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Elisabeth Beyer (Traducteur)Aleksandar Grujicic (Traducteur)
EAN : 9782742746385
139 pages
Actes Sud (25/02/2004)
3.24/5   38 notes
Résumé :

Mario Rota, jeune chercheur turinois, officie à l'université d'Austin, Texas. Son ambition étant à la mesure de son talent, il mène une existence routinière ponctuée de cours dispensés sans conviction, de mornes soirées entre collègues et de tièdes élans envers une jeune femme dont il dirige la thèse. Un stupide accident durant son jogging dominical vient mettre en péril cet instable &#... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Bien avant les soldats de Salamine, qui l'a fait connaitre en France, ce premier roman du grand auteur espagnol Javier Cercas raconte la vie d'un médiocre professeur italien dans une université des USA qui va voir sa vie bousculer suite à l'irruption d'un voisin qui travaille dans la meme université que lui...
Roman à l'ambiance étrange, métaphysique, presque fantastique, ce livre surprenant au dénouement inattendu est aussi une belle satire du monde universitaire, entre Lodge et Roth... un excellent premier roman qui augurait du très bon!!
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N°1659- Juillet 2022

A petites foulées – Javier Cercas – Actes sud.
Traduit de l'espagnol par Elizabeth Beyer et Aleksandar Grujičič.

Mario Rota est un jeune universitaire italien assez médiocre, divorcé, solitaire, un peu sauvage, en poste dans une université américaine. Sa vie tient beaucoup de la routine, des cours qu'il dispense sans grande conviction, de sages soirées entre collègues qui lui ressemblent et de vagues pensées érotiques pour une jeune femme dont il dirige la thèse. Rien de bien folichon donc. Il n'est pas vraiment chanceux avec les femmes, pas « donnaiollo » comme disent si joliment nos amis italiens et son seul exercice physique consiste en un jogging dominical, mais il s'est récemment foulé une cheville lors de cette séance. Pour banal et temporaire qu'il soit cet épisode et surtout la semaine qui va suivre, vont prendre une importance énorme dans sa vie. A l'université, il s'aperçoit que les choses changent pour lui, mais surtout que tout est contre lui, les femmes qui l'entourent se désintéressent de lui, on réduit ses heures de cours et donc son salaire, on lui affecte un bureau beaucoup moins confortable et un nouveau professeur plus prestigieux arrive qui lui fait de la concurrence sur tous les plans, bref on le pousse dehors parce qu'il est indifférent à tout et que sa médiocrité professionnelle va à l'encontre de la volonté d'améliorer le niveau du département de linguistique où il travaille, à commencer par celui des professeurs. Il s'enfonce petit à petit dans cette atmosphère où il se sent l'objet d'une persécution qui ressemble à une descente aux enfers.
Ce court roman, un de ses premiers livres, est bien antérieur aux « Soldats de Salamine » qui a fait la notoriété de son auteur. J'aime bien lire Javier Cerca depuis que je connais ses oeuvres, parce que c'est bien écrit (bien traduit?)et même si celui-ci a eu sur moi son habituelle attraction, il m'a paru assez lent au début. L'épilogue est surprenant, quoique sans doute plus courant qu'on pourrait le penser concernant nos sociétés humaines. C'est certes une critique de l'université américaine mais aussi sans doute du monde du travail et de la société en général où la règle est d'affaiblir l'autre pour prendre sa place, le déstabiliser ou s'enrichir à ses dépends, une sorte d'évocation d'une forme de schizophrénie, mais j'y ai surtout vu une observation pertinente de l'espèce humaine dans tout ce qu'elle a de plus mesquin, de plus hypocrite. L'antihéros de Cercas a quelque chose de fragile, de simplement humain.
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Dans ce court roman, Javier Cercas prend pour cible l'univers académique américain et les absurdités d'une bureaucratie lourde et souvent inutile. Avec humour et concision, Cercas tente de prouver que les exigences imposées à son personnage principal, Mario Rota, loin de le rendre plus performant et d'améliorer le prestige de son département, ne font que compliquer son quotidien de jeune professeur.

