonne situation et réputation, sûr de lui et de ses compétence professionnelles, il est submergé par la honte quand il se fait licencier sans égard.
Lors de leur rencontre, Saya et Jinwaki ne savent pas encore que ce qui commencera par des rapports subventionnés les mènera à une vraie histoire d'amour, intense et douloureuse. Pour ne pas à avoir à avouer son licenciement, Jinwaki devra jouer un double jeu. A Saya, il mentira par omission, à Kaori, son épouse, il ne changera rien à ses habitudes pour sauver les apparences.
SAYA, surprend et gène parfois. La sensualité et la sexualité sont très présentes dans ce roman ce qui jure un peu avec cette capacité qu'ont les japonais à cacher leurs sentiments. Les personnages empreints de cette culture japonaise où la quête de l'honorabilité est sans fin, semblent avoir du mal à gérer la situation et surfent entre désirs et devoirs.
SAYA, c'est une histoire tragique débutant par le jeu d'une gamine peut-être trop mure pour son âge qui se brûlera les ailes dans le monde des adultes.

Ce roman de Richard Colasse a reçu le prix culture et bibliothèques pour tous 2010.
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La société japonaise, à l'instar des civilisations ancestrales, possède de nombreuses strates où les modes de vie se superposent, se côtoient, se croisent parfois dans la plus grande discrétion, parfois dans des chocs terribles, mais ne se mélangent que rarement. Comme tous les peuples forts, les Japonais possèdent leurs codes comportementaux que la jeunesse transgresse, que la globalisation caricature, que le temps érode chaque jour un peu plus. On peut survoler le Japon sans jamais le voir, on peut y vivre des années sans jamais le connaître ou le comprendre. On ne peut y pénétrer que par des portes, encore faut-il quelqu'un pour les ouvrir.

Si Richard Collasse n'est et ne sera jamais un Japonais dont le sang a coulé dans les veines des Nakatomi du VIIe siècle, il n'en a pas moins le regard aiguisé, l'attention subtile et la présence discrète, après trente années de pratique professionnelle, sociale, culturelle et familiale de la société japonaise, dans toute sa diversité, son histoire et son actualité.
Si son premier roman "La Trace" — paru au Seuil en 2007 — fleurait bon la nostalgie d'un Japon des années soixante-dix au sein d'une couche aisée de la société (voir l'article à ce sujet), son deuxième roman "SAYA" nous éclabousse de la réalité contemporaine aux mille contrastes, en passant du glissement feutré des cloisons de papiers des habitations traditionnelles à la cruauté des "love hotels" aux murs recouverts de tissu noir, aux bruits de pas étouffés dans la moquette des couloirs, où l'on réserve à l'heure ou à la nuit en délivrant son code de carte bancaire sur écran tactile.
À travers trois vies, trois personnages éloignés en apparence, que le destin se charge de manipuler grâce à des "incidents" invisibles, une tragédie se joue sous nos yeux impuisants de lecteurs étrangers, fascinés par l'éternité des rôles.
Qu'en penseront les Japonais? Difficile à savoir par avance, même s'il a réussi à les stupéfaire avec son premier roman.
Même si par certains points, Richard le Français révèle ses origines, il nous offre avec SAYA une vision sur le Japon des villes organisé en cercles concentriques, où chaque jour sur le trajet du retour du travail, l'homme peut faire une halte — pour boire entre collègues ou s'offrir une prostituée — avant de rentrer chez lui, où sa femme lui a fait couler un bain et lui a débouché une bière.

D'un style simple, voire modeste, parfois encombré de noms de lieux qui servent plus le décor que la compréhension, l'intrigue est parfaitement ciselée : trois narrateurs, trois personnages, trois facettes de la même histoire, suivis d'un quatrième qui dévoilera la globalité en reliant les faits.
Si cette intrigue est très actuelle — accessoires électroniques omniprésents, licenciements économiques, crise mondiale —, la tragédie, elle, est bien éternelle, même si les héros d'aujourd'hui peuvent choisir de se sacrifier sous une rame de métro plutôt qu'au bout d'une lame de sabre.

Richard Colasse a passé plus de la moitié de sa vie au Japon. Il y a épousé une femme, adopté la langue, le rythme des affaires. Malgré ses charges professionnelles, sociales et familiales, il prend le temps d'écrire. Est-ce là une forme de remerciement à ce pays qu'il a adopté, qui l'a adopté aussi?
A lire entre ses lignes, à entrer dans son univers, il semble que Richard n'a pas fini de nous surprendre. SAYA est un véritable voyage au fond de l'âme japonaise. Merci à lui de nous avoir entrouvert la porte.
Lien : http://dominiquelin.overblog..
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Avis assez mitigé sur ce roman.
On a certes une belle histoire d'amour entre un quadragénaire et une lycéenne, mais beaucoup de "choses" m'ont fait tiquer à sa lecture, tant dans les explications trop présentes dans le récit, que dans la construction. le récit est fait par trois voix : le mari, la femme, la lycéenne. Pourtant ça n'a rien d'un triangle amoureux puisque mari et femme ne font plus que cohabiter depuis des années (sans doute l'auteur a-t-il -trop à mon goût - cherché à s'emparer des questions sociétales, la femme désoeuvrée en l'occurrence, ou la lycéenne qui a des rapports tarifés, la crise économique qui laisse sur le carreau de nombreux cols blancs etc....) J'y ai trop vu un plan établi notamment dans la construction des personnages : Saya, la lycéenne, surdouée et brillante - ça existe certes - qui maîtrise le français et qui lit, au lieu de... je ne sais pas ...l'écume des jours, un livre sur les massacres au Rwanda, et qui bien que sans problème se prostitue pour aller écouter les au moins quinze heures d'opéras de l'Anneau du Nibelung de Wagner ! Lui, Jinwaki, est aussi un fan de musique, quand a-t-il le temps d'assouvir sa passion, on ne sait pas, il travaille tout le temps, mais va au concert avec les partitions pour les suivre ! Bref un mélange de snobisme et de romantisme un peu naïf.
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Ce que nous dit Richard Collasse dans ce roman, c'est une fois de plus son amour du Japon. On le suit facilement, comme toujours, sur ce chemin. Une narration agréable, à la première personne, 'classique Collasse'! Trois personnages à écouter, même s'ils parlent tous de la même voix (c'est un peu là le hic), mais sans vous en dire plus, un quatrième personnage vous expliquera pourquoi... restons mystérieux! Pour le reste, les femmes sont encore dans des rôles très stéréotypés, je me lasse du coup.. Heureusement, il y a cet amour pour le pays qui sait regarder là où ça fait mal, et l'on se régale!
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
J'ai regagné mon bureau au troisième étage du magasin, slalomant entre les cartons de marchandise, bousculant sans m'en rendre compte les personnes qui se trouvaient sur mon passage. Les employées intérimaires s'arrêtaient pour me laisser passer en me saluant d'une brève inclinaison de la tête. Elles ne savaient pas, elles ne sauraient pas. Tout juste constateraient-elles que j'ai disparu et qu'un nouveau responsable m'avait remplacé, qui l'ânonnerait chaque matin avant l'ouverture des portes le même discours lénifié supposé les encourager pour le reste de la journée. Nous étions interchangeables, tous sans exception. Même costume sombre, même coupe de cheveux, même absence d'imagination, même trajectoire sans histoires... Comment ne m'en étais-je pas aperçu plus tôt ?
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