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EAN : 9782070355877
288 pages
Gallimard (03/12/2009)
3.72/5   65 notes
Résumé :

Une ambiance de fête règne à la cour de François Ier. Le roi s'encanaille : il boit et rit des railleries de son bouffon Triboulet, qui l'incite à la débauche. Tous ignorent que l'amuseur bossu a une fille, Blanche, un joyau qu'il chérit et tient précieusement éloigné des frasques des courtisans. Mais la vigilance d'un père ne saurait empêcher une malédiction de se réaliser et le roi de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Je crois que c'est la première fois de ma vie que je n'aime pas un Hugo. La pièce a d'ailleurs été un flop à sa sortie vers 1832, et aussi lorsque Hugo a tenté de la faire rejouer dans les années 1880, alors qu'il était déjà une légende.

La pièce commence avec le bouffon, un bossu, qui amuse le roi en médisant contre les gentilshommes de la cour (Acte I). Insultés, les nobles décident de kidnapper Blanche, 15 ans, fille du bouffon, pour la donner à violer au roi (Acte II). le viol prend l'Acte III en entier. Il est traité comme un interminable gag. Dans cette pièce, le "grotesque" de Hugo, c'est le viol. L'Acte IV, c'est Blanche qui s'excuse d'avoir été violée et d'avoir ainsi déshonoré son père qui, évidemment, est la véritable victime dans cette histoire là.

Ouais.

L'Acte V explique le plan du bouffon pour faire assassiner le roi. Blanche apprend le plan et s'arrange pour le déjouer en se faisant assassiner elle-même à la place. Parce que la vie d'un violeur vaut plus que celle de sa victime, non? Et ça, c'est censé être la partie "sublime" de la pièce.

Bref, ne cherchez pas l'auteur des Misérables dans cette histoire, il est absent. J'ai été soulagé d'apprendre que même le public de Hugo avait trouvé que ça valait bien une huée, alors que l'auteur était jugé intouchable.
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J'aime beaucoup le personnage de Triboulet, bouffon difforme, attachant, bouleversant, grotesque et tragique, cynique à la cour, si plein de noblesse avec sa fille. Comme dans Lucrèce Borgia, le mélange d'éléments extrêmes et contrastés est d'une grande efficacité émotionnelle, ici « la difformité physique la plus hideuse, la plus repoussante » et « le sentiment le plus pur qui soit donné à l'homme, le sentiment paternel », « sentiment sublime » qui transforme sous nos yeux « la créature dégradée »: le petit devient grand, le difforme devient beau. Magie de l'écriture de Hugo qui transfigure le misérable bossu, cette moitié d'homme , cet animal douteux, en un personnage extrêmement émouvant, dont on se sent si proche, qui nous fait vibrer. Contraste avec le roi aussi, d'apparence séduisante, mais superficiel et vulgaire. Il y a un peu de ça dans Game of thrones non? et c'est toujours diablement efficace!
Bon, ce que j'ai moins aimé, c'est qu'à partir de la fin de l'acte IV, ça déchire trop le coeur, du coup entre la création d'un personnage que j'adore et le fait de rester sur l'impression d'une dernière partie trop noire pour moi, je suis bien embêtée pour mettre une note :(
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Le roi s'amuse (1832) est une pièce de Victor Hugo que j'ai lu par curiosité après avoir appris qu'elle était à l'origine de l'opéra de Verdi « Rigoletto » (1851).

Elle a été interdite le lendemain de sa première représentation qui eut lieu le 22 novembre 1832 à la Comédie-Française. Pour la petite histoire, Rigoletto a également été victime de la censure.

L'histoire n'est pas joyeuse, mais c'est un drame romantique pas un vaudeville.

Nous sommes à la cour du roi François Ier au 16e siècle. Celui-ci à des moeurs très dissolues et chanceux est l'homme qui n'a pas été fait cocu par le roi. Ces cornards sont asticotés par Triboulet le bouffon du roi.

