AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782290324455
156 pages
J'ai lu (17/11/2004)
3.96/5   24 notes
Résumé :

D'année en année, le grand ours blanc de l'Arctique voit la banquise se rétrécir, son territoire s'amenuiser. Son destin lui échappe mais il cherche instinctivement de nouveaux terrains de chasse, de nouvelles terres d'accouplement. L'homme, quant à lui, a conscience du monde qui se dégrade mais pourtant continue tête baissée à vivre sans rien changer. A travers quinze chroniques inspirées par un hivernage au Spitzberg, Jean-Louis Etienne nous décrit la ... >Voir plus
Que lire après La complainte de l'oursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Ce livre est un recueil de 15 chroniques, qui se lisent comme des chapitres se suivant chronologiquement au Spitzberg où Jean-Louis Etienne, quelques hommes et des scientifiques restent un an pour un hivernage. le fil conducteur de cet ouvrage est l'ours, dont les apparitions régulières rythmes la vie dans ce secteur. Depuis l'intrusion d'un trublion à Longyearbyean lors d'un colloque de scientifiques aux divers et multiples empreintes dans la neige, autour du bateau ou lors de sorties sur les glaces, en passant par une touchante scène où un viel homme isolé parvient à donner de la confiture à la petite cuillère à un gros plantigrade.
Au fil des chroniques, JL Etienne aborde la vie en vase clos dans un bateau pris par les glaces, l'occasion de se chercher, mais aussi les sorties scientifiques, il nous donne de brefs rappels historiques sur le Spitzberg, et quelques précédentes expéditions qui ont marqué leur temps.
Il profite aussi de la présence d'un scientifique spécialiste des glaces pour nous expliquer très clairement la machine climatique, le rôle d'échangeur thermique de la région polaire où transite 70 % de la masse océanique. C'est une région du monde capitale dans la régulation des climats et on comprend ainsi pourquoi elle est très surveillée. La calotte glaciaire est un indicateur climatique, tout comme son habitant le plus célèbre, l'ours.
Un beau petit livre qui permet de mieux comprendre les hommes et leur impact.
Commenter  J’apprécie          40
Ce court recueil de chroniques d'un voyage surprenant, se lit très aisément. le scientifique nous plonge de manière concrète, précise et à la fois cocasse dans le quotidien de sa quête. La situation climatique et la condition des ours polaires sont au coeur du propos, néanmoins l'auteur ne se cantonne pas à un récit journalistique, un essai ou un compte rendu scientifique. En effet, il raconte fort bien les anecdotes, rencontres qui nous permettent de profiter d'images étonnantes (un peu comme les racontars articles de Jorn Riel, dans un tout autre registre) où des oursons suivent un homme comme des chiots, ou encore une cabane qui se déplace sur la glace. Je recommande cet ouvrage pour ceux qui n'ont pas froid aux yeux et qui sont ouverts à l'immensité et à la remise en cause de notre système mortifère.
Commenter  J’apprécie          70
Après le très beau "Persévérer" du même auteur, j'avais envie de rester encore dans cette nature magnifique avec tous ces passionnés !
Dans ce livre, Jean-Louis Etienne retrace les mois qu'il a passés à bord de son bateau l'Antarctica pris au milieu des glaces.
Au départ le projet était de tester la résistance du bateau, mais cela s'est vite transformé en laboratoire pour étudier l'évolution de la banquise avec le réchauffement climatique.

C'est bien sûr un vrai régal de côtoyer l'auteur et ses coéquipiers qui nous font partager leur amour pour cette nature certes hostile mais complètement hors du temps.
Seuls quelques autochtones passent de temps en temps, quelques ours bien sûr,…
Et un jour, mais très longtemps après, des bruits inhabituels apparaissent…
C'est la banquise qui craque et qui, peu à peu, libère le bateau…

