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EAN : 9782268071299
211 pages
Le Serpent à plumes (30/11/-1)
4.14/5   18 notes
Résumé :
New York, 1955. Marilyn Monroe quitte Hollywood pour échapper à l'emprise des studios et à son image de blonde écervelée. Elle se réinvente en fréquentant l'élite intellectuelle et les cours de l'Actors Studio. Pour témoigner de cette nouvelle Marilyn, un magazine populaire engage le photographe Ed Feingersh. Ensemble, Ed et Marilyn inventent un style de reportage qui emporte le lecteur dans l'intimité de la star. Créatif et téméraire, il la suit pas à pas dans les ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Combien sont-ils ces photographes talentueux restés anonymes toute leur vie ou ayant sombré dans l'oubli après leur mort ? On a encore à l'esprit l'histoire étonnante de Vivian Maier qui ne prenait même pas la peine de développer ses négatifs qu'elle entassait méticuleusement dans une malle qu'un chineur chanceux découvrit par hasard en 2007. Depuis, grâce à un film-enquête (A la recherche de Vivian Maier, 2014), la mystérieuse baby-sitter connaît une gloire posthume bien méritée. Mais son cas n'est pas unique, car avant elle il y eut aussi Ed Feingersh qui, si l'on en croit Adrien Gombeaud, auteur du livre-enquête Une Blonde à Manhattan, fut un photojournaliste renommé avant sa disparition prématurée en 1961 qui précipita son oubli.
Comme dans le cas de Maier c'est tout à fait par hasard qu'un lot d'une centaine de ses négatifs furent découvert en 1985 dans un hangar de Brooklyn. Cent négatifs c'est peu – surtout que c'est, semble-t-il, tout ce qu'il reste de son oeuvre – mais il ne s'agit pas de n'importe quelles photos. Elles ont été prises en 1955 à l'occasion d'un reportage commandé par le magazine Redbook sur la nouvelle vie de Marilyn Monroe fraîchement installée à New-York et bien décidée à prendre sa vie en main et à casser son image de blonde stupide (c'est l'époque où elle prend des cours à l'Actor Studio et se met à fréquenter Arthur Miller). Feingersh, dont beaucoup appréciaient le talent et l'originalité, et notamment le sens de la spontanéité, fut considéré comme la personne idéale pour photographier la « nouvelle Marilyn ».
Résultat : des photos pleines de vie, de fraîcheur et de mouvement, parfois légèrement floues, décadrées ou sombres – à la manière de ce que faisaient à la même époque Robert Frank ou William Klein – et qui nous montrent une Marilyn aux antipodes de la bimbo glamour que le public avait jusqu'alors l'habitude d'admirer : une femme sans fard, sans bijoux, un livre à la main ou une clope aux lèvres, qui erre dans Manhattan, prend le métro (ce qu'elle n'avait jamais fait), traîne dans sa chambre d'hôtel ou embrasse d'un regard rêveur l'immensité de la ville du haut de son balcon. Aussi ne peut-on, à la vue de ces rares clichés saisissants, que regretter la disparition de tous les autres que le photographe a pris durant sa courte carrière.
Mais comment est-ce possible ? Comment un photographe de renom tel que Feingersh (à en croire en tout cas ce qu'en dit Gombeaud dans son livre) a-t-il pu être effacé de la mémoire collective. Il n'a même pas droit à un article sur Wikipedia, c'est dire… Et comment se fait-il qu'à part les négatifs de ces cinq jours de reportage, aucune autre photo de lui n'ait survécu ? C'est un mystère.
Bon il faut dire aussi que Feingersh, qui brulait la vie par les deux bouts, ne se soucia jamais d'archiver ses négatifs. Sans doute n'avait-il pas la prétention d'être un artiste mais tout juste un pigiste qui, une fois les photos publiées, passait à autre chose. D'aucun diront aussi qu'il manquait de confiance en lui, et c'est sans doute cela qui le tua et le fit sombrer dans l'oubli. Car, à l'image de son célèbre modèle blonde-platine, Ed trainait de vieux démons qu'il avait ramenés de la guerre (alors qu'il était GI, il fut traumatisé par la découverte des camps de concentrations en Allemagne) et cultivait depuis un attrait immodéré pour la vodka. Et comme Marilyn, mais avec un an d'avance, il fut victime des barbituriques avant sa quarantième année.
