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EAN : 9782878582062
254 pages
Viviane Hamy (31/03/2005)
3.96/5   36 notes
Résumé :

Dezsö Kosztolányi est né en 1885 à Szabadka, ancienne province de l’Empire austro-hongrois, dans une famille noble d’intellectuels. Très tôt, il se consacre au journalisme et devient l’un des principaux rédacteurs de la prestigieuse revue Nyugat, à laquelle collaborent tous les plus grands écrivains de cette période bénie entre tous: le disciple de Freud Ferenczi, Karinthy, etc. La publ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (13) Voir plus Ajouter une critique
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« Combien les enfants peuvent souffrir à cause de leurs parents, et les parents à cause de leurs enfants »

Énorme coup de coeur pour cette pépite hongroise écrite en 1923 par Deszö Kosztolànyi…Mais quelle merveille, quelle écriture ciselée et riche, et quelle histoire surprenante ! Je l'ai lu d'une traite tant j'étais transportée à Sarszeg, cette petite ville de province, où se déroule l'action.

C'est l'histoire d'une famille hongroise, en 1899, composée d'un père et d'une mère plus très jeunes, presque sexagénaires, ce qui en Hongrie à cette époque est un âge déjà avancé, et de leur fille Alouette, surnom « qui ne s'était plus détaché d'elle. Elle le portait comme un vêtement d'enfant pour lequel elle était devenue trop grande ». Car Alouette n'est plus une petite fille mais une femme âgée de trente-cinq ans….Une vieille fille. Il faut dire qu'Alouette n'a de joli que son surnom. Oui, Alouette est un laideron qui, de plus, vieillit, se flétrie réduisant d'année en année ses espoirs de mariage. Les parents l'aiment d'un amour tendre mais, encore aujourd'hui, ils leur arrivent de regarder avec étonnement « ce visage à la fois gras et maigre, ce nez charnu, ces larges narines chevalines, ces sourcils d'une austère virilité, ces minuscules yeux vitreux ». Cette malédiction vient entacher leur bonheur, subrepticement, par petites touches délicates, en pensées fulgurantes jamais extériorisées.

« Sous le flot de lumière rose du parasol, dans cet éclairage presque théâtral, la chose apparaissait enfin dans toute sa vérité. Une chenille sous un buisson de roses, a-t-il pensé ».

Nous sommes tout d'abord très surpris par cette petite famille qui vit complètement en vase clos, repliée sur elle-même, ne se séparant jamais, aux rituels immuables rythmant leurs journées : Ménage le matin, repas mitonnés aux petits oignons, crochet pour faire de jolis napperons, puis petite balade dans les rues de traverse où il n'y a personne, la fille toujours positionnée entre son père et sa mère. Là tout est ordre, calme mais sans volupté. La famille Vajkay est une famille sans perspective, qui ne sort jamais et ne rencontre personne, l'essentiel de son temps est consacré aux travaux ménagers de la maison.
On pressent que la laideur de leur fille les a peu à peu détournés de la société, las des moqueries et des regards étranges sans doute, comme certains passages le laissent supposer, tout en retenue. Leur vie percluse d'habitudes dont on ne se détourne jamais, à l'horizon bouché les a rendus gris, vieux avant l'heure, petits. Etriqués. Mais un solide amour semble les unir…Amour qui s'avère même être grandiloquent au point d'en être ridicule. Ainsi le départ d'Alouette pour la campagne à Tarkö où elle est invitée par son oncle pour prendre l'air et se reposer, première séparation d'avec les parents, est-il entouré de gravité et de larmes, comme si Alouette partait pour longtemps alors qu'elle ne part que pour une semaine. Une petite semaine.

« - Que Dieu soit avec toi, ma fille, a dit Akos en rassemblant ses forces, résolument, virilement, pour conclure. Que Dieu soit avec toi, et fais bien attention ma fille.
-Alouette, a crié en mâchonnant son mouchoir la mère qui s'était remise à pleurer, ma petite fille, oh que les jours vont être longs !
C'est alors seulement que Alouette a parlé.
-Mais je reviens vendredi, vendredi prochain, dans une semaine ».

