AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782221222089
638 pages
Robert Laffont (21/02/2019)
  Existe en édition audio
3.55/5   150 notes
Résumé :
"L'homosexualité dans le clergé est une question très sérieuse qui me préoccupe." Pape François
Le célibat des prêtres ; l'interdiction du préservatif par l'Église ; la culture du secret sur les affaires d'abus sexuels ; la démission du pape Benoît XVI ; la misogynie du clergé ; la fin des vocations sacerdotales ; la fronde contre le pape François : un même secret relie toutes ces questions. Ce secret a longtemps été indicible. Il porte un nom : Sodoma.
... >Voir plus
Que lire après SodomaVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (38) Voir plus Ajouter une critique
3,55

sur 150 notes
Je n'aime pas me cantonner au seul roman, premier, second ou multiple, français ou pas ; je n'aime pas être rangée dans une petite boite, lire comme tout le monde, ce que tout le monde lit. Et parfois, j'aime bien sortir vraiment des rails, et m'engager sur un terrain qui pourrait s'avérer glissant voire polémique.
Cet essai sur l'homosexualité au Vatican en avait tous les ingrédients. A l'inverse ce fut un ouvrage dénué de jugement, sans effet racoleur, teinté d'humour, parfois, mais surtout très éclairant sur un phénomène qui au fond ne m'a guère surprise sur le fond, mais effarée sur son ampleur annoncée par son auteur.

Pourquoi me direz-vous consacrer plus de 600 pages à l'homosexualité au Vatican, et plus généralement au sein de l'Eglise catholique ? Après tout, chacun est bien libre de faire ce qu'il veut de ses fesses, entre adultes consentants ; ce qui se passe sous la soutane ne nous regarde pas. Sauf que la sexualité est depuis 50 ans une obsession de l'Eglise catholique, qui n'a de cesse de nous prescrire ceci ou cela, nous interdire tel ou tel comportement, et nous promettre les enfers dans certains cas. Charité bien ordonnée commence par soi- même… Dans ce domaine, l'hypocrisie règne en maître.

« Plus un prélat est homophobe, plus il a de chance d'être lui-même homosexuel. Ces conservateurs, ces « tradi », ces « dubia » sont bien les fameux « rigides qui mènent une double vie » dont parle si souvent François. »

Dans cette grande enquête menée sur tous les continents et s'appuyant sur de nombreuses ressources et d'innombrables entretiens, Frédéric Martel a cherché à comprendre « la psychologie collective et l'homosociabilité généralisée », et à expliquer les comportements, les discours homophobes , l'hystérie autour de l'usage du préservatif en pleine pandémie de Sida, les « affaires » qui ont éclaboussé l'Institution, jusqu'à la démission surprise de Ratzinger et la prise de conscience du Pape François qui n'a pas les coudées franches pour réformer, si ce n'est un peu, les choses.

Martel avance également une des raisons de la baisse des vocations sacerdotales que l'on observe depuis les années70. Avant la libération sexuelle, un adolescent gay ou qui doutait s'engageait dans le sacerdoce ; de paria dans la société civile, il devenait initié dans l'Eglise. Tout était caché, restait « à l'intérieur de la paroisse » ,la question de a chasteté vis-à-vis des femmes ne se posait ainsi pas !Le tout était de rester dans » le placard », pourvu que l'on soit discret, et l'homosexualité si décriée au dehors était tolérée voir mise en valeur quand il s'agissait de promotion au sein de la hiérarchie.

Martel ne dénonce en rien le fait d'être ou pas homosexuel, mais l'hypocrisie qui règne à son sujet, et à propos de ses dérives de la part de certains prélats qui se sont révélés être ou supposés être de véritables prédateurs sexuels, et/ou à propos de ceux qui ont fermé les yeux en raison de leur propre homosexualité de peur que celle- ci soit révélée.

« En stigmatisant les homosexuels en Afrique, l'Eglise les contraint à se cacher. Ils se réfugient dans les séminaires pour se protéger et ne pas avoir à se marier. »

« L'homosexualité fut l'un des ressorts de ma vocation. le sacerdoce célibataire est un problème pour un prêtre hétérosexuel ; c'était une aubaine pour le jeune gay que j'étais. C'était une libération. » Parole de prêtre italien.

