C'est l'histoire d'un traducteur qui traduit un livre sur David Grey, un traducteur qui traduit un livre d'Abel Prote, un auteur français de renom. David Grey s'échine à faire le travail de traducteur demandé par un auteur bien exigeant et peu regardant des contraintes imposées du métier. Sauf que le fond et la forme de ce roman, écrit par un mystérieux auteur américain, ne plaisent pas du tout à notre traducteur surnommé Trad, lequel va alors prendre son envol et s'évertuer à améliorer le texte original, au point de faire de ce roman d'un autre le sien. Au point de devenir le maître des personnages et d'en faire ce qu'il veut. Au point de se venger de son statut non reconnu de traducteur. La vengeance littéraire a sonné !
L'idée est géniale, merveilleuse, bienvenue pour tout traducteur ! Enfin un roman dédié à ce beau métier dévalorisé car peu reconnu par le public, pourtant seul lecteur de ces auteurs de l'ombre.
Brice Matthieussent dépeint avec précision et de façon acerbe la malheureuse condition du traducteur qu'on oublie, qu'on ignore. Sa vengeance prend forme lorsqu'il repense complètement le texte et s'affranchit de l'histoire originelle pour la faire sienne.
Seulement voilà, si le début est prometteur, la suite est carrément décevante. On assiste à des passages extrêmement longs portant sur les ébats sexuels parfois sadiques des personnages principaux dont on n'a strictement rien à faire. le problème, c'est que le sexe prend une part importante du récit et à mes yeux le gâche puisque ne lui apporte absolument rien. Tous ces passages m'ont lassée, énervée même à la fin quand le personnage féminin principal, Doris, après s'être tapé Abel Prote et David Grey, s'envoie en l'air de façon plutôt trash et sans raison apparente (ne venez pas me dire que c'est Trad qui l'a écrit, même cette raison n'est pas valable !) avec Trad et vit avec. On tombe dans le cliché total du Happily Ever After dont on aurait pourtant cru
Matthieussent vacciné, lui qui a traduit des centaines de romans et qui a une plume assez développée.
Au final, je n'ai pas vraiment aimé, j'ai même été déçue car au-delà des 80 premières pages, on tombe dans une mise en abyme constante et difficile à suivre saupoudrée à outrance de scènes sexuelles limite malsaines.
Nota Bene : je lis ces pages mi-mai, alors que cela fait des semaines qu'il pleut et fait froid comme au mois de mars, pour finalement voir écrit à la page 293 : "En cette mi-mai il fait chaud à Paris"... Quel pied de nez !!
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