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EAN : 9782020053433
246 pages
Seuil (01/11/1979)
3.94/5   39 notes
Résumé :
Le paradigme perdu : la nature humaine. Il faut cesser de disjoindre Nature et Culture : la clé de la culture est dans notre nature et la clé de notre nature est dans la culture. Il faut cesser de réduire l'homme à l'homo faber et l'homo sapiens.
Homo, qui apporte au monde magie, mythe, délire est doué à la fois de raison et de déraison : sapiens-demens. Au-delà d'une conception étroite et fermée de la vie (biologisme), d'une conception insulaire et sur-natur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
1973, la date de parution de cet essai. 2016, la date de ce petit mot. Pour dire qu'il est injuste de juger cet essai avec les yeux d'aujourd'hui, et qu'il ne s'agit absolument pas de condescendance de ma part, mais d'un immense respect tempéré par ce que je crois savoir ou comprendre du monde aujourd'hui, et que j'ai puisé dans des ouvrages plus récents.

J'ai tendance à voir la paléanthropologie, par certains aspects, comme de la science-fiction qui s'intéresserait au passé plutôt qu'au futur. Un simple fossile suffit pour faire s'effondrer de grandes théories, dont on se rend compte ensuite qu'elles tenaient autant du fantasme et parfois de l'idéologie que de l'objectivité. Nous avons ici les théories d'il y a quarante ans.

Il y a notamment deux erreurs dans ce livre. La première, c'est de supposer que les premiers hominidés ressemblaient aux (autres) primates actuels. Nous avons sans doute des ancêtres communs, quelque-part, mais les primates contemporains – ce qu'il en reste - ont potentiellement autant évolué que l'homme.

La seconde c'est de croire qu'il existe des sociétés humaines contemporaines « archaïques », dans lesquelles on pourrait aller chercher des traits propres à l'homme primitif, celui du passé. Même remarque que pour les primates. Toutes les sociétés humaines ont le même âge. Et voir Levi Strauss ou Latour pour l'illusion moderne.

Je ne le conseillerai donc pas, malgré tout ce qu'il contient de bon. Obsession de ma part : j'y vois un côté presque taoïste, comme quand il analyse les forces à l'oeuvre dans les sociétés de primates, entre ordre et chaos, un souci d'aborder avec humilité une réalité dynamique dans toutes ses forces et toutes ses dimensions.
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Parmi les grands penseurs de la seconde moitié du XXème siècle, Levi Strauss, Lacan, Hawkins, Bourdieu, Baudrillard, Deleuze, Monod, Foucault (Michel, pas Jean Pierre!), Edgar Morin reste finalement le plus accessible.
Bien sûr, il ne peut s'empêcher de truffer ses propos de notions abstraites et d'un vocabulaire parfois hermétique aux béotiens que nous sommes, du moins que je ne peux m'empêcher de rester désespérément (noosphère, ontologie, praxis – autant de notions si complexes qu'une fois lue la définition, vous en savez encore moins qu'avant).
Reste que dans l'ensemble, ce Paradigme Perdu est lisible. Mieux : Morin parvient à analyser et surtout synthétiser tous les composants de la grande Histoire qui ont amené l'Homme là où il se trouve, la civilisation à son point actuel.
Dès lors, on comprend tout.
Pourquoi l'interdit de l'inceste stoppe l'Evolution de l'espèce en dispersant les gênes et créant une multitude de petites différences mais pas de grand schisme menant à la création d'une nouvelle espèce.
Pourquoi la fabuleuse intelligence humaine ne peut se départir d'un côté plus sombre, démentiel. Comme si ce trop grand cerveau, en permettant l'analyse et la pensée, offrait aussi la possibilité d'en utiliser les mauvais côtés. Pire : cette folie est nécessaire à la pratique de l'intelligence. Rien de plus flagrant dans l'Art : les véritables artistes ne sont-ils pas des névrosés jouant avec leur névrose pour en sublimer les effets ?
Morin, par delà ces vues si précises sur l'Humain, voit plus loin : il espère une quatrième mutation. Après la mise en commun de ses capacités (sociabilité), après l'élaboration de la technique associée à la science, il espère que l'Humain parviendra à renaître, à dépasser sa petite personne pour penser plus vaste, plus global. Réconcilier l'Humain, la Nature et la Culture.
Utiliser (enfin) toutes les capacités permises par son (trop) grand cerveau.
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Parmi l'abondante (et fondamentale) production d'Edgar Morin, ce livre, aujourd'hui un peu daté, a constitué un révélateur. le rapport à la nature à la culture, la complexité grandissante du monde et de la vie, la nécessité de sortir des spécialisations pour aller vers une indispensable vision générale... tout est déjà là, dans ce petit ouvrage d'un des plus grand penseurs de notre temps
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Etudié en cours de philosophie en terminale. Quelle découverte !
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A RE-lire
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
La situation est paradoxale sur notre Terre. Les interdépendances se sont multipliées. La communication triomphe, la planète est traversée par des réseaux, fax,téléphones portables, modems, Internet. La conscience d'être solidaires dans leur vie et dans leur mort devrait lier désormais les humains les uns aux autres. Et pourtant, l'incompréhension demeure générale. Il y a certes de grands et multiples progrès de la compréhension, mais les progrès de l'incompréhension semblent encore plus grands.
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La conscience n'est pas la lumière qui éclaire l'esprit et le monde, mais c'est la lueur ou le flash qui éclaire la brèche, l'incertitude, l'horizon.

