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EAN : 9782253122982
281 pages
Le Livre de Poche (11/03/2009)
3.97/5   63 notes
Résumé :
Une histoire d'amour et de haine, inspirée de faits réels, forte en rebondissements, bluffante et captivante, où la vérité n'est jamais là où on l'attend. Aux assises, un homme écope de vingt-deux ans de prison pour le meurtre d'une mère et de sa fille. Zarkane, l'œil noir et sec, contemple, sans le moindre signe d'émotion, ceux qui viennent de le condamner. Une descente aux enfers qui l'amène à dérouler le fil de sa vie qui débute dans une caravane, dans un camp gi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Un des meilleurs thrillers français qu'il m'a été donné de lire jusqu'à ce jour. L'histoire est cohérente, sordide mais d'une magistrale beauté. le style est clair, les mots sont agréablement bien choisis. Ce livre recèle des pépites à citer que la version audio ne m'a pas donné le temps de noter.

Récit empathique, tantôt tendre tantôt cruel, ce n'est pas comme si tous les malheurs s'abattaient sur le personnage principal mais presque. L'épilogue est tellement crédible qu'on en oublierait presque la véritable identité de l'auteur, suprenante au demeurant.

Le monde parallèle des truands et de la pègre française n'a rien à envier à leurs homologues d'outre-atlantique. C'est au milieu des cigales que s'invite l'horreur d'un passé qui court toujours, même des années plus tard, les relations fusionnelles qu'elles soient amoureuses ou fraternelles.

Je me suis laissée portée et bernée par cette fiction "tirée de faits réels". Je me suis attachée aux personnages, j'ai pleuré, ragé avec eux. Je me suis perdue dans les méandres des esprits torturés. J'ai aimé la complexité de Zarkane, la loyauté de Clovis, la passion de Laura, l'enthousiasme d'Elisabeth, le dévouement de Luigi, la gentillesse du Docteur, la préscience de Lisa, la volonté de Fernand.
Bref, un panel de personnages aussi dense qu'émouvant et une intrigue sur fond de destin joué dès le premier tirage de cartes. Les arcanes de la lecture vous prédisent un excellent moment en compagnie de ce livre.
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Un livre déroutant qui navigue entre la jeunesse et les années de prison du narrateur, entre parcours initiatique à la vie à laquelle certains se heurtent dès leur plus jeune âge et rédemption. le récit est écrit à travers les yeux du narrateur, la langue employée correspond à l'âge et au niveau de culture des différents locuteurs. L'auteur colle donc au plus près du ressenti des personnages.

Livre d'autant plus étonnant quand on sait qui se cache derrière le pseudo de Joseph Lubsky. L'auteur, pour mieux ressentir ce que pouvait vivre son personnage emprisonné pour 20 ans pour un horrible meurtre, s'est enfermé chez lui dans une cellule aménagée comme une cellule de prison. Il n'est pas sorti indemne de cette expérience et, après avoir piégé bien des journalistes en plateau, a mis fin à l'expérience, après avoir eu peur de devenir fou.

Je ne sais pas si ce livre est vraiment à considérer comme un thriller (ce qui est mentionné sur la couverture du livre), mais il se lit bien et rapidement. Une fois identifié l'auteur derrière le pseudo, on peut reprendre le livre, et là, derrière quelques envolées de plume, on retrouve des intonations caractéristiques de cet homme de télé. C'est aussi malheureusement ce qui peut aider à l'identifier.

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J'ai choisi ce livre en lisant seulement un léger résumé, sans rien savoir de l'auteur Joseph Lubsky. En l'ouvrant je découvre que Lubsky est l'un des pseudonymes de Patrick Sébastien. Je vais être honnête cela m'a d'un premier abord refroidi, P. Sébastien évoque pour moi au mieux des numéros de cirque talentueux au pire ses chansons de fin de soirée avinée. Pourquoi utiliser un pseudonyme si c'est pour dévoiler l'identité réelle de l'auteur des le livre ouvert ?

Je me suis donc plongé dans ce livre en essayant de penser le moins à son auteur. Et très vite P. Sébastien aurait pu me fredonner le petit bonhomme en mouse à l'oreille que cela ne m'aurai pas fait lâcher le livre !

C'est une histoire de vie, de mensonge, de haine, de fatalité, de fraternité, de rage et de peine.

Kéma jeune garçon sans père né des amours d'une gitane et d'un marin russe aussitôt reparti. Kéma fils adulé auquel sa mère a du mentir sur sa naissance jusqu'à son dernier jour.

Kéma qui un jour deviendra Zarkane, un homme fait de douleur et blessure.

Zarkane intégrera la pègre, deviendra un voyou, évoluera dans le milieu puis tentera de se ranger. Mais faire table rase du passé n'est pas chose facile et Zarkane le paiera au prix fort.

Ce livre alterne les chapitres au présent en cellule avec Zarkane tentant de vaincre ses démons, de se contrôler, d'expier, de tenir jusqu'à la sortie avec imprégné sur la rétine l'image horrible de deux corps, celui d'une femme et d'un enfant, disloquées, massacrées, tuées et les flash-back de sa vie d'antan.

