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EAN : 9782070365401
160 pages
Gallimard (22/02/1974)
4.18/5   28 notes
Résumé :

Le brigadier a mis la main sur son étui à revolver. Un murmure désapprobateur passe dans la foule : on n'aime guère les Pâqueux, mais on déteste encore plus la gendarmerie. De l'étui, le brigadier a tiré un papier qu'il déplie sous les yeux du fermier - " Prenez garde, Pâqueux, ça pourrait mal tourner pour vous. On vous accuse de saquestrer un vieillard sans défense. Nous sommes ici en service commandé, pour tirer ça au clair. Laissez-moi entrer. Sans qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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Sur le porte-bagages du facteur Joigneau vous allez faire le tour de Maupeyrou, village campagnard. Vous rentrerez dans les maisons et les commerces pour y voir surtout les vices des habitants. Remarquez bien, le père Joigneau, calculateur et hypocrite, n'a rien d'un ange lui non plus.
Un tableau vivant digne d'Albert Dubout avec des accents de Marcel Aymé va s'offrir à vous.
Après avoir lu la grande fresque familiale, Les Thibault, ce court roman est une surprise. Je ne soupçonnais pas l'auteur d'avoir ce ton sarcastique.
Cent cinquante pages de pur bonheur où Roger Martin du Gard dévoile son absence d'illusion sur la nature humaine. Personne n'est épargné.
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Embarquement pour une tournée jubilatoire et grinçante dans les pas du facteur du village : si ce dernier est riant et bucolique à souhait, il n'en est pas de même de ses habitants, archétypes de la France rance, mesquine, égoïste, violente, obsédée par l'argent.
L'auteur des Thibault, fin observateur de son temps, n'épargne personne et se régale à peinturlurer de noirceur ses compatriotes ruraux et leur farouche détermination à ne pas rentrer dans le nouveau siècle.
C'est drôle, méchant, cynique: j'ai adoré!
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Cela commence comme dans un film de Jacques Tati où le facteur du village fait sa tournée de distribution du courrier. Mais la "Vieille France" de Roger Martin du Gard fait aussi penser aux photographies d'Henri Cartier-Bresson sur la vie quotidienne des années 1930 ou plus récemment à celles de Raymond Depardon.
J'ai choisi par hasard ce roman du dernier prix Nobel de littérature français que je n'avais pas lu alors qu'il l'a obtenu en 1937. Je suis enchantée de ce choix, pour avoir fait le tour des habitants de Maupeyrou dont j'ai lu que le village existait réellement dans le Puy-de-Dôme.

J'aime beaucoup les chapitres courts qui présentent chaque famille, chaque maison et commerce du village où tout le monde se connaît et se regarde souvent en chien de faïence. C'est joigneau, le facteur anticlérical que l'on suit durant une journée, qui fait les présentations. Sur son vélo, accompagné de ses deux épagneuls, il donne les lettres et récupère celles à envoyer mais comme il les ouvre en cachette il sait ce qui se passe dans chaque foyer. Ils ont tous des choses à cacher ou des comptes à régler et si le facteur a plutôt grand coeur il participe à certains arrangements intéressés.

C'est l'époque où les opinions de gauche et de droite sont clairement revendiquées et où les séquelles de la première guerre mondiale touchent bon nombre d'habitants comme les veuves et les pensionnés qui ne s'entendent pas toujours bien. Et puis, il y a les jeunes qui ne veulent plus exercer des métiers éreintants des anciens (on découvre le charron, le savetier, le fossoyeur...) et quitter cette campagne retardée pour aller en ville.
Cette "Vieille France" est ce qu'on appelle la France profonde qui ne fait pas regretter le passé.