Alouette partie, nous pensons de prime abord que nous allons voir enfin la jeune femme prendre son envol, découvrir ses pérégrinations bucoliques, ses déambulations campagnardes, et pourquoi pas être témoin d'un amour naissant avec un bon campagnard hongrois qui saura voir sa bonté d'âme au-delà de son faciès et de sa silhouette disgracieuse. Mais pas du tout, et c'est là que Deszö Kosztolànyi tape fort : il va se focaliser sur les parents…mais non sur leur impatience, leur douleur, leurs angoisses comme le début du livre peut le laisser penser. Les parents, durant cette semaine sans leur fille, vont faire ce qu'ils n'avaient jamais fait alors, ou du moins depuis très longtemps, à savoir manger au restaurant, passer une soirée au théâtre, prendre le temps, laisser la maison sans la briquer du matin au soir et même, pour le père, passer une nuit de beuverie au fameux banquet des Guépards…oubliant presque leur fille.
C'est truculent de voir la façon dont l'auteur décrit le processus faisant de cette semaine, une semaine à la hue et à la dia, au coeur du tourbillon social de la petite bourgeoisie de Province, milieu social que l'auteur décrit d'ailleurs avec une rigueur, une exactitude, un réalisme formidable…une semaine durant laquelle ils vont reprendre des couleurs, riant, se permettant quelques dépenses, mangeant de nouveaux plats au restaurant, jouant aux jeux, fumant et surtout buvant plus que de raison. Jusqu'au retour de la petite, toujours de sa démarche dandinante.
La vie alors va reprendre son cours, rien ne va changer nous le devinons mais tout aura été révélé jusqu'au plus intime, au plus secret, au plus profond, des révélations qui viennent du coeur, des tripes. le balancier des couleurs, gris/explosion de couleur/gris de nouveau, est superbement employé de façon toute symbolique…Comme si Alouette portait en elle les couleurs du malheur, de son propre malheur, un peu à l'image de son miroir dans sa chambre accroché dans le coin le plus obscur, le coin nord, près de la porte…Cette semaine « extraordinaire » aura introduit une brèche, vite refermée et pourtant quelque chose s'est immiscée dans cette brèche. Une forme de lucidité.

Comme nous l'explique l'intéressante préface du livre, Kosztolanyi avait une soeur laide qui n'a jamais pu se marier, est-ce elle qui l'a inspiré ? de même, s'est-il sans doute inspiré de l'existence provinciale qu'il a connu enfant pour écrire Alouette, oeuvre que lui-même considérera comme son plus grand roman qui, de fait, compte parmi les classiques de la littérature hongroise.

Il faut dire qu'au-delà de cette histoire assez étonnante, à la fois simple et banale et pourtant délicieusement attachante, l'écriture est magnifique, pointilliste, ciselée, du travail d'orfèvre dans lequel les métaphores, les comparaisons, sont amenées avec brio. Les descriptions sont élégantes et précises. Cette écriture se déguste. Pour ma part je voyais des tableaux, parfois bucoliques, parfois urbains et sociaux…ce livre m'a donné l'impression d'un livre d'images précieuses.

« Ils sont sortis. Sur eux s'est abattue, étouffante, une sorte de chaleur dorée. de gracieux petits chats blancs se promenaient sur le gazon émeraude. Près du puits, il y avait un seau plein d'eau avec des verres dedans, et l'eau était toute irisée par les reflets du verre. Un tournesol, tige inclinée, levait son visage amoureux du soleil… »

Oui, j'ai éprouvé un très gros coup de coeur pour ce livre, je remercie @Spleen pour sa convaincante et belle critique grâce à laquelle j'ai découvert ce livre et cet auteur totalement inconnus pour moi ! Encore la magie de Babelio !
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Dezsö Kosztolányi , né en 1885 , à Szabadka, ancienne province de l'empire Austro - Hongrois , dans une famille noble d'intellectuels , dont j'avais lu en novembre 2010: « Anna la douce », ( pour moi , un chef d'oeuvre) au niveau de l'écriture et plus tard « Le cerf volant d'or » aux Éditions Viviane Hamy ( même impression ) ,présente«  Alouette » , jusque là , absent de ma bibliothèque .

