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EAN : 9782070771936
416 pages
Gallimard (16/05/2007)
3.13/5   23 notes
Résumé :
" Malraux et moi, ce fut une grande histoire, et j'aimerais trouver pour en parler aujourd'hui les accents de ma passion d'alors, qui exaspéra souvent mes amis les plus intimes, et fit rigoler les autres. J'éprouve la même difficulté que les gens qui racontent un premier amour. Je l'aime toujours, bien sûr, mais mon cœur ne fait plus un bond en voyant ses photos, mes joues ne se mettent pas en feu à chaque fois que j'entends prononcer son nom, mon cœur n'est pas "br... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Causerie au coin du feu avec Alix de Saint-André et Pierre Desproges pour le champagne.

Elle est une auteure qui se situe dans l'article et le grand reportage journalistique de chez « Elle » qu'elle assume avec beaucoup humour ce qui en fait quelqu'un de très plaisant et de très intéressant en ce qui concerne sa connaissance du milieu littéraire microcosme essentiellement parisien, huppé et confidentiel (blop)


Avec ce livre elle nous livre une rétrospective du siècle dernier (et avant) sur ces objets littéraires que sont Malraux, Proust accessoirement Chateaubriand et Rousseau (pour la fessée), quatre types qui « volent haut » et sur son vécu du conflit en Bosnie-Herzégovine, la gestation de son roman a priori sur la famille Malraux dont elle sympathise avec la fille et la panthéonisation de Malraux.

Une journaliste qui a la foi et qui l'assume avec humour , mauvaise foi et sainteté
Un ouvrage qui commence comme une critique des « grands hommes » qui vire assez subtilement en demi teinte à un exutoire vers un éloge du féminisme littéraire.
Thuriféraire de Malraux, Homme de droite à « anti mémoires » on l' illumine de plusieurs point de vues le sien, celui de Sophie de Vilmorin son « infirmière et secrétaire » et ultime amante  ensuite de moindre façon mais déterminant celui de sa fille à titre posthume
Thuriféraire de Proust, mondain pseudo aristocratique Homme au sept tomes de testaments (Malraux est l'antinomie littéraire du (petit) Marcel, c'est Céleste, qui en parle le mieux :femme de ménage (Marcel, je dois changer les draps !) /cuisinière ( compote et oeufs brouillés ratés) /gouvernante /confidente ( cancans du Ritz)/gratte- papier( pour les becquets)/...
Thuriféraire de Chateaubriand, type sympa monarchiste ne dépareille pas du lot, Homme à mémoires
Et Rousseau… avec lui c'est pas le grand amour ... trop populacier, Homme à « confessions »

Alix survole donc ce siècle avec beaucoup de professionnalisme, d'élégance et de hauteur, donc de féminisme, modéré toutefois de respect pour des grandes bourgeoises catholiques bien nées et vernissées conformes à l'esprit de l'époque la belle oui c'est le grand écart mais bon... et d'un peu trop esprit saint! On ne descend jamais en dessous du panthéon, brillant et feutré : âmes roturière s'abstenir (blop)

Elle dépeint cette intelligentsia parisienne qui est la sienne , montre les filiations subtiles des uns et des autres et qui se cooptent, rattache sans cesse les faits, les acteurs, entre eux par des liens pratiquement familiaux et donc merveilleux microcosme, gotha inaltérable et bien né qui repose essentiellement sur l'intelligence dont la féminine. Relie les grands hommes entre eux pour mieux les opposer et disserte sur le sexe de anges car elle y croit.


On part des « ex grands hommes extérieurs » indéracinables pour descendre aux « grands hommes intérieurs » qu'on égratigne allègrement avant d' arriver enfin à la « femme actuelle» (Sophie et elle-même ) dans toute sa splendeur  (blop)

« Déshabiller saint Pierre pour habiller sainte Paule» c'est l'exercice auquel s'est livré Alix de Saint -André, bonne catholique de droite malgré le fait que cela soit un péché « d ‘envie » celui d'orgueil n'étant pas dans son caractère .
Une curiosité, bien renseignée, c'est hype mais quand même un peu exalté par la copine Sophie et puis ici on comprend difficilement la reprise des mises en exergue des egos de ces « grands hommes » qui tous veulent veulent être « le dernier des nôtres » On a du mal a comprendre si en fin de compte ce sont des « grands hommes » ou pas mais on apprend vite qu'« il n'y a pas de grandes personnes » (tournure impersonnelle) et si c'est Malraux qui le dit et le curé!