Pour se venger des insultes, ils vont enlever sa « maîtresse » pour la mettre dans le lit du roi. Malheureusement, Blanche est sa fille de 16 ans. Les conséquences seront tragiques…

Le texte en lui-même est bien écrit et j'ai beaucoup aimé le personnage de Triboulet.


https://www.youtube.com/watch?v=xCFEk6Y8TmM



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Comme le titre l'indique le roi s'amuse à en faire flétrir les roses, car elles risqueraient de se faner trop tôt à force de trop de bisous... en fait, le roi est un gentleman qui tire sur tout ce qui bouge, vous voulez ses faveurs, donnez lui votre fille, votre soeur pourquoi pas votre femme ou votre grand-mère. Victor Hugo pousse le bouchon un peu loin en décrivant le roi de la renaissance et son bouffon Triboulet dans un paradoxe total. On retrouve un roi aux moeurs très légères presque vulgaires et qui se fie corps et âme au bouffon quant à l'enfoncer de plus bel dans l'amusement jusqu'à lui tendre un véritable piège. Par contre Triboulet est d'une personnalité assez surprenante, l'auteur lui prête un jeu qui donne un vibrant souffle à la pièce.
Puis il y a cette histoire de malédiction qui vient nous serrer le coeur avec cet amour paternel enivrant de Triboulet pour sa fille Blanche qu'il cherchera à protéger contre les flagornerie aussi dangereuses que celles du roi ou de ses gentilshommes, prêt à tout pour venger une honte presque familiale...
Entre les joies mondaines mettant en lumière la suprématie des plus forts, les conflits intérieurs de la cour royale, et les superstitions vers lesquelles on se tourne pour vouloir terrasser le plus fort, c'est un plaisir de retrouver la belle plume du père Hugo!
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Cela faisait trop longtemps que le Grand Hugo m'appelait depuis ma bibliothèque... Depuis l'automne 2016 (déjà!) et mon extraordinaire lecture des Contemplations, je l'avais délaissé! Pire encore pour son théâtre, dont les dernières lectures doivent remonter à 2011 ou 2012. Je m'attaque au Roi s'amuse, recommandé par un ami, et dont je savais qu'il renfermait un des derniers monstres grotesques hugoliens qu'il me restait à découvrir, Triboulet, le bouffon de François 1er, après Quasimodo, Gwynplaine (dont il est une sorte de première tentative!) et Ruy Blas...

Cela commence presque comme une comédie, et même si on sait que c'est trompeur, on se laisse avoir. Lors d'une soirée au Louvre, Hugo nous dépeint le roi François 1er fou, jouisseur et libertin comme le dit mon édition, à papillonner autour de chaque femme de la fête... Triboulet est là pour jouer son âme damnée, son perroquet farceur et perfide, mais il renferme évidemment une autre âme... On se régale lors de cet acte I folâtre, qui trouve son point d'orgue et de bascule avec l'arrivée de M. de Saint-Vallier, qui lance sa malédiction shakespearienne sur le roi et sur Triboulet. Sa fille fait en effet partie des innombrables conquêtes et victimes du roi... C'est un des meilleurs passages de la pièce, avec une tirade et des invectives très fortes.

L'acte II nous révèle le secret de Triboulet : L'existence de sa fille Blanche, qu'il conserve loin de ces festivités et de cette cour orgiaque, comme une incarnation de la pureté et de l'innocence... À partir de là, on commence à deviner ce qui peut se passer, et on a vraiment pas envie que cela arrive, mais la machine infernale tragique est évidemment lancée! Je n'en dirai pas plus, si ce n'est que l'acte IV est insoutenable, avec lui sa terrible conclusion, et une partie de l'acte V.

Malgré tout, je continue à préférer, de loin, Ruy Blas, et, hors du champ strictement théâtral d'Hugo, Les Contemplations, Notre-Dame de Paris et L'Homme qui rit. La pièce a ses moments forts, et d'autres qui le sont un peu moins. Mais Victor Hugo a tellement écrit qu'on devient pinailleur et exigeant avec lui, même quand on l'adore!

Le roi s'amuse, tragédie écrite en 1832, a apparemment fait scandale à l'époque, a été interdite, pour sa représentation de François 1er, et c'est une oeuvre qui était chère à Hugo : Il a pu la faire rejouer vers la fin de sa vie... En la lisant aujourd'hui, à la lumière de l'horreur du drame de Léopoldine en 1843, elle prend une toute autre dimension, et la lecture de ce rapport père/fille si touchant renforce l'émotion de la pièce. J'aime à penser qu'Hugo se projetait déjà en Triboulet, en père aimant au milieu de la trivialité, et que Blanche représentait Léopoldine ou Adèle... D'où, peut-être, l'affection, de manière rétrospective, qu'il a gardé ensuite pour cette pièce. Outre le défi qu'il adressait à la censure!