Comment qualifier ce « Classique »de ce maître incontesté de la littérature hongroise, où l'histoire juste, banale , simple, est pourtant extraordinairement séduisante dans la traduction des sentiments de ce vieux couple figé dans ses certitudes—— étude juste, cruelle, pointilliste , riche, , rigoureuse ——de la psychologie des rapports familiaux —— dans la banalité du quotidien .

« Alouette , gentille alouette , je te plumerai » ...

Alouette , fille unique de ce couple , à presque 36 ans est un laideron, ayant dépassé largement l'âge de se marier, dont personne , jamais personne n'a voulu...
Nul n'ose évoquer son plumage disgracieux .

Aucun homme n'en veut .

Condamnée au célibat, Alouette , invitée par son oncle part une semaine à la campagne .
Ses vieux parents, petits bourgeois provinciaux , figés dans leur étroit microcosme sont d'abord désemparés.
C'est un coup de poignard magique dans leurs habitudes. Dans leur vie de reclus.
Ils recommencent à vivre, oublient leur enfer... leur vie étriquée , sans perspective ...
Le couple s'organise: ils se rendent au théâtre, au restaurant, cette fameuse semaine où la mère jouera à nouveau du piano, , celle où le père retrouvera son club, le jeu et les beuveries ..
Puis le père passe la dernière nuit à hurler sa peine et sa pitié pour sa fille si laide , malgré tout leur amour le malheur de ces vieux parents vient de la prise de conscience d'une évidence .
«  Leur fille est laide, elle est laide et rien d'autre, déjà vieillie , la pauvre, aussi laide que ça , dit- il presque voluptueusement «  Il fait une grimace affreuse, tordant sa bouche, son nez, aussi laide que moi.. »
Et tout rentre dans l'ordre , celui du malheur, dans ce trou de province.
Alouette revient grossie,..plus grotesque...
«  A tire - d'aile notre petit oiseau nous est revenu . »

Tout est juste , déchirant, dans les détails, la valise amoureusement achevée par les vieux parents qui résume les vains espoirs d'évasion, la souffrance et le mensonge , la laideur mascarade , la vie étriquée de ces trois personnes que des rituels ancestraux aident à lutter contre la solitude, l'angoisse et le désespoir , désert de l'immuable...
Avec un faux air de Flaubert et un réalisme tendre , un petit bijou de roman où tout est délicieux , de l'écriture magnifique à la lenteur pour qui aime prendre son temps à la lecture ....

Une pépite simple et profonde où attachement, ambiguïté , ressentiment , amour et haine sont intimement mêlés .
Alouette ou la vie manquée ?
J'aime beaucoup la littérature hongroise et les éditions Viviane Hamy . ...
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"Kosztolanyi avait une soeur laide et qui n'a jamais pu se marier. Cette donnée est-elle suffisante ?
a-t-elle même été nécessaire ? Ce qu'on peut dire de toute façon, c'est qu'en 1923, sur le fond de cette existence provinciale qu'il a connue enfant, Kosztolanyi va écrire -Alouette-, oeuvre qu'il considérera comme son plus grand roman ....
Avec sa fille, laide en effet, et qui vieillit sans trouver en effet de mari, un vieux couple, dans la ville provinciale de Sarszeg, mène une existence banale, étriquée et sans perspective." (préface. p.11)

Un ouvrage lu il y a fort longtemps, qui est parmi mes préférés de cet auteur hongrois; un texte bouleversant, qui analyse tout en finesse les rapports bien complexes, ambigus entre les parents et les enfants....avec la douleur supplémentaire d'un couple ayant une fille unique adorée,
mais affligée d'un physique des plus ingrats, qui les mettent eux-mêmes mal à l'aise, et tiraillés dans leur affection !!

