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François Guérif (Autre)Christophe Mercier (Traducteur)
EAN : 9782743650858
400 pages
Payot et Rivages (24/06/2020)
3.65/5   81 notes
Résumé :
La mort choquante d'une jeune femme retrouvée nue et crucifiée amène Dave Robicheaux dans les coulisses d'Hollywood, au coeur des forêts louisianaises et dans les repaires de la Mafia. Elle avait disparu à proximité de la propriété du réalisateur Desmond Cormier, que Dave avait connu gamin dans les rues de La Nouvelle Orléans, quand il rêvait de cinéma...
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Vous le savez, je suis une inconditionnelle de James Lee Burke et de Dave Robicheaux. Je suis une inconditionnelle du lyrisme de l'auteur lorsque 'il s'agit de la faune, de la flore, des bayous, des marais, des odeurs, de l'alcool et de la musique. Les Cajuns, les Acadiens, les Blancs, les Noirs, les vivants et les morts, les fantômes que tous ces gens portent en eux, oui je suis une inconditionnelle. Mais avec "New Iberia Blues", j'ai vécu comme une histoire de fin. Robicheaux a, plus ou moins, 75 ans, Purcell tout autant j'imagine et j'ai ressenti un trop immense sentiment de déjà vu , ce qui a gâché quelqu'un peu mon plaisir de lecture. La religion, la violence, le remords, la spiritualité, toute cette métaphysique m'a quelque peu agacée. Sincèrement, je crois qu'il y a un temps pour tout. Je crois aussi qu'au bout de ce tout, une retraite s'impose parfois . Une retraite admirable sans feux d'artifices. Noble. C'est ce que je souhaite à Dave Robicheaux. Pour le mieux.
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L'Acadie, comme La Nouvelle-Orléans, est pleine d'excentriques, en grande partie parce qu'elle n'a jamais vraiment été assimilée par l'Amérique. C'est un bon endroit pour être un écrivain, un iconoclaste, un bohémien, ou un alcoolique. Certains cajuns sont virtuellement incompréhensibles pour les étrangers, et cependant ils entretiennent leur accent, la structure inversée de leurs phrases, et oublient le monde extérieur. Si on le veut, l'anonymat n'est qu'à un bateau de distance. le bassin d'Atchafalaya est le marécage le plus vaste des Etats-Unis. Pour le prix d'une péniche, on peut vivre dans des lieux qui n'ont pas de nom, car ils n'existaient pas hier, et auront peut-être disparu demain.
La modernité a été notre perte. Nos ancêtres étaient des fermiers et des pêcheurs expulsés du Canada en 1755 par les Anglais. Naturellement illettrés et pacifiques, incapables de comprendre le choc des empires, les Acadiens ont erré pendant des années avant de s'installer sur le Bayou Teche. C'est peut-être pour cette raison que nous sommes plus tolérants envers les gens qui sont différents, ou qui ont été collectivement rejetés.
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Impossible de tirer la prise et de dire adieu à une série emblématique de la littérature noire qui a débuté en 1991 avec Prisonnier du Ciel mettant en scène la première enquête de Dave Robicheaux, alias Belle-Mèche. On découvrait ainsi, par l'entremise des éditions Rivages et des traductions du regretté Freddy Michalsky, l'oeuvre de James Lee Burke avec son écriture grandiloquente et hypnotique submergeant le lecteur d'émotions et de sensations qui ne sont pas sans lien avec cette région de la Louisiane qu'il sait dépeindre à la perfection. Avec La Pluie de Néon, préquel des aventures de Robicheaux, la série ne compte pas moins de 22 ouvrages qui nous ont accompagnés pendant trois décennies en suivant les péripéties de cet inspecteur hors-norme pouvant toujours compter sur ses partenaires comme Helen Soileau et l'inénarrable Clete Purcel ainsi que sur sa fille Alafair (prénom de la fille dur romancier) qui a grandi avec nous. Il faut admettre que James Lee Burke a su créer, avec tout un ensemble de paramètres subtils, une ambiance et une atmosphère attachante dont on ne peut se débarrasser d'un haussement d'épaule. J'ai ainsi marché dans les traces de Belle-Mèche à un point tel que je me suis rendu du côté de New Iberia pour voir si je ne le croiserais pas dans les rues de la paroisse. Véritables guides touristiques, les romans ne peuvent que vous inciter à découvrir cette Louisiane ensorcelante en dégustant quelques spécialités culinaires dans les restaurants de la Nouvelle-Orléans avant de s'égarer dans quelques bars éloignés du Vieux-Carré en se remémorant quelques scènes emblématiques d'une série policière qui nous marquera à jamais, même si l'on a pu éprouver quelques lassitudes voire même quelques déceptions à la lecture des derniers romans qui sentent tout de même le réchauffé comme c'est malheureusement le cas avec New Iberia Blues, dernier opus traduit de la série.