Il me reste à découvrir, de son théâtre, Cromwell, et les pièces de son Théâtre en Liberté! En attendant, je repars vers autre chose... En essayant de délaisser moins longtemps le Maître...

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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Le soir du 22 novemlbre 1832, la première représentation du "Roi s'amuse" fait scandale.
Le public de la Comédie-Française est choqué par la représentation scabreuse de François 1er en coureurs de jupons.
Les spectateurs rejettent en outre la promotion au rang de héros d'un bouffon grotesque dans une pièce en vers et les éléments "farcesques" dans une forme tragique (un cadavre traîné dans un sac).
Le lendemain, la pièce est interdite, et ne sera de nouveau jouée à la Comédie-Française qu'en 1882.
Pour se venger du bouffon Triboulet qui les brocarde trop librement, les seigneurs de la cour ont enlevé la jeune fille qui loge chez lui, pensant qu'elle était sa maîtresse, et l'ont livrée à François 1er.
Par cruauté, ils ont même utilisé Triboulet comme complice involontaire de ce rapt.
Mais Blanche est en réalité la fille du bouffon.
Le lendemain matin, la cherchant désespérément, Triboulet retrouve les seigneurs dans l'antichambre du roi.
Dans la scène qui suit, il attaque frontalement les grands de la cour et laisse parler son coeur de père....
(extrait de "Le Théâtre français du XIXème siècle - Anthologie de l'avant-scène Théâtre" paru en 2008 aux éditions de "L'avant-scène Théâtre")
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TRIBOULET - Oh! Je ne vous crains guère!
Entouré de puissants auxquels je fais la guerre,
Je ne crains rien, monsieur, car je n'ai sur le cou
Autre chose à risquer que la tête d'un fou.
Je ne crains rien, sinon que ma bosse me rentre
Au corps, et comme à vous me tombe dans le ventre,
Ce qui m'enlaidirait.
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"La liberté de la pensée, dans tous ses modes de publication, par le théâtre comme par la presse, par la chaire comme par la tribune, c’est là, messieurs, une des principales bases de notre droit public. Sans doute il faut pour chacun de ces modes de publication une loi organique, une loi répressive et non préventive, une loi de bonne foi, d’accord avec la loi fondamentale, et qui, en laissant toute carrière à la liberté, emprisonne la licence dans une pénalité sévère. Le théâtre en particulier, comme lieu public, nous nous empressons de le déclarer, ne saurait se soustraire à la surveillance légitime de l’autorité municipale. Eh bien ! messieurs, cette loi sur les théâtres, cette loi plus facile à faire peut-être qu’on ne pense communément, et que chacun de nous, poètes dramatiques, a probablement construite plus d’une fois dans son esprit, cette loi manque, cette loi n’est pas faite. Nos ministres, qui produisent, bon an, mal an, soixante-dix à quatre-vingts lois par session, n’ont pas jugé à propos de produire celle-là. Une loi sur les théâtres, cela leur aura paru chose peu urgente. Chose peu urgente en effet, qui n’intéresse que la liberté de la pensée, le progrès de la civilisation, la morale publique, le nom des familles, l’honneur des particuliers, et, à de certains moments, la tranquillité de Paris, c’est-à-dire la tranquillité de la France, c’est-à-dire la tranquillité de l’Europe !"

Discours prononcé par Monsieur Victor Hugo le 19 décembre 1832 devant le tribunal de commerce.
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MONSIEUR DE PIENNE,
... ... ... un roi qui s’ennuie,
C’est une jeune fille en noir, c’est un été de pluie.

MONSIEUR DE PARDAILLAN.
C’est un amour sans duel.

MONSIEUR DE VIC.
C’est un flacon plein d’eau.
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O rage! être bouffon! ô rage! être difforme!
Toujours cette pensée! et, qu'on veille ou qu'on dorme,
Quand du monde en rêvant vous avez fait le tour,
Retomber sur ceci : Je suis bouffon de cour!
Ne vouloir, ne pouvoir, ne devoir et ne faire
Que rire!
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