"Combien les enfants peuvent souffrir à cause de leurs parents, et leurs parents à cause de leurs enfants. "(p.124)

Une relecture serait sûrement bienvenue !
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Quel plaisir de retrouver la littérature hongroise du début de XXème siècle , les descriptions imagées des lieux, des personnages et des objets ainsi que l'art de faire d'histoires simples de grands romans .

Alouette est le surnom donné à la fille unique d'un couple vieillissant .A 35 ans , elle n'est pas mariée car elle est laide et la vie s'est rétrécie sur ce trio qui habite la ville provinciale de Sàrszeg .

La jeune femme est invitée, événement rare, par son oncle à passer une semaine à la campagne et le roman débute au moment des préparatifs des bagages puis du départ en train dans un état de fébrilité pour cette famille non habituée à être séparée, même pour si peu de temps .

Si le lecteur pense ensuite assister aux aventures d'Alouette à la campagne, il se trompe car l'écrivain s'attache aux pas des "vieux parents" qui reviennent , orphelins de leur fille , dans leur maison. Leur prison devrait-on dire , car libérés en fait de ce qui peut s'apparenter à leur geôlier au moins mental , ils re-découvrent des plaisirs qui faisaient leur quotidien avant... Monsieur Akos retourne , malgré une opposition de façade à son cercle et la mère ouvre le couvercle du piano si longtemps fermé et joue. Deszlö Kosztolanyi dans un langage élégant et par petites touches dresse le portrait de parents peu à peu enfermés dans leur fatalisme et qui avouent dans un moment d'ivresse le malheur de leur vie , aveu terrible dont ils ne reparleront plus, acceptant leur sort avec fatalité !

J'ai plus apprécié ce récit qu'Anna la douce , m'immergeant avec délectation dans cette façon d'écrire si descriptive et qui entre facilement en résonance dans les pensées de ses personnages.
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Alouette, enfant chérie de ses parents va quitter le nid familial pour passer une semaine chez son oncle Béla et sa tante Etelka. Avec fébrilité le couple s'affaire autour de la valise de leur fille. Et c'est ainsi qu'ils arrivent à la gare en attente du train qui doit emporter leur chère Alouette. Pour la toute première fois depuis ses trente-cinq ans, ils vont devoir affronter l'absence de celle qui n'a jamais quitté sa demeure, n'a jamais fréquenté un homme et au grand dam de ses parents, ne se mariera jamais. Et pour cause : Alouette est d'une laideur sans nom, tant et si bien que tous trois se sont réfugiés dans une solitude, une sorte d'autarcie dans un monde qui leur est propre.
Un dilemme se présente alors. Comment occuper ce temps suspendu qui leur a volé leur fille ?

Mais c'est justement cette absence qui va permettre aux parents d'Alouette de vivre ce dont ils se sont abstenus depuis sa naissance. Entre diners au restaurant, théâtre, bars et soirées enfumées à jouer aux cartes, le père se refait une santé, tandis que la mère se remet au piano délaissé depuis des années. Goûtant chaque jour aux plaisirs qu'ils avaient enterrés, pour peu, ils en oublieraient presque le retour de leur fille.

Et voilà Alouette sur le quai de la gare, une Alouette qu'ils reconnaissent à grand-peine, tant elle a grossi, attifé d'un ciré transparent gonflé par le vent, coiffé d'un chapeau hideux, cadeau de sa tante et flanquée d'une cage pour l'oiseau qu'elle s'est offert. Triste constat pour ses parents de la voir bien plus enlaidie qu'à son départ.

Alouette de DEZSÖ KOSZTOLANYI est un récit fort, de non dits entre un couple que la laideur de leur unique enfant rend extrêmement malheureux, allant même jusqu'à la répulsion, qu'aucun d'eux n'ose se l'avouer. Mais sont-ils les seuls à jouer la comédie du bonheur, sont ils les seuls à ressentir une immense détresse lorsque la nuit venue, les larmes roulent, silencieuses sur l'oreiller d'Alouette ?

