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80 pages
Atelier In8 (23/02/2021)
4/5   3 notes
Résumé :
Ziz, le Gandhi de la Kalach, débute en bas de l'échelle aux pompes funèbres Santini. Il se hisse rapidement au poste convoité de maître de cérémonie. Là où ça se passe. Là où, d'un regard compatissant, il peut remonter le moral des pleureuses. Aux côtés de Nadège qui cajole ses ambitions, notre Rastignac veut aller encore plus haut mais se fait renvoyer de son job. Ziz a la rage et décide de se perfectionner au stand de tir.
Ca va faire mal.

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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Pour devenir croque-mort, point n'est besoin d'avoir un casier judiciaire vierge. du moins aux yeux de monsieur Santoni qui dirige une agence de pompes funèbres. Ce qui arrange bien notre narrateur qui trouve un emploi lui permettant d'oublier son passé et d'envisager l'avenir sous d'heureux auspices.

Ziz (c'est son nom) débute comme porteur, et il faut savoir se tenir droit, marcher au pas, bien placer sa main sous la caisse, l'autre derrière le dos pour compenser le poids, bref tout un apprentissage qu'il assimile assez facilement. Il fait la connaissance de quelques collègues dont Tony, le thanatopracteur, Kevin, le maître de cérémonie, de Nadège qui s'occupe du secrétariat.

Un jour Tony est déclaré absent, sans prévenir, sans toucher à son compte bancaire. Et que peux faire monsieur Santoni sans Tony ? En embaucher un autre. Puis c'est Kevin qui se suicide en basculant de son balcon. Il est vrai que la fonction de croque-mort n'est pas toujours rose.

Alors Ziz est promu maître de cérémonie. Monsieur Santoni lui fait confiance.

Sobre dans ses discours, qui sont réaménagés pour chaque occasion, juste parfois le changement du nom de l'heureux élu destiné à finir poussière, ou cendres, Ziz prend sa nouvelle fonction avec sérieux. Presque. Parfois, il ne peut s'empêcher de s'emmêler la langue, de sourire, ce qui est inconvenant, alors il se retrouve à la porte de ce qui aurait pu être une sinécure. Des clients se sont plaints. Enfin, les membres de la famille du défunt. Il lui faut chercher un nouvel emploi.

Pas de problème, Ziz sait faire. Il s'inscrit dans un club de tir puis avec l'appoint précieux de Nadège, avec laquelle il s'entend très bien et c'est réciproque, il va même alimenter le petit commerce de monsieur Santoni. En général peu de pompes funèbres mettent la clé sous la porte, surtout lorsque d'autres débouchés sont exploités.



Court roman ou longue nouvelle, Maître de cérémonie joue résolument dans le registre de l'humour noir, et le lecteur ne peut s'empêcher de sourire lors de certains passages, de certaines descriptions.

Le métier de croque-mort, ou employé des pompes funèbres (chaussures noires exigées), est expliqué de l'intérieur, ce qui est très instructif et ne saura manquer de vous rassurer en cette période où il y a plus de décès que de naissances, selon toutes probabilités.

Mais c'est le traitement de cette intrigue qui déride le lecteur, et plus on avance dans l'histoire, plus on croit lire une farce. Une farce funèbre évidemment, à l'épilogue jouissif. Et comme l'auteur s'adresse la plupart du temps au lecteur, celui-ci devient complice.
Lien : https://leslecturesdelonclep..
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Ziz, sorti de taule après un passé compliqué, a de l'ambition mais sait la jouer modeste pour éviter de se faire repérer.
Nous retrouvons notre héros (ou anti-héros) désenchanté de Cendres de Marbella et de Gardien du temple avec un plaisir non équivoque, et prêts à toute éventualité. le regard que nous lui portons oscille entre complicité et méfiance. Il faut dire qu'il nous en a fait voir, du pays. Et qu'il nous surprendra toujours.
Bien que « dans le cursus de la délinquance », il ait « obtenu son brevet avec la mention trop bien », il évite de s'en vanter et endosse des costards-cravates impeccables, le noir étant, dans sa nouvelle branche, de rigueur.
En partant du bas de l'échelle, il se reconvertit dans le funéraire, dans le but avoué de devenir maître de cérémonie.
Puis de tenir un salon funéraire comme son idole, Monsieur Santoni, voire à sa place.
Tout ne se passera pas vraiment comme prévu et il reprendra du service, la Kalach au poing, afin de forcer quelque peu le destin.
Ce n'est pas qu'il ait tellement la vocation de tueur à gages, puisque sa main tremble au moment d'appuyer sur la gâchette et qu'il doit se faire violence pour mater son naturel sentimental.
Mais quel choix lui reste-t-il ?
Il trouve au passage la compagne « idéale », la comptable de l'entreprise Santoni, qui cultive une vengeance aussi froide que les macchabées qu'ils envoient à l'incinérateur. Dans le meilleur des cas. Parce que de plus en plus souvent, c'est plutôt pour les envoyer à la découpe, mais là, on ne vous en dit pas plus…
Dans cette novella jubilatoire, Hervé Mestron déploie l'étendue de son talent en parvenant à transformer les pires noirceurs en moments de fou-rire : un mélange d'effroi et d'humour qui, venant compléter cette brillante trilogie, nous réserve un cocktail décapant.
Nathalie Barrié
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C'est toujours un plaisir de retrouver Ziz à travers l'écriture fluide et prenante d'Hervé Mestron. J'aime la dualité du personnage, sa persévérance malgré les galères ("J'avais produit tellement d'efforts pour en arriver là"), sa volonté de toujours s'améliorer, de jongler avec son destin de gars de banlieue tout en maintenant certaines valeurs.
Situer l'action dans une entreprise de pompes funèbres, c'est original, et l'occasion d'une certaine réflexion sur le métier de croque-mort ("qui exige à la fois de l'empathie et une certaine distance") et sur le rôle des cérémonies mortuaires ("Tu fais encore exister la personne à travers un rituel"), même si la dimension commerciale de tout ça prend rapidement le dessus.

Il y a en effet un revirement au tiers du livre qui vient chambouler les bonnes intentions de Ziz... et les projections du lecteur! le héros va apporter sa contribution à l'entreprise d'une manière quelque peu... inattendue! On sombre alors dans l'humour noir, c'est à la fois effrayant et extravagant, inimaginable... mais crédible. Nadège la comptable complice se révèle arriviste et calculatrice (ha ha), et plus elle se montre froide et insensible, plus Ziz, à l'inverse, se laisse submerger par sa sensibilité ("Trop émotif, c'est ça qu'il aurait dit Santoni, en se foutant de ma gueule"). Reste ensuite à vivre avec tout ça sur la conscience...
Lien : https://www.takalirsa.fr/cen..
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Tu vois, avant, les filles elles essayaient plusieurs marques de machine à laver avant de se décider, maintenant elles font pareil avec les mecs, elles essaient, elles testent, elles comparent, et au bout du compte, elles s’orientent vers un choix cohérent, au-delà de l’apparence et des boutons qui clignotent.
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Un mec peut toujours rebondir, même mal.
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