Ce ne sont pas moins de trois appels pour des cris de femme provenant de la baie de New Iberia qui poussent Dave Robicheaux et sa nouvelle équipière à se rendre à proximité de la propriété de Desmond Cormier, grand réalisateur d'Hollywood qui est revenu dans sa Louisiane natale afin de réaliser son nouveau film. Robicheaux qui a bien connu l'homme dans sa jeunesse en profite pour lui rendre visite afin d'avoir un meilleurs point du vue pour retrouver une éventuelle victime. Et c'est en regardant la mer avec un télescope que l'inspecteur de New Iberia distingue une femme noire ligotée sur une croix flottant au gré du mouvement des vagues. Débute ainsi une série de crimes où l'assassin dispose ses victimes en fonction des représentations des suites du tarot. Déconcerté par ces meurtres d'un genre nouveau, Dave Robicheaux continue d'affronter ses démons tout en tentant de discerner si l'auteur ne pourrait pas être un des individus douteux qui compose l'entourage de Desmond Cormier.



Bien ancré dans la paroisse de New Iberia, le récit fluctue au gré de meurtres qui s'enchainent à un rythme soutenu en reprenant d'une manière plutôt macabre les représentations des personnages emblématiques d'une suite de tarot. Dans ce contexte, Dave Robicheaux continue à porter sur ses épaules toute la douleur du monde et d'un passé qu'il n'a toujours pas exorcisé. Fidéle à lui-même Robicheaux fait du Robicheaux en affrontant les nantis représentés cette fois-ci par Desmond Cormier et son entourage hollywoodien tout en tentant de protéger les personnes de conditions modestes, proies de flics tripoux qui paient parfois le prix fort. On n'en attend pas moins de ses acolytes qui semblent plus en retrait comme Helen Soileau qui continue de veiller sur son vieux pops qu'elle ne ménage pourtant pas surtout lorsqu'il se tourne vers Clete Purcel personnage ingérable de la série qui reste pourtant dans cet opus extrêmement raisonnable. Comme à l'accoutumée on appréciera la dynamique entre ses protagonistes récurrents qui restent toujours bien dans leurs rôles respectifs avec des échanges incisifs qui sont la marque de fabrique de James Lee Burke. Si la dynamique entre ces individus semblent inscrite dans une dimension narrative éprouvée, on espère toujours que le changement viendra de personnages tels que Desmond Cormier ou Bailey Ribbons, nouvelle partenaire de notre détective qui semble tomber sous son charme en dépit d'une différence d'âge importante qui ne fait qu'accentuer sa culpabilité. Mais on savourera surtout le retour de Smiley Wimple, cet énigmatique tueur à gage qui va à nouveau semer le chaos tout autour de lui, ceci pour notre plus grand plaisir. A partir de là on continue à suivre Belle-Mèche dans ses pérégrinations du côté des bars mal famés à écouter du blues en sirotant du Dr Pepper ou du côté des bayous et des quartiers pauvres où il rencontre toujours une galerie de personnages atypiques comme Bella, cette chanteuse de blues aux charmes troubles qui va séduire notre héros.



Une nouvelle fois l'ennui d'une intrigue convenue est compensé par cette ambiance poisseuse et cette atmosphère à la fois chaleureuse et troublante qui font de New Iberia Blues un récit solide qui reste malheureusement sans surprise mais dont on sort tout de même étrangement charmé.





James Lee Burke : New Iberia Blues (The New Iberia Blues). Éditions Rivages/Noir 2020. Traduit de l'anglais (Etats-Unis) par Christophe Mercier.



A lire en écoutant : Sweet Blood Call de Lousiana Red. Album : Sweet Blood Call. 2011 Fat Possum Records.
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Je précise tout de suite que c'est le premier livre que je lis de James Lee Burke, cet ouvrage serait le dernier d'une série, donc je n'ai pas l'expertise des spécialistes de cet auteur.

