Sibérienne

Enfin terminé !!!

Cela fait "un siècle!" que ce bouquin m'attend, chaque soir, sur ma table de nuit.

J'ai voulu absolument le terminer, me disant, bon il va bien se passer quelque chose d'intéressant à un moment donné.
Eh! bien non, rien en ce qui me concerne n'a attiré suffisamment mon intérêt - mes pensées pouvaient naviguer à leur aise.

Il a un problème, cet écrivain, avec la propreté, le pipi, le caca et le vomi !

Moult détails en ce sens aussi bien dans les toilettes de l'avion que prend le journaliste Cubain Barbaro, que dans cette Sibérie où il se rend , où il fait - 40°.

Il a greffé là-dessus une histoire de rapprochement des cultures entre cubain et sibérienne. Rapprochement violent, sauvage par un froid de canard congelé !

Beaucoup sur l'obsession de la propreté de Barbaro et ses problèmes de "petit oiseau" qu'il doit absolument déniaiser, ainsi que ses besoins personnels que j'ai cité plus haut.

On peut dire - Choc des cultures - Choc des climats !

Mais de choc littéraire ? Point !

Excusez-moi, là, j'ai un besoin pressant qui ne peut attendre !!:)))))

Diaz l'exilé s'amuse de son propre désenchantement, comme à son habitude. Son héros cubain, Bárbaro Valdés, journaliste, noir, puceau, à l'enfance sordide et jamais sorti de son île communiste, est parachuté loin de son pays crocodile et de sa chaleur caribéenne dans un enfer glacé soviétique où il sera l'étranger absolu, le barbare. Et c'est en terre étrangère que Bárbaro Valdés tiendra toutes ses promesses, terrassant les préjugés, les idéologies et les blessures originelles, jusqu'au bout de tout comme de lui-même. Truculent et cruel, entre rhum castriste et vodka communiste, cet avant-dernier roman de Diaz pose toutes les questions sur sa propre cubanité et interpelle sur qui est l'étranger de qui.

Quel auteur !
Un texte d'une grande beauté … une écriture sensible sans être larmoyante … des personnages émouvants, attachants décrits au plus près de leur vécus … des paysages somptueux dans lesquels on s'aventure avec grand plaisir.
Quel livre !
Une aventure extraordinaire … quand la chaleur des tropiques se mêle avec le froid de la Sibérie … quand deux cultures s'apprivoisent … quand nous sommes témoins d'une belle aventure humaine.
Un auteur, Jesus Diaz, dont j'ai déjà croisé la route avec « parle moi un peu de Cuba », une histoire d'exil subi qui m'avait ravi.
Je suis donc contente de le suivre à nouveau sur les routes de l'exil et découvrir les aventures d'un cubain en Sibérie !
Air … Terre … Feu … Eau … l'architecture de ce roman. Ces éléments symbolisent nous mêmes avec l'air comme notre intellect, la terre comme notre corps physique, le feu comme notre esprit et l'eau comme notre coeur.
Partez découvrir la BAM (1), et tout comme les personnages du livre, vous n'en sortirez pas indemne !

(1)
La Magistrale Baïkal-Amour ou BAM (Baïkal Amour Magistral, est une ligne ferroviaire russe qui traverse la Sibérie et l'extrême orient russe. Elle relie Taïchet (où elle se sépare du transsibérien dont elle s'éloigne d'environ 500 km au nord) sur les rives septentrionales du lac Baïkal au port de Sovietskaïa, en passant par la ville de Komsomolsk sur l'Amour, sur une distance de 4 234 kilomètres.
La BAM a été construite comme itinéraire alternatif stratégique au Transsibérien, particulièrement vulnérable par sa proximité avec la frontière chinoise. Les coûts de la BAM sont estimés à 14 milliards de dollars ; elle a été construite en utilisant des voies spéciales et durables puisque la plus grande partie de son itinéraire se situe sur du pergélisol.

Barbaro est un journaliste cubain qui est envoyé en Sibérie pour réaliser un reportage. Il est accueilli par la belle Nadeja qui va lui servir d'interprète pendant son séjour. Jesus Diaz est un roman déroutant. Une histoire d'amour atypique au delà des différences de culture, de climat ou de couleur de peau. La première partie est déconcertante mais on finit par s'habituer au style dense et à la pensée sinueuse de Barbaro.

Si les Russes sont capables d'envoyer des hommes dans l'espace, s'ils envoient du personnel aidant à cuba, pourquoi les Cubains ne pourraient-ils pas envoyer un noir en Sibérie, pour explorer le pays ami et en découvrir les grandes avancées technologiques ... 

Et voilà pourquoi le jeune journaliste Barbaro Valdes se retrouve dans la Bête, un avion tremblant et gémissant qui va l"emporter de son île tropicale jusqu'au coeur de la Sibérie.

Sortant à peine d'une enfance meurtrie de toutes parts, Barbaro va avoir le coup de foudre pour son interprète, Nadejda Chalamov, qui, pour sa part n'a encore jamais rencontré de noir ! 

Pour gagner le coeur de sa belle - et enfin perdre son pucelage avec une femme - Barbaro acceptera de surmonter toutes les difficultés, les concours de beuverie, l'hygiène douteuse des dortoirs communs, l'absence de sanitaires, les longs trajets en avion / train, les visites d'usines ... mais aussi une homérique séance de sauna entre forces de la nature.

Un roman qui dépeint des êtres fracassés, repoussant toujours leurs limites pour se perdre à la fin confrontés à des paysages et un climat qui ne laissent aucune place aux écarts..

Une conclusion à laquelle je ne m'attendais pas, un roman qui laisse un goût amer, de désenchantement et d'illusions perdues.  

 
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