On n'a pas échappé à la « madeleine » ( mais avec le thé) mais heureusement il y a les anges et saint -Augustin « Je me suis tourné vers moi-même et je me suis dit: Mais toi qui es-tu? Et j'ai répondu un homme. » Une grande personne?

(« Et blop » fait Pierre Desproges : imaginez un bouchon de champagne qui saute ... et du bon Alix n'est pas du genre à boire du tord-boyaux)
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Keisha et SagnesSy m'avaient donné envie de découvrir ce livre à la fois littéraire et loufoque, et je me suis autant régalée qu'elles à cette lecture !

Il faut dire qu'Alix de Saint-André commence très fort avec une description féroce du pensionnat catholique pour jeunes filles où elle passe son adolescence. Heureusement une prof de français leur donne un jour une dictée tirée de « La condition humaine » et là c'est le choc. Elle tombe littéralement amoureuse de ce livre et surtout de son auteur. Comme une midinette, elle va tout lire sur Malraux, regarder ses passages à la télévision, l'écouter à la radio, admirer ses photos… Il va pratiquement régir sa vie puisqu'elle fera tout comme lui, de la littérature, du journalisme, du reportage de guerre,… Jusqu'à devenir une spécialiste de son oeuvre et faire des conférences sur le sujet.

Et elle va aussi passer le reste de la littérature au tamis de Malraux, notamment Proust et Chateaubriand. Bref elle vit au rythme de Malraux, et son rêve est de rencontrer Florence (fille de). Son rêve finira par devenir réalité et elle deviendra une intime de celle qui lui permettra d'en savoir encore plus sur le grand homme.

Comme dans ses autres livres (j'ai lu « Garde tes larmes pour plus tard » sur Françoise Giroud, et « En avant route » sur Compostelle), elle est passionnée, drôle, cultivée, mordante, exubérante, bref très attachante. Cela donne des livres complètement déséquilibrés, avec des passages inoubliables, et d'autres que l'on saute tellement c'est long et hors sujet. Mais on lui pardonne ses pages un peu confuses et on ne se souviendra que de son enthousiasme communicatif et de sa capacité à parler de littérature avec un tel naturel.

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En 1940 Malraux interroge sur la confession l'aumônier du Vercors, qui termine ainsi "Et puis, le fond de tout, c'est qu'il n'y a pas de grandes personnes."

Jusqu'ici, Alix de Saint-André, c'était En avant, route! et le voyage à Compostelle (son tour viendra) mais une fois le nez dans ce récit je ne l'ai guère lâché. le fil conducteur en est Malraux (pour moi, depuis l'étude de la condition humaine au lycée nos chemins ne se sont plus croisés, autant dire qu'Alix de Saint-André allait devoir être convaincante), avec lequel elle est tombée en amour grâce à une de ses professeurs en lycée privé bien catholique.

Ses années d'étudiante sont narrées avec un tel allant, un tel humour, la famille de son amie parisienne Pia est tellement pittoresque (et fan de Proust) que je me suis royalement amusée dès le départ. Comme j'ignorais tout d'Alix de Saint-André (surtout son passage à la télévision ou au Figaro Magazine ou Elle), c'était parfait, je l'ai suivie en Bosnie (pendant la guerre), au Panthéon (transfert des cendres de Malraux) et à l'écriture de ses romans (dont un en Série Noire!).

Ce livre est dédié à Florence Malraux, une fille de, mais discrète et inspirant une grande admiration à Alix. Je ne connaissais rien de rien à la vie de Malraux (sauf un épisode disons artistique en Asie du sud-Est et "Entre ici, Jean Moulin"), et ce fut une occasion agréable d'en savoir plus, sans pour autant vouloir me jeter sur ses oeuvres, désolée.

Une citation de Maraux, "Proust est un anti-Chateaubriand. Chateaubriand est un anti-Rousseau. j'aimerais être un anti-Proust et situer l'oeuvre de Proust à sa date historique" servit à une thèse en Lettres (indigeste selon ses dires) et plus tard dans le livre à de plus longs développements sur Saint-Augustin, Rousseau (qu'elle déteste avec ferveur), Chateaubriand et Proust (je bois du petit lait).