Ce roman m'a plus. J'ai aimé être embarquée en Louisiane. La Louisiane qui est au premier plan, vivante, envoûtante, enveloppante, parfois entêtante, superbement présente. Et dans ce décor naturel, on accompagne les personnages qui participent à l'histoire, Dave Robicheaux, policier, sa fille Alafair, son compagnon de toujours Clete Purcel, Desmond Cormier, un cinéaste reconnu et beaucoup d'autres. Des meurtres mis en scène, des flics véreux, la mafia, des prostituées, une chanteuse de blues, un monde du cinéma pas très net, des fantômes du passé qui refont surface et c'est parti.

J'ai dégusté ce voyage en Louisiane durant les 550 pages du livre, la faune et la flore des bayous, sa moiteur, son dépaysement. Au delà de l'intrigue policière que je ne mettrai pas plus que ça en avant, j'ai aimé suivre le parcours des personnages, plus ou moins cabossés par la vie, dans l'ambiance fort bien dépeinte de cette région. J'ai trouvé en James Lee Burke un excellent conteur.
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Une femme est retrouvée flottant dans le bayou, crucifiée. Robicheaux et sa nouvelle partenaire sont chargés de l'enquête, alors que d'autres meurtres sont commis.

Ce livre est un tome 22 et je n'ai pas lu les précédents. Il peut se lire indépendamment pour ce qui est de l'enquête, mais ça m'a posé problème pour les personnages et leur contexte. Je pense que pour cette série, c'est compliqué de débarquer après autant de tomes. Il y a des rappels de ce qui s'est passé précédemment, suffisamment pour qu'on puisse suivre, mais il m'a clairement manqué des éléments de compréhension, surtout que certains personnages, hormis le héros et son acolyte, semblent récurrents.

Le livre est qualifié de roman noir plutôt que de roman policier et je comprends pourquoi. Avant d'en arriver à la dernière cent-cinquantaine de pages, on passe beaucoup plus de temps à explorer les états d'âmes des protagonistes et des relations entre eux ou de leur relation à leurs addictions, ou autres problèmes personnels, qu'à se pencher sur l'enquête. Ne pas savoir comment ils en étaient arrivés là, malgré les différents rappels, m'a handicapée dans ma lecture, je l'avoue.

Le gros point fort du roman est son ambiance. On est avec Dave et ses comparses dans le bayou, l'Histoire de la Louisiane et son contexte social pèsent sur l'ensemble du récit. D'autre part, l'auteur fait la part belle à l'introspection. Les personnages sont cabossés par la vie et il est plus question de tout ça que de l'enquête.

A côté de ça, on baigne un peu beaucoup dans la testostérone. Des mecs « virils » (entendez violents et sexistes), vétérans du Vietnam, nostalgiques du vieux sud, qui font « justice » eux-mêmes avec un tas d'armes et des femmes qui sont soit victimes, soit sous la protection de ces mecs. La seule femme ayant un peu de pouvoir ne semble être là que pour approuver les comportements délirants de Dave quand ils sortent du cadre légal de l'enquête. Si je ne savais pas qu'un des tomes de la série a été adapté avec Tommy Lee Jones, j'aurais bien vu Clint Eastwood dans le rôle du vieux flic hanté par le Vietnam et prêt à buter ses suspects.

Il y a une critique acerbe d'Hollywood et de sa corruption morale et une plongée dans la violence du crime organisé. Je n'ai pas trouvé que ça apportait grand chose à une intrigue qui souffrait déjà de pas mal de longueurs.

