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EAN : 9782070314614
384 pages
Gallimard (13/01/2005)
3.5/5   1218 notes
Résumé :
Vous connaissez la fin: tout le monde meurt. Certes la mort arrive à pas mal de gens, un jour ou l'autre. L'originalité de cette histoire, c'est que tous ses personnages vont mourir en même temps et au même endroit. Est-ce que la mort crée des liens entre les êtres ?

Le seul moyen de savoir ce qui s'est passé dans le restaurant situé au 107éme étage de la tour nord du World Trade Center, le 11 septembre 2001, entre 8h30 et 10h29, c'est de l'inventer.<... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (70) Voir plus Ajouter une critique
3,5

sur 1218 notes
Au 107ème étage du World Trade Center, existait un restaurant, le "Windows on the World".
Ce jour-là, à 8h45, un Boeing 747 s'écrasait contre l'immense building d'acier et de verre.
C'était le 11 septembre 2001 et l'Amérique vivait le plus grand attentat de tous les temps et la plus grande tragédie de son histoire.
Carthew et ses deux fils déjeunaient ce matin-là au Windows on the World.
Pendant près de deux heures, avant que les Twins Towers ne s'effondrent, ils ont vécu l'enfer, ne pouvant rien faire d'autre qu'attendre la mort.

Récompensé par le prix Interallié en 2003, ce roman à demi-fictif à une odeur de soufre.
Il relate par le menu, minute par minute, le calvaire qu'ont eu à subir des centaines de personnes, notamment le personnage principal, Carthew, un homme divorcé auquel l'on s'attache d'emblée et que l'on suit, l'estomac noué, tout au long de ces deux heures où il tente désespérément de cacher sa peur à ses deux fils et l'imminence de leur mort, devenue inéluctable.
En parallèle à la tragédie, l'auteur insère son propre itinéraire au moment des faits, mêlant une part de sa propre histoire à celle de la famille américaine.
Confession intime baignée de pensées personnelles, de réflexions sur son existence et son cheminement culturel, familial, amoureux… Un homme qui se laisse aller à des déambulations parisiennes sans se douter que bientôt, dans quelques heures, tous les repères sociaux, mondiaux, moraux, vont éclater en mille morceaux de verre et d'acier mêlés.
Certains passages de ce très beau docu-fiction sont à ce point poignants que les larmes coulent sans que vous puissiez les retenir : les explosions, le feu, la fumée vous prennent à la gorge, les sentiments contradictoires vous animent et vous submergent : incompréhension, stupeur, désarroi, terreur, espoir, rage de vivre…résignation…
Une palette émotionnelle variée et nuancée qui va de l'affliction à l'indignation, de l'espérance à l'impuissance.

Beigbeder est ici très loin des provocations et autre fanfaronnades auxquelles il nous a précédemment habitué.
On y découvre un écrivain bouleversant, infiniment triste et humain, qui utilise le cynisme et l'humour pour masquer une détresse bien réelle, émouvante et profonde.
Bien sûr c'est un livre terriblement dur mais en faisant revivre cette tragédie, l'auteur nous exhorte à nous souvenir, au nom de toutes les personnes qui sont mortes ce jour-là dans des conditions atroces.
Ce devoir de mémoire nous le leur devons bien.
Un livre pour ne pas oublier…Dix ans déjà.
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Sous le regard de Frédéric Beigbeder, nous suivons le destin tragique d'une famille américaine, un père divorcé Carthew Yorston et ses deux fils Jerry et David, partit petit-déjeuner dans une des tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Pour ce faire Beigbeder se place au 56ème étage de la tour Montparnasse « Au ciel de Paris » un an après la catastrophe, et imagine l'itinéraire de ce père et ses deux fils minutes après minutes face au calvaire de cet attentat qui occupe désormais les mémoires meurtries de l'histoire de l'Amérique.
Nous assistons, impuissants, à ce huis clos pesant de la lutte pour la vie d'un père et ses enfants en autres, essayant pour échapper aux flammes de monter au plus haut du gratte-ciel, le ciel, ce ciel qui deviendra les flammes de l'enfer.
Les parallèles dans ce roman sont les réflexions de F. Beigbeder à travers ce père divorcé, l'auteur porte un regard sur sa vie, s'identifie à lui mais apporte également des réflexions pertinentes sur la société, la politique, la consommation, les différences culturelles et religieuses, les conquêtes de l'homme, la puissance américaine... toutes ces évolutions rendent-elles le monde meilleur et les gens plus heureux !
Très différent de ce que j'ai pu lire de cet auteur, même si on reconnaît bien la touche de F. Beigbeder, pour une fois cet écrivain plutôt égocentrique et nombriliste s'intéresse aux autres (sans toutefois omettre de parler de lui c'est sa marque de fabrique !), il dévoile une part d'humanité que l'on a rarement observé dans ces livres, un regard empathique, il décrit l'indicible, imagine cette tragédie et ces victimes avec réalisme. Un récit marquant, lourd d'émotions et de frissons, j'avoue avoir eu parfois le souffle coupé et la larme à l'oeil en lisant des passages douloureux, pour moi de loin le meilleur roman de F Beigbeder.
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Pendant toute la lecture, j'imaginais Jean Dujardin dans le rôle du narrateur. J'avais vu le film « 99 francs » et je n'arrivais pas à m'en détacher. Pas grave, car dans « Windows on the World », roman largement autobiographique pour ce qui concerne le narrateur, Beigbeder semble approfondir son personnage, le sortir de la pub pour lui permettre d'avoir des réflexions plus existentielles, questionnant la mort et le sens de la vie.
C'est un roman magnifiquement construit, sur deux plans, celui de la narration à Paris puis New York, contemporain de l'écriture en 2003, et celui d'un homme et ses deux enfants, prisonniers d'une des tours lors de l'attentat du 11 septembre 2001. On suit les deux cheminements de pensées. D'une manière un peu caricaturale, je dirais que l'un questionne sa vie et l'autre sa mort. D'ailleurs les deux se rejoignent et c'est finalement un peu la même chose. On sent que Beigbeder aime l'Amérique, mais n'est pas dupe non plus. Il y a beaucoup de références culturelles dans ce livre. Un petit clin d'oeil est d'ailleurs adressé à Bret Easton Ellis, dont il n'est pas sans rappeler certaines similitudes dans le propos. Je ferai également le rapprochement avec Houellebecq pour ce qui est du regard aigu, sans complaisance, sur la société occidentale contemporaine.
Bref, vous aurez compris que j'ai beaucoup aimé ce roman. Je n'ai pas attribué 5 étoiles à cause de certaines longueurs et répétitions vers la moitié du livre. Mais c'est un livre que je recommande vivement.
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Laissez les à-priori de côté et laissez-vous tenter par ce Beigbeder déroutant, bien qu'on connaisse tous la fin de l'histoire.