Cet essai est judicieusement construit. D'abord, il traite du pontificat actuel sous la forme d'un état des lieux, et en dressant une sorte de feuille de route pour le pape François. Puis, il reprend successivement et chronologiquement les trois avant -derniers pontificats (à savoir ceux de Paul VI, Jean-Paul II (le pire selon l'auteur) et Benoît XVI plus mystique d'administrateur et vite dépassé par les évènements) en expliquant comment s'est installé le double langage et le durcissement de la morale sexuelle dans l'Eglise en même temps que s'installaient les affaires, les prélats et autres dignitaires dans une sorte de bulle d'impunité.

De tout cela, on constate la grande misère affective du clergé catholique, sa solitude ; Et parce qu'un homme reste un homme, avec ses sentiments, ses désirs, son corps, et que l'institution s'arque boute sur des principes d'un autre âge, une morale archaïque, on en arrive à des situations invraisemblables, des comportements abjectes. Cette morale d'un autre temps éloigne l'institution des fidèles.

Il y aurait tant à dire sur ce livre qui m'a passionné d'un bout à l'autre. le travail de l'auteur est remarquable, fouillé, précis, abondamment documenté.

Je laisse l'auteur conclure en l'approuvant mille fois…

« Et même si personne n'ose encore l'avouer publiquement dans l'Eglise, tout le monde sait qu'on ne pourra pas mettre fin aux abus sexuels des prêtres tant qu'on n'abolira pas le célibat, tant que l'homosexualité ne sera pas reconnue dans l'Eglise pour permettre aux prêtres de dénoncer les abus, et tant que les femmes ne seront pas ordonnées. »

Lien : https://leblogdemimipinson.b..
Commenter  J’apprécie          467
"Secret", "secrets", "le secret le mieux gardé du Vatican", "obscur", "inexploré", "la face sombre des nuits sombres", "interdite", "au coeur du Vatican", "la nuit", "des organisations", "des réseaux", "clandestins", "les clefs pour comprendre"... blablabla. Rien à f* du Vatican dont je ne pense aucun bien personnellement, mais je constate que la gauche fait du conspirationnisme décomplexé à fond les ballons. Ce qu'elle reproche à "l'extrême droite", en fait... ce n'est pas vraiment le conspirationnisme en soi; c'est plutôt d'empiéter sur son monopole. Et puis, quel scoop, cette histoire d'homosexualité au Vatican! Il y a beaucoup de pékins à être restés enfermés dans un placard pendant 55 ans et à ignorer qu'un pape nommé Paul VI a été élu en 1963? Enfin, c'est marrant cet acharnement contre les catholiques seuls... Je note que les cibles autorisées - voire obligatoires - sont étroitement sélectionnées par les médias en 2019: les "mâles blancs", les "catholiques", etc. Tout le reste, pas touche! Un livre médiocre qui s'adresse à la paresse intellectuelle et au ronronnement du politiquement correct. J'ajoute que je trouve la couverture ignoble. Ignoble. On n'imagine pas le scandale public, avec l'équivalent, s'il s'était agi d'une autre religion...
Commenter  J’apprécie          390
Ce livre était à écrire. Frédéric Martel l'a fait.
Fruit de quatre années d'enquêtes, d'interviews, d'études, ce livre présente sans jugements ni à-prioris les faits, rien que les faits.
Résultats de ceux qui ont accepté de parler, ceux qui ont osé dire et ceux qui, par leur silence, n'en n'ont pas moins exprimé.
Aucune concession, aucune hypocrisie dans ce qui nous est révélé : la réalité certes brutale mais ô combien nécessaire.
Les clans homosexuels (et non le « lobby ») sortent des pénombres vaticanesques et l'homosexualité assumée ou pas, pratiquante ou pas, en « amour d'amitié » ou plus se révèle à travers pays, diocèse, simple curie…
Que les choses soient claires et répétées, il s'agit ici d'homosexualité et non de pédophilie : confusion parfois entretenue par certains protagonistes et non des moindres. Le scandale de la pédophilie est évoqué et malheureusement y sont montrées les dérives du sacro-saint silence et de la protection des coupables jusqu'à Benoît XVI, allant jusqu'à oublier les victimes.
Le propos du livre dénonce l'hypocrisie entourant cette homosexualité non assumée à l'extérieur, allant jusqu'à la condamnation violente tout en étant (souvent) vécue et/ou pratiquée (parfois jusqu'à l'excès) derrière les murs du Saint-Siège ou dans les quartiers, bars, hôtels et autres lieux de la prostitution. Un schéma presqu'identique se retrouve dans beaucoup de grandes villes des pays évoqués dont l'Amérique latine constitue le fleuron.
Les nombreux motifs qui tentent de justifier ce refus de la vérité sont développés : hiérarchie, jalousie, argent, peur de s'assumer, etc…
Se dressent rivalités, magouilles, injustices, mépris, compétitions qui transparaissent dans les témoignages et la logorrhée de certains cardinaux, évêques, nonces, monsignori, prêtres… qui contribuent à ternir l'image sacrée maintenue à regret depuis des siècles.
Protections liées parfois à la politique, souvent à l'argent (luxe effréné), guerres entre clans homosexuels, caricatures (ex. la capa magna du cardinal Burke), manipulations et j'en passe sont le lot de ce monde cloisonné dont on ne peut que se réjouir de son éclatement.
Un fil rouge dans ce livre, celui du « Poète », Arthur Rimbaud, l' « extra-lucide »dont les citations montrent à quel point, plus d'un siècle plus tard, la difficulté de révéler et de mettre à mal ce système qui brisa tant d'existences est difficile.
Un livre qui permet de comprendre les positions, les déclarations alambiquées de l'église catholique.
Un livre qui peut déranger car il rappelle que :

