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EAN : 9782207134511
208 pages
Denoël (19/05/2016)
3.76/5   23 notes
Résumé :
Au beau rivage c'est, à Ablon-sur-Seine, un petit hôtel restaurant qui abrite une dizaine de fidèles pensionnaires. Tout ce petit monde se retrouve au déjeuner et au diner autour de la grande table ou chacun a ses manies, ses phobies, ses convictions politiques et son rond de serviette. Les discutions tournent parfois en querelles et les plaisanteries en canulars, mais dans l'ensemble, la bonne humeur règne au Beau Rivage.
Pourtant, le patron Antoine, sombre ... >Voir plus
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René Fallet (1927-1983) est un écrivain et scénariste français. En 1944, alors qu'il a moins de dix-sept ans, il s'engage volontairement. Son père est incarcéré pendant la guerre pour avoir chanté L'Internationale dans les rues de Villeneuve ; René écrit lui-même au maréchal Pétain pour obtenir sa libération, qu'il obtient, et c'est un pas décisif dans sa prise de conscience du pouvoir des mots. Alors qu'il est démobilisé en 1945, Blaise Cendrars repère ses premiers poèmes et le fait entrer à Libération. En 1946, il publie un premier recueil de poésies, mais dès l'année suivante, son premier roman Banlieue sud-est est l'événement de la rentrée littéraire. Nombre de ses romans ont été adaptés au cinéma, citons par exemple : le Triporteur (1957) avec Darry Cowl ou La Soupe aux choux (1981) de Jean Girault avec Louis de Funès, Jean Carmet et Jacques Villeret. Ce roman, Au Bon Rivage, date de 1970 mais vient d'être réédité il y a peu.
En 1967, le Beau Rivage est un petit hôtel-restaurant d'Ablon-sur-Seine, tenu par Antoine et Berthe avec leur fille Henriette, où logent une dizaine de pensionnaires hauts en couleurs : Barberine, agent de police qui ne supporte pas le vin blanc, il est marié avec Georgette ; Martinique, un maçon, lorgne sur Georgette tandis que Fernand, maçon aussi, fait des yeux de velours à Henriette ; Pedalo, comme son surnom l'indique est grand amateur de vélo, tout comme Bidersbaum est un amateur furieux de pêche à la ligne. Et puis il y a Bouyaya, un Algérien qui bosse chez Renault. Emporté par son tempérament, un incident dégénère et Antoine se retrouve en prison durant quelques semaines où il se fait un ami, Emile. Antoine libéré et de retour derrière son comptoir, un jour débarque Emile, évadé… le loup dans la bergerie ?
Oh ! le bon roman que voilà ! Tout en dialogues savoureux, on se régale à suivre les aventures de ces pieds-nickelés de banlieue dont les principales occupations consistent à écluser des Picon, des Pernod ou des Suze-cassis en se moquant les uns des autres, de Pedalo et de son vélo ou du pêcheur qui ne pense qu'à attraper Victor, le mythique brochet qui rôde dans ce secteur de la Seine. le cyclisme et la pêche étant des activités très prisées de l'écrivain.
J'ai parlé de dialogues savoureux, ils sont pleins de verve et de gouaille, une langue fleurie qui pète la santé, un hommage à Michel Audiard (« Si elle a le malheur de tousser, la Berthe, j'envoie le napalm ! Je la pulvérise ! J'en fais du hachis-parmentier ! A la moulinette ! du sang sur les rideaux ! L'auberge rouge ! »). C'est drôle, c'est hilarant (Quatre assiettes et un parquet bien ciré, une recette pour passer un bon moment…) sans être exempt de tendresse, il y a beaucoup d'amour chez tous les personnages, l'amitié aussi n'est pas un vain mot, ajoutons-y une nuance de poésie pour parfaire le tout (Antoine découvrira la puissance du rêve lors de son séjour en prison, ce qui changera sa vie) et un poil d'anarchisme.
Un roman épatant, loin des prises de chou des introspections de la littérature actuelle qui plombent l'ambiance. Un roman d'hier, quand le monde nous paraissait encore rose. L'épilogue est digne d'une scène finale d'une pièce de boulevard, cacophonie générale dans la joie et la bonne humeur.
Un bouquin que vous pourrez ranger aux côtés de celui de Jules Romain (Les Amis), de ceux de Frédéric Dard (quand interviennent les Bérurier) ou d'Antoine Blondin et d'une anthologie des poésies de Georges Brassens (un ami très proche de René Fallet). de bien belles références, non ?
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René Fallet décrivait sa prose comme irriguée principalement par deux veines : celle du Beaujolais et celle du whisky ; la première produisant des personnages et des situations hauts en couleurs, la deuxième les mêmes en plus mélancolique...