L'auteur nous narre ici le déroulement des deux heures les plus marquantes de ces dix dernières années. Son objectif : cerner l'ineffable qui a changé notre perception du monde, sans tomber dans le pathos et le racoleur. Pour cela, l'auteur fait des allers-retours constants entre la fiction et son propre ressenti, véritable échappatoire à l'horreur, avec une plume légère et émouvante.
Une justesse d'écriture qui permet à Beigbeder de rendre hommage à sa façon aux victimes de ces attentats.

Si d'aucuns pourraient reprocher la désinvolture dont fait preuve l'auteur, il s'agit pour moi d'un positionnement adopté, loin de l'image d'un Beigbeder crispant et inconvenant.

Un livre que l'on n'oublie pas.
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Les ouvrages de Beigbeder sont souvent excessifs. On pouvait donc craindre le pire avec un sujet grave comme les attentats qui ont frappé les deux tours du World Trade Center le 11 septembre 2001.
Et bien, non. Ce récit d'un père prenant avec ses enfants son petit déjeuner, dans le restaurant surplombant Big Apple en ce jour fatidique, s'avère maîtrisé, sans dérapage, ni pathos inutile. La confirmation que Beigbeder est un écrivain doué, mais se laissant malheureusement trop souvent aller à la facilité.
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critiques presse (2)
Chatelaine
06 janvier 2016
On a aimé l’audace du bad boy des lettres parisiennes, qui le premier ose écrire un livre sur ce sujet sensible et son style lapidaire d’une grande sensibilité.
Lire la critique sur le site : Chatelaine
LaLibreBelgique
19 août 2014
Frédéric Beigbeder a peu de chances, a priori, de voir couronné son nouveau roman par le Goncourt, cet automne. Pourtant, à nos yeux, "Oona et Salinger" est son meilleur livre.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (104) Voir plus Ajouter une citation
Ma vie est un désastre mais personne ne le voit car je suis très poli : je souris tout le temps. Je souris parce que je pense que si l'on cache sa souffrance elle disparait. Et dans un sens, c'est vrai : elle est invisible donc elle n'existe pas, puisque nous vivons dans le monde du visible, du vérifiable, du matériel. La douleur n'est pas matérielle ; elle est occultée. Je suis un négationniste de moi-même.
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8 h 30
Vous connaissez la fin : tout le monde meurt. Certes, la mort arrive à plein de gens, un jour ou l’autre. L’originalité de cette histoire, c’est qu’ils vont tous mourir en même temps et au même endroit. Est-ce que la mort crée des liens entre les hommes ? On ne dirait pas : ils ne se parlent pas. Ils font la gueule, comme tous ceux qui se sont levés trop tôt et mastiquent leur petit déjeuner dans une cafétéria de luxe. De temps en temps, certains prennent des photos de la vue, qui est la plus belle du monde. Derrière les immeubles carrés, la mer est ronde ; les sillages des bateaux y dessinent des formes géométriques. Même les mouettes ne vont pas aussi haut. La plupart des clients du Windows on the World ne se connaissent pas entre eux. Lorsque leurs regards se croisent par mégarde, ils raclent leur gorge et replongent illico dans les journaux. Début septembre, tôt le matin, tout le monde est de mauvaise humeur : les vacances sont terminées, il faut tenir bon jusqu’à Thanksgiving. Le ciel est bleu mais personne n’en profite.

