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EAN : 9782378803827
272 pages
L' Iconoclaste (05/10/2023)
  Existe en édition audio
3.74/5   1277 notes
Résumé :
Un roman réconfortant, qui défend une médecine fondée sur la bienveillance et l'écoute.

Le docteur Jean est généraliste dans une ville du Sud-Ouest. En ces temps de déserts médicaux, sa salle d'attente est toujours pleine et il soigne tout le monde. Ce médecin de famille n'a pourtant rien de classique.

Sous le masque de ce personnage romanesque, se révèlent le quotidien du docteur Baptiste Beaulieu et son regard engagé, plein d'empathie... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (197) Voir plus Ajouter une critique
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sur 1277 notes
« Où vont les larmes quand elles sèchent » ?

Je ne le savais pas Baptiste, avant de lire ton livre… Elles vont là où elles peuvent… Elles vont là où on leur permet d'aller…

Avant de lire les histoires et les pensées de Jean, les gens qu'il rencontre, ceux qui le bouleversent, ceux qui le mettent en colère, des visages et de leurs histoires qu'il gardera longtemps en mémoire, je te suivais sur les réseaux. Depuis combien de temps toutes ces anecdotes et tous ces coups de gueule ? J'ai perdu le fil du temps… « Où vont les larmes quand elles sèchent » est un condensé de tout cela… mais pas seulement.

Jean vit avec un fantôme, tu as réveillé le mien… Tu sais celui qui dort là-bas, bien au fond, là où c'est si bien capitonné qu'il n'a aucune envie d'en sortir. Un peu comme cet enfant qui vit le long de la colonne vertébrale de sa mère lors d'un déni de grossesse. Il est là sans l'être vraiment, discret, presque invisible.

Mon fantôme à moi est en colère. Un peu comme Jean. Tout le temps. de temps en temps, la colère explose, mais je n'avais jamais percuté que c'était le petit fantôme qui la provoquait. Maintenant, j'ai compris. le fantôme n'est plus petit, il a grossi, il a envahi tous les espaces laissés disponibles à l'intérieur de moi. Et il a faim. Faim de mots, faim de vengeance, faim de cris.

Moi je sais « Où vont les larmes quand elles sèchent »… Elles vont sur le fantôme et elles le brûlent comme de l'acide pour qu'il s'énerve encore un peu plus. Pour qu'il sorte. Pour que ça sorte. Avant je ne savais pas, maintenant je sais. Sauf que si je pleure, il va se mettre en colère. Alors j'essaie de ne pas pleurer… Je garde tout ça dans la marmite et j'attends qu'elle soit pleine à exploser. Ce jour-là, vaut mieux ne pas être dans les parages. Les 125 gr de beurre deviennent des kilos, y a plus une voiture qui circule à l'horizon.

« Quand un adulte est en colère, c'est qu'il a peur. »

Mais peur de quoi ? Alors, en fonction des situations vécues dans la semaine, j'ai essayé d'analyser de quoi j'avais peur. Et tu sais quoi ? J'ai réussi à chaque fois. Parce que quand on trimballe mon genre d'enfance (« Ce qui empêche d'avancer, c'est de croire que le passé, c'est du passé. ») où l'on doit être le plus invisible et le plus transparent possible, la peur fait partie intégrante de soi.

« (…) parfois, on ne sait plus comment se défendre contre la vie, et on ne devrait pas s'en vouloir : on fait ce qu'on peut avec nos digues personnelles, et parfois on est débordé – on est seulement humain. »