L'emprisonnement pour rédemption ?

Comment vivre avec la culpabilité ?

Ce roman tente de répondre à ces questions en nous plongeant dans une histoire familiale chaotique. La chute du livre est remarquable et très bien pensée.

Malgres quelques ficelles parfois un peu grosse ce roman est efficace et agréable à lire.

Un seul regret non pas du au livre mais à l'auteur lui-même. En effet surprise par ma lecture j'ai voulu en savoir plus et j'ai découvert que Patrick Sébastien n'a pas seulement prit un pseudonyme, il a créé Lubsky, ancien tolard se revendiquant innocent et dont le roman serai issue des confessions d'un autre détenu. Il c'est grimé pour faire la promotion, a modifié sa voix. Pourquoi ? Pourquoi tenté de faire croire cette histoire réelle ? Pourquoi par ce déguisement tomber dans la tromperie ? En quoi un ancien détenu sera-t-il plus enclin à avoir écrit cela ?

Toutefois cela n'enlève rien à la qualité de ce roman que je vous conseille vivement !


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Pas mal ! Je ne suis pas du tout un expert en thriller, j'aimais tout jeune les policiers Christie-ques et consorts, quelques Stephen King (les moins surréalistes) et sinon hélas pour la comparaison, l'excellentissime de sang froid de Truman Capote. Entre tout ça, voici un opus de Patrick Sébastien. J'avais vu aussi et écouté en son temps son passage sur les plateau télé promo, grimé en son personnage-personne Lubsky. C'était assez intéressant, comme acting.
Bref, le livre : honnête ! Bien construit, j'ai suivi l'intrigue, avec envie, sans peine. Il y a bien parfois quelques manques dans la profondeur des personnages, mais c'est ma déformation professionnelle et personnelle sans doute qui me donne ce goût par moment, et parfois quelques sentences sur la vie, la mort, la vengeance et autres thèmes à thèses possibles que l'auteur n'arrive pas s'empêcher de placer... et qui nécessiteraient plus que juste une sentence. A quoi sert "juste" une sentence, n'est-ce pas Patrick, et n'est-ce pas là un des combats...
Ce n'est pas mal écrit du tout, pas extraordinaire mais le style se tient, sans problème, c'est déjà tout à fait correct ! Bien des auteurs prétentieux s'en révèlent incapables.
Bref; un livre et un auteur qui sont perfectibles (tant mieux), un livre pour lequel je n'ai pas un milliard de points de comparaison, mais qui dispose de beaucoup de qualités, et on le sent sincère et ça tient la route.
Bref, j'hésite entre trois et quatre étoiles. Disons que par esprit d'équilibre de la balance entre les jugements hâtifs et destructeurs et une bienveillance de lecteur qu'on a envie d'accorder, je vais en donner quatre à Lubsky-Sébastien.
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Ce roman n'a rien à voir avec les livres que je lis d'habitude. Vraiment rien. J'ai d'ailleurs eu un peu de mal à le lire. Littéralement. Les premières pages m'ont semblé durer des heures et j'ai mis un bon moment à trouver mon rythme.

Le style de l'auteur est surprenant. Des phrases courtes, qui s'enchainent comme des idées posées en vrac. C'est très factuel, à des années lumières des romances dont je me gave ces derniers temps.
Ce roman est a à la fois dérangeant et fascinant. On oscille entre la compassion et l'idée que non, on ne tombera pas dans le piège des jurés des premières pages. On suit l'histoire de Kéma, petit gitan qui deviendra Zarkane (le pourquoi de ce surnom est un exemple de la beauté et de la poésie de ce roman). On avance avec lui dans cette vie qui le ramène encore et toujours dans ses zones d'ombres. On le voit grandir devenir un homme, avancer encore et toujours, tomber, se relever et retomber encore. Son expiation, son chemin de croix semble interminable. Et pour qui? Pourquoi? Il ne le sait pas lui même.


Une autre chose toute bete qui m'a troublée, c'est que Zarkane est né la meme année que mes parents, et qu'une partie de l'histoire se déroule à Chicago, un quartier de Toulon où mon frère a vécu.

C'est à la fois rafraichissant et déstabilisant de connaitre les lieux de l'histoire. Alors qu'on avançait dans le temps, je n'arretais pas de me dire "A ce moment là, mes parents avaient tel age, leur vie à eux, c'était quoi?"


Les evenements s'enchainent sans pause et sans fratcure. Tout est lisse, tout glisse. On va de révélation en révélation. Alors qu'on pense avoir comprit, on tombe de haut, nous aussi et j'ai souris.. oui j'ai souris. Mais pas parce que c'est drole (quoi qu'il y a des passages marrants) mais parce que c'est beau. C'est poétique, c'est touchant, c'est poignant. C'est une magnifique histoire, qui vous force à repousser certaines limites. On se dit "Et si c'était quelqu'un que je connais?" Comment réagirait on? Peut on tout pardonner? Doit on tout pardonner? Comment un petit garçon qui a commencé dans la vie avec une mauvaise main peut grandir et s'épanouir, renverser la donne et remporter la mise? Peut on sortir indemne de ses erreurs, des ses fautes?