Ne restent aujourd'hui que ces dizaines de photos émouvantes, précieux témoignage d'une époque et d'une rencontre, celle de deux âmes égarées, réunies par le plus grand des hasards l'espace de cinq jours, dans Manhattan, et qui chacun, à leur manière, vivaient sans doute là leurs plus belles heures… avant leur déchéance prochaine.
Régis Dubois
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Dieu créa la femme américaine.... et les hommes le mythe Marylin!
Un homme en particulier, Ed Feingersh "petit gars surdoué,séducteur et casse cou", photographe créatif et bourré de talent, en reportage pour le magazine Redbook, a contribué à transformer l'image de blonde écervelée de Marylin Monroe en une véritable star. Une rencontre fulgurante mais efficace.
Failles dont les éclats se démultiplient dans les miroirs du passé.
Ed, Eddie,Edwin solitaire et fragile traumatisé par la guerre, décidé à émerger de l'emprise familiale, possède une sensibilité hors normes qui lui permet de saisir l'instant.
Norma Jeane Mortenson Baker Dougherty, Marylin Monroe, "la femme aux mille visages" au destin tragique, entre "la fragile américana" au passé sordide, "la blue collar" californienne","la pin-up des camionneurs",la mmmmm girl d'Hollywood", "la femme d'affaires avisée" cache ses souffrances sous une façade glamour.
C'est le croisement de ces deux personnalités, leur connivence, leur confiance mutuelle, que relate Adrien Gombeaud (journaliste,critique de cinéma et auteur d'ouvrages en rapport avec le cinéma).
Elle s'est donnée, il a saisi et a réalisé ses plus beaux clichés entre fantasme et compassion, il a compris les ombres à travers la lumière, il a dévoilé,dénudé,décrypté parfois avec mélancolie "la femme de vingt neuf ans, libre dans son aventure new-yorkaise" dont le destin se finira aussi tragique que le sien....Mais ça, il ne le savait pas.En avait-il l'intuition?
J'ai beaucoup aimé Une blonde à Manhattan et l'empathie d'Adrien Gombeaud pour Eddie, photographe de génie tombé dans l'oubli par autodestruction car j'ai ressenti son ouvrage comme un rappel du mythe Marylin (pas si blonde que ça) de sa vie, de son entourage,de sa gloire, de sa déchéance aussi, oui, mais surtout un hommage à Ed Feingersh dont l'art est équivalent à celui de Cartier-Bresson, notoriété en moins (dommage).
Une belle rencontre que nous permet l'auteur!
Le plus: les photos bien sûr: EXCEPTIONNELLES!
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L'oeil du photographe capte souvent son propre monde intérieur dans ses sujets de reportage.
Lors de sa rencontre fulgurante avec Marylin Monroe en 1955, Ed Feingersh, mandaté par Redbook, a su capter, au delà du grand vide new-yorkais,cette fragilité, cette sensibilité exacerbée par les traumatismes du passé dans le personnage de lumière que s'était inventé Norma Jeane Mortensen Dougherty.
Elle s'est donnée, il a saisi l'instant d'authenticité, tel un peintre avec son modèle.
Une rencontre fructueuse, un beau travail en commun dans le croisement de deux êtres aux mêmes destins dramatiques. Oubli pour Ed, gloire pour Marylin immortalisée à jamais, mais même future autodestruction. Restent pour témoigner de leurs talents respectifs des photos sublimes nées d'une semaine de simili filature à Manhattan d'une blonde pas si godiche que ça.
Adrien Gombeaud (journaliste et critique d'art) nous offre un autre regard, le sien, dans Une blonde à Manhattan. Un bel hommage au monde de l'art!
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Marylin dans l'objectif d'un photographe marginal !