Depuis que je te suis Baptiste, j'ai appris beaucoup de choses sur le métier de soignant. « Où vont les larmes quand elles sèchent », raconte l'hôpital, là où on meurt, les urgences, les con-frères, la maladie et la solitude. Puis, un départ en cabinet privé de ville et des patients qui t'ont marqué. Ils sont beaux tes patients Baptiste, ils ont de la chance de t'avoir. C'est si élémentaire de demander la permission d'examiner le corps d'un autre… et pourtant, j'ai fait un petit tour d'horizon personnel, et les résultats ne sont pas brillants… Les « violences médicales » (ne m'en veux pas si je les appelle comme ça) se situent aussi souvent dans les mots. J'ai entendu un grand nombre de conneries dans ma vie, surtout après avoir été soignée dans un autre pays !! Si j'avais eu du beurre…

Les violences gynécologiques sont bien plus sournoises parce qu'au fond, on sait pourquoi on vient… Il y a comme une monarchie de droit divin dans ce genre de cabinet : tu te tais et tu fais ce qu'on te dit. Et si par bonheur tu pars accoucher, tu peux tomber sur ces con-frères qui dégainent élégamment leurs outils de boucher pour couper tes chairs sans te demander ton avis en te balançant « il est rentré, va bien falloir qu'il sorte ! » C'est vrai ce que tu dis Baptiste « Une patiente qui dit oui à un examen, si elle dit non après, on doit l'entendre. Ne pas l'entendre, forcer, relativiser une douleur, un refus, c'est inacceptable. Ce n'est pas déontologique. C'est manquer de respect aux droits humains élémentaires. »

Alors, j'ai pris un plaisir fou à être le témoin privilégié de ta relation si singulière avec tes patients : Monsieur Soares, Madame Moreno, Madame Chahid, Josette, Madame Gonzales. Chacun raconte son histoire, mais à travers eux, tu en profites pour glisser des thématiques fondamentales telles que la maladie et les souffrances du corps, le bonheur, les violences faites aux femmes, la peur, la mort… en mélangeant, humour et gravité. « Où vont les larmes quand elles sèchent » est un dialogue entre ton lecteur et toi, un partage d'histoires à travers lesquelles on (ré)apprend des choses essentielles. On se glisse également derrière le bureau du médecin qui, loin d'être un surhomme, est juste un homme, avec ses faiblesses, ses mauvais jours, et des envies de hurler que le monde est injuste. « Ça manque vraiment aux gens, d'avoir quelqu'un qui s'intéresse à eux. Juste de temps en temps. »

Faut que je te parle de la citation de Nietzsche et de la tienne qui est tellement plus juste ! (pardon Nietzsche)« Tout ce qui ne me tue pas me rend plus fort. Oui, peut-être. Tant mieux. Pour certains, ça doit marcher. Mais pour les personnes que ça a rendu plus fragiles ? Plus sensibles ? Plus chancelantes ? Parfois, ce qui a été fait ne peut être défait, c'est comme ça. Ce qui ne nous tue pas nous brise en mille morceaux. Alors oui c'est joli la mosaïque, mais c'est long à assembler. » En mille morceaux. Quand on a compris ça, on devient sans doute un meilleur médecin. Hors maladies sérieuses et diagnostiquées, les douleurs récurrentes ont presque toujours une raison d'être. Mais quand on ne sait pas écouter, on finit par rendre sa blouse en balançant « faudra apprendre à vivre avec ma p'tite dame ». Tu sens le vécu ? Avant, quand j'étais plus jeune, je ne disais rien. Aujourd'hui, je boycotte, mais je dis pourquoi. Je vois alors de grands yeux étonnés qui ne comprennent pas d'où vient cette « hystérie toute féminine »… Maintenant, je vais leur dire d'aller lire Beaulieu, « Où vont les larmes quand elles sèchent » et tous les autres, et de prendre des notes.

