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L'égoïste du titre convient finalement bien à ce dictionnaire qui peut se lire comme un essai sur la littérature ou être compulsé à petites doses au gré des découvertes qu'il propose, dont nombres appartenant à la face « cachée » de la littérature française. Autant dire d'illustres inconnus pour moi.
Aussi, je trouve que l'auteur se fait avant tout plaisir à lui-même, en retournant fouiner dans des textes divers et variés, en recopiant des citations qui l'ont marqué. Mais la qualité première en est de faire réfléchir. Je n'ai pas toujours saisi le fond de la pensée de l'auteur, mais j'ai souvent souri ou levé le sourcil. Des réflexions quasi philosophiques, des rapprochements insolites feront les délices de qui aime lire tout court, à l'image de cette page entière consacrée aux « idées », que je compte reprendre en citation.
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Pour quelque mystérieuse raison, j'attribuais à Charles Dantzig les traits de Michel Schneider. Ce qui prouve à quel point je suis ignorante des potins littéraires télévisuels ou autre. C'est un tort, car les visages des écrivains leur servent souvent d'affiche publicitaire. Et on les voit sur les jaquettes, dans les vitrines, dans les magazines et à la télé, ajoutant un élément de séduction pour attirer l'attention du lecteur et faire monter les tirages. J'en viens à me demander si Marc Lévy aurait autant de succès avec les traits de Michel Simon ou de Fernandel?

Mais non, Charles Dantzig, dont le nom sonne furieusement polonais, est un fils de notables, né à Tarbes. Son âme le rebelle le pousse à se vautrer dans la littérature plutôt que de faire médecine comme papa.
Puis, toujours par provocation, il balance en 2005 un gros paveton de 962 pages chez Grasset, un dico allant de "Action" à "Zoo" qui lui permet de dresser, façon collage surréaliste, une vaste fresque à la gloire de la littérature française. Une gloire dont s'enorgueillit l'auteur du Dico en question.

A lire dans le désordre, évidemment, en commençant par nos auteurs préférés, puis en zigzagant d'un article à l'autre. On s'amuse bien, on apprend plein de choses, souvent on s'irrite et on s'indigne de tant de mauvaise foi et de témoignages à charge. Anatole France est sa bête noire, Duras est emmerdante, Beauvoir a un style bovin, Chateaubriand est prétentieux et mesquin, Rousseau est fourbe et méchant, Sagan et Colette sont des paresseuses.....

Bref, Dantzig ne se prive pas pour tirer dans le tas, ce qui lui donne l'air de cracher dans la soupe.

Un petit choix de citations:
"Céline a le style même du chauffeur de taxi: il écrit à coups de klaxon."
Marguerite Yourcenar: "Ses romans sont froids comme une maison de campagne un vendredi soir de février." "Elle avait sa beauté, à la fin de sa vie, reçue à l'Académie française avec son air de vieux labrador enroulé dans un torchon."
Marie-Noël: "Si l'ange de la cathédrale de Reims sourit, c'est parce qu'il vient de lire un livre de Marie-Noël."

Charles est plus indulgent avec les poètes: Cendrars, Paul-Jean Toulet, Racine, sauf ceux qui écrivent des poèmes d'amour (et ça fait du monde!)

Dans "A quoi ressemblaient-ils?", il conclut par:
"Dans l'ensemble, les peintres sont plus beaux que les écrivains."

Et Michel Schneider est plus beau que Charles Dantzig.