1. le pis est non seulement l'hypocrisie mais aussi le combat que ces religieux mènent contre ce qu'ils sont et les interdictions et condamnations qui en découlent.
2. ce combat de façade contre l'homosexualité masque la lutte contre la pédophilie avec une évolution positive depuis l'arrivée de François.
3. le refus de reconnaître l'évolution de la société (famille recomposée, mariage des prêtres, ordination des femmes, contraception…)

Une des conséquences est que l'église catholique en perte de vitesse depuis quelques décennies continue de perdre du crédit (il suffit de voir les derniers scandales depuis la parution du livre pourtant récent) et comme dit l'auteur, bien des choses restent à écrire !!!
Tous ces problèmes conduisent à des problèmes de corruption (politique, financière…) et aboutissent à un affaiblissement de la croyance pratiquante en cette église.
Ce livre me renforce dans l'idée qu'il m'est difficile d'accepter qu'un poids culpabilisateur puisse encore peser sur la conduite morale à adopter.
Que ce livre soit un révélateur, une prise de conscience, une réflexion donnant lieu à une « parole habitée » et Frédéric Martel aura gagné la récompense suprême de ces années de recherches sociologiques intenses.




Commenter  J’apprécie          304
On ne peut qu'admirer la richesse et la profondeur de cette enquête tragiquement sidérante, qui permet de comprendre bien des énigmes vaticanes, fournissant « la » clé de lecture indispensable. Il est important que les catholiques la lisent sans préjugés, car comprendre ce qui y est décrit est la seule chance pour cette religion de se sauver et de perdurer. On peut regretter – mais ce sont des détails – les multiples et inutiles anglicismes, une certaine auto-complaisance et des redites et des décalages sans doute dus au fait que les chapitres n'ont pas été écrits dans l'ordre de leur lecture. Un ouvrage impressionnant et capital.
Commenter  J’apprécie          370
Quelles que soient les intentions de l'Auteur, quel que son passif puisse être, son livre est solidement étayé et m'a appris des choses très neuves, alors que j'étais - je le constate à ma surprise et à mon intérêt dans la lecture - inconsciemment persuadé d'à peu près tout connaître sur certains sujets. J'avais tort.

Je ne citerai que le cas de Montini, alias Paul VI (très officiellement "saint de l'Église catholique" depuis Bergoglio!) Paul VI, l'artisan résolu du désastre de Vatican II dont les statistiques nous montrent qu'il a provoqué, dès les dix premières années de la "réforme", un effondrement suicidaire de la pratique – laquelle pratique passait en France de 57 pour cent à 21 pour cent (rapport Marty) pour dégringoler aujourd'hui à... 1 pour cent! Effondrement conscient, et contre lequel non seulement le Vatican ne prit aucune mesure de redressement doctrinal, mais qu'il chercha très visiblement à accélérer, ce qui en dit long - les alibis invoqués en 1962-1968 ne tenant plus du tout - sur la volonté destructrice des instigateurs.