Je ne peux pas terminer sans parler de ton rapport aux frangines. C'est beau, un homme qui se bat pour la cause des femmes, pas seulement pour l'idée, mais aussi parce qu'il voit/sent où est le noeud dans le coeur des frangines. Est-ce facile d'être une femme en 2023 ? Non. Est-ce que ça s'arrange ? Ça dépend sur qui tu tombes. Y a toujours des cons pour se plaindre du cancer du sein de sa femme… C'est vrai qu'on ne parle pas assez de la branlette espagnole. C'est quand même un sujet phare dans l'histoire de l'humanité. C'est amusant (je dois bien le reconnaître) de voir un homme rentrer dans le lard d'autres hommes pour leur incapacité à prendre des décisions, leurs habitudes à se reposer sur les femmes/mères, leurs comportements supérieurs et leurs problèmes d'érections. J'aime quand tu montres du doigt les prédateurs, les violeurs, les cogneurs… Tous ceux qui provoquent dans nos vies ces instants de vigilance permanente. « Comment peut-on, nous les hommes, rendre les femmes aussi vigilantes ? Aussi suspicieuses ? Et surtout quel poids mental énorme pour vous de devoir être ainsi en permanence aux aguets ! » On se sent moins seules, nous, tes frangines. Tu as l'intelligence du coeur, la plus noble et la plus prévenante.

« Où vont les larmes quand elles sèchent » aborde également la mort puisque ton métier c'est de maintenir la vie. Qui est le mieux placé pour parler des corps qui souffrent, de tous ceux qui se battent au quotidien pour une main posée sur l'épaule, un mouchoir tendu, un sourire rendu ? « Si la santé, c'est le silence des organes, la maladie chronique est un brouhaha permanent, une vraie maternelle pendant la récréation. » L'empathie n'est pas un mot vain et personnellement cela me rassure un peu sur l'humanité. « Je crois que je soigne pour abaisser la température du gros thermomètre méchanceté. » Certaines de tes réflexions font sacrément cogiter et je veux que tu saches à quel point j'ai été sensible à cette prise de parole, et cet échange permanent de questionnements avec ton lecteur. Tu lui poses beaucoup de questions, et il prend le temps de chercher les réponses. J'ai pris ce temps. Peut-être que contrairement à d'autres, je pense que la littérature peut nous élever, voir nous sauver… en mettant le doigt sur un élément qui permet d'y voir plus clair. Quand soudain tout s'illumine, que le lecteur comprend quelque chose de fondamental sur sa propre existence, c'est un cadeau immense.

J'aurais encore énormément de choses à dire tellement « Où vont les larmes quand elles sèchent » est dense. Avant d'aimer l'auteur, j'aimais l'homme. Maintenant j'aime en plus tes cris à l'écrit, ta poésie, ta vision de « l'après », ta perception du bonheur, tes doutes, ta faillibilité, tes yeux qui regardent vraiment, ton corps qui écoute totalement, ta confiance en nous en partageant ce qui t'a touché et les visages gravés. Loin d'être triste, « Où vont les larmes quand elles sèchent » est un roman sensible, profond et lumineux sur les humains en général et la vie en particulier. Je finis sur cette phrase, bouée lancée à la mer : « Sans doute qu'on ne devrait jamais remettre à plus tard, parce qu'il est toujours plus tard qu'on ne le pense dans la vie. » Merci.

Lien : https://aude-bouquine.com/20..
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Interne à l'hôpital, au SAMU, Jean reçoit l'appel d'une maman en détresse. Son fils, âgé de 6 ans, convulse. Mais, parce qu'elle s'est trompée d'adresse, 42 au lieu de 24, le SAMU arrive au bout de 12 minutes au lieu de 6. Une erreur fatale puisque l'enfant décédera quelques jours plus tard. Pour Jean, c'est un drame dont il ne se remet pas. Quelques jours de vacances, un retour à l'hôpital qu'il quittera très vite. Aujourd'hui, Jean, à 36 ans, est médecin de famille dans un petit cabinet. Il gomme ainsi l'asymétrie entre soigné et soignant et le cabinet est un lieu plus propice à l'échange. Pour autant, depuis le drame, le jeune homme est incapable de pleurer. Aussi a-t-il décidé de prendre la plume pour raconter les rencontres, les anecdotes, les pathologies... en espérant, peut-être secrètement, comprendre pourquoi ses larmes ne veulent plus couler...