Je ne cacherais pas que ma chambre d'adolescente était recouverte de posters de Marilyn, alors oui je suis fan. Mais même si je m'intéressais à ces photos en noir et banc, je n'en connaissais pas l'histoire, alors lire ce livre, c'est un peu explorer mes souvenirs d'ado !

Un magnifique document qui relate la semaine que passera Ed Feingersh avec Marilyn, le temps d'un reportage pour redbook.

Au final cela donnera des clichés différents de ceux publiés à l'époque qui se voulaient très Hollywoodien, maitrisés, posés, artificiels. Bien que l'on dira qu'il représente la « vrai « Marilyn », difficile de juger quand elle ne jouait pas avec l'objectif !
Cet ouvrage nous révèle un peu de Ed Feingersh, un photographe considéré comme surdoué mais marginal qui connaitra un destin semblable à son modèle.

Bien que de nombreux ouvrages soient parus sur Marilyn, d'innombrable coupures de presse, de photos, elle gardera toujours cette part de mystère qui ont fait d'elle un mythe et quoi qu'on dise ou écrive le restera à jamais.

« Marilyn reste « la femme dont tout le monde parle et que personne ne connait ».Au final, connait-on beaucoup mieux Marilyn Monroe qu'Edwin Feingersh ? le photographe a effacé les traces, l'actrice les a brouillées. Chacun, à sa façon, a disparu. »


A conseiller évidement à tous les fans de Marylin et à ceux qui ont envie de découvrir le mythe et le photographe!

Ces pellicules qui ont bien failli tomber dans les oubliettes, font l'objet d'une exposition se tient jusqu'au 7 octobre 2011 à la photo-galerie de la Maison des Amériques à Paris.
Lien : http://leschroniquesdhistoir..
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Portrait croisé de l' icône Hollywoodienne et de Ed Feingersh, le photographe à qui l'on doit les fameuses photos de New York. Deux destins assez similaires symbolique chacun d' une époque :Ed est mort dans son sommeil en 1958, n' ayant jamais accepté le tournant de la fin des 50' pour la photographie, qui perdit de son importance, surtout en tant que support aux reportages.
Un livre qui croise donc cinéma et photographie, permet de s' immerger dans l'art de cette dernière et livre une bonne analyse des photos de 1955 avec Marilyn.
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critiques presse (2)
LeMonde
19 juillet 2011
Entre récit précis de faits et analyse de photos, cette histoire d'une rencontre et d'une époque est une enquête journalistique émouvante. Comme contaminée par la mélancolie de ses personnages
Lire la critique sur le site : LeMonde
LeSoir
14 juin 2011
Tout n'est pas dit [sur Marylin]. Ou pas complètement. Le livre d'Adrien Gombeaud, Une blonde à Manhattan, lève un coin d'un voile qu'on avait vite refermé sur l'expérience new-yorkaise de la star.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
Sur le visage de l'émigrée californienne, il saisissait des éclats de doute, de timidité, de tendresse, de curiosité, d'humour- des expressions qu'on ne lui connaissait pas encore...
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Marylin serait une façade,un masque,une création glamour, tandis que Norma Jeane serait la personne réelle.Derrière la blonde Marylin,l'être de lumière artificielle,se cacherait la brune Norma Jeane, l'être authentique,innocent et souffrant.Marylin éveille le désir.Norma Jeane la compassion.
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Le vent de la soufflerie était glacial à lui brûler les cuisses.A deux reprises, elle dut rentrer se réchauffer autour d'une tasse de café à l'intérieur du cinéma.Avant de ressortir sous les hourras de la foule!Encore une fois,elle allait leur montrer sa petite culotte en riant,dans une atmosphère bonne enfant.
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A un journaliste qui lui demandait ce qu'elle portait pour dormir,Marylin répondit:"Chanel n°5", Feingersh nous a donné à voir plus que le corps d'une actrice:l'odeur de Marylin Monroe.
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New York reste avant tout ce qu'elle était pour les pionniers:une superbe rumeur.
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Vidéo de Adrien Gombeaud
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