Dans un instant, au Windows on the World, une grosse Portoricaine va se mettre à crier. Un cadre en costume cravate aura la bouche bée. « Oh my God. » Deux collègues de bureau resteront muets de stupéfaction. Un grand rouquin lâchera un « Holy shit! » La serveuse continuera de verser son thé jusqu’à ce que la tasse déborde. Il y a des secondes qui durent plus longtemps que d’autres. Comme si l’on venait d’appuyer sur la touche « Pause » d’un lecteur de DVD. Dans un instant, le temps deviendra élastique. Tous ces gens feront enfin connaissance. Dans un instant, ils seront tous cavaliers de l’Apocalypse, tous unis dans la Fin du Monde.
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10h24
J'ignore vraiment pourquoi j'ai écrit ce livre. Peut-être parce que je ne voyais absolument pas l'intérêt de parler d'autre chose. Qu'écrire d'autre . Les seuls sujets intéressants sont les sujets tabous. Il faut écrire ce qui est interdit. La littérature française est une longue histoire de désobéissance. Aujourd'hui les livres doivent aller là où la télévision ne va pas. Montrer l'invisible, dire l'indicible. C'est peut-être impossible mais c'est sa raison d'être. La littérature est une "mission impossible".
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Nous vivons une époque étrange; la guerre s'est déplacée. Le champ de bataille est médiatique : dans ce nouveau conflit, le Bien et le Mal sont difficiles à départager.
Difficile de savoir qui sont les bons et les méchants : ils changent de camp quand on change de chaîne.
La télévision rend le monde jaloux. Avant, les pauvres, les colonisés, les opprimés ne contemplaient pas la richesse tous les soirs sur un écran, dans leurs bidonvilles. Ils ignoraient que certains pays possédaient tout tandis qu'eux ramaient pour rien.
En France, la Révolution aurait eu lieu beaucoup plus tôt si les serfs avaient eu un petit écran pour regarder le luxe des Rois et des Reines.
(...) Ce phénomène est récent : on l'appelle la mondialisation mais son vrai nom est télévision.
La mondialisation est économique, audiovisuelle, cinématographique et publicitaire, mais le reste ne suit pas : ni le politique, ni le social.p.145
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Ecoute, je suis chrétien, il est musulman et t'es juif, ce qui veut dire qu'on croit tous dans le même Dieu, OK? Alors tu te calmes. On a qu'à prier dans nos trois religions, comme ça Dieu aura trois fois plus de chances de nous entendre et d'ouvrir cette goddam door! p.183
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Vidéo de Frédéric Beigbeder
L'écrivaine et philosophe Marianne Chaillan a répondu au décalé et intimiste Questionnaire de Trousp, autant inspiré par celui de Proust que des questions de Bernard Pivot. Site Internet: https://trousp.ch/
0:00 Introduction 0:14 L'amour qui liait Marc Antoine et Cléopâtre en 41 av. J.-C. est-il le même amour qu'il lie aujourd'hui Jay Z et Beyoncé? 2:13 Si votre maison brûle, qu'aimeriez-vous sauver en premier? 6:24 Avec quel écrivain ou philosophe décédé, ressuscité pour une soirée, aimeriez-vous boire une bière au coin du feu? 09:59 Quelle qualité préférez-vous chez L'Homme? 12:02 Si Dieu existe, qu'aimeriez-vous qu'il vous dise, après votre mort? 13:00 Que pensez-vous de cette citation? «Dans la vie on n'a qu'un seul grand amour et tous ceux qui précèdent sont des amours de rodage et tous ceux qui suivent sont des amours de rattrapage.» Frédéric Beigbeder 16:26 Que pensez-vous de cette citation? «L'amant est toujours plus près de l'amour que de l'aimée.» Jean Giraudoux 17:33 Si vous pouviez résoudre un problème dans le monde, lequel choisiriez-vous? 19:47 Peut-on tomber amoureux sur Tinder? 24:48 Qu'est-ce qui vous rend heureuse? 27:29 Quel mot vous inspire le plus de douceur? 27:29 Quel mot vous inspire le plus de douceur? 28:50 Comment imaginez-vous les années 2050? 30:59 Remerciements
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