On n'est pas étonné que l'auteur ait été cinéaste : j'ai eu l'impression de voir une succession de scènes (en noir et blanc) de la vie difficile d'une bande de jeunes dans quelques villages du Frioul, juste après guerre. La misère (matérielle et sexuelle), les débuts hésitants et étouffés du communisme, et cette quête d'autre chose d'indéterminé, qui pourrait bien être l'appropriation de soi.
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Alors les jeunes gens, gagnant toujours plus rapidement les dernières maisons du village – dosséminées parmo les vignes et les dernières tiges de maïs le long de l'allée de Gruaro -, pour ne pas s'avouer battus se mirent à chanter eux-aussi, à gorge déployée, de leurs voix qui se perdaient dans le silence des champs froids et verts : «Avanti popolo, alla riscossa, bandiera rossa, bandiera rossa...»
PIER PAOLO PASOLINI / UNE VIE VIOLENTE / LA P'TITE LIBRAIRIE