Avec ce livre, j'ai découvert un certain nombre d'éléments, dont j'ai personnellement vérifié l'exactitude, et qui étaient pour moi tout à fait nouveaux. Ainsi, concernant Paul VI, je n'ignorais pas les archives de l'Ispettorato speciale di Polizia, dépendante de la Direzione Generale della Pubblica Sicurezza, la "GESTAPO" ("OVRA") du Duce sur les frasques de Montini, à l'époque "Primo Minutante" à Rome, qu'on raflait en plein ébat dans les bordels. Je n'ignorais pas les dossiers déclassifiés du C.I.A. sur Paul VI, où visiblement, les Américains se réjouissent d'avoir sur Paul VI un puissant moyen de pression: ses turpitudes sexuelles avec de jeunes et beaux garçons (grasses plaisanteries, au passage, de salle de police: après son élévation au pontificat, en 1963, le nom "Paolo Sex" émaille les rapports du CIA. le SDECE - prononcer "sdeck" - quant à lui, l'appelait... "Popaul"!) Toutes choses qui sont brutalement remontées à la surface quand le scandale des réseaux pédophiles du diocèse de Cloyne a éclaté en 2010-2011, et que la très courageuse juge d'instruction Yvonne Murphy a établi le Cloyne Report.

Je n'ignorais pas les rapports de Paul Hoffmann, le très respecté journaliste du New York Times, correspondant à Rome de l'organe de presse américain, sur la sexualité active de Montini. Ni les révélations de Franco Bellegrandi, chambellan du Vatican et correspondant de l'Osservatore romano, révélations prouvées par la suite, et dont il n'est pas permis de douter. Ni l'autobiographie de l'écrivain anglo-irlandais Robin Bryans. Ni, évidemment, les scoops à sensation de Roger Peyrefitte qui, le premier, s'était délecté, conformément à sa triste habitude, à dévoiler les moeurs de Montini et l'identité de ses amants les plus célèbres: l'acteur Paolo Carlini, d'abord, qui joue le rôle du coiffeur dans les Vacances romaines avec Gregory Peck (Carlini, décédé en 1979, n'a jamais démenti), et Hugh Montgomery ensuite.

Ce qui j'ignorais complètement, en revanche, c'était tout ce qu'explique M. Martel relativement au langage codé du "catéchisme de l'amour". Il est vrai que l'Église ne parlait jamais d'amour avant Vatican II, elle parlait de Charité (caritas, agapé). le mot très "malaisant" d'amour dans la bouche des curés post-conciliaires, mis à toute les sauces, et rabâché constamment, m'était seulement apparu, pendant cinquante ans, comme une ridicule adaptation de l'Église, via son aggiornamento, au vocabulaire des hippies californiens, ce que semblaient confirmer le statut de Jésus Christ superstar (opéra rock très Vatican II) – sottise dont Jean Yanne s'amusait au cinéma – et l'encouragement par Paul VI du courant soi-disant charismatique qui est en fait du pentecôtisme californien (ce que Jean Raspail, dans ses articles du Figaro, appelait la "religion vaudoue"). le mot "charismatique" dans ce sens était d'ailleurs une invention de Paul VI en personne.

Sans doute, il y avait du vrai dans ce que je croyais savoir. Cependant, mes observations restaient très superficielles. le livre de M. Martel brise les tabous et dévoile le fond de l'affaire. On apprend ainsi que Paul VI entretenait une correspondance avec deux théologiens homosexuels français, Jean Guitton et Jacques Maritain, usant de langage codé pour évoquer "l'amour-amitié entre hommes". Naturellement, avec cet "amour"-là, nous ne sommes plus DU TOUT dans le registre de la Caritas! Or, c'est au cours de tels échanges, nous explique M. Martel, qu'on fait allusion à Pierre et Jésus comme à un couple tout ce qu'il y a de physique. le livre m'a tellement ouvert les yeux que j'ai interprété de façon totalement neuve, dernièrement, la diffusion d'un documentaire absolument lamentable de Bern – comme tous les documentaires de Bern à mon goût, mais celui-ci était particulièrement gratiné – où Marie-Madeleine est présentée comme étant jalouse du lien qui unit Jésus à Pierre! Ai-je surinterprété? Eh bien, si je m'en tiens aux révélations de M. Martel, je ne le crois pas. Autrement dit, pour moi, il y aura eu un avant et un après la lecture de Sodoma, ce que je peux dire de bien peu de livres.