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Du Gard je ne connaissais que le département et son pont, maintenant j'ai découvert son formidable auteur éponyme !. de la belle écriture, rien à redire, c'est pas pour rien qu'on obtient le Nobel de littérature.
Et un roman qui nous fait retrouver le quotidien d'un village de cette France rurale d'entre deux guerres, à travers la tournée de son facteur. Un facteur qui détient tous les secrets, mesquineries et vices des habitants, qu'il traite comme ses administrés. Manipulateur même machiavélique, comme il distribue son courrier, il colporte des messages pour informer et désinformer au gré de ses humeurs et de ses bonnes et mauvaises intentions. Au final, c'est un délice de découvrir les turpitudes de tous ces personnages occultant le côté obscur de leur personnalité et leurs obscures intentions, l'hypocrisie d'interactions à la sous-jacente malveillance et ce chef d'orchestre en képi à cocarde....en un mot tout ce qui fait société, comme un tableau de Brueghel l'Ancien.
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"Vieille France" (1933) de Roger Martin du Gard n'est ni une nouvelle
ni un vrai roman, rien de plus que l'esquisse des premiers chapitres
d'un futur roman jamais achevé.

Dans "Vieille France", Martin du Gard décrit une journée de la vie d'un
facteur de village. Devant nous se déroule une galerie de portraits,
ceux villageois et de leurs caractères . Ils sont très typiques,
reconnaissables. La création de telles oeuvres est la critique sociale la
plus efficace. du facteur corrompu Joigneau et du patron du café où la
gauche a l'habitude de se retrouver, on passe au noyau dur de la droite
qui se retrouve chez le coiffeur. le lecteur découvre également la vie
de trois veuves de militaires, d'un rentier, des boulangers, d'un
épicier et de bien d'autres.

L'histoire m'a rappelé certains romans de Marcel Aymé, comme "La Jument
verte". En général, les descriptions de la vie rurale qui font mouche
sont tout à fait dans l'esprit d'Aymé en tant qu'écrivain excentrique.

Mais "Vieille France" semble plus un brouillon qu'un vrai roman. Cette
histoire est comme une promesse non tenue.
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Citations et extraits (13) Voir plus Ajouter une citation
En fait, c'est la femme qui mène l'affaire. Le compte en banque est resté à son nom. Quand elle parle de son mari et du Bavarois, elle dit : "mes hommes", comme un caporal.
Dans chacune des deux chambres de la maison, il y a un grand lit.
Mme Loutre couche dans l'un, et son fils, dans l'autre. Mais on n'a jamais su lequel des deux "hommes" partage le lit de l'enfant, ni si c'est toujours le même.
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Tous les jours du Bon Dieu, matin et soir, Mme Gueudet et Mme Touche se retrouvent chez Mme Sicagne pour travailler. C'est le trio des veuves de guerre. Elles ont à peu près le même âge, et, toutes trois, un grand fils, pupille de la nation. D'autres liens encore les unissent; leurs robes noires, leur dévotion, leurs commérages, leur rancune contre les épouses pourvues, leur haine des embusqués - c'est à dire des hommes épargnés par la guerre - leurs revendications de pensionnées, et la chasteté orgueilleuse qui détraque lentement leurs cerveaux après leur avoir déréglé le corps.
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Voici les dernières maisons, et, presque aussitôt le cimetière. Au milieu des tombes, toujours joyeux, le poilu en granit du monument aux morts, attaque à la baïonnette. C'est un vieux camarade : une espèce de baromètre. Les jours de pluie, il est tout noir ; si ça brouillasse, il prend la couleur des ardoises ; mais, au plein soleil, il devient bleu, l'animal : bleu-horizon, comme de juste; et son casque brille, poudré de verre pilé.
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C'est le rythme vital, inepte, séculaire (...) Tous se hâtent comme si la grande affaire était de bouger pour vivre ; comme si, pour arriver au rendez-vous final, il n'y avait pas un instant à perdre ; comme si, littéralement, le pain ne s'acquérait qu'au prix de son poids de sueur.
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Les Merlavigne, comme on dit, c'est capable de tout.
Au village, chacun les redoute, sans pouvoir préciser pourquoi. Aucune fille du pays ne voudrait servir chez eux. Le bureau de placement de Villegrande leur procure des petites trainées comme Ernestine, qu'ils tiennent enfermées six mois, qu'ils dressent silencieusement à leurs caprices, puis qu'un jour ils reconduisent en ville pour l'échanger contre une plus fraiche.
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Videos de Roger Martin du Gard (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Roger Martin du Gard
Discours de Roger Martin du Gard pour le prix Nobel (1937).
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