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Il y a des livres à lire et d'autres à picorer. C'est le cas de ce dictionnaire de la littérature égoïste. Egoïste est d'ailleurs le mot qui convient car Dantzig aime autant parler de lui que des auteurs qu'il dévoile et quand il les descend au pas de charge, il se met en scène dans le rôle du critique érudit. Cependant, ce dictionnaire est une mine de culture et d'érudition et il y a des idées qui font mouche. Une fois mis de côté tout ce que je n'aime pas chez Dantzig j'y ai trouvé de quoi contenter ma curiosité sur la littérature.
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Ca a commencé comme une lecture plaisante. « Dictionnaire égoiste » était clair quant à la subjectivité probable de l'ouvrage, c'était aussi partir à la découverte d'un auteur que je ne connaissais nullement.
Je lisais au hasard, ouvrant le bouquin ça et là, sa structure permettant de le lire à la volée, fut-ce en attendant une correspondance prochaine. Au départ c'était plaisant, des formules qui faisaient mouche, un franc-écrire. Oui oui hochais-je en lisant par exemple que la pudeur peut être une forme supérieure de tact, en évoquant le Marius de Pagnol. Encore Oui à la page Utilité « La littérature ne sert à rien. Quant elle sert, elle meurt aussitôt après l'usage. » Suivi de la démosntration par certains livres de Loti dont la victoire a été leur défaite.
Puis ça s'est, je ne sais comment, dilué, ça tenait du bavardage et ne le lisais plus que quand je ne me sentais pas apte pour des lectures exigeantes. Cela tenait aussi parfois que les sujets traités ne me tenaient pas trop à coeur ou à mémoire. Bref je lisais comme on prend le café.
Et puis, le causeur est devenu imbuvable. Il y avait bien eu ces énormités sur Borgès, les fadaises sur le pseudo de Trotski, son autoconviction de savoir caractériser et enfermer les auteurs en une seule formule, ou leurs personnages « les personnages De Balzac sont des tics (sic) » et le voilà parti pour tout un paragraphe ceux de «Marivaux des papillons, Tchekhov des vapeur de thé Nabokov des vices Cocteau des ombres chinoises Beauvoir des poupées de ventriloque ( !??) »
Passe encore, mais on finit par tomber sur son déblatérage sur Rimbaud, et là on est passé dans un autre dictionnaire, celui de la bêtise, de l'infatigable Carrière et son acolyte. Par quoi commencer ? « Un enfant n'a pas d'humour » On en reste muet. « Tout le monde a plus ou moins de génie à quinze ans. L'important est d'en avoir à cinquante ans » Tout le monde… cinquante…important… on chercherait en vain la justification de ces termes péremptoires. Il « cesse de l'être par ses fugues » quoi donc, et bien figurez-vous que notre adolescent est qualifié de « bourgeois de province idéaliste », si si, j'ai du le relire 10 fois et en me pinçant derechef. Et si vous ne saviez comment qualifier « L'amour est à réinventer » il vous propose « rigolo et inepte ».
Et lui qui condamne à juste titre l'emploi abusif et fainéant de « donc » qui lie assertion et conclusion sans justification autre que grammaticale, nous dit tranquillement que si Rimbaud est « un poète officiel de l'Education Nationale » c'est qu'il a gagné des concours académiques. Lui n'écrit pas « donc » Il écrit « d'où » on notera. On notera aussi que pour le coup il sort le frein à main et finit la phrase par « peut-être »
Peut-être vais-je m'obstiner à ne plus aller de l'avant, ou plutôt de l'arrière, dans ce dictionnaire à tout le moins personnel.
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Dictionnaire égoïste, en effet : presque 1000 pages de réflexions sur ce qui fait pour Charles Dantzig la littérature. Pas de grand discours mais des notes qui mélangent sérieux et bouffon, humour et critique (parfois acerbe)... accessibles - pourquoi pas - par mots- clés et rangées par ordre alphabétique. Et hop ! En plus des entrées à la plupart des grands noms de la littérature française et étrangère et à leurs oeuvres (on trouvera ainsi une notice à Prout mais aussi à "A la recherche du temps perdu") Charles Dantzig s'amuse à épiloguer sur des notions littéraires aussi improbables que "Amers et grincheux, "Écrit - bien écrit, mal écrit, pas écrit, écrit) ou encore "Je ne sais pas quoi lire".. Dans ce grand buffet, on peut picorer au gré de ses envies. Car les textes sont le plus souvent amusants, excessifs. Ils peuvent aussi être vains ou au contraire essentiels. Tout cela fait avec, évidemment, beaucoup d'esprit. A garder donc sous le coude pour un usage purement égoïste.
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Le plaisir que procure ce Dictionnaire est grand, comparable à celui que l'on éprouve à lire quelques bons "dictionnaires amoureux" de cette collection à succès. On s'amuse, on s'instruit, on passe agréablement son temps, on referme le livre. Un ou deux ans après, que reste-t-il ? Rien du tout. Bien sûr, une conversation de salon n'a pas l'ambition de devenir un dialogue philosophique, ni une amourette d'un moment la passion de toute une vie. Ce "dictionnaire" si plein de vide est bien moins nourrissant que les dictionnaires amoureux, qui ne vous laissent pas affamé quand on les quitte. Voilà donc un livre qui porte bien son titre : "égoïste", bien sûr, dépourvu de la générosité et de la ferveur, de l'amour qui donne envie de transmettre, de convaincre, de s'épanouir dans un échange humain. Egoïste, vraiment. En un mot, un livre futile.
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Attention : ce livre est très subjectif, ce qui est un peu contradictoire avec le terme de «dictionnaire ». J'ai trouvé très revigorant de voir des écrivains réputés intouchables depuis des décennies sévèrement critiqués, voire moqués par Dantzig, même si au final je suis souvent en désacord (je pense en particulier à Céline). Pour le reste, j'ai découvert des auteurs que je ne connaissais pas ou dont je connaissais que le nom mais pas l'oeuvre. Ca m'a donné envie de lire : « Venises » de Paul Morand et Schwob. Dommage que ça se limite à la littérature française, j'aurais bien aimé voir des noms d'écrivains étrangers majeurs (Virginia Woolf ou Faulkner). Un livre à picorer au hasard quand l'appétit vous vient...comme un apéritif avant d'attaquer le vrai repas (c'est-à-dire les oeuvres dont il est question). Un livre-passerelle qui n'a d'autre but que de vous emmener vers d'autre livres.
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J'ai trouvé ça excellent ( c'est un terme redondant chez moi). L'auteur nous offre un panorama du paysage littéraire essentiellement français, sans contraintes d'époques ou de style, on navigue de Bossuet à Yourcenar et Zola, de la notion de Talent aux personnalités des auteurs ("A quoi ressemblent-ils")...