En somme, le livre de M. Martel m'a donné à réviser une foule de notions et d'objets que je connaissais superficiellement: les dédicaces à saint Pierre dans les lieux de débauche de Jean Cocteau, l'étrange catéchisme Pierres Vivantes des évêques de France publié au début du premier septennat de Mitterrand, puis rejeté par le Vatican lui-même pour impudicité. Bref, je conçois désormais les choses sous un autre angle absolument. En épilogue de cette critique, un paradoxe. Peu de temps avant ce livre, j'avais lu les mémoires de Henri Guillemin dont la malhonnêteté intellectuelle est proverbiale. C'était une époque où la gauche bourgeoise, dont il était un pilier de bien-pensance malgré ses protestations d'esprit révolutionnaire (prononcées du fond de sa villa suisse), était volontiers homophobe, comme on dit aujourd'hui. Approuvant, on s'en doute, Vatican II, Guillemin ironise implicitement contre les résistants à ce bouleversement et lâche un de ces sarcasmes venimeux et gratuits qui étaient sa marque de fabrique contre deux catholiques notoirement homosexuels, Julien Green et Jacques Maritain, supposés se plaindre que le nihilisme de Vatican II fasse table rase de l'essentiel. Or la lecture de Sodoma prouve que l'ironie n'est certainement pas dans le camp de Guillemin, et que c'est plutôt ce dernier qu'on serait en droit d'accabler de ses sarcasmes!

Ce livre m'a indigné. Il ne m'a pas indigné à cause de sa démarche que je trouve au contraire salutaire. Il ne m'a pas indigné parce que je serais homophobe. L'homosexualité ne m'a jamais posé de problème. Non, ce qui est indigne et révoltant n'est absolument pas à ce niveau. Comme pour M. Christian Combaz qui, lui non plus n'a aucune raison d'être homophobe – Combaz, dont j'écoutais récemment une émission intéressante, le scandale est pour moi celui de l'imposture. de l'immense, de la colossale imposture de Paul VI et de Vatican II: voilà l'infamie.
Commenter  J’apprécie          70


critiques presse (2)
Bibliobs
25 février 2019
Avec Sodoma, on cesse de rire. Ce que l'auteur décrit avec minutie, c'est autant un monde qu'un système [...] En effet, l'homosexualité décrite par Martel est à la fois honteuse, homophobe et misogyne.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Bibliobs
25 février 2019
Rares sont les tentatives de rompre ce mur du silence. Et il ne fait aucun doute que le livre de Frédéric Martel, Sodoma, en est une honorable. L'homosexualité est encore le domaine le plus obscur et le plus inexploré de ce monde, où elle est largement répandue bien qu'expressément interdite.
Lire la critique sur le site : Bibliobs
Citations et extraits (22) Voir plus Ajouter une citation
la « Testimonianza » de Mgr Viganò montre au moins une chose que nous allons comprendre dans ce livre : tout le monde se tient et tout le monde semble mentir au Vatican. Ce qui fait écho aux analyses de la philosophe Hannah Arendt sur le mensonge dans Les Origines du totalitarisme ou dans son célèbre article « Vérité et politique » : elle y suggérait que « quand une communauté se lance dans le mensonge organisé », « quand tout le monde ment sur tout ce qui est important », et en permanence, quand on a « tendance à transformer le fait en opinion », à refuser les « vérités de fait », alors le résultat n’est pas tant que l’on croit les mensonges, mais que l’on détruit « la réalité du monde commun ».
Commenter  J’apprécie          30
...les temps ont changé et nous sommes passés en Europe et en Amérique, depuis les années 1980, de la criminalisation de l’homosexualité à la criminalisation de l’homophobie.
Commenter  J’apprécie          10
Pour le cardinal Barbarin, la situation aussi se retourne. Le chantre des anti-mariage gay est convoqué par la police lyonnaise et subit un interrogatoire de plus de dix heures, avant d’être cité à comparaître par la justice. Dix victimes d’abus sexuels l’accusent d’avoir couvert des faits
graves de pédophilie et des agressions sexuelles sur mineur, commises par un prêtre de son diocèse. Bientôt, plus de cent mille Français signeront une pétition pour demander sa démission. Il est reproché à Mgr Barbarin de ne pas avoir dénoncé les agissements du prêtre quand
il en fut informé et de l’avoir maintenu en fonction, au contact d’enfants, jusqu’en 2015. D’autres abus commis par des prêtres sous son autorité – portant à huit le nombre de cas – éclatent peu après. Au total, l’opinion publique découvre stupéfaite que plus de vingt-cinq
évêques ont couvert méthodiquement plus de trente-deux prêtres accusés de tels forfaits, avec trois cent trente-neuf victimes présumées (selon les révélations du site Mediapart en 2017). Un véritable « Spotlight français ».
Commenter  J’apprécie          90
— Comment sais-tu que ce sont des prêtres ?
— J’ai du métier ! Je les identifie tout de suite. Les prêtres sont parmi les clients les plus assidus ici. On les reconnaît à leur croix lorsqu’ils se déshabillent.
— Mais beaucoup de gens ont une croix, une médaille de baptême ?
— Non, pas une croix comme ça. On les reconnaît de loin, même quand ils se déguisent en bourgeois. On le sent à leur attitude, beaucoup plus coincée que les autres clients. Ils ne sont pas dans la vie…
— Ils sont malheureux, poursuit Christian. Ils ne vivent pas ; ils ne s’aiment pas. Leur travail d’approche, leur petit jeu, le portable à l’oreille pour se donner de la contenance, une vie sociale, alors qu’ils ne parlent à personne. Je connais tout ça par coeur. Et surtout, moi j’ai
des réguliers. Je les connais. On parle beaucoup. Ils se confessent. Moi aussi j’ai une croix autour du cou, je suis chrétien. Ça crée des liens ! Ils se sentent plus en sécurité avec un orthodoxe, ça les rassure ! Je leur parle de Jean-Paul II que j’aime beaucoup, en tant que Roumain ; je
suis imbattable sur ce pape. Et puis, un Italien ne nous mène presque jamais à l’hôtel. Les seuls qui nous mènent à l’hôtel ce sont les prêtres, les touristes et les policiers !
Commenter  J’apprécie          30
Ils furent nombreux, pourtant, à me décrire ce « placard ». Certains s’inquiétaient de ce que j’allais révéler. D’autres m’ont dévoilé les secrets en chuchotant, puis, bientôt, à haute voix les scandales. D’autres encore se sont montrés bavards, excessivement bavards, comme s’ils avaient attendu toutes ces années pour pouvoir enfin sortir du silence.
Une quarantaine de cardinaux et des centaines D’évêques, de monsignori, de prêtres et de « nonces » (les ambassadeurs du pape) ont accepté de me rencontrer. Parmi eux, des homosexuels assumés, présents chaque jour au Vatican, m’ont fait pénétrer leur monde d’initiés.
Commenter  J’apprécie          60