Je ne veux pas le quitter, que vais-je pouvoir encore lire de lui… ? ;-)
Commenter  J’apprécie          60
Dans ce recueil de quinze chapitres, présentés plutôt comme des chroniques, des observations du monde glacé qui l'entoure, Jean-Louis Etienne retrace son aventure d'un an dans les solitudes glacés du Spitzberg. Initialement prévu afin de tester la résistance de son navire, l'Antarctica, l'aventure se transforme en un périple de 4 saisons, avec, comme un leitmotiv essentiel, la beauté des lieux et surtout l'irresponsabilité de l'espèce humaine qui pollue et détruit sans vergogne et pratique le tourisme de masse sans tenir compte de la fragilité des écosystèmes. L'auteur nous fait part de ses observations alors que se déroule son voyage au milieu de nulle part, nous parle de l'ours, des derniers trappeurs du territoire, il se fait juge de ce qui nous attend si nous ne changeons rien à notre façon d'être. La disparition des espèces animales qui semble inéluctable… Mais ce manifeste n'est pas seulement là pour nous culpabiliser, Jean-Louis Etienne tient à faire du lecteur le témoin de ce contact avec la nature dans ce qu'elle a de plus brute, de plus sauvage. Et de ce côté le message passe également. Un petit livre mais qui fait du bien et qui nous pousse à nous interroger sur notre consumérisme.
Je remercie les éditions J'ai Lu pour leur confiance.
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (10) Voir plus Ajouter une citation
Il faut bien comprendre qu'un écosystème est un grand village nommé "biotope" où toutes les espèces qui l'habitent vivent aux dépens les unes des autres. Chacune a sa spécificité, et sa vie conditionne celle d'une ou plusieurs autres espèces. L'extinction brutale de l'une d'elles bouleverse un équilibre qui a mis des milliers d'années à se mettre en place. Des questions se posent : combien faudra-t-il de temps aux espèces satellites pour s'adapter à de nouvelles ressources ou pour changer d'habitat ? Qui peut appréhender la cascade des bouleversements biologiques que cela entraîne ? Biotope est aussi le village de l'homme, et il n'échappera pas à ce réseau de prédation mutuelle qu'il chamboule de sa toute-puissance. Le danger viendra de l'infiniment petit, des micro-organismes, capables de muter plus vite que nos défenses. Une baleine disparaît et le monde change ses équilibres. Personne n'en mesure encore les conséquences.
Commenter  J’apprécie          40
La permanence de ce huis clos forçait à s'occuper de soi, en évitant de faire peser sur les autres ses propres exigences. A l'abri des nouvelles du monde, on se soulageait peu à peu de ses migraines et des conflits éternels qui l'animent, qui chagrinent nos âmes d'une impuissante culpabilité. La purge des forces consommatrices laissait la place à l'émergence de valeurs existentielles. Il n'y avait pas de gourou dans cette retraite, ni la main courante d'une foi religieuse. Tous s'étaient engagés sans alibi, sans garde-fou, simplement sur l'envie de vivre cette aventure et que l'isolement mettait à l'épreuve. L'exil imposait à chacun de faire appel à des ressources personnelles, le plus souvent insoupçonnées. Le respect mutuel qu'exigeait ce microcosme, la permanence de la nuit, la sobriété de la vie dans cette puissante nature, donnaient libre cours à une forme de spiritualité laïque, sensible, ouverte, sans parti-pris. Il faut rompre périodiquement avec la boulimie compulsive du monde, pour retrouver la délicieuse simplicité de l'humain.
Commenter  J’apprécie          30
A la première balle, la bête s'effondra, touchée en pleine poitrine. Affolés, les deux oursons s'éloignèrent en courant, puis revinrent vers le corps de leur mère qui gisait sur la neige. Le plus petit des deux hurlait de tristesse, pendant que l'autre léchait le sang qui s'écoulait de la plaie.
-...-
Le regard du chasseur ne croise jamais celui de sa proie avant de l'abattre, il s'arrête sur le viseur au bout du canon : c'est peut-être ce qui lui laisse croire qu'il n'est pas un tueur.
Commenter  J’apprécie          50
Tenté depuis l'enfance par le mythe de la vie sauvage, je n'ai jamais pour autant pris la décision radicale de l'exil : question d'éducation, d'arbitrage social, de devoir ? De la science à la poésie, de la philosophie au travail manuel, de la technologie aux interrogations existentielles, j'ai toujours cependant aimé le monde des hommes. Mais ce que j'ai craint par-dessus tout et qui m'a poussé à partir, c'est l'ordinaire des jours, là où la vie se perd dans un labyrinthe de contraintes, de peurs et de faux avantages, si habilement promus, organisés, légiférés, qu'on finit par y succomber.
Commenter  J’apprécie          30
J'aimais ces nuits tranquilles dans le cockpit, feutrement éclairé par la liseuse de la table à carte et les voyants du tableau de bord. Tous se passait là, dans le cocon de cette bulle en plein océan. Quand le présent occupe toute la place, on a le sentiment d'avoir l'éternité devant soi, et l'esprit, libéré des astreintes de l'ordinaire, se balade, s'amuse à explorer la vie. Dans ces moments sans limite, les idées jaillissent comme des évidences. C'est dans ces parenthèses du monde que j'ai construit les projets les plus libres, les plus audacieux.
Commenter  J’apprécie          20

Videos de Jean-Louis Etienne (16) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean-Louis Etienne
A l'occasion de la publication de l'ouvrage de Jean-Louis Etienne, Explorateur d'océans (Paulsen)
Qu'il mène ses expéditions dans les pôles ou ailleurs, Jean-Louis Etienne vit intensément l'instant présent pour mieux préparer l'avenir, grâce aux données récoltées pour l'occasion. Mais quelle place, alors, pour le passé ? L'explorateur s'attache-t-il à écrire l'Histoire ou à la porter ? Autant de questions qu'il conviendra de lui poser !
>Sciences de la nature et mathématiques>Sciences de la vie, biologie>Propriétés générales de la vie. Origine de la vie (65)
autres livres classés : arctiqueVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (75) Voir plus



Quiz Voir plus

La complainte de l'ours

Dans quel pays se situe l'histoire ?

En Chine
En Russie
Au Japon

10 questions
1 lecteurs ont répondu
Thème : La complainte de l'ours de Jean-Louis EtienneCréer un quiz sur ce livre

{* *}