Après deux ouvrages de la veine mélancolique du Whisky, « Charleston » en 1967et « Comment fais-tu l'amour, Cerise ? », "Au beau rivage", publié en 1970 s'inscrit clairement dans celle du Beaujolais, truculente.

« Au beau rivage » c'est, à Ablon-sur-Seine, une petite pension de famille fréquentée par une dizaine de cliens. Tout ce petit monde se retrouve à l'heure des repas autour de la grande table dans la bonne humeur et la saine querelle amicale...
Pourtant, Antoine, le patron sombre doucement dans une mélancolie de plus en plus amère et agressive depuis que les jeunes ne viennent plus danser chez lui au son de l'accordéon. A la suite d'un banal incident, il explose et frappe un client…Deux mois de prison !

De retour à la maison, il apparaîtra à tous transfiguré…

Un thème cher à René Fallet : l'amitié virile entre deux êtres fondamentalement différents... On pense, en lisant ce roman, à un autre Fallet plus connu que celui-ci : "La grande ceinture" unanimement reconnu comme un des chefs d'oeuvre de l'auteur...
Pour les inconditionnels de l'auteur...
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Il faut tout d'abord que je vous parle de l'auteur qui est un grand monsieur. En effet, René Fallet est l'auteur de nombreux romans adaptés au cinéma, dont le plus connu est La soupe aux Choux, mais je peux aussi vous citer le Triporteur et d'autres dont certains ont eu comme scénariste Michel Audiard. Il était aussi féru de pêche, de cyclisme et de pétanque. Ce roman Au beau rivage a reçu le prix de l'humour en 1970, c'est pour dire qu'on est loin de s'ennuyer en le lisant ! Je n'ai lu la biographie de l'auteur qu'à la fin de ma lecture, et j'ai été agréablement surprise. Sa vie ressemble à elle toute seule à un roman, et j'ai retrouvé les personnages de l'histoire dans la vie de René Fallet.

On se retrouve donc dans cet hôtel-restaurant au moment de la fin des années 1960, et on y fait la connaissance d'Antoine, le patron, de Berthe, sa femme, et d'Henriette, leur fille. Il y a aussi les locataires et ceux qui viennent trinquer et discuter avec le patron : un policier, un cycliste, un maçon, un pêcheur, toute une tranche de la société ! Mais Antoine a un coup de déprime, il ne supporte pas de vieillir, et surtout il est très attaché à son accordéon et aux petits bals qu'il organise… mais on est à l'heure de la pop music, des petits groupes de yéyé, et plus personne ne fréquente les bals d'Antoine. Il décide donc d'arrêter et va sombrer jusqu'à faire des bêtises qui lui vaudront un peu de prison. C'est alors qu'il rencontrera une personne qui l'aidera à s'en sortir et à vivre à travers ses rêves…

Une vision de la société de cette époque avec ses espoirs, ses désillusions, ses anciennes coutumes et ses jeunes qui poussent pour se faire une petite place, tout ceci conté de façon humoristique. Il y a pourtant de véritables scènes émouvantes, mais le sourire est là quand même. C'est du véritable Audiard, de l'argot, des répliques et des comparaisons très fleuries. du fait de la gouaille des titis parisiens, ce roman est un véritable spectacle à lui tout seul ! Tout ce qu'aime l'auteur est présent dans les différents protagonistes.

J'ai vraiment beaucoup aimé cette lecture très visuelle, pas difficile d'imaginer des acteurs jouer ces scènes pleines d'émotion et d'humour. C'est donc une véritable petite perle que ce roman, un vrai plaisir que de le lire. Je ne peux que vous le recommander. le style de René Fallet nous immerge immédiatement dans l'ambiance et l'on vit pendant tout le roman avec ses personnages. Je me suis retrouvée comme la spectatrice d'une pièce de théâtre ! Un très bon moment de lecture...
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Dans une banlieue parisienne, près de la Seine, tout un petit monde vit au bar et pension "Au beau rivage".