À travers le personnage de Jean, et au moyen d'un long monologue, Baptiste Beaulieu nous raconte son quotidien de médecin de campagne. Empreint d'une extrême empathie, de dévouement, de sincérité, parfois d'humour ou de colère, il se penche sur ce quotidien surchargé, sur ses patients sur leurs petits bobos et leurs maux, sur leurs silences parfois. Des anecdotes plus ou moins tristes, plus ou moins graves ou drôles, des rencontres touchantes et émouvantes pour la plupart. S'il soigne, Jean, avant tout, écoute. Ce qui se dit et se qui se tait. Ce qui se murmure. Avec clairvoyance, il fait état du monde médical en dénonçant notamment le manque de moyen et de temps, les personnes âgées délaissées, les démunis, la violence conjugale, le manque de respect... Autant de sujets plus ou moins graves que l'auteur réussit à rendre passionnants, poignants et universels d'autant qu'il ne manque ni d'humour, ni de tendresse, ni de compassion. Tout sonne juste et vrai. Aussi, c'est avec beaucoup d'émotions que l'on quitte Alvaro, Josette et tant d'autres et le coeur serré que l'on laisse Baptiste Beaulieu sécher ses larmes...

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Il est toujours intéressant de se pencher sur le cas d'une star des réseaux sociaux, qui réussit l'exploit de maintenir son activité de médecin, tenir une chronique sur France Inter et remplir son compte Instagram aussi régulièrement (et depuis peu en ayant endossé le rôle de père). Qu'est-ce qui plaît tant chez Beaulieu ?

Ce dernier roman au titre incroyablement niais (à se demander comment on a pu le laisser passer) consiste en une succession d'anecdotes et de portraits de patients, qui sonnent aussi faux que celles dont l'auteur nourrit Instagram à la petite cuillère, narrées avec un panel d'expressions toutes faites (« ne paie pas de mine », « j'en ai gros sur la patate »), des dialogues au kilomètre, des phrases qui tirent à la ligne (ça fait sans doute plus sérieux), des détails cracra (pourquoi pas, c'est un fétichisme comme un autre et l'auteur s'y vautre complaisamment)… Mais surtout, on a l'impression qu'il ne sait jamais quel ton adopter selon ce qu'il raconte : un passage triste sera déclamé avec des tentatives d'humour catastrophiques, et on n'en manque pas entre les Urgences et le cabinet médical. Littérairement, c'est simple, cela n'a aucune personnalité, c'est une tambouille de lieux communs sans style, mais qui tente des métaphores pas toujours très heureuse (l'inénarrable comparaison avec les souvenirs de tendresse amoureuse qu'on pourrait transformer en mégots – des déchets puants remplis de nicotine et de produits toxiques donc – à garder sur soi pour quand on se sent seul ! ).

Et sinon, quel est le fil rouge de ce « roman » ? C'est que Jean, le narrateur, n'arrive plus à pleurer en dépit de toutes les histoires pathétiques (au sens premier de « pathos ») auxquelles il est confronté. Il y revient sans arrêt, c'est sa marotte « c'est si triste, mes larmes se sont taries blablabla, où se sont-elles enfuies blablabla ». Ce dont on ne se rend pas compte au premier abord, outre son niveau d'écriture et de narration qui ne vole pas plus haut que le fond du panier de centaines d'ouvrages auto-publiés (et non relus sérieusement), et qui étreint dans un deuxième temps, c'est le mépris (essentiellement des hommes hétéros, ces ordures) et la flagornerie dégoulinante (envers les femmes, ces héroïnes toujours si bonnes et irréprochables) qui suintent à toutes les pages de ce pseudo-roman. le tout pose quand même une question cruciale : les patients qui défilent chez BB apprécient-ils l'idée de se retrouver dépeints de façon aussi caricaturale (sur son compte Instagram ou dans ses bouquins), et de subir toute son arrogance après lui avoir confié leur corps, leur intégrité et s'être ouvert avec un sentiment de sécurité ? Ça en devient très gênant au fil des pages. L'Iconoclaste qui a nous habitué à prendre plus de risques sur ses publications n'en a pris aucun avec celle-ci, qui de toute évidence n'est là que pour alimenter la trésorerie de la maison.
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Je remercie #NetGalleyFrance et les Éditions Audiolib pour la découverte de la version audio de #Oùvontleslarmesquandellessèchent de Baptiste Beaulieu lu par par Thomas Marceul.