"Facile à lire :

On entend parfois: Proust est difficile à lire. C'est faux: ce qui est difficile à lire, c'est Barbara Cartland, parceque c'est très mal écrit. Hélas, les lecteurs sont trop humbles."

C'est original, personnel, l'écriture est scintillante et soignée, un langage soutenu et rigoureux, de très belles pointes d'ironie et c'est au final un régal. Seul petit bémol M. Dantzig a la fâcheuse habitude de nous donner l'âge auquel il a lu les bouquins et à force ça complexe un peu.

C'est très dense et ça nécessite de rester concentré pour lire mais ça a priori tout le monde sait faire (si, si) .

Vraiment je vous le conseille - il permet entre autres, pour un prix pas énorme (30 euros maxi, soit un peu moins qu'un code civil 2006 à jour) de découvrir beaucoup d'aspects peu connus de nos auteurs.

(...)
http://lelabo.blogspot.com/2006/01/charles-dantzig-dictionnaire-goste-de.html
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Une amie ne voulait plus ce dictionnaire, alors je l'ai posé dans ma bibliothèque. Les autres livres, jaloux, se sont arrangés pour l'étouffer. Ils n'allaient pas laisser cet arriviste leur donner des leçons de littérature. Puisqu'il se définit lui-même comme égoïste, il n'a qu'à rester dans son coin.
Et nous l'avons oublié, il se recouvrait de poussière jusqu'à ce que j'ai besoin d'un avis sur un roman classique auquel j'accrochais peu. Il a su affuter mon regard et m'intéresser au style de l'écrivain.
Depuis quelques semaines, je le garde près de moi, pour lui épargner une nouvelle mise à l'écart. Je lis quelques articles au hasard et qui nourrissent ma curiosité, et je me régale.
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Cet ouvrage n'a de dictionnaire que le titre. Dantzig choisit dans une collection des mots et des auteurs. Il tente une définition d'un concept, d'un genre, d'une oeuvre, d'un écrivain n'hésitant pas au passage quelques coups bas quand il s'agit de décrire des auteurs qu'il n'apprécie guère. L'un est trop bien né, l'autre zozotte, Dantzig n'a visiblement pas de filtre, et écrit comme il discourt un samedi soir avec ses bons amis, vautré dans son canapé, les pieds sur la table: son dictionnaire n'a pas de tenue, encore moins de retenue. Presque 1000 pages sur ce ton, écrites serrées, autant dire que je préfère le dictionnaire, le vrai, au prisme de ce monsieur, qui n'apporte rien si ce n'est un goût âpre à la littérature dont on peut largement se passer. Au moins celui là n'aura pas moisi dans la PAL, mieux, il finira ses jours dans une recyclerie, j'ai besoin de place pour d'autres ouvrages. L'intégral de Yourcenar par exemple.

Encore un commentateur qui brasse du vent.
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