Franck est un jeune garçon de 10 ans qui vit avec sa mère Mireille et Simon, l'ami de sa mère, dans un petit appartement à Paris. C'est la guerre, Simon est un juif et déserteur. Franck n'aime pas l'amant de sa mère, il est un peu jaloux.
Le destin va faire en sorte que Franck et Simon devront faire route ensemble. A leur manière ils entrent dans la résistance et doivent fuir suite à une action qui a mal tourné. Ils se retrouvent à Val d'Isère où ils vivent pendant un certain temps une semi-liberté, mais ils sont attrapés par les nazis et se retrouvent prisonniers à Drancy, le camp de sélection pour la mort... Tous ces événements feront qu'entre Simon et Franck se créé un lien plus fort que le lien du sang.
Simon et l'enfant est le quatrième livre de Joseph Joffo que j'ai lu. J'aime beaucoup son style simple et beau. C'est un style qui est accessible à tout public à partir de 12 ans, je dirais.
C'est une histoire émouvante écrite à travers les yeux d'un enfant de 10 ans. le même âge qu'avait Joffo pendant la guerre, on ressent bien que les émotions de Franck c'est un vécu personnel.
Challenge ABC
Challenge Multi-défis
Challenge XXème siècle : les couleurs du temps
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Ce roman assez court couvre une période d'un peu plus de deux ans : il s'ouvre au plus noir de l'Occupation, à Paris, en mai 1942. Pourtant, du côté de Franck Germain, garçonnet enjoué et débrouillard, les peines de chaque jour restent assez vivables. Il s'agit somme toute de se tirer des bagarres d'école et de supporter son beau-père, Simon, qui vit avec sa mère, Mireille.
Nous voyons Franck rentrer chez lui et rêver de retrouver sa mère seule, sans Simon, et de pouvoir se laisser aller contre elle, sans se sentir contraint et surveillé, avec sa seule chienne Luma, qu'il a adoptée.
Ce Simon Fincelet, qui fut il y a quelque temps Simon Falkenstein, mais a changé de nom au début de la guerre, profitant de l'identité d'un camarade tué dans les tout premiers engagements, pour déserter, est un drôle de personnage, pas très recommandable. Il vit d'expédients, a souvent faim, et ne se décourage pas. Il a ses moments sombres aussi : il a vu ses parents embarqués dans la grande rafle du Vel d'Hiv', eux qui croyaient être en sécurité, qui avaient confiance en la France.
Simon, qui joue les bonimenteurs pour soutirer des billets aux habitués de Longchamp, mais qui doit se garder des contrôles d'identité…
On l'aura compris, Franck se passerait bien de lui. Toutefois, il ne comprend pas qu'on en ait autant après les Juifs : pour lui, les Juifs sont des personnes comme les autres.
C'est la guerre, mais il fait beau, et on est bien à Paris, et en famille. On ne sait pas encore comme on est heureux. Pourtant, le bonheur a une fin, et les épreuves rattrapent les personnages, bien trop vite. Franck et Simon s'éloignent puis se retrouvent, et entament une partie de cache-cache avec les autorités, découvrent la résistance, cherchent à se faire oublier… En toile de fond, du début à la fin, le camp de Drancy forme une masse sombre et menaçante.
J'ai apprécié ce roman, grâce à des personnages truculents, gouailleurs, un peu voyous et sympathiques, bien campés. Nous traversons avec les personnages quelques moments d'anthologie, scènes qui ressortent particulièrement, drôles ou tristes. On s'attache à l'histoire de Simon et de Franck, ainsi qu'à Luma, la petite chienne bien sympathique et gaffeuse.
J'aurais deux bémols : d'une part, une voix narrative un peu incertaine, des remarques du narrateur omniscient qui tombent on ne sait trop d'où, voire même des parenthèses anticipatrices sur les camps de la mort, dont on ne pouvait encore avoir connaissance.
C'est toutefois un roman vraiment agréable à lire, bien écrit, et suffisamment varié, en lieux et en situations, pour donner un bon aperçu de la France de 42 à 44, et des différents choix qui se posaient alors aux Français.
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Oui, et nous voilà bien : un éclopé et un enfant fugueur qui ne veut plus retourner à l’école. Ce n’est pas sérieux.
- Non, dit Franck.
Simon soupire. Il pose la serviette humide sur son front, dévisage l’enfant.
Silence. Puis :
- Petit gibbon… C’est vrai que tu ressembles à ta mère... »
Il sourit. Franck le regarde à son tour et lui rend son sourire.
« A la vie à la mort, dit-il. D’accord ? Sinon, la Gestapo.
- Ne me fais pas rire, répond Simon. Ca me fait mal.
Il n'y a que les gens courageux qui ont peur. Pour avoir peur, il faut être intelligent et imaginatif. Si tu avais été idiot, tu ne te serais pas aperçu du danger qui te menaçait. Et tu n'aurais pas réagi comme tu l'as fait.
Pourquoi serait-il encore une fois, dupe de ses souhaits ? Ce qu'on imagine n'arrive jamais et les surprises dont on rêve, on peut les attendre longtemps.
La vérité sort de sa bouche. La vie est un mélange de malheur et de joie, et l'une chasse l'autre. Le monde est là, immuable, dans toute sa splendeur, cadeau offert à ceux qui savent le voir.
Mais que vaut la vie quand on la protège avec une avarice frileuse? Quelle valeur peut-elle avoir si elle n'a ni but ni sens?
Extrait du livre audio "Un sac de billes" de Joseph Joffo lu par Maxime Baudouin. ©Editions Audiolib. Parution en CD et en numérique le 14 avril 2021.