Un lecture poignante, cruelle, une véritable tragédie pour ces trois protagonistes, enfermés dans un mensonge permanent, une tartuferie que chacun interprète à sa manière.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Toutes ces couleurs, toutes ces clameurs, toute cette chaleur poisseuse, c'était la foire.
En face des marchandes de paprika dont les sacs rougeoyaient, rougeoyaient également, dans l'entrée du magasin de peinture, les pots vermillon. Les choux étalaient leur volants de soie vert pâle, les raisins leurs grappes mauves, les citrouilles leur blancheur, les pastèques trop mûres leur jaune à l'odeur fade et nauséeuse, et plus loin, vers la rue Petofi, dans l'allée aux boucheries, les moitiés de cochons suspendus à des crochets de fer déployaient la barbare somptuosité de leur viande crue, au-dessus des garçons bouchers, leur torse de champion couvert d'un débardeur, qui débitaient des os à coups de hachoir. Plus loin encore, dans le camp des potiers, vers la rue Bolyai, résonnait le cliquetis des poteries. Des poulets piaillaient, des bonnes papotaient, des dames se lamentaient sur la cherté de la vie. Et flottant sur le tout, la poussière étendait son voile d'argent gris, la poussière de Sarszeg dont un enfant sur dix était victime et dont les adultes mouraient de mort précoce.
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Quel magnifique animal, quelle tigresse, en effet, sans pitié, sans foi ni loi. Et loin pourtant d'être une jeunesse. Elle avait dépassé les trente ans, les trente-cinq peut-être. Sa chair était d'une voluptueuse mollesse, d'une douceur patinée, on aurait dit que les nombreux lits, que les nombreux bras étrangers l'avaient comme attendrie, son visage était tendre aussi, comme la pulpe onctueuse d'une banane, et ses seins étaient comme deux menues grappes de raisins. Il y avait ce charme en elle, de la grâce tout près de se corrompre, cette poésie de la flétrissure imminente et de la mort. Elle aspirait l'air comme s'il lui brûlait la bouche, ou bien comme si, de sa petite bouche ardente de catin, elle léchait quelque friandise ou sirotait du champagne.
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Le costume du père était gris souris comme ses cheveux, sa moustache était poivre et sel, sa peau fripée, usée, parcheminée, il avait sous les yeux de petite poches.
La mère, comme toujours, portait sa robe noire. Ses cheveux à elle, qu'elle se plaquait à l'huile de noix, n'étaient pas encore blancs partout, elle n'avait pas non plus le visage très ridé, seuls deux plis un peu plus profonds traversaient son front.
A quel point pourtant ils se ressemblaient. Dans leurs yeux tremblait la même lueur anxieuse, leur nez très mince avait la même façon de pointer, et même leurs oreilles avaient la même rougeur.
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«  Ils sont sortis. Sur eux s’est abattue, étouffante, une sorte de chaleur dorée. De gracieux petits chats blancs se promenaient sur le gazon émeraude. Près du puits, il y avait un seau plein d’eau avec des verres dedans, et l’eau était toute irisée par les reflets du verre. Un tournesol , tige inclinée , levait son visage amoureux du soleil. Des châtaigniers , des acacias , des sumacs montaient droit et tout au fond, le long du mur, le phytolaque offrait ses baies mûres de couleur presque noire » ...
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Tout comme Jésus au-dessus du lit de ses parents, au dessus du sien était suspendu un tableau représentant la Bienheureuse Vierge Marie, son grand enfant mort sur les genoux, qui le berçait tout en montrant du doigt son propre cœur, transpercé par les sept poignards de la douleur maternelle. Et tout comme Jésus crucifié écoutait monter celles de ses parents, ce tableau, depuis le plus jeune âge d'Alouette, écoutait monter ses prières candides, ses prières ardentes. Alouette a soudain tendu ses bras vers elle, en un mouvement violent qu'elle a réprimé aussi vite. Patience, patience. Il y en a qui souffrent encore bien plus.
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Dezso Kosztolanyi. Anna la douce.
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