Les patrons, Antoine,Berthe et leur fille Henriette , le flic et sa femme Georgette, Pédalo le roi du vélo, Martinique, travaux public et Fernand. Leur vie s'écoule paisible et ritualisée , chacun connaît l'autre, ses habitudes, ses bonnes blagues, quasiment une famille. le patron voit son moral se défaire car plus personne ne vient au bal du samedi soir, son accordéon n'attire plus les foules, une autre musique un autre temps est là.

Après avoir agresser un voisin notaire il se retrouve en prison et là, sa vie va prendre une autre teinte. Il s'est mis à rêver et quand il sort et retourne à la pension, seuls ses rêves le tiennent debout. Heureusement un ex-tolard évadée lui redonne le goût des rêves et de 'amitié...

Je n'avais jamais lu René Fallet mais j'en avais entendu parler, Brassens, Renaud et d'autres l'ont évoqué. Si on aime "Les tontons flingueurs" pour la richesse et la beauté de la langue qui y est employée, on est comme chez soi dans ce roman. le charme du récit réside dans la langue utilisée , colorée, vivante, riche ... le passage western à la sauce Fallet est une grande réjouissance !

Les personnages sont attachants, des petites gens, simples dans leur vie comme dans leurs ambitions ou leurs problèmes . Ils sont d'un autre temps, pas si lointain, un monde d'ouvriers et d'employés où la sortie était le bal, le vélo une "petite reine", la pêche une passion et on y parlait comme ça et c'était un plaisir à entendre.

Dommage que la langue des banlieues ait perdue toute cette gouaille pour ce rétrécir à quelques injures répétitives, au moins quand on insulte dans la langue de Fallet ça a de la gueule !
Lien : http://theetlivres.eklablog...
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L'action de ce roman populiste se déroule "Au beau rivage", petit hôtel-pension et "petit bal du samedi soir". Une dizaine de convives se retrouvent autour de la table d'hôte avec leurs manies et leurs rêves; les dialogues et les plaisanteries se muent parfois en discussions et même en querelles mais généralement dans la bonne humeur. Jusqu'au jour ou Antoine, le patron, aigri par l'abandon de l'accordéon, frappe un client. Cette altercation lui vaut deux mois de prison où il se trouve bien, s'invente une vie nouvelle et une amitié avec un autre détenu. Rentré chez lui, ce besoin de rêve lui fait vivre une aventure singulière qui transforme la vie de tous les pensionnaires du Beau Rivage.
Ecrit avec une gouaille savoureuse où la langue verte et la langue populaire s'étalent avec brio, ce roman laisse cependant percer un grand fond d'amertume.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
- Ca, comme vous dites, monsieur Antoine, ça, c’est du Stockhausen. La sombre voix du génie. – c’est de la merde ! brailla Brérard congestionné, de la merde en branches, en bâtons, en tubes, en rouleaux, et la place d’une merde c’est pas sur un phono ! Ulcéré, M. Pineau riposta : - Oh, bien sûr, ce n’est pas une java, c’est de la grande musique. De la musique intellectuelle, intelligente… Antoine éparpilla Bidersbaum et Bouyaya qui se trouvaient sur sa route. Dans son dos, ses bretelles sifflèrent comme des vipères rouges. – Je vas vous en foutre, moi, vieux schnock, de la musique intelligente ! Voilà ce que j’en fais, de votre concerto pour deux pédés en train de se partager un croûton dans une pissotière ! Nul ne put arrêter le geste fatal du forcené.
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C'est tout ce queje demande, de me taire, mais pour ça faut plus me causer, vu ?
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Tout était rentré dans l'ordre, le morose, celui qui "règne à Varsovie après le massacre.
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"Même si j'en ai pas l'air, j'en ai la chanson"
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Vidéo de René Fallet
22 janvier 1977 René Fallet, dans son bureau parle du chat en général et présente son chat Siamois, Bonnot. Pour lui il y a quelque chose de féminin chez le chat. Photographies de Georges Brassens.Photographie de chat.
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