A part l'ambiance que j'ai trouvée bien retranscrite, je n'ai pas spécialement apprécié cette lecture. Trop long, trop introspectif et pas assez concentré sur l'enquête pour mon goût. Je ne regrette pas d'avoir testé, mais je ne compte pas en lire plus, ce n'est pas ce que je recherche dans un roman de ce genre.
Lien : https://bienvenueducotedeche..
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Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Les Cajuns ne voyageaient pas, car ils étaient persuadés de vivre dans le plus beau lieu du monde. Mais, d'une certaine façon, ce qu'il y avait de pire en nous, ou en dehors de nous, s'est affirmé, a prévalu sur ce qu'il y avait de bon dans nos existences, et l'a remplacé. Nous avons bradé notre langue, nos coutumes, nos rangées de cyprès, nos terres à canne à sucre, notre identité, et notre fierté. Les étrangers se moquent de nous, et nous trouvent stupides; les professeurs interdisent à nos enfants de parler français à l'école. Les îles qui nous servaient de barrière sont draguées jusqu'à disparaître. Notre côte est striée de milliers de kilomètres de canaux industriels, qui détruisent le système racinaire de l'herbe-scie et des marais. Le fonds de l'Etat constinue à disparaître dans le canal du Mississippi à un rythme de seize mille carrés par an.
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Toute intrigue littéraire se trouve soit dans la Bible, soit dans la mythologie grecque, soit dans le théâtre élisabéthain. Hemingway disait qu’un auteur avait le droit de voler, à condition d’améliorer le matériau. J’avais le même sentiment en ce qui concerne une enquête sur un homicide. Les détails extérieurs sont superficiels. Les mobiles n’ont rien de mystérieux. L’avarice, la peur, la frénésie sexuelle, la vengeance, la soif de pouvoir, la rage qui a des effets chimiques sur le cerveau : tels sont les détritus flottant sur le patrimoine génétique. Lisez le récit fait par Charles Dickens d’une exécution publique à Londres. Ça vous donnera envie de fuir l’humanité.Je posai mon carnet de notes et mon bloc-notes jaune sur une grande table dans la salle de lecture des archives, et tentai de donner un certain degré de cohérence aux événements qui s’étaient produits depuis que j’avais vu le corps de Lucinda Arceneaux dansant sur l’eau de Weeks Bay.
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J’ai perdu une autre femme, des hommes l’ont tuée plutôt que de me tuer moi. Elle s’appelait Annie. Pendant le reste de ma vie, je dois chercher à ce que justice soit rendue à Molly et à Annie. Résultat, j’ai tué plusieurs hommes. Je ne regrette pas de l’avoir fait, et je pense que j’ai rendu le monde meilleur. Pendant les heures nocturnes, il m’arrive de vouloir en tuer d’autres. C’est ce que j’éprouve ce soir. Mais demain matin, ce sera fini.
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Le bar de bikers était situé dans la partie nord de Lafayette. Comme la plupart des bars de bikers, il aurait pu servir de laboratoire dédié à l'étude de la misogynie, de l'atavisme et de l'esprit de contradiction. ... / .... J'ai toujours pensé que le plus drôle, c'étaient les tenues des clients. Ils affectaient d'être des barbares ou des iconoclastes , mais en même temps ils semblaient rechercher l'uniformité et l'anonymat. ( p 353 )
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Si vous n’êtes pas familiarisé avec la nature des petits Blancs du Sud, vous ne comprendrez pas la chose suivante : ils constituent une race génétiquement produite et ils ont en commun un état d’esprit sans rapport avec la classe sociale à laquelle ils appartiennent. Leur origine, pas plus que leur conduite, ne tient à un aspect financier. On ne peut pas les changer. Ils se font une gloire de la violence et de la cruauté, se vantent de leur ignorance, et n’auraient pas eu de problèmes pour assurer le service des fours à Auschwitz. Et il ne s’agit pas d’une hyperbole.
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Vidéo de James Lee Burke
?Robicheaux de James Lee Burke aux éditions Rivages/Noir ??https://www.lagriffenoire.com/1011046-nouveautes-polar-robicheaux.html ? ?Dans la brume électrique de James Lee Burke aux éditions Rivages Noirs ?? https://www.lagriffenoire.com/28333-poche-dans-la-brume-electrique.html ? ? ? Chinez & découvrez nos livres coups d?coeur dans notre librairie en ligne ? ?? lagriffenoire.com ? ? Notre chaîne Youtube : Griffenoiretv ? ? Notre Newsletter ?? https://www.lagriffenoire.com/?fond=newsletter ? Vos libraires passionnés, Gérard Collard & Jean-Edgar Casel ? ? ? #lagriffenoire #bookish #bookgeek #bookhoarder #igbooks #bookstagram #instabook #booklover #novel #lire #livres #sudradio #conseillecture #rentréelittéraire2019 #éditionsseuil #éditionsxo #éditionsbuchetchastel #éditionspocket #éditionsflammarion #éditionsfleuve #éditionsactessud #éditionsgallimard
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