Tel que relevé pour "Les fils de la pensée" https://filsdelapensee.ch/
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La pleine conscience de l'incertitude, de l'aléa, de la tragédie dans toutes choses humaines est loin de m'avoir conduit à la désespérance. Au contraire, il est tonique de troquer la sécurité mentale pour le risque, puisqu'on gagne ainsi la chance. Les vérités polyphoniques de la complexité exaltent, et me comprendront ceux qui comme moi étouffent dans la pensée close, la science close, les vérités bornées, amputées, arrogantes. Il est tonique de s'arracher à jamais au maître mot qui explique tout, à la litanie qui prétend tout résoudre. Il est tonique enfin de considérer le monde, la vie, l'homme, la connaissance, l'action comme systèmes ouverts. L'ouverture, brèche sur l'insondable et le néant, blessure originaire de notre esprit et de notre vie, est aussi la bouche assoiffée et affamée par quoi notre esprit et notre vie désirent, respirent, s'abreuvent, mangent, baisent.
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Comme l'avait admirablement vu Hegel dans son roman-feuilleton philosophique, le doute, le scepticisme constituent un des moments fondamentaux de la conscience, et ils constituent un moment capital dans tout passage d'un système cognitif à un méta-système.
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... il n'y a pas une finalité de la vie, il y a un complexe de finalités dans le simple terme vivre... la finalité de la vie ne peut s'exprimer que dans l'apparente tautologie vivre pour vivre... ce qui signifie que la finalité de la vie est immanente à elle-même, sans pouvoir se définir hors de la sphère de la vie. Elle signifie que vouloir-vivre et devoir-vivre comportent une finalité formidable, têtue, frénétique, mais sans fondement rationalisable; elle signifie en même temps que la finalité est insuffisante pour définir la vie. Accepter que la vie ne soit pas justifiée, c'est accepter vraiment la vie
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Videos de Edgar Morin (101) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edgar Morin
Lors de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement", le sociologue et philosophe Edgar Morin dressait un panorama historique de l'apparition de cet "agrégat de détritus cosmiques" qu'est la planète Terre, avant d'examiner son peuplement progressif par l'humanité, "partie intégrante et désintégrante de la biosphère".
Conférence inaugurale de l'édition 2001 des Rendez-vous de l'histoire sur le thème "L'homme et l'environnement, quelle histoire ?". 
0:00 Générique 0:33 Conférence
Retrouvez l'épisode sur toutes les plateformes de podcast : https://urlz.fr/qoPB
© Edgar Morin, 2001. 
Voix du générique : Michel Hagnerelle (2006), Michaelle Jean (2016), Michelle Perrot (2002) 
https://rdv-histoire.com/  
Hébergé par Ausha. Visitez ausha.co/fr/politique-de-confidentialite pour plus d'informations.
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