Lorsque j'ai eu terminé le roman, complètement chamboulée par cette petit histoire si belle, je suis allée voir qui était vraiment l'auteur. Et comme me l'avait prédit ma copine, le roman prend une dimension encore plus magique. Je n'aurai jamais pensé que c'était cette personne derrière ces mots si beaux, si doux et forts à la fois. Derrière ces personnages tout en contraste,tout en force et en faiblesse..... En tout cas, je ne peux que saluer son talent.


Pour finir, une petite citation qui m'a particulièrement touchée.. alors que Zarkane essaye de reconstruire sa vie:
"Le souvenir d'une peau qu'une autre peau efface, et que le temps qui reste arrache au temps qui passe."
Lien : http://sur-l-etagere.blogspo..
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Citations et extraits (37) Voir plus Ajouter une citation
« Zarkane le regarde, presque ému. « C’est donc ça, un brave homme, pense-t-il. Un pantin de chair et d’os qu’un penalty contente. Un du troupeau que les bergers affament, et à qui on donne des pelouses de stade en pâture pour qu’il ne bêle plus. Panem et circenses ! Que le peuple s’amuse ! Donnons-lui des gardiens de but pour qu’il n’en ait pas ! De but. En tout cas, nul autre que de tenter de vivre ailleurs qu’en « Aphonie ». La patrie des muets, des consentants, des rampants. »
L’enfermement a multiplié en Zarkane son dégoût des marionnettistes. De ceux qui tendent des ficelles aux corps et aux âmes des pauvres gens. Politiciens, juges, pontes de la finance, patrons de presse à la solde les uns des autres pour un intérêt commun. Son manichéisme l’effraie lui-même, mais il a beau tenter de chercher plus loin, il en revient toujours à ce constat primaire : les hommes sont monstrueux. Superbement ou misérablement. Et les uns accablent les autres. Et les autres ne se rebellent même pas. Ou alors dans des révolutions à l’issue desquelles ils deviennent les uns à leur tour. Il était devenu Zarkane en partie à cause de ça. Quelques chromosomes étranges avaient dû faire le reste. »
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Quand il eut terminé son premier tableau, il contempla cette mer de lavande et de craie, et fut immédiatement pris d'une irrésistible envie de destruction. Pas qu'il trouvait ça raté. Non. Une pulsion euphorique. Le besoin incontrôlable et inexplicable de ne laisser à sa création que la force de l'instant. Créer pour créer. Et refuser les éternités qui clouent les émotions dans des cadres. Il brûla donc sa première oeuvre et en éprouva une intense jouissance. Une sensation de puissance. Il lui sembla même que ce geste avait accéléré sa thérapie. C'était logique. Il redevenait le maître. Avec droit de vie et de mort sur ce qu'il y avait de plus beau en lui.
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Le cancer des os l’avait fait partir dans d’immenses souffrances. Malgré des mains qui lui faisaient atrocement mal, elle continuait à égrener chapelet sur chapelet. La dévotion à son paroxysme. Ou le comble de l’absurdité si Dieu n’existe pas. Mais dans ce cas-là, lui seul le sait.
Kéma demanda à Papa Charly la permission de passer la seconde veillée du corps, seul avec Emma et ses pinceaux. Il peignit au début avec Gustav Mahler, puis continua avec sa partition intérieure.
Au matin, le tableau était achevé. Le visage flétri de la vieille dame, parfaitement ressemblant, était posé sur un corps de jeune femme en habits blancs, mains écartées, les paumes tournées vers le ciel. La Vierge vieille. Le docteur en fut profondément ému. Le plus beau cadeau à Emma.
Kéma était passé au-dessus de son ressentiment. Au fond de lui, tout en peignant, il maudissait ce dieu de pacotille qui déchirait de douleur ses plus fidèles et poussait les mamans par la fenêtres. L’émotion était justement dans ce dépassement de lui pour n’être que le regard d’Emma sur elle-même. Autoportrait posthume. Le tableau était sublime. Emma était la Vierge Marie, et, malgré les rides, conservait son visage pur et son regard plein d’amour.
Charles se dit que ce gamin avait un fichu talent.
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Le bonheur est une somme. Le malheur, des détails. Quand Zarkane repense aux années de quiétude, c'est comme une nappe blanche dont il ne peut se rappeler chaque broderie. De ses années d'enfer, nappe grise, il se rappelle chaque mauvais pli, chaque tache, chaque accroc. Il en est ainsi de nos mémoires, amnésiques des reliefs du très beau et poinçonnées avec précision de chaque insupportable.
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C'est donc ça, un brave homme, pense-t-il. Un pantin de chair et d'os q'un pénalty contente. Un du troupeau que les bergers affament, et à qui on donne des pelouses de stade en pâture pour qu'il ne bêle plus. Panem et circenses ! Que le peuple s'amuse ! Donnons-lui des gardiens de but pour qu'il n'en ait pas ! De but.
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