Bref, tout cela donne sans doute une impression de décousu, mais c'est parfaitement plaisant à lire, bien écrit, plein d'humour, sans vacheries inutiles (bon, Rousseau, OK) et sans temps morts (on sent là la journaliste, je pense)
Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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C'est tout simplement une superbe découverte que la lecture de ce livre « génialissime » ! On rentre tout de suite dans l'univers de l'auteur, pas toujours drôle (l'univers, pas l'auteur !), au départ, mais qu'elle parvient avec un véritable talent et un sympathique recul à nous rendre amusant.
Même si son parcours est à cent lieues de ma vie, certaines de ses phrases reflètent exactement ce que je pense, notamment à propos de la religion.
Son humour et surtout son immense culture littéraire donnent envie de se plonger dans les livres pour apprendre, encore apprendre car elle est la preuve vivante que l'on peut être très cultivée et rester abordable et simple.
En arrivant au passage où elle décrit sa participation à une émission de Canal +, j'ai fini par aller sur Internet pour enfin voir à quoi cette étonnante bonne femme pouvait bien ressembler ! Et, oh surprise, je me suis rendue compte que je la connaissais effectivement de vue mais jamais je n'aurais pensé qu'elle puisse écrire des choses aussi intéressantes.
Sa passion pour Malraux, cependant, n'a pas, en ce qui me concerne, été communicative. Par contre, elle m'a donné envie de retenter de lire Proust, que j'ai toujours voulu découvrir sans trop oser l'aborder.
Beaucoup de lectures en perspective, donc, après avoir rempli ma « mission » de jury littéraire !
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Il n'y a pas de grandes personnesAlix de Saint-André

Ecrivaine après avoir été journaliste de presse écrite (Le Figaro, Magazine, Elle) et de télévision sur Canal +, Alix de Saint-André dans un récit dont elle voue au départ un amour pour Malraux, mélange les souvenirs de sa vie d'enfant sur le banc de l'école à sa condition d'adulte, des réflexions et des citations qui au fil des pages, au fil des âges, Malraux n'est plus cet amour inconditionnel et fait rencontrer Proust puis Chateaubriand dans une écriture parfois sur un ton journalistique voire sur un ton au rythme engagé dans les griefs de sa vie.

Ce que j'aime dans ces récits autobiographiques est de mieux connaître un auteur, sa façon de penser, son témoignage, et si l'on apprend par ses écrits, on peut être aussi déçu, lorsqu'il ne s'attache pas nécessairement aux plaisirs du lecteur et discourt, là en l'occurrence avec elle-même, comme une forme de mémoire qu'elle nous fait partager.

On sent bien dans ce livre qu'il n'a pas été écrit d'un seul tenant et que sa forme change : discours biographique, journalistique, mais l'on peut aussi ressentir une forme de compte à rendre ; peut-être pour Florence Malraux à qui elle dédicace ce litre par une seule phrase bien trempée sans savoir au départ si cela est de l'affection ou de la rancune.
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Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
"Et l'attentat contre les Twin Towers était plus choquant que s'il s'était passé en Europe, à Londres ou à Rome, vieilles dames qui en avaient vu d'autres. A cause de la virginité de cette jeune fille qui n'avait jamais subi d'attaques, et qu'on pensait inviolable, New York avait perdu son innocence." (PP. 306-307)
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"Il n'existe plus de religieuses à l'école Saint-André ni ailleurs dans l'enseignement privé. Les bonnes soeurs y sont une race en voie d'extinction que personne n'a songé à protéger" (p.63)
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"Ce ne sont pas les petits garçons qui imitent les grands quand ils jouent à la guerre, mais les hommes qui imitent les enfants quand ils font la guerre" (p.124)
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"Mais on ne reproche pas à un type qui vous a tendu la perche de vous l'avoir mise dans l'oeil". (p. 307)
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"Quand on est la femme d'un génie, on la boucle et on lui fait la cuisine" (p.31)
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Videos de Alix de Saint André (9) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Alix de Saint André
Longtemps journaliste pour Le Figaro, Elle ou Canal +, Alix de Saint-André a quitté ce secteur pour se concentrer sur l'écriture et rencontre un succès constant. Aujourd'hui, elle raconte l'histoire du "Home Pasteur", une pension de famille dans le 7e arrondissement de Paris dans "57 rue de Babylone, Paris, 7e", chez Gallimard. 
Retrouvez l'intégralité de l'interview ci-dessous : https://www.france.tv/france-5/la-grande-librairie/
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