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EAN : 9782369144359
272 pages
Libretto (01/02/2018)
3.62/5   16 notes
Résumé :
A priori, ce pourrait être une imposture : Le Dieu nu de Margerit ne se dénude jamais ! En guise de la violente passion annoncée, le héros en est encore à rêver, au bout de la cinquantième page, d'une main gantée effleurée, et ce au terme de gentilles conversations de boudoir façon XIXe siècle. En réalité, le XIXe siècle auquel Margerit rend hommage serait plutôt celui de Baudelaire (souvent cité), à l'érotisme suggéré par la chaleur d'une nuque dévoilée ou le frois... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
« L'amour fut la première divinité, le Dieu nu des Phéniciens : incarnation du principe de vie. Il personnifia la force attractive qui porte les éléments à s'agréger et à se combiner »

C'est une des deux citations qui se trouvent en préambule à ce roman. Elle nous permet d'emblée d'appréhender le titre mais illustre également ce qui sera au coeur de ce roman : l'amour.

Bruno, le narrateur, se souvient de toutes ces amoures qui l'ont submergé alors qu'il n'était encore qu'un jeune homme. de cet amour passion qu'il entretenait pour une jeune femme mariée, Jacqueline, mystérieuse et d'une tristesse envoûtante, mais aussi du lien fraternel qui l'unissait à sa soeur aînée, Marité et dans une moindre mesure de l'amitié forte qui le liait à Hélène.

L''histoire se déroule au début du vingtième siècle, à la veille de la première guerre mondiale, mais elle ne porte en elle ni l'impudence, ni l'insouciance de la Belle-Epoque. Bien au contraire, Robert Margerit l'enveloppe d'un romantisme digne du 19ème siècle, mettant en avant les émotions, le sentiment, les désordres du coeur, la mélancolie...

Pendant la toute première partie du roman, Bruno avait des allures de jeune Werther, ce qui,je l'avoue, m'a quelque peu ennuyé. Puis, grâce aux manigances de sa soeur bien-aimée, le Dieu nu s'est enfin relevé et l'histoire s'en est trouvée bien plus pimentée.
Enfin, quand je dis « pimenté » tout est relatif ! Bruno n'a pas non plus l'étoffe de l'amant de Lady Chatterley, et Marité se trouve encore bien éloignée de la marquise de Merteuil.
Pour autant, l'amour y est évoqué avec tant de subtilité, de délicatesse et de lyrisme qu'il n'en perd rien de sa saveur.

Tout ceci est servi par une écriture habile pleine de sensualité, de poésie et de finesse qui n'est pas sans rappeler celle de Zweig. (mon chouchou !)

Je suis bien contente d'avoir découvert ce roman qui s'est trouvé sur mon chemin par le plus grand des hasards. Pour info, il a reçu le prix Renaudot en 1951 et je suis plutôt étonnée de constater qu'il soit passé aux oubliettes.(15 lecteurs et une seule critique!)
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Robert Margerit, vous m'avez éblouie avec votre fresque sur la Révolution française, encore plus avec le château des Bois-Noirs et encore davantage avec la Terre aux Loups, votre chef-d'oeuvre, selon moi, mais là, je dois avouer que je baisse les bras et abandonne au tiers de ma lecture. le romantisme de l'amour non consommé , la souffrance d'aimer sans retour ont une limite pour moi. J'ai patienté, page après page, tout en admirant votre style, j'ai patienté encore jusqu'à me lasser totalement. Déception donc pour ce roman dont j'attendais peut-être un peu trop, la 4eme de couverture était si alléchante ! Comme habituellement , j'adore vraiment tout ce qu'a produit cet auteur, ma frustration n'en est que plus grande. Je le reprendrai certainement plus tard car les critiques positives de mes amis de Babelio me font penser que je suis passée totalement à côté de ce roman.
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Daniel Pennac,dans les 10 droits qu'il accorde au lecteur cite celui d'abandonner un ouvrage avant la fin. Cela m'arrive rarement, mais j'avoue que "Le dieu nu" m'est tombé des mains après la centième page. le qualificatif qui convient le mieux à ce roman est "languissant". On a vite compris que le héros, Bruno, lettré , poète, grand séducteur, tombe amoureux, non d'une jeune femme, mais de l'image idéalisée qu'il se fait d'elle à partir de son parfum, de son allure, de son mystère (mais cette bourgeoise semble "un sphinx sans secret"). Il pousse l'analyse de la cristallisation en coupant les cheveux en quatre , en utilisant une langue riche, précieuse (il ne nous épargne aucun imparfait du subjonctif).
Il épice ce récit en laissant planer l'incertitude sur la complicité presque incestueuse qu'il partage avec sa soeur Marité.
Mais je n'ai pas accroché.
Cependant j'ai relevé quelques remarques dont j' apprécie la justesse.
Ainsi: "Le bonheur , ce n'est pas d'être heureux; c'est de pouvoir souffrir par une créature dont le besoin vous fait sentir violemment que vous vivez."
Effectivement, c'est la passion, fût-elle destructrice, qui pousse tel homme apparemment "heureux en famille"à quitter les siens pour une jeunette, en sachant très bien que l'avenir ne sera pas toujours rose.
J'ai ce roman dans l'édition d'origine Gallimard . En quatrième de couverture, on nous donne la liste des publications janvier-juillet 1951.
Parmi les 17 auteurs cités, on trouve les noms de Giono, Mac Orlan, Félicien Marceau, Henri Thomas, Louise de Vilmorin mais qui connaît aujourd'hui
Marcel Bisiaux, Nicole Dutreil, Philippe Héduy, Wilna Salinas...?
Gloire littéraire
Gloire éphémère.
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Le récit poétique d'un amour ambivalent évoqué dans un climat sensuel. Charmant.
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Avant l'apparition de Jacqueline, je me croyais libre. Avais-je atteint le moment où la fatigue de la liberté se glisse en vous ? En tout cas, j'apprenais le bonheur de dépendre.
Oui, c'est une joie. Il existe une ivresse du pouvoir, mais il n'y a pas moins de volupté dans le sentiment de la sujétion, l'exemple des peuples le prouve. Cependant, l'amour satisfait mieux encore cette double aspiration. Il donne aux faibles la conscience - et souvent l'orgueil - de régner ; aux forts, il permet de connaître sans humiliation la griserie de l'esclavage.
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Video de Robert Margerit (1) Voir plusAjouter une vidéo

Aujourd'hui ont été décernés le prix Goncourt et le prix Renaudot
Le prix Goncourt a été attribué à Julien GRACQ pour "Le rivage des syrtes" et le Renaudot à Robert MARGERIT pour "Le dieu nu".
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