Baptiste Beaulieu nous propose ici un témoignage romancé. Il a modifié son prénom, mais on distingue assez facilement les traits de l'auteur derrière Jean, cet ancien urgentiste fraîchement converti en médecin généraliste (ou médecin de famille). Il nous livre une galerie de portraits, plus ou moins malades, plus ou moins mourants, plus ou moins secourables ou au contraire, charitables. A travers ses patients et patientes, Baptiste Beaulieu nous confie ses traumatismes, ses peines, ses coups de gueule (contre les pseudo thérapeute, les hommes violents, la bêtises et la méchanceté de manière générale) et ses coups de coeur pour des corps meurtris, des visages vaillants, des regards résolus ou apaisants...

J'ai aimé écouter Thomas Marceul lire les mots de Baptiste Beaulieu. L'écriture est fluide, accessible, simple et très émouvant. La voix est chaleureuse, naturelle, dynamique et expressive. Les deux hommes font preuves de beaucoup de bienveillance, de sincérité, d'humour, chacun à leur manière. L'interprétation, la diction et la justesse de Thomas Marceul servent parfaitement le rythme narratif, les maux et les mots de l'auteur ! Encore une belle découverte audio grâce à Audiolib ! Merci
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Une vraie pépite !

"Où vont les larmes quand elles sèchent" est un roman-témoignage d'un médecin généraliste qui raconte les histoires de ses patients sur un ton plein d'humour et avec beaucoup d'humanité !

A découvrir chez @Audiolib grâce à la lecture très expressive et émouvante de Thomas Marceul qui rend l'écoute très agréable !

Jean a trente-six ans. Il fume trop, mâche des chewing-gums à la menthe et fait ses visites de médecin de famille à vélo. Il a supprimé son numéro de portable sur ses ordonnances. Son cabinet médical n'a plus de site Internet. Il a trop de patients : jusqu'au soir, ils débordent de la salle d'attente, dans le couloir, sur le patio.

Tous les jours, Jean entend des histoires. Parfois il les lit directement sur le corps des malades. Il lui arrive de se mettre en colère. Mais il ne pleure jamais. Ses larmes sont coincées dans sa gorge. Il ne sait plus comment pleurer depuis cette nuit où il lui a manqué six minutes...

Je remercie @Audiolib et @NetGalleyFrance de m'avoir permis de découvrir ce livre audio qui m'a fait beaucoup rire, mais m'a aussi beaucoup émue.

J'ai trouvé que le style oral de Baptiste Beaulieu, qui tient un blog intitulé "Alors Voilà !", se prêtait parfaitement à une lecture audio puisque le narrateur Thomas Marceul parvient à rendre ce témoignage très dynamique et vivant grâce à son intonation bien marquée qui donne du rythme à l'intrigue sous forme de "tranches de vie". Son flux narratif s'adapte à l'état d'esprit dans lequel se trouve Jean quand il raconte ses mésaventures tragi-comiques lors de ses consultations.

Je ne me suis pas ennuyée une seconde car le personnage principal, Jean, est plein d'humanité et l'on éprouve de l'empathie pour lui. Il se sert de l'humour comme d'un bouclier, un échappatoire pour affronter le deuil, les maladies incurables ou les violences conjugales contre lesquels il se sent impuissant, en colère.