Ce roman se lit rapidement et son ton est plaisant. Il y a de nombreuses répétitions, mais celles-ci sont un jeu stylistique de la part de l'auteur et elles n'alourdissent en rien le récit.
L'ambiance générale du campus décrit et les relations entre professeurs m'ont un peu rappelé les fictions de David Lodge, en particulier la trilogie du campus (constituée des romans Changement de décor, Un tout petit monde et Jeu de société) car Cercas utilise le même ton mordant que Lodge : ces deux auteurs ne sont pas tendres avec le monde universitaire et leurs héros ne se font aucune illusion sur le système auxquels ils appartiennent et sont bien forcés de participer.
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"A petites foulées" (El inquilino) a été écrit en 1989. Mario Rota, le héros, est un chercheur turinois qui enseigne à l'Université d'Austin, Texas. Il mène une existence fade, terne, insipide, sans grande passion pour la linguistique qu'il enseigne. Il retrouve ses collègues pour de mornes soirées et a une vague liaison avec la jeune femme dont il dirige la thèse. Un jour, il se foule la cheville en faisant du jogging. Sa vie bascule alors tout à coup: un nouveau collègue est engagé par l'Université, qui travaille sur les mêmes sujets que lui. le directeur du département veut introduire un nouveau système d'évaluation pour les enseignants, qui devrait entraîner une compétitivité accrue chez les enseignant et aussi une concurrence bien plus dure entre eux. Petit à petit, le héros voit l'effet de cette nouvelle politique de l'équipe dirigeante de l'Université: son volume d'heures de cours est réduit, on le change de bureau pour le mettre dans une pièce sans air conditionné..les collègues rivalisent de mesquineries à son égard, son ancienne fiancée commence à éprouver de l'intérêt pour le nouveau professeur engagé...
Une oeuvre courte, mais dense, qui nous présente le monde "impitoyable" des universités américaines, avec ses hypocrisies, ses luttes de pouvoir, sa fausse sociabilité, ses conformismes..
La fin est inattendue..
A travers les mésaventures de ce antihéros, nous comprenons l'importance de réévaluer les moments de bonheur qui nous sont dévolus..
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Après qu'il se soit foulé la cheville en faisant son jogging, les ennuis s'acharnent sur Mario, universitaire italien terne et paresseux chargé de cours dans une université du Texas : un spécialiste dynamique se voit confier la plupart de ses cours, on le relègue dans un bureau au fond du couloir, sa petite amie se désintéresse de lui, et cela continue… Jusqu'à ce que cette histoire plutôt légère et loufoque tourne à quelque chose de plus grinçant et déstabilisant.

J'avais jusque-là une image Javier Cercas en homme mûr intelligent, trèèès sérieux et porteur de conscience. du lourd. Et bien il sait faire dans le léger. J'ai découvert ici une image toute autre, jeune homme non moins intelligent, mais facétieux et  ironique. Cette histoire, qui n'est pas sans rappeler La moustache d'Emmanuel Carrère, part comme une simple galéjade. On s'interroge peu à peu sur le sens de la vérité, et si Mario est passé quelques temps « de l'autre côté du miroir » c'est une façon pour Cercas de mieux faire apparaître les faiblesses et le quotidien routinier de son personnage et  du milieu universitaire américain.
Un petit livre malin et drôle, qui se finit sur un dernier clin d'oeil, et montre que l'auteur a bien plus d'une corde à son arc.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Mario arriva aux Etats-Unis en août 1981. Il avait obtenu une bourse du gouvernement italien qui devait lui permettre de mener à bien un doctorat en linguistique à l'université du Texas, Austin.
Les premiers mois passés dans ce nouveau pays ne furent pas agréables, il ne voulut ou ne put pas se lier d'amitié avec quiconque, avec les Américains, jeunes pour la plupart, il lui fut difficile de dépasser les limites d'une simple relation intéressée; quant aux Européens avec lesquels il eut l'occasion d'entrer en contact, ils lui parurent tous anodins sans exception, dépourvus du moindre intérêt.
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Il te reste donc six mois, plus de temps qu'il n'en faut, pour préparer ou pour peaufiner quelque chose à partir de sur quoi tu travailles depuis tout ce temps: trois ans sans rien publier, c'est beaucoup. Et j'insiste: ce n'est pas une menace, Mario, je me contente de constater les faits...
Travaille, Marrio, prépare quelque chose., n'importe quoi, pour l'envoyer à une revue ou le présenter au congrès et on n'en parle plus. Prépare quelque chose, n'importe quoi, et vite: je t'avoue qu'il me sera difficile sinon d'intercéder en ta faveur devant le comité.
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Il n'y a que les adolescents et les idiots pour s'obstiner à aimer ce qu'ils n'ont pas et à ne pas aimer ce qu'ils ont.
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Vidéo de Javier Cercas
Grand entretien avec Javier Cercas, modéré par Guénaël Boutouillet.
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