Videos de Frédéric Martel (17) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Frédéric Martel
C à vous https://bit.ly/CaVousReplay C à vous la suite https://bit.ly/ReplayCaVousLaSuite
— Abonnez-vous à la chaîne YouTube de #CàVous ! https://bit.ly/2wPCDDa —
Et retrouvez-nous sur : | Notre site : https://www.france.tv/france-5/c-a-vous/ | Facebook : https://www.facebook.com/cavousf5/ | Twitter : https://twitter.com/CavousF5  | Instagram : https://www.instagram.com/c_a_vous/
Au programme : Édito de Patrick - Raoult simple blâme Invité : Franz-Olivier Giesbert, journaliste et éditorialiste au magazine “Le Point” • La 5ème vague peut-elle influer sur l'élection présidentielle ? • Covid-19 : toujours de vives tensions aux Antilles • Ciotti / Pécresse : la surprise du congrès LR • Éric Ciotti, Éric Zemmour : mêmes combats ? • Franz-Olivier Giesbert raconte son De Gaulle • Éric Zemmour, professionnel de la nostalgie La Story : • É. Zemmour : meeting à haut risque pour les chaînes infos Invité : Frédéric Martel, journaliste • Démission de Mgr Aupetit, archevêque contesté • Liaison fatale au diocèse de Paris • Faut-il revenir sur le célibat des prêtres ? • L'Église de France s'enfonce dans la crise • Comment l'Église de France « digère » le rapport Sauvé Le 5/5 : • Visite controversée d'E. Macron en Arabie Saoudite • « Jihad squad » : la guerre des mots aux États-Unis • « Johnny à peu près », la collection inattendue • Téléthon : faites un don au 3937
+ Lire la suite
autres livres classés : vaticanVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (426) Voir plus



Quiz Voir plus

Littérature LGBT Young Adult

Comment s'appelle le premier roman de Benjamin Alire Saenz !?

Aristote et Dante découvrent les secrets de l'univers
L'insaisissable logique de ma vie
Autoboyographie
Sous le même ciel

10 questions
40 lecteurs ont répondu
Thèmes : jeune adulte , lgbt , lgbtq+Créer un quiz sur ce livre

{* *} .._..