Ce livre aborde aussi le thème de l'homosexualité avec beaucoup de délicatesse puisque Jean est un médecin gay qui doit faire face à l'intolérance de certains patients. Un bel hommage à tous les médecins généralistes !

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critiques presse (4)
Liberation
13 novembre 2023
Baptiste Beaulieu, confronté à la souffrance physique et psychique, s’inspire de sa profession pour ce sixième roman : ces visages qui défilent dans son cabinet, il s’en souvient par devoir.
Lire la critique sur le site : Liberation
MadmoizellePresse
07 novembre 2023
Avec sa plume vive, drôle et poétique, le romancier tisse des histoires de femmes et d’hommes rencontrés à son cabinet, comme autant de condensés d’humanité. Et se livre aussi derrière la blouse blanche.
Lire la critique sur le site : MadmoizellePresse
Actualitte
07 novembre 2023
Sans tomber dans une critique sociale dithyrambique, Baptiste Beaulieu nous invite à regarder la vérité en face, tout simplement. Et, peut-être aussi, à trouver de la beauté dans ce qu’on appelle l’humanité.
Lire la critique sur le site : Actualitte
LePoint
31 octobre 2023
D'anecdotes hilarantes en coups de gueule vociférants (…), d'éclats poétiques en punchlines volcaniques, Baptiste Beaulieu suture délicatement la plaie d'une humanité terrifiée par la mort, percluse de douleurs, dévorée par sa soif d'amour.
Lire la critique sur le site : LePoint
Citations et extraits (212) Voir plus Ajouter une citation
Vivement qu’ils inventent un sex toy qui sort aussi les poubelles le dimanche soir …
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J'aime mon métier. Certes, parfois j'ai
envie de fermer le cabinet plus tôt avec
une affiche où j'aurais écrit : < J'ai fermé
plus tôt car : ras-le-cul de vos
problèmes. > Parfois, aussi, des gens nous
rappellent que ça vaut le coup. Oui, ça
vaut le coup.
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Que le monde soit dur ne signifie pas qu’il soit sans douceur, et, cette douceur, on peut s’en saisir pour la porter bien au chaud à l’intérieur du cœur. Il y a des médailles plus vilaines.
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- Comment ça va, le moral, en ce moment ?
- C'est-à-dire, docteur ?
- Je sais pas, est-ce que vous vous sentez plutôt heureux ?
- Ouh là ! Je prête surtout attention à ne pas confondre le bonheur et le plaisir, docteur.
(…) Le plaisir, c'est ce qui me distrait de mon chagrin habituel, docteur. Un peu comme la météo et le climat. C'est pas la même chose. Parfois j'éprouve du plaisir, et c'est comme s'il faisait beau temps. Ça ne veut pas dire que le climat est meilleur. Mais quand il fait beau souvent, on finit par se dire : tiens, cette année, le climat a été clément. Voilà.
- Et il est comment le climat, cette année ?
- Comme la Bretagne, docteur. À chier.
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Les hommes ont beaucoup trop confiance en eux, bien plus que les femmes, parce qu'ils naissent avec des testicules et un pénis, c'est tout, même que c'est pour cette raison qu'ils se pensent légitimes à exercer un tel niveau de violence sur autrui en toute impunité. Faudrait que les nanas arrêtent toutes de simuler l'orgasme, pour que les mecs sachent une bonne fois pour toutes combien ils sont irrémédiablement nuls. C'est une idée comme ça. Le début d'une utopie révolutionnaire qui commencerait par là : cesser de mentir aux hommes au sujet de leur insondable médiocrité.
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Videos de Baptiste Beaulieu (44) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Baptiste Beaulieu
Extrait du livre audio « Où vont les larmes quand elles sèchent » de Baptiste Beaulieu lu par Thomas Marceul. Parution numérique le 29 mai 2024.
Commander le livre audio : https://www.audiolib.fr/livre/ou-vont-les-larmes-quand